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Manchester City et l’UEFA : est-ce la fin du fair-play financier ?

Par Pierre Rondeau
4 minutes
Manchester City et l’UEFA : est-ce la fin du fair-play financier ?

La sentence est tombée ce lundi. Manchester City est totalement blanchi par le Tribunal arbitral du sport dans son litige l’opposant à l’UEFA pour non-respect du fair-play financier. Serait-ce le début de la fin pour le règlement comptable européen ?

En février dernier, lorsque la sanction était tombée, l’annonce avait fait l’effet d’une bombe : Manchester City, club richissime du nord de l’Angleterre, détenu depuis 2008 par le fonds souverain émirati Abu Dhabi United Group, était exclu deux saisons de toutes les compétitions pour non-respect des règles du fair-play financier. L’UEFA avait frappé un grand coup, imposé sa force et sa suprématie et rétabli sa crédibilité. Le message était clair : si vous ne respectez pas les règles, vous en subirez les conséquences. Et quelles conséquences… City était en effet accusé d’avoir utilisé des sociétés écran, entre 2014 et 2016, afin de gonfler artificiellement ses revenus sponsoring. La famille Al Mubarak aurait ainsi versé plus de 150 millions d’euros à des entreprises avant que celles-ci ne signent des partenariats commerciaux avec le club et reversent directement les sommes précédemment touchées au club. Oui, mais voilà, l’histoire ne s’arrêtait pas là.

Des faits prescrits ou non établis

Plutôt que de reconnaître les faits, Manchester City, sitôt la sentence connue, s’est empressé d’aller porter l’affaire devant le tribunal arbitral du sport et de crier à l’injustice. Selon la presse britannique, les dirigeants de City jugeaient irrecevables les preuves de leur culpabilité, obtenues avec les Football-Leaks de façon litigieuse et illégale, via le piratage de boîtes mail et le vol de données. L’avocat de City, Simon Cliff, affirmait même que « Al Mubarak[le président du club] préférerait dépenser 30 millions de livres sterling pour les 50 meilleurs avocats du monde et poursuivre l’UEFA pendant les dix prochaines années plutôt que d’être sanctionné ».

Finalement, il ne lui a pas fallu dix ans pour l’emporter. Bien que la crise du coronavirus ait retardé l’échéance, la conclusion est tombée ce lundi 13 juillet 2020. Le TAS blanchit totalement Manchester City. Les faits seraient, selon la conclusion du tribunal, « non établis ou prescrits ». Le club s’épargne une exclusion ferme et définitive des compétitions européennes. Camouflet pour l’UEFA, qui passe d’une peine d’au moins 200 millions d’euros, entre l’absence de participation à la Ligue des champions, l’absence de visibilité, de médiatisation, de compétitivité, à une simple amende de 10 millions, à payer dans les 30 jours. Amende qui n’est pas fixée pour avoir utilisé des sociétés écran ou pratiqué le dopage financier, mais seulement pour n’avoir pas respecté l’article 56 du fair-play financier, celui de la « Responsabilité du bénéficiaire de la licence ». Autrement dit, de la collaboration du club avec l’Instance de contrôle financier des clubs, chargée d’appliquer le règlement du FPF.

La fin du fair-play financier ?

Reste maintenant à savoir si cette annonce vient remettre en cause directement le règlement comptable européen. Car après les révélations des Football Leaks, qui avaient fait grand bruit l’année dernière, aucun club incriminé n’a été lourdement sanctionné. La corruption ou le dopage financier du Paris Saint-Germain ? Rien. Le gonflement artificiel des comptes de Manchester City ? Rien. De plus en plus de voix s’élèvent pour affirmer que c’est la fin du FPF, qu’il n’a plus aucune crédibilité, plus aucune légitimité, qu’avec ce genre de sentence, les clubs riches doivent rigoler devant l’UEFA et regarder l’instance européenne avec mépris et condescendance. À quoi cela sert-il de faire un règlement comptable européen, de chercher à plus de régulation ou plus d’éthique si, finalement, les équipes ne respectent rien et ne sont même plus inquiétées ?

Pour l’instant, en l’état actuel des choses, on ne connaît pas l’argumentaire de City. On ne sait pas non plus si l’équipe de Guardiola a défendu son propre cas et a réellement démontré la prescription ou l’absence de faits établis, ou a simplement réussi à contourner les règles du FPF. Mais s’il s’avère que sa ligne de défense a été l’irrecevabilité des preuves ou l’illégitimité du règlement européen, alors, oui, ce dernier en prend un coup sévère. Jusqu’à sa suppression pure et simple ? Jusqu’à la construction d’une organisation inter-clubs indépendante ? Jusqu’à la création d’une Super Ligue européenne ? N’allons pas trop vite en besogne. Pour l’instant, on en est loin, et il n’est pas venu le temps où l’on verra des Manchester City-PSG ou des AC Milan-Chelsea toutes les semaines.

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