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Les Bleus éparpillent l’Ukraine
Opposée à une Ukraine sur une jambe, l'équipe de France s'est baladée mercredi soir (7-1) et a enregistré son plus large succès depuis six ans. Olivier Giroud en a profité pour dépasser Michel Platini et devenir le deuxième meilleur buteur de l'histoire des Bleus.
France 7-1 Ukraine
Buts : Camavinga (9e), Giroud (24e, 34e), Mykolenko (39e, CSC), Tolisso (65e), Mbappé (82e) et Griezmann (89e) pour les Bleus // Tsygankov (53e) pour l’Ukraine.
Soudain, un coup de fusil a déchiré le silence. À l’horloge, 21h34. Sur la pelouse, un homme, qui a pointé deux doigts vers le ciel et qui a ensuite été chercher le ballon pour le faire glisser sous son maillot avant de dessiner un cœur face caméra. Olivier Giroud le hurle depuis des semaines à qui veut l’entendre : s’il a un jour mis un short et des crampons, c’est pour « marquer l’histoire », et rien d’autre. Alors, mercredi soir, l’attaquant de Chelsea s’est pointé au stade de France à la manière d’un Lucky Luke entrant dans un saloon. Soit avec l’attirail complet du chasseur d’élite : chaussures lustrées, sourire travaillé, torse bombé, canon affûté. Puis, Giroud a arrosé la salle et une Ukraine venue se balader dans le coin sans grande prétention et avec une grosse quinzaine d’absents. Résultat : celui qui a fêté sa centième virée avec les Bleus et qui a passé sa nuit avec le brassard de capitaine serré sur le biceps s’est offert le luxe de coucher une première fois le pauvre Georgiy Bushchan d’une lourde frappe des trente mètres. Gourmand, le numéro neuf tricolore s’est ensuite resservi dix minutes plus tard en reprenant de la tête un caramel d’Aouar renvoyé plein axe par Bushchan, dépassant au passage le nombre de buts inscrits en équipe de France par Michel Platini. On a alors compris que ce match amical, placé un mois après une difficile victoire face à la Croatie (4-2) et quelques jours avant la réception du Portugal, aurait quand même sa place dans les pages d’histoire.
L’inspiration de Camavinga, la déception Aouar
Pour le reste, que dire ? Peut-être d’abord qu’Olivier Giroud n’a pas été le seul à secouer les historiens puisqu’à la huitième minute de jeu, Eduardo Camavinga est venu inscrire son premier but international d’un subtil retourné et a accroché l’étiquette de deuxième plus jeune buteur de l’histoire du pays sur ses chaussettes. Peut-être aussi – et surtout – que l’équipe de France n’a pas sorti un demi-match et a joué sérieusement devant les quelques curieux autorisés à pénétrer dans l’enceinte de Saint-Denis. La première période a alors été un festival d’occasions : Martial a buté à deux reprises sur Bushchan (14e, 38e), Camavinga n’est pas passé loin de s’offrir un doublé (22e), Tolisso a également eu sa chance (30e) et Vitalyi Mykolenko a filé un quatrième but aux Bleus avant la pause. Vigilant, Steve Mandanda a également fait son boulot et a éteint deux pétards de Malinovskyi (41e, 42e). 4-0 aux citrons, deux hommes entrés dans l’histoire : les serviettes ont rapidement pu tourner.
Didier Deschamps a ensuite transformé la seconde période en machine à laver : Mike Maignan a fêté sa première cape, Kylian Mbappé a pu se défouler, Raphaël Varane est passé prendre un peu de rythme… Mais les Bleus ont aussi vu Yarmolenko allumer une braise et Tsygankov souffler dessus dans la foulée en trompant Maignan d’une superbe flèche lâchée à l’entrée de la surface là où Zubkov a touché la barre du portier du LOSC sur l’action suivante. Petite déception du soir : Houssem Aouar, titularisé par Deschamps, et qui a semblé traverser son dépucelage avec la boule au ventre avant d’être remplacé à l’heure de jeu par Griezmann. Grande satisfaction : l’équipe de France n’a jamais levé le pied et Tolisso a inscrit un superbe cinquième but à vingt-cinq minutes de la fin après une belle combinaison avec Mbappé. Derrière, Giroud a trop croisé une tête, Paul Pogba a envoyé une reprise sur un défenseur ukrainien, Benjamin Pavard a canardé le ciel, Mbappé s’est amusé avec Ben Yedder avant de planter un sixième couteau dans les mollets adverses, et Griezmann a aussi eu le droit à sa cerise. L’essentiel : les Bleus se sont goinfrés, ont inscrit plus de cinq buts au cours d’une rencontre pour la première fois depuis juin 2014 – date de la découpe de la Jamaïque (8-0) à Lille – et Giroud a eu le droit à sa fête. C’est aussi ce que l’histoire retiendra.
France (4-4-2) : Mandanda (Maignan, 46e) – Pavard, Upamecano (Varane, 46e), Lenglet, Digne – Nzonzi, Tolisso, Camavinga (Pogba, 59e), Aouar (Griezmann, 59e) – Giroud (Ben Yedder, 73e), Martial (Mbappé, 46e). Sélectionneur : Didier Deschamps.
Ukraine (4-2-3-1) : Bushchan – Konoplia, Zabarnyi, Mykolenko (Cheberko, 46e), Mykhaylichenko (Sobol, 46e) – Makarenko (Shepeliev, 62e), Kharatin – Yarmolenko (Yaremchuk, 62e), Malinovskyi (Tsygankov, 46e), Zubkov (Bezus, 71e) – Shaparenko. Sélectionneur : Andriy Shevchenko.
Par Maxime Brigand, au Stade de France