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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de Liverpool (du 50e au 30e)
Du recordman parfait au beautiful loser, Liverpool a surtout flashé sur ses joueurs quand ceux-ci montraient un profond respect pour le liverbird. Bon, c'est pas le cas de Charles Itandje, mais que dire de Tommy Smith, Ray Kennedy, Jon Arne Riise ou Ian St.John ?!
#50 - Charles Itandje
À l’été 2007, Charles Itandje a les fesses vissées sur le banc du stade Bollaert. Habile, celui qui est barré par la concurrence de Vedran Runje et Ronan Le Crom trouve un point de chute chez le vice-champion d’Europe : Liverpool FC. En deux saisons chez les Reds, l’international camerounais enfile les gants à seulement sept reprises. Au bout de ce désert, il y a une journée qui va attiser une haine profonde chez les fidèles d’Anfield : le 15 avril 2009, c’est le vingtième anniversaire de la tragédie d’Hillsborough, où 96 Scousers ont perdu la vie. Pendant les commémorations, Itandje se marre comme un gamin. « Deux jours plus tard, c’était la panique. Les supporters voulaient ma peau, expliquera-t-il a posteriori. Au club, on me disait : « Ne marche pas dans la rue, tu vas te faire agresser. » » Résultat : un prêt illico au Kavala FC et une fin de carrière dans des équipes obscures, entre Grèce et Turquie. Comme quoi, ce bon vieux Charles-Hubert aurait mieux fait de rester peinard au RC Lens.
https://www.youtube.com/watch?v=uPAfFML8aq8
#49 - Gary McAllister
Bien qu’il ne soit resté que durant deux saisons au club, Gary Macca a écrit des lignes de l’histoire des Reds dont les fans garderont un souvenir indélébile. De son épique et décisif coup franc lors d’un derby en passant par son penalty qui envoya les siens en finale de Coupe UEFA, les Kopites ne cessent de chanter ses louanges. Une intelligence de jeu rare chez les milieux britanniques sur une gueule d’Écossais typique, voilà ce qu’était McAllister. Gérard Houllier le décrivit même comme le « transfert le plus inspiré » de sa carrière de manager. Avec cinq trophées en 87 apparitions avec la tunique rouge, ce n’est plus de l’inspiration, mais de la cartomancie, Gérard.
#48 - Daniel Agger
Si le Danemark est le pays des gens heureux, Liverpool avait tout pour l’être avec Daniel Agger. Un phare de 191 centimètres comme point de repère pour les offrandes de Stevie-G, droit face aux vagues des dribbleurs et illuminant régulièrement par ses sorties balle au pied incisives et ses chiches du pied gauche. S’il formait un beau duo punk avec Martin Škrtel, lui assurait le lead technique, laissant le Slovaque bourriner sur les parties rythmiques. Red depuis 2006, le « Dagger » a dû quitter prématurément un club qu’il avait dans la peau. Fissuré de partout physiquement et ignoré par Brendan Rodgers, il est reparti en 2014 de là où il était venu, au Brøndby IF, avant de prendre sa retraite à 31 ans seulement. Saleté de new-wave.
#47 - Geoff Twentyman
À ne pas confondre avec Geoff Twentyman Junior, son fils, dont la carrière – certes honorable – s’est arrêtée à Bristol Rovers. Bien que joueur entre 1953 et 1959, c’est principalement en tant que scout que Twentyman a fait entrer son nom dans l’histoire des Reds. Il faut dire que sur la pelouse, le mec a fait partie en 1955 de la première équipe reléguée depuis 50 ans en D2… où il passera le reste de son aventure avec les Scousers. En revanche, une fois retraité, Twentyman ira pêcher des gaillards comme Ian Rush, Phil Neal, Alan Hansen, Kevin Keegan, Ray Clemence, Terry McDermott ou encore Phil Neal. Ah ouais.
#46 - Javier Mascherano
Comment ça ? Steven Gerrard et Xabi Alonso ne suffisaient pas pour mener les troupes ? Visiblement pas, puisqu’en janvier 2007, l’état-major a flanqué dans les pattes de ses deux maréchaux un nouveau lieutenant, en la personne de Javier Mascherano. Intelligent tactiquement, hargneux et prêt à mordre des mollets sans se salir, El Jefecito va rapidement prendre une place centrale dans le dispositif de Rafa Benítez. Au bout de deux campagnes et demie et 139 batailles, le passage de l’Argentin sur les bords de la Mersey aura au moins permis aux Scousers de mieux digérer l’après-Xabi Alonso. Masche, lui, y aura pris du galon avant d’aller servir son compatriote Messi du côté de Barcelone.
