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Lionel Messi au PSG ou à Manchester City : combien ça coûte ?

Par Pierre Rondeau
5 minutes
Lionel Messi au PSG ou à Manchester City : combien ça coûte ?

Le feuilleton de cette fin d’été ne fait que commencer. Messi quittera-t-il la Catalogne ? Où ira-t-il ? Au Paris Saint-Germain ? À Manchester City ? Reste surtout à se demander qui aura les moyens de se le payer, parce que la Pulga coûte cher, très cher.

Lorsqu’il a annoncé, par Burofax, aux dirigeants du Barça son désir de partir, c’était le branle-bas de combat dans les salles de rédaction : il fallait savoir où il allait partir, quand, comment, pourquoi et surtout à quel prix. Lionel Messi, l’un (si ce n’est le) des meilleurs joueurs du monde et de l’histoire, 6 ballons d’or à son actif, 4 Ligues des champions, 10 fois champions d’Espagne, est plus qu’un simple footballeur, c’est un joyau, une pépite, un mythe, un dieu vivant. Sa valeur serait donc par définition inestimable. Inestimable notamment pour des clubs comme le Bayern Munich, jamais endetté et plus que stable financièrement, ou l’Inter, à la peine économiquement.

Lionel Messi est toutefois un peu moins inestimable pour les mastodontes du foot-business et pour ces clubs capables d’enquiller les contrats sponsoring faramineux et de dégager des recettes d’exploitation supérieures à l’ensemble des clubs de Ligue 1. On parle bien évidemment de Manchester City et du Paris Saint-Germain. Ces deux clubs auraient les moyens d’offrir les émoluments exigés. Alors combien coûterait l’Argentin ? Pour essayer de répondre à cette question, évacuons le sujet de la clause libératoire de 700 millions d’euros, que bien évidemment personne ne pourra payer et partons donc du principe que Messi obtienne, auprès de l’UEFA, le droit de faire sauter cette clause.

Quel intérêt pour le PSG ?

D’un point de vue strictement économique, le PSG a très peu d’intérêt à le faire signer. Pourquoi ? Déjà, notre beau pays pâtit d’une fiscalité peu intéressante. Sur un salaire net de 50 millions d’euros, ce que toucherait aujourd’hui Messi au Barça, il faudrait rajouter 15 millions d’euros de cotisations sociales, 15 autres millions pour les impôts sur le revenu et 33,6 millions d’euros de charges patronales. Ainsi, même si l’ISF a été supprimé récemment, si les droits à l’image ont été rétablis et si le régime d’impatriation a été prolongé, ça coûterait au moins 113,6 millions d’euros par an au club. On est en dessous des 140 millions d’euros avancés précédemment dans la presse, mais quand même, ça reste une somme ahurissante. D’après nos calculs, confirmés par la méthodologie d’un rapport de la Cour des comptes paru en 2009, par point de comparaison, Neymar coûterait déjà entre 63 et 65 millions d’euros par an au PSG.

Sachant que la masse salariale du PSG, en 2019, était de 371 millions d’euros, selon les rapports de la DNCG, prendre Messi reviendrait donc à l’augmenter de 30%, à 484 millions. À cet investissement comptable s’ajouterait le risque d’une investigation automatique de l’UEFA pour « non-respect du fair-play financier » . Alors certains pourraient rétorquer que prendre Messi permettrait un formidable élan économique, un boom époustouflant sur les finances, un retour sur investissement quasi immédiat. Sauf que c’est faux : comme le disent souvent les économistes, « les arbres ne montent pas au ciel ».

Tout à perdre, rien à gagner ?

Depuis 2017 et l’arrivée de Neymar à Paris, le club a pu capitaliser sur sa réputation. En plus d’une place en finale de Ligue des champions, les contrats de sponsoring et d’équipementier ont été renégociés, valorisés et prolongés. Les revenus d’exploitation ont augmenté de 31% sur la période, soit bien plus que toutes les autres grosses écuries européennes. Qu’aurait Paris à gagner en plus ? Il a déjà atteint le sommet de l’Everest. De plus, les droits TV nationaux et internationaux de la Ligue 1, même avec Messi dans le championnat, ont eux aussi été signés jusqu’en 2024. Il n’y a plus rien à tenter sur cette période, c’est fini.

Enfin, vu qu’on voit souvent cet argument revenir sur la table, même la vente de maillots ne permettrait pas de compenser l’investissement. À supposer que le club touche 20% sur chaque tunique vendue, à 100€ l’achat, il faudrait en vendre 5 millions par an pour compenser la perte financière. Autrement dit impossible. Manchester United et le Real Madrid, qui sont les deux plus gros vendeurs à travers le globe, atteignent difficilement la barre des 3 millions.

Et Manchester City, alors ?

L’autre grand favori pour accueillir le numéro 10 du Barça, c’est évidemment la ville de Manchester, avec ses deux clubs, United et City. Pour commencer, la fiscalité britannique est bien plus souple, sans parler des largesses accordées par l’UEFA, avec un fair-play financier plutôt léger. Outre-Manche, Messi coûterait ainsi aux Red Devils ou aux Citizens 83,25 millions d’euros avec un salaire net de 50 millions d’euros, encore une fois selon la méthodologie appliquée par la Cour des comptes, soit 30 millions de moins par rapport à Paris. Sans oublier des mesures d’évitement et d’optimisation fiscale. À ce jour, la presse britannique ne croit pas trop à l’option United et considère l’affaire comme actée avec City. « Il viendra, c’est sûr à 90% », pouvait-on déjà entendre aux abords de l’Etihad Stadium ce matin. Le Daily Mail affirme notamment qu’un contrat est prêt, d’une valeur de 200 millions de livres (223 millions d’euros, environ), et qu’il contiendrait une clause offrant la possibilité à Messi de finir sa carrière dans un des clubs satellites de City : le New-York City FC, pensionnaire de MLS aux États-Unis. Cela permettrait à la fois de conserver l’Argentin dans son écurie et de diluer le coût du salaire, 2 ans en Angleterre et 2 saisons supplémentaires en Amérique, sans contrainte comptable ni réglementation européenne. Avantage Guardiola donc, dans la course à la signature de Lionel Messi…

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