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Lille joue gros face à Salzbourg
Pour son dernier rendez-vous à domicile de la phase de groupes de Ligue des champions 2021-2022, le LOSC accueille le Red Bull Salzbourg qui est l’actuel leader de ce groupe G. Une victoire face aux Autrichiens permettrait au LOSC d’effacer la débâcle de l’aller, d'oublier les galères en championnat, et surtout de croire plus que jamais à une qualification pour les huitièmes de C1.
Repenser à une nuit exquise procure forcément des émotions fortes. Le lieu, l’odeur, les gestes, le bruit ambiant ou le silence, l’excitation ou la tension, ce sont ces éléments qui ravivent des sensations passées jamais vraiment oubliées. C’est ce à quoi devront penser, avec modération, les Dogues de Jocelyn Gourvennec au moment de pénétrer sur le gazon du stade Pierre-Mauroy. À cette douce nuit de Séville terminée dans l’ivresse d’un succès aussi prestigieux qu’inespéré. Ce soir-là, il y a trois semaines, contrairement à ce qu’il montre chaque week-end de la Bretagne au Rocher, le LOSC avait livré un match plein face à un adversaire nommé Séville FC annoncé comme un être invincible en Andalousie (2-1). Ce succès, son premier en neuf ans dans la compétition reine, doit maintenant en appeler un second. Cela tombe bien, la venue du Red Bull Salzbourg dans le Nord ressemble à l’occasion parfaite pour transformer l’essai.
Prolonger la nuit sévillane
Trois mois se sont presque écoulés depuis le début de la campagne européenne du LOSC, et la manche aller en Autriche apparaît comme le véritable point noir au tableau de chasse. Face à Wolfsburg, il ne manquait que les buts pour que la copie soit parfaite. Contre Séville, le timide nul de l’aller a été largement compensé par le succès du retour. Il n’y a que du côté de Salzburg, où Yılmaz avait profité d’une bévue de Philipp Köhn pour transformer la seule véritable occasion nordiste du soir et ainsi atténuer un poil la déconvenue (2-1).
Dans le jeu, les hommes de Gourvennec avaient bien démarré avant de voir les éléments jouer en leur défaveur et surtout Karim Adeyemi transpercer leur ligne arrière. « Salzbourg est une équipe forte en transition, et on l’a vérifié au match aller, rappelait Gourvennec en conférence de presse. Il faudra être très équilibré, être très présent au cœur du jeu, avec un dispositif en losange. Il faudra imposer notre jeu. On est chez nous ! À l’aller, les détails n’avaient pas tourné en notre faveur. Là, il faudra tout faire pour que ce soit le cas. »
Un pied vers les huitièmes en vue ?
Pour ce faire, Gourvennec pourra compter sur un groupe plus étoffé qu’à Monaco où l’avalanche de blessures de dernière minute l’avait privé de bonnes cartouches pour préserver un succès qui a une nouvelle fois échappé aux Dogues (2-2). Les absences de Benjamin André et de Jonathan Ikoné (accumulation de cartons) pèseront forcément lourd dans la balance, mais les supporters lillois peuvent se satisfaire des présences de Renato Sanches, Burak Yılmaz et Amadou Onana. Mieux : les internationaux ont même pu se ressourcer un peu pour être fin prêts pour le grand rendez-vous de ce mardi à en croire le coach nordiste. D’autant qu’en face, Salzbourg n’est pas dans la forme de sa vie : si le club autrichien est toujours invaincu en championnat, il reste sur une seule victoire lors de ses quatre derniers matchs et surtout un revers européen à Wolfsburg (2-1) qui l’empêche d’arriver totalement serein dans le 59. De quoi nourrir davantage le rêve lillois de retrouver les huitièmes de C1 quatorze ans plus tard. « La victoire à Séville nous a permis de nous repositionner dans ce mini-championnat. On sait ce qu’une victoire nous apporterait, confie Gourvennec. Il faut se préparer pour faire un maximum d’efforts et apporter des émotions fortes aux gens du club. Évidemment qu’il y a dans un coin de notre tête une dimension affective liée au match et à l’événement. » En cas de succès, le LOSC passerait devant son adversaire du jour avec 8 points et pourrait même n’avoir besoin que d’un nul lors du dernier match à Wolfsburg pour valider son ticket si les astres s’alignent. Ce qui serait la preuve que rêver plus grand n’est pas destiné qu’aux autres.
Par Andrea Chazy, à Lille