#45 - Tommy Smith
Une tête aussi terrifiante que celle du Gitan dans Scout toujours et une attitude qui n’en était pas éloignée, voici la description rapide, mais efficace de Tommy Smith. Pur Scouser, il a joué 638 matchs en 18 saisons consécutives à Anfield, a remporté quatre League, deux Cup, une Coupe des champions et deux UEFA… mais c’est surtout pour son style de jeu que Hard Man restera dans les annales. Le Magpie Malcolm MacDonald doit s’en souvenir mieux que personne, lui qui n’a mystérieusement plus jamais planté contre les Reds après avoir pourtant inscrit un terrible triplé. « Ce jour-là, alors qu’il était étendu au sol blessé, j’ai été lui dire qu’il ne marquerait plus jamais contre nous tant que je serais sur le terrain » , témoignera Smith.
#44 - Pepe Reina
À Londres, la reine d’Angleterre et ses brushings sont bien gardés dans le Buckingham Palace. Mais à Liverpool, on s’en est remis pendant un septennat à Reina, un Espagnol dégarni débarqué de Villarreal, pour tenir Anfield. Produit de la Masia et déjà considéré à son arrivée comme le dauphin de San Iker, José Manuel prend immédiatement la succession de Jerzy Dudek, le héros d’Istanbul. Pour compenser sa petite taille, il arrive à s’imposer en faisant des penaltys et des arrêts réflexes ses spécialités. Capitaine intérimaire et portier infranchissable à mi-temps avec un taux record de 153 cleansheets sur 330 matchs, il est bouté en 2012 hors de ses terres par un putsch moisi du Belge Simon Mignolet.
#43 - Coutinho
« Prends soin de lui, c’est un bon gamin. » Les mots sont de Luis Suárez à l’oreille de Steven Gerrard, le jour de son départ pour Barcelone, à l’été 2014. Presque trois ans plus tard, Stevie-G a tiré sa révérence et le gamin inspiré par El Pistolero est devenu le taulier des Reds. Numéro 10 dans le dos, Philippe Coutinho rayonne à Anfield. Un joyau à la technique imprévisible – forgée au futsal –, virevoltant sur le front de l’attaque, qui incarne, avec son pote Neymar, le renouveau du Brésil joga bonito. Surtout, à 24 ans, « Petit Couteau » aka « O Mágico » , s’impose enfin comme le joueur décisif qui va terminer la saison 2016-2017 en double-double, malgré plusieurs mois à l’infirmerie. Coutinho, Oh, Oh ! Coutinho, Oh, Oh !
#42 - Ron Yeats
« Faites donc une promenade autour de mon nouveau défenseur central, gentlemen. C’est une montagne. » Bill Shankly a toujours eu le sens de la formule. Pour présenter sa toute nouvelle recrue à la presse en 1961, le manager écossais la joue façon bête de cirque. Il faut dire qu’avec son mètre 90 et sa tronche de veilleur de nuit, Ron Yeats avait de quoi captiver. Roc emblématique des Reds durant les sixties, le natif d’Aberdeen fut l’un des éléments primordiaux qui permit aux Shankly Boys de faire remonter Liverpool en première division, avant de la remporter, puis de goûter aux joutes européennes. Reste à savoir si The Colossus tapait dans le cuir avec des pieds en argile.
#41 - Emile Heskey
Le bouledogue anglais. « La force d’Emile, c’était sa capacité à encaisser les coups sans rien dire, en se battant comme un chien » , concédait à So Foot Jacques Crevoisier, l’adjoint de Gérard Houllier. Arrivé en 2000 avec le statut de légende de Leicester, le besogneux Heskey s’est avéré être le meilleur compagnon de Michael Owen, (163 buts à eux deux lorsqu’ils étaient associés). Un mec capable de planter 23 pions lors de sa première saison, ponctués de sa fameuse célébration du DJ, de se dégager du marquage d’un généreux coup de cul, de mettre son front massif là où les autres n’y risqueraient pas un pied, mais aussi de frappes toutes molles mourant en tribune ou au poteau de corner. Qu’on se le dise : c’était avec tous ses défauts qu’Emile était joli.
