S’abonner au mag
  • France
  • FC Metz

Matthieu Udol : « Je pourrais presque être kiné ! »

Propos recueillis par Anna Carreau
7 minutes
Matthieu Udol : « Je pourrais presque être kiné ! »

Après trois ans de répit, le Messin pensait avoir laissé ses soucis dans le rétro. Mais en novembre dernier, Matthieu Udol a vu son ligament croisé du genou rompre pour la quatrième fois. À 25 ans, le latéral gauche est devenu pote avec les médecins, connaît les meilleurs chirurgiens du pays, mais espère surtout pouvoir rechausser les crampons le plus rapidement possible.

Avant ta rechute, tu avais été épargné pendant presque trois saisons. Pendant cette période, as-tu repris du plaisir à jouer sans penser aux blessures ?Oui, clairement. Bon, malheureusement, ça a été entrecoupé avec la Covid qui a tronqué une de ces saisons, mais je jouais totalement libéré par rapport à ça, dans ma tête et dans mon corps. Forcément, on a toujours de l’appréhension au moment où l’on reprend, mais là ça faisait déjà un petit moment que j’étais tranquille. C’est arrivé à un moment où je ne m’y attendais plus forcément…

Ce moment, il se passe à Marseille le 7 novembre dernier. À la mi-temps, tu remplaces Jemerson, exclu, et tu te blesses. Tu te dis que le sort s’acharne ?C’est compliqué parce que sur le coup, je pensais que ça serait moins grave que ce que c’était. Certainement que je me voilais un peu la face. Jusqu’à ce que je passe l’IRM, je ne voulais pas spécialement penser à une rechute de mon croisé, je pensais que c’était une entorse. J’ai réalisé plus tard, après les examens. Même le doc ne m’a pas dit tout de suite. Je pense que lorsqu’il m’a testé sur le terrain, son avis était que le croisé était pété, mais il ne me l’a pas dit tout de suite. C’était délicat aussi dans ma situation.

Je suis encore jeune dans ma carrière de footballeur, donc je pense que j’ai encore de belles choses à montrer. Je suis dans une optique de faire le maximum pour revenir, comme je l’ai fait les autres fois.

Après ta troisième rupture des ligaments croisés tu nous avais confié ne rien vouloir lâcher. À 25 ans, tu es toujours dans le même état d’esprit ? Forcément, je suis encore jeune dans ma carrière de footballeur, donc je pense que j’ai encore de belles choses à montrer. Je suis dans une optique de faire le maximum pour revenir, comme je l’ai fait les autres fois. Oui, il faut que je revienne parce que j’ai un contrat, c’est mon métier, et je me dois de rien lâcher. Après, on verra comment tout ça se passe. Mais c’est sûr que les jours qui ont suivi l’annonce de ma rupture, j’ai eu des pensées un peu plus négatives sur la suite à donner à ma carrière. Maintenant c’est passé, je suis vraiment dans le travail. On me reverra sur un terrain.

Tu avais été nommé vice-capitaine du FC Metz, une équipe parfois dans le dur au classement. Comment c’est de quitter ses coéquipiers si tôt dans la saison avec ce statut ?Ce n’est pas évident, puis avec la période de la CAN qui est arrivée, il y a beaucoup de joueurs qui sont partis. Sportivement, c’était une période qui n’était pas simple à gérer. Une fois qu’on est blessé de longue durée comme moi, on n’a aucun moyen pour aider l’équipe. On sait qu’on ne va pas être présent. C’est difficile aussi de devoir « s’effacer » et de voir ça de loin. J’essaie d’aller les voir à domicile, mais je n’ai pas de place particulière au sein du vestiaire. Comme je ne suis pas sur le terrain, j’ai du mal à intervenir. Le reste de la semaine, s’il faut encourager les joueurs, je suis présent. Je pense qu’il y a d’autres joueurs d’expérience qui sont aussi capables d’assumer ce rôle de leader.

Eux, tes coéquipiers, ont toujours un lien avec toi ?Je suis presque au quotidien avec eux, même si j’ai parfois des horaires décalés. Aujourd’hui, on me demande surtout comment ça va, comment ça avance, puisque ça fait déjà un petit moment. Maintenant je suis lancé dans la rééducation, on me demande quand est-ce que je reprends la course.

