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Les Bleus peuvent savourer, ils ont vécu une expérience Munich

Par Mathieu Rollinger, à Munich
4 minutes
Les Bleus peuvent savourer, ils ont vécu une expérience Munich

En venant à bout de l'Allemagne (1-0) pour leurs débuts à l'Euro, les Bleus ont réussi l'exploit de donner au monde d'après-coronavirus le goût du monde d'avant. Celui où ils allaient décrocher une étoile en Russie. Et rassurez-vous : c'est toujours aussi bon.

Difficile de savoir si l’écologie sortira gagnante de cette soirée. Pour ne pas servir cette noble cause, il y a d’abord eu cette action de Greenpeace. Vouloir bannir le pétrole est légitime, sauf que le militant qui a planté son ULM sur la pelouse de l’Allianz Arena aurait pu faire plus de dégâts. « Je pensais que c’était prévu au départ, avouait Didier Deschamps, crédule. On a frôlé le drame puisqu’une personne dans le public a eu un petit souci. Moi, je me suis fait une petite bosse en voulant me réfugier sous le banc. » Autre contre-argument aux comportements écoresponsables : la manie de Joachim Löw de vouloir tout recycler, et pas qu’avec ses doigts. Refaire le coup de jouer sans neuf de métier comme lors de la débâcle de Russie ? Bof. Réutiliser son vieux Mats Hummels ? Pourquoi pas, mais les courts-circuits de ce dernier face à la vitesse de Mbappé et son but contre son camp ne plaident pas en défaveur de l’obsolescence programmée. Pour rappel, c’est ce même joueur qui avait donc inscrit le seul but d’un quart de finale du Mondial 2014, qui reste donc la dernière défaite des Bleus face au rival allemand… Finalement, le vrai message écolo de la soirée fut porté par l’équipe de France qui, en plus de ne pas avoir de pétrole, a donné une deuxième vie à ses idées.

Un menu 2018 à (tout) emporter

Ce mardi à Munich, les Bleus ont repris une formule qui avait fait ses preuves il y a trois ans en Russie : un bloc défensif aussi compact qu’un plat de Käsespätzle, des remontées de balles aussi fluides que de la Weissbier, une efficacité aussi assommante qu’un Jägermeister et une balle que l’on laisse aussi volontiers qu’une addition à un compagnon de table. Pas de gâchis. Et ces restes, Didier Deschamps les a grandement appréciés. « Le football, c’est être efficace, résumait-il. On a su l’être offensivement, mais surtout défensivement. Certes, on aurait pu utiliser un peu mieux le ballon, mais le groupe était prêt. Il faut qu’on garde cette base, ce socle solide. » Avec 38% de possession, voilà de quoi faire un coucou aux Belges (38% également lors de la demie du Mondial), mais aussi aux Argentins (39% pendant le huitième), alors que le score aurait pu prendre de l’ampleur sans deux buts refusés pour hors-jeu, un penalty refusé à Mbappé et un poteau de Rabiot. Oui, le mode 2018 est bel et bien enclenché.

À 1-0, la Nationalmannschaft avait beau sortir les crocs, jouer des genoux et appliquer une pression constante sur la ligne bleue, elle ne pouvait plus rien espérer de ce « combat des titans » dans son stade pneumatique au quart rempli. Et pour cause, la France n’a plus perdu sur les terres d’Allemagne depuis que ce pays ne s’appelle plus RFA (la dernière remonte à un amical d’août 1987) et les Bleus n’ont perdu qu’un seul match à l’Euro quand ils ont ouvert le score (lors du 2-3 contre les Pays-Bas en 2000). La force de l’habitude, mais surtout d’un groupe qui semblait irrésistible. « Je ne suis pas rassuré parce que je n’étais pas inquiet, narguait presque Deschamps. On a fait tout ce qu’on pensait faire. »

Munich, nid d’espoirs

Lui jurait pendant la préparation que ses gars étaient prêts à retourner au front. Ils lui ont donné raison. « À part Presnel(Kimpembe)et Adrien (Rabiot), tous les défenseurs et les milieux étaient là à la Coupe du monde. Ça facilite les choses pour former un bloc, on a déjà les automatismes », admettait le sélectionneur. Pendant le dernier quart d’heure, moment où la consigne était de tenir coûte que coûte ce résultat probant, il n’était plus question de créer. D’ailleurs, le meneur Antoine Griezmann était alors au poste d’arrière droit. « La capacité à être unis quand il faut souffrir, il fallait au moins ça face à une très belle équipe allemande », savourait DD. Mais si cette solidarité a pu s’exprimer, c’est parce que le travail avait été fait devant un peu plus tôt. De ce match, il faudra se souvenir de plein de choses : de l’activité de Kanté, des dribbles de Varane, de l’assurance de Kimpembe, de la hargne de Hernandez, du sacrifice de Pavard, de la grâce de Pogba, de l’aisance de Mbappé… et même de l’abnégation de Benzema, qui court toujours après un premier but en Bleu depuis son retour. Son but finalement refusé pour un hors-jeu de Kyky avait été fêté comme une libération. Mais avec ce que lui et ses potes ont mis sur la table mardi soir, pas d’inquiétude : il sera aussi mentionné dans le futur tube de Vegedream.

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Par Mathieu Rollinger, à Munich

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