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Lilian Laslandes : « Jean-Claude Hamel, c’était le sage, le médiateur »
Révélé à Auxerre, l’ancien attaquant international tricolore (7 sélections, 3 buts) a appris avec beaucoup de tristesse la disparition ce mardi de Jean-Claude Hamel, qui lui avait fait signer son premier contrat pro à l’AJA en 1992.
« C’est une triste nouvelle… J’aimerais d’abord adresser mes plus sincères condoléances à ses proches. Avec Guy Roux et Gérard Bourgoin, c’est eux qui ont réussi à faire monter ce club aussi haut, chacun avec ses spécificités, ses forces. Des trois, il était le plus discret, mais il était toujours attentionné avec ses joueurs, il avait toujours le petit mot qui allait bien. Quand on avait un résultat négatif en Coupe d’Europe, à l’aérodrome, c’était toujours : « C’est pas mal les garçons, il reste un deuxième match. » Comme Guy Roux, vous ne l’entendiez jamais dire : « C’est la faute des joueurs. » Le trio formait un bouclier, et dans les discussions d’après-match, il défendait d’abord son club avant de tirer sur l’ambulance. »
« Guy Roux était toujours sur le devant de la scène, et Gérard Bourgoin aimait aussi la médiatisation. Lui, dans tout ça, c’était le sage. Il savait rester à sa place au niveau footballistique, même s’il validait les contrats, bien sûr. Quand Guy Roux voulait un joueur, et je ne pense pas qu’il se soit souvent trompé, il avait la confiance totale de Monsieur Hamel. C’était un travail à trois, et il était le médiateur entre Guy Roux et Gérard Bourgoin. Tous les trois, ils formaient une équipe. Entre eux, ils ont sans doute eu des engueulades, mais ils n’ont jamais laissé paraître de désaccord, on avait l’impression que tout roulait. »
« À Auxerre, j’ai d’abord signé stagiaire pro (en 1992). Au moment de signer pro, les anciens comme William Prunier et Pascal Vahirua m’avaient un peu briefé : il y avait un contrat de base, et un contrat qu’on ne pouvait pas refuser, on va dire. Je n’ai donc pas été étonné de ce qu’on me proposait. C’était déjà très bien, d’ailleurs. Mais quand ils ont vu que j’hésitais, ils m’ont dit : « Toi, t’as discuté avec d’autres joueurs. » (Rires.) Par la suite, j’ai fait la même chose avec des jeunes, pour qu’ils ne se fassent pas avoir. Quand on avait fait ses preuves, il savait faire un effort, mais s’il pouvait gratter 5000 francs, il les grattait, c’était comme ça. (Rires.) Tout était calculé. Après, on n’a jamais entendu parler de problèmes d’argent à Auxerre, à cette époque-là. »
Propos recueillis par SB