Est-ce que tu as instauré une sorte de routine de blessure ?Une routine de travail plutôt ! Je sais déjà par quoi je vais passer, c’est plus simple pour moi d’aborder cette rééducation. Là, j’ai déjà passé la période la plus compliquée, où je ne fais que des soins et j’ai l’impression de ne rien faire. Maintenant, j’ai commencé des charges de travail plus importantes, reprendre le vélo, etc. Je reprends plus de plaisir. Au quotidien, je sais totalement quoi faire. Je pourrais presque me prendre en main seul ! (Rires.)

Je sais déjà par quoi je vais passer, c’est plus simple pour moi d’aborder cette rééducation. […] Je pourrais presque me prendre en main seul !

Le fait d’être autant confronté au domaine médical, ça ne t’a pas donné envie de devenir médecin ou chirurgien, comme ton ancien coéquipier Nicolas Basin ?Je ne pense pas être voué à ce genre d’études et ce n’est pas forcément un domaine qui m’intéresse pour pratiquer. Mais ce sont des connaissances que j’ai acquises, parce que j’aime bien savoir ce que l’on fait sur moi, pourquoi je travaille, et aujourd’hui je connais bien le corps humain ! Je pourrais presque être kiné, mais ma femme est kiné, donc je lui laisse ça.

Tu as envisagé de reprendre les études durant ces périodes de convalescence ?En sortant du bac, j’avais commencé des études que je n’ai pas pu finir, puis j’ai fait un DU de gestion de carrières sportives avec le club. Au-delà de ça, je suis plus à me former personnellement, dans des choses pas forcément « diplomantes » . En anglais, par exemple, ou des choses qui tournent autour de l’entrepreunariat et l’immobilier, mais pas à un niveau universitaire. Quand on est blessé, on a plus de temps d’apprendre d’autres choses, mais même quand je ne suis pas blessé, ce sont des choses que j’aime faire, me concentrer sur d’autres choses en dehors du foot. J’ai toujours apprécié de faire d’autres choses à côté, de me cultiver, d’apprendre d’autres choses qui m’intéressent. C’est quelque chose d’important pour mon équilibre personnel. Là, évidemment, ça accélère un peu les choses. Si je trouve des formations qui m’intéressent réellement, pourquoi pas, mais aujourd’hui, je ne sais pas quoi faire exactement plus tard.

Après quatre blessures au ligament croisé, on reçoit toujours des messages de soutien ?J’ai reçu pas mal de messages de soutien de la part des supporters, parce que c’est sûr que je suis un joueur qui a tout fait ici (il est formé à Metz, NDLR) et tout connu ici jusqu’à aujourd’hui. Même en tribunes, j’ai pu voir des choses. Ça fait chaud au cœur, et ça donne encore plus envie de revenir comme les autres fois !

Tu as marqué ton premier but en Ligue 1 cette saison, c’était une sorte de revanche sur ce qu’il s’est passé depuis plusieurs mois ?Je ne l’ai pas vécu comme ça, parce que ce n’est pas vraiment mon rôle de marquer. C’était plus un plaisir personnel, surtout après la saison précédente, la Covid, les supporters absents… C’était le premier match de la saison à domicile, c’était un super moment !

À quoi pense-t-on quand on marque son premier but en Ligue 1 ?J’ai pensé à ma famille, à ma mère qui n’est plus là aujourd’hui. Je sais qu’elle aurait été très heureuse de voir ça, elle qui faisait un maximum de déplacements pour voir même les matchs à l’extérieur et qui aurait été présente sans ça. Et puis j’ai pensé ensuite aux supporters, qui étaient là de retour à Saint-Symphorien.

Tu t’es fixé une date de retour déjà ?Non, mais je sais que la saison est terminée pour moi. Je vais tout faire pour être prêt en juin, avoir fini ma préparation et réattaquer avec le reste du groupe avant le début de la prochaine saison. J’espère juste que ma rééducation se passera au mieux, que rien ne me freine, et que je puisse revenir comme les autres fois, sans rechute.

Dans cet article :
Metz cale face à Clermont, match à rebondissements entre Caen et Rodez, Pau et Laval se régalent
Dans cet article :

Propos recueillis par Anna Carreau

À lire aussi
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Votre club de cœur doit-il quitter X ?

Oui
Non
Fin Dans 2j
84
34

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Metz

Matthieu Udol

France