#40 - Lucas Leiva
Mine de rien, cela va bientôt faire dix balais que le milieu brésilien a posé sa science du jeu sur le pré d’Anfield. Cinq entraîneurs et une ribambelle de stars se sont succédé, lui est toujours resté. Tapi dans l’ombre, Lucas a traversé la dernière décennie sans jamais s’intéresser à la couverture, si ce n’est défensive. Récupérateur fantomatique, il ne devient indispensable que lorsque que l’on commence à douter de sa nécessité chez les Reds. Sans compter son authenticité et sa simplicité, qui font de l’ancien de Grêmio l’un des joueurs les plus respectés par les Scousers. Et tant pis s’il est le moins sexy de la Brazilian Connection.
#39 - Steve Finnan
À sa manière, il constitue une sorte de héros discret de l’histoire des Reds avec sa double centaine de matchs et son unique but inutile lors d’un succès 3-0 contre West Brom. Et l’arrière droit rentre lui-même parfaitement dans son personnage quand il revient en mai 2015 sur l’exploit des Reds en Ligue des champions dix ans plus tôt. « J’ai toujours dit que j’avais changé le match ce soir-là. Si je n’avais pas été blessé, nous n’aurions pas remporté la finale. La blessure que j’ai subie (il a été remplacé à la pause par Dietmar Hamann, ndlr) est la meilleure chose qui ait pu arriver à Liverpool, car avec moi dehors, Rafa a changé le système. » Finnan n’a pas vu les trois buts du come-back : il était aux soins.
#38 - Ray Kennedy
« Mon travail, c’est ma vie. Et ma vie c’est mon travail » , disait-il. Et pourtant, ce 12 juillet 1974, Bill Shankly, 60 ans, finit par tirer sa révérence à la tête des Reds. Le jour même, l’arrivée d’un milieu de terrain en provenance d’Arsenal, pour à peine 180 000 pounds, passerait presque inaperçu. Nom : Ray Kennedy. Fait d’armes : un coup de tête qui donna le titre de champion 1970-1971 aux Gunners… sur la pelouse de White Hart Lane. À Liverpool, ce classieux gaucher va devenir l’un des hommes clés des grandes années Bob Paisley – lequel le décrira comme « l’un des plus grands joueurs de Liverpool et sûrement le plus sous-estimé » . À la question d’un magazine people : « quelle personne voudriez-vous rencontrez dans le monde ? » , Razor répondit « Mohammed Ali » . Tragique quand on sait que Kennedy devra, lui aussi, se battre contre la maladie de Parkinson.
#37 - John Arne Riise
Sa peau délicate ne risquait pas grand-chose dans le nord-ouest de l’Angleterre. Alors John Arne Riise ne s’est pas privé de soulever son maillot rouge après chacun de ses buts. Sur des frappes jamais prises à moins de dix-huit mètres des cages, bien entendu – on tient là la raison la plus probable de son échec lors la séance de tir au but à Istanbul. Débarqué de Monaco en 2001, le Norvégien s’est imposé comme l’un des hommes forts du Liverpool de Houllier puis de Benítez, utilisé aussi bien sur la gauche de la défense qu’au milieu. Parce qu’il enchaînait les raids conquérants, parce qu’il dégageait une assurance de guerrier et parce que son pied gauche dégelait pas mal de rencontres. La prou(x) du drakkar.
#36 - Steve McManaman
Le top 5 de ses plus beaux buts chez les Merseysiders est saisissant de ressemblance : une récupération de ballon à la ligne médiane, une accélération, un dribble ou l’autre, une finition de l’intérieur du pied. Si la fin de l’histoire d’amour entre Steve et Liverpool s’est conjuguée avec des conneries d’affaires de salaires et de contrat (que l’Anglais nie toujours aujourd’hui), ses neuf saisons passées à Anfield ont réjoui plus d’un Scouser. Et puis McManaman, c’est aussi des dizaines d’assists pour Robbie Fowler, un mec avec qui il partageait une vision du monde largement hédoniste… et avec qui il a donc rempli quelques pages faits divers des tabloïds anglais.
#35 - Phil Taylor
Arrivé à Liverpool quelques années avant la Deuxième Guerre mondiale, Phil Taylor se verra contraint de mettre les crampons de côté pendant le conflit. Mais au retour de la compétition, il récupère sa place de titulaire au sein de l’équipe qui finit championne lors de la première compétition d’après-guerre, en 1947. Taylor prend de plus en plus d’importance dans l’équipe et se voit finalement confier le brassard de capitaine qu’il arbore fièrement lors de la première finale de FA Cup des Reds contre Arsenal en 1950. Il célèbre son dernier match le 25 décembre 1953… quelques mois avant que Liverpool ne tombe en D2 où le club s’éternisera pendant huit longues saisons.
