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Les meilleurs promus de l’histoire
Actuellement troisième du championnat après deux victoires et un match nul, Angers réalise un début de saison idéal pour un promu. Mais il est encore un peu tôt pour espérer rivaliser avec les plus gros exploits en la matière, du Bordeaux champion en 1950 à l'AS Monaco second en 2014.
Monaco, 2e en 2013-2014
En réponse à Leonardo qui dénonçait un manque de professionnalisme des clubs français, René Girard avait déclaré en mars 2012 : « C’est facile de faire le cake quand il n’y a qu’à tirer sur la manette ! » Un an et demi plus tard, la pique aurait pu s’adresser à l’AS Monaco, un promu pas comme les autres grâce à la générosité de son nouveau propriétaire russe Dmitri Rybolovlev. Radamel Falcao (Atlético Madrid) pour 60 millions d’euros, James Rodríguez et João Moutinho (Porto) pour 45 et 25 patates de plus, sans oublier un chèque à 20 millions pour Geoffrey Kondogbia (FC Séville)… Le club princier a les finances tellement larges en cet été 2013 que les 5 millions claqués pour Anthony Martial apparaissent alors comme un coup de pouce au compte courant de l’Olympique lyonnais. Brillant second du championnat et donc qualifié pour la Ligue des champions, Monaco ne sera rattrapé que par la patrouille du fair-play financier, l’obligeant à vendre James Rodríguez (Real Madrid) et prêter Radamel Falcao (Manchester United) pour se mettre d’équerre avec le règlement.
Montpellier, 5e en 2009-2010
Si Rolland Courbis a obtenu la montée en Ligue 1, c’est René Girard, après une décennie à la DTN comme adjoint en équipe de France A, puis sélectionneur chez les jeunes jusqu’aux espoirs, qui prend la direction des opérations à Montpellier. Avec des moyens limités, le club du président Nicollin tente des paris : Emir Spahić (Lokomotiv Moscou), Romain Pitau (Sochaux), Goeffrey Dernis (Saint-Étienne), Cyril Jeunechamp (Nice). Et s’appuie également sur son centre de formation avec le premier contrat pro de Younès Belhanda. Grâce à un jeu solide, des joueurs performants, notamment les purs produits maison Mapou Yanga-M’Biwa, Younès Belhanda et Karim Aït-Fana, Montpellier est dans la course pour les places européennes pendant que son patron fait le show hors du rectangle vert en traitant Benoît Pedretti de « petite tarlouze » . Profitant du burn out de Bordeaux, la Paillade pousse la plaisanterie jusqu’à une 5e place synonyme de qualification en Ligue Europa. Laquelle débouche sur une piteuse élimination contre une obscure équipe hongroise. Deux ans plus tard, renforcé par Olivier Giroud (Tours) et Rémy Cabella (retour de prêt à Arles-Avignon), Montpellier fait la nique au PSG des Qataris et oblige ainsi Louis Nicollin à se faire une crête histoire de bien moquer le style capillaire de Jérémy Ménez, l’une des recrues phares du projet QSI.
Lille, 3e en 2000-2001
Le retour en grâce du LOSC au plus haut niveau est l’œuvre de Vahid Halilhodžić, qui nourrit sa légende lors de cette saison 2000-2001. Avec Daguy Bakary et Laurent Peyrelade pour dynamiter les défenses, Pascal Cygan et Grégory Wimbée pour effrayer les attaquants adverses, les Dogues finissent 3es du classement derrière Nantes et Lyon, avant de confirmer l’année suivante en sortant Parme en barrages de la Ligue des champions. Coach Vahid ne fait pas forcément rêver avec D’Amico, Pignol, Landrin et Ecker, mais il installe Lille comme l’une des places fortes de la Ligue 1 tout en révélant quelques futures valeurs sûres comme les frères Cheyrou. Tellement fort que les Guignols de l’info lui créent une marionnette, laquelle le suivra au PSG un an plus tard, un club où Fabrice Fiorèse lui expliquera la notion d’amour du maillot.
Montpellier, 3e en 1987-1988
Pour son retour dans l’élite, Montpellier veut frapper fort et décide de recruter du lourd : l’international brésilien Júlio César (Brest), l’expérimenté Jean-François Larios (Nice), ou encore les espoirs Christian Pérez (Nîmes) et Thierry Laurey (Marseille) en prêt. Portée par ses recrues, ainsi que Roger Milla (12 buts), Kader Ferhaoui et même son grand espoir Laurent Blanc, la Paillade termine troisième après un début de saison poussif, puis une victoire de prestige sur le Matra Racing. Grâce à un jeu direct, Montpellier termine meilleure attaque du championnat et enverra deux des siens, Laurent Blanc et Thierry Laurey, arracher le titre de champion d’Europe espoirs en fin de saison. Malgré l’arrivée de Carlos Valderrama, le club héraultais ne confirmera pas la saison suivante avec une élimination sans gloire contre Benfica en C3 et une triste 9e place en championnat.
Monaco, 1er en 1977-1978
Entraînée par Lucien Leduc, l’AS Monaco réalise en 1978 ce qui n’a plus été fait depuis : s’adjuger le titre l’année même de sa remontée en première division. Face aux Monégasques, le champion sortant nantais n’échoue qu’à une longueur, dépassé notamment par l’attaque de feu princière – avec l’Argentin Delio Onnis (29 buts) et l’international français Christian Dalger (18 buts)- qui culmine à 79 unités. Quelques noms de l’effectif monégasque marqueront les années à venir, à Monaco ou ailleurs : Jean-Luc Ettori, Jean Petit ou encore Rolland Courbis. À noter que cette année de Coupe du monde en Argentine était particulièrement favorable aux promus avec le Strasbourg de Gilbert Gress et Raymond Domenech qui termine troisième.
Saint-Étienne, 1er en 1963-1964
Avant de devenir une référence européenne, Saint-Étienne a dû faire la conquête du football français. Cette domination nationale prend corps lors de la saison 1963-1964, alors que le club vient de retrouver sa place en Première Division. Dirigée par Jean Snella, les Verts comptent dans leurs rangs deux futures références du poste d’entraîneurs : Robert Herbin et Aimé Jacquet. S’appuyant sur une majorité de joueurs formés au club et un recrutement « français » , l’ASSE met rapidement les choses au point après une raclée prise à Toulouse (0-4) en septembre : 12 matchs sans défaite, puis une quasi-invicibilité à Geoffroy-Guichard. Grâce notamment à André Guy, second meilleur buteur du championnat avec 28 buts, les Verts s’adjugent le titre et ouvrent un âge d’or qui les verra remporter sept championnats et atteindre la finale de la Coupe d’Europe en 12 ans. Sans oublier quatre Coupes de France dans l’escarcelle.
Bordeaux, 1er en 1949-1950
Le 7 mai 1950, à la faveur d’une victoire à domicile contre Metz 3-2, Bordeaux remporte le premier titre de champion de son histoire, tout en devenant le premier club français d’après-guerre à s’adjuger le titre de Première Division l’année de sa remontée. Entraînés par André Gérard, les Girondins réalisent l’exploit de dépasser Lille à partir du mois de mars à la faveur de stats affolantes : meilleure attaque (88 buts), meilleure défense (19 buts) et une série d’invincibilité de 19 matchs en cours de saison. Depuis ce titre surprise, Bordeaux a su redevenir champion cinq fois tout en devenant l’un des représentants français les plus prolifiques sur la scène européenne.
Par Nicolas Jucha