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- Marseille-Manchester City (0-3)
Manchester City cuit l’Olympique de Marseille à petit feu
Jamais dans le ton d'un sommet européen, l'Olympique de Marseille s'est fait rouler, sécher, découper et manger par des Citizens pourtant pas si gourmands. Et le pire, c'est que les hommes de Villas-Boas n'ont même pas bronché. Bref, ça ne sent pas bon cette histoire.
Olympique de Marseille 0-3 Manchester City
Buts : Torres (18e), Gündoğan (76e), Sterling (81e) pour City
« À la base, y avait pas d’avenir. » Mais n’en déplaise à Jul, rien n’a changé. Non, rien n’a changé après cette rencontre pour les Marseillais. Malgré l’attente, en dépit d’un premier coup de couteau dans leurs ambitions face à l’Olympiakos, et face à une équipe de Manchester City sans 9 de métier, l’OM s’est liquéfié. Naïfs, inoffensifs et dociles, les Phocéens sans expérience ne peuvent « se cacher derrière ça ». Après deux matchs, ils n’ont toujours pas goûté à la victoire en Ligue des champions, et leurs chances de qualification, même en Ligue Europa, semblent bien compromises.
La foire à la saucisse…
Genou à terre pour les uns, en rang d’oignon le long du rond central pour les autres : nul doute que chacun sait pour quoi il se recueille avant le coup d’envoi. Mais la folie tactique de ce début de match n’est pas là. Et pour cause, André Villas-Boas a décidé de garder Benedetto et Payet au chaud pour aligner une drôle de brochette en 5-3-2. Derrière cette originalité, l’idée est limpide : attendre les Citizens et bouffer la profondeur à la récupération. Comme Lyon l’avait fait en quarts de finale de la dernière Ligue des champions, en somme. Mais Thauvin n’est pas Depay, et Radonjić n’est pas Karl Toko Ekambi. Et l’OM n’est pas l’OL. Et cet assortiment de salade va vite tourner au vinaigre. Retranchés dans leurs 30 mètres, les Marseillais ne peuvent que regarder les Mancuniens défiler et Raheem Sterling danser. Et quand le ballon leur revient miraculeusement, c’est un festival de cagades qui est proposé.
Les exemples ne manquent pas : Álvaro sert idéalement Kevin De Bruyne d’une remise de la tête, Michaël Cuisance invite par une passe saucissonnée le même Belge à partir en contre, Valentin Rongier bafouille sa relance sur un centre tendu de Zinchenko, Duje Ćaleta-Car envoie une merguez dans le ciel pour personne, Balerdi croque un contrôle simple et offre un croc à Zinchenko, dont le tir lèche le poteau… Quand le meilleur Olympien balle au pied se nomme Steve Mandanda (cf. son petit sombrero face au pressing), il ne faut pas s’étonner de voir Rongier (exécrable ce soir) lancer parfaitement KDB sur le côté droit. Le magicien roux n’a alors plus qu’à servir Ferrán Torres sur un plateau d’argent (0-1, 18e). La première frappe olympienne n’est, elle, intervenue qu’à la 42e, par l’intermédiaire d’un Radonjić sans conviction. Dans un monde normal, c’est une bronca qui aurait dû raccompagner les petits bonhommes en blanc jusqu’à leur vestiaire. Dommage, ç’aurait pu faire espérer une tentative de rébellion.
… et une fin en eau de boudin
S’il faudra repasser pour voir les barricades, l’OM a tout de même le mérite de mettre un peu plus de cœur et d’application à la reprise. Nemanja Radonjić pousse Ederson à concéder le corner, Balerdi tente de sonner la charge et Sanson trouve le décalage sur Amavi, sans que cela n’aboutisse. De plus, City se repose sur ses acquis et jouent avec les Marseillais comme ils le feraient avec un chat et une pelote de laine. Et c’est sur une accélération de Phil Foden et une remise de Sterling qu’İlkay Gündoğan siffle la fin de la récré (0-2, 76e). À la conclusion d’un beau mouvement entre Mahrez et De Bruyne, Sterling termine la leçon (0-3, 81e) et renvoie l’OM à ses petites études. Au moins, AVB avait bien anticipé une chose. « Qu’on fasse un pressing haut ou un pressing bas, Manchester City finira la partie avec 60-65% de possession, ça, c’est sûr », avait-il averti lundi. Marseille n’a fait ni l’un ni l’autre, et c’est avec 64,3%, mais aussi trois points dans la besace que les Anglais, maîtres de leur sujet, ont terminé la partie.
OM (5-2-1-2) : Mandanda – Sakai, Balerdi, Álvaro Gonzalez, Ćaleta-Car, Amavi – Rongier (Sanson, 64e), Kamara – Cuisance (Gueye, 85e) – Thauvin (Payet, 77e), Radonjić (Benedetto, 77e). Entraîneur : André Villas-Boas
City (4-2-3-1) : City (4-2-3-1) : Ederson – Walker, Rúben Dias, Laporte (Stones, 77e), Zinchenko (Cancelo, 68e) – Gündoğan (Silva, 77e), Rodri – Torres (Mahreze), De Bruyne (Palmer, 82e), Foden – Sterling. Entraîneur : Pep Guardiola. Entraîneur : Pep Guardiola.
Par Mathieu Rollinger, au Vélodrome