#34 - Alan Kennedy
« Lors d’un match où je n’étais pas convoqué avec l’équipe de Newcastle, à cause d’une blessure, je suis allé les supporter dans le Kop de Liverpool. Je crois que nous avons perdu 4-0. On aurait dit des hommes contre des enfants. J’ai trouvé le Kop magnifique et j’ai pensé qu’un jour, je jouerais pour Liverpool » , narre Kennedy dans les colonnes du Liverpool Echo. Vrai, mais il ne se doutait sûrement pas qu’il allait devenir le double héros le plus improbable de l’histoire des Reds. En 1981, l’arrière gauche s’échappe dans la surface du Real Madrid et transperce Agustín Rodríguez. 1-0, LFC soulève la coupe aux grandes oreilles au Parc des Princes. Trois ans plus tard, ce bon vieux Alan ouvre son pied face à Franco Tancredi et inscrit ainsi le tir au but vainqueur face à la Roma, qui recevait dans son stade olympique. Le Lilian Thuram à la sauce scouse, en somme.
#33 - Dietmar Hamann
Un des rares Allemands de l’époque à s’aventurer et briller hors des frontières de la mère-patrie. Pas surnommé pour rien le « Kaiser » par le Kop d’Anfield, le longiligne Bavarois a apporté à l’entrejeu toute sa science du jeu, sa solidité et sa sérénité sept saisons durant. Après quelque temps de rodage, Dietmar Hamann s’est révélé, lors du triplé FA Cup-League Cup-UEFA Cup en 2001, comme la courroie de transmission idéale de la machine Red. Il n’y qu’à voir son entrée déterminante à la mi-temps de la finale de 2005, où il a écrasé Kaká, pour comprendre à quel point son rôle était précieux pour Liverpool. La Deutsche Qualität qui a filé libre à Manchester City en 2006, comme une vulgaire Corsa sur LeBoncoin.
#32 - Dirk Kuyt
Résumer le Batave à sa faculté inouïe à se battre sur tous les ballons comme un chien enragé serait une grave méconnaissance de ses innombrables qualités. Sixième joueur le plus capé de l’histoire de la sélection néerlandaise, Kuyt restera dans le cœur des Reds comme un formidable finisseur aux bouclettes rayonnantes. Un type que l’on nomme rarement homme du match, mais dont le nom est inscrit en premier par ses entraîneurs sur leur tableau noir. À l’image de son triplé rempli de malice en 2011 lors d’un Derby of England, Dirk Kuyt était un homme sur qui l’on pouvait compter dans les moments importants. Et dirk le club ne l’avait acquis que contre 10 petits millions de livres…
#31 - Ian St.John
Au fil des sixties, Ian St.John fut l’un des artisans en chef de la montée en puissance du Liverpool FC. Débarqué de Motherwell en 1961, ce buteur écossais plein d’entrain inscrit 95 buts en 336 rencontres, dont un coup de tête salvateur au bout de la prolongation de la finale de la Cup 1965 contre Leeds (2-1), qui ramena le trophée à Anfield soixante-treize ans après. Mais c’est aussi par un après-midi d’averse de 1962 que « The Saint » a vécu l’un de ses meilleurs souvenirs, à l’issue d’une victoire contre … les Saints de Southampton. « Je portais un imperméable blanc. J’ai rejoint les gars sur le terrain boueux et avant qu’on ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, les fans nous ont submergés, rembobine-t-il quelques années plus tard dans un LFC matchday programme. Mes chaussures étaient couvertes de boue, mon imper blanc était dans un sale état, mais ça n’a pas rebuté les fans pour nous porter en triomphe sur leurs épaules. C’était encore un jour rempli d’émotions, celui où on est remonté en première division. »
#30 - Luis García
La gauche raisin. Si les amateurs de complots ne cessent de débattre quant à la validité – ou non – de son but face au Chelsea de Mourinho en 2005, le reste du monde préfère gigoter sur le chant composé par le Kop à son honneur. En trois petites saisons sur les bords de la Mersey, l’habile gaucher aura réussi à glaner les trois seuls titres majeurs de sa carrière tout en gratifiant Anfield de touchers de balle plus doux les uns que les autres. Pour autant, l’exploit de Luis García restera à jamais d’avoir réussi à convertir les supporters du LFC à ce doux breuvage qu’est la sangria. Ça vaut bien toutes les Carlsberg du monde.
Par Mathieu Rollinger, Florian Lefèvre, Eddy Serres et Émilien Hofman