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Ligue 2 2021-22 : les forces en présences
Trois semaines avant sa grande sœur, la Ligue 2 reprend ses droits ce samedi. Vingt équipes vont s’affronter durant dix mois pour déterminer qui aura le droit de composter son billet pour l’élite, de se fracasser en play-offs ou de se contenter du ventre mou... voire d’aller faire un tour à l’étage inférieur.
Branchez-vous sur le canal 21 de la TNT, et posez-vous confortablement dans votre fauteuil pour profiter de ce nouveau cru de L2 BKT. Si Dijon et Toulouse se posent déjà en tant que favoris pour une montée directe, beaucoup (Pau, Rodez, Dunkerque, Bastia ou Quevilly) s’apprêtent à se faire la guerre pour survivre, tandis que Le Havre ou Ajaccio se sentent bien dans l’antichambre de la Ligue 1. Mais pour les autres, comment cela va se passer ?
Ceux qui ne sont pas forcément heureux du retour des supportersSi la vision d’un stade plein rend heureux tous les suiveurs du ballon rond, la joie ne sera pas forcément au rendez-vous dans les travées de Valenciennes, Niort et Nîmes. Sportivement, le club du Nord se contente de la médiocrité (dans le sens ancien du terme) et n’a sûrement pas à craindre d’une éventuelle descente. Cependant, le fossé entre les supporters et le président Eddy Zdziech se creuse de plus en plus. Avec, en point d’orgue, ce faux pot de départ organisé le 24 janvier sur le parking du stade du Hainault pour célébrer le départ fictif de l’homme d’affaires franco-polonais. Des banderoles assassines pourraient donc régulièrement pleuvoir des tribunes.
Chez les Chamois, beaucoup prient pour ne pas revivre la même saison 2020-2021 (sauvetage en play-out contre le Football Club Villefranche Beaujolais, après avoir perdu le match aller 3-1). Toutefois, les recrues attirées par le directeur sportif très controversé Mikaël Hanouna (Yannis Merdji et Samy Benchamma) laissent plutôt planner le spectre d’un nouvel exercice douloureux. Pire encore, Valentin Jacob est parti libre au DFCO et Pape Ibnou Bâ (meilleur artificier de Niort avec quatorze pions, en 2020-2021) fait le forcing pour partir à Sochaux. Sébastien Desabre risque d’avoir du taf… Comme à Nîmes, où les larmes des Crocodiles ne seront pas feintes. Tout d’abord à cause du départ de l’enfant du pays Renaud Ripart – auquel les ultras du club gardois ont rendu un vibrant hommage –, mais également à l’exode des quelques talents qui restaient, comme Baptiste Reynet, Birger Meling, Sofiane Alakouch, voire Mattéo Ahlinvi. À cela s’ajoute la vision décriée du président Rani Assaf, et vous avez tous les ingrédients d’un club qui peut se retrouver en National 1 plus vite qu’il ne le pense.
Ceux qui visent les play-offs alors qu’ils seront encore là l’année prochaineL’AJ Auxerre a beau avoir « conservé 95 % de son effectif », dixit son direct sportif Baptiste Malherbe, le club icaunais est tout de même interdit de recrutement onéreux pas la DNCG. L’actionnaire principal – devenu également président depuis le 14 mai, en remplacement de Francis Graille –, James Zhou a aussi avoué avoir réduit la voilure de 20 %, par rapport à l’année dernière. Si des éléments importants comme Rémy Dugimont ou Quentin Bernard ont été prolongés, le départ du meilleur buteur de la saison dernière Mickaël Le Bihan n’est toujours pas comblé. Jean-Marc Furlan fait tout pour obtenir Gaëtan Charbonnier, mais le président de Brest ne désire pas forcément libérer l’ancien Rémois de sa dernière année de contrat. Pour le moment, c’est donc Lassine Sinayoko ou Mohamed Ben Fredj – cinq minutes de jeu en Ligue 2 à eux deux – qui assureront l’intérim en attendant le « Grantatakan » . Cela sent une nouvelle fois la sixième place – synonyme de place du con en Ligue 2 –, pour les Bourguignons.
Le Paris FC, lui, fait figure de favori pour la montée. L’effectif n’a quasiment pas changé par rapport à l’année, et a même été complété par des joueurs qui ont fait leur preuve en N1 comme Maxime Bernauer (23 ans, défenseur central) et Yohan Demoncy (25 ans, milieu central). De plus, Thierry Laurey – champion de France de Ligue 2 en 2017 avec Strasbourg – vient poser ses fesses sur le banc du pensionnaire du stade Charléty. Alors, pourquoi cela ne fonctionnerait pas ? Question qu’il faudrait poser à l’ex-entraîneur de Strasbourg, bougon en conférence de presse ce vendredi avant le match contre Grenoble : « Le Paris FC parmi les favoris ? C’est n’importe quoi. On ne peut pas prétendre… Ce n’est pas de la fausse humilité. Aujourd’hui, ce n’est pas possible. » Dans le Doubs, la donne est différente. Et ça fait deux ans que ça dure : Omar Daf pratique un football agréable, et Sochaux arrive à atteindre les places qualificatives pour les play-offs… mais n’y reste pas. Cette année ne devrait pas déroger à la règle : avec neuf départs – dont des titulaires importants comme Bryan Soumaré et Chris Bédia –, l’ancien international sénégalais va devoir trouver la bonne formule pour incorporer ses nouvelles ouailles que sont Aldo Kalulu, Maxime do Couto et Tony Mauricio. Un retard à l’allumage qui pourrait être rédhibitoire pour viser mieux qu’un play-off.
Ceux qui espère qu’un changement de coach leur fera du bienLe penalty vainqueur de Benjamin Jeannot, à la 95e minute de la 38e journée, est encore dans toutes les têtes des supporters et dirigeants caennais. Alors, pour éviter de revivre ce moment difficile, la direction a décidé de miser sur Stéphane Moulin. Pour entamer ce nouveau cycle sportif, l’ancien entraîneur d’Angers a décidé de ramener le staff qu’il a côtoyé dans le Maine-et-Loire, celui qui lui avait permis de monter puis maintenir le SCO en L1. Les recrues ont mis du temps à venir et ne sont qu’au nombre de deux – Franklin Wadja et Ali Abdi –, ce qui ne dérange pas le natif de Paris. Le candidat au maintien pourrait, en effet, vite passer dans le ventre mou beaucoup plus rassurant.
Niveau frayeur, les Guingampais ont navigué longtemps près de la zone rouge la saison dernière. Mais Frédéric Bompard avait su trouver les ressources nécessaires pour caler le club fétiche de Noël Le Graët à la neuvième place, à seulement six points de la 18e. Si les dirigeants bretons n’avaient pas fait de Stéphane Dumont leur cible prioritaire, l’ancien milieu de terrain du LOSC ne leur en a pas tenu rigueur en signant un contrat de deux ans sans hésiter. À 38 ans, il pourra mettre en place les principes qu’il a pu apprendre auprès de David Guion entre 2017 et 2021 à Reims. Une période de quatre ans qui a vu les Rémois passer de la Ligue 2 au tour préliminaire de Ligue Europa. Malgré dix départs, le néo-coach n’est pas inquiet et a même obtenu la recrue qu’il désirait en la personne de Souleymane Diarra. Le Malien sort d’une pige de six mois à Pau où il était un des acteurs du maintien du club en Ligue 2, et compte faire de l’EAG le futur poil à gratter des équipes qui visent les play-offs. Possible ?
Par Aurélien Bayard