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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de l’OM (du 6e au 4e)
Ils ont écrit le formidable feuilleton que représente l'Olympique de Marseille, son palmarès long comme le bras, ses moments de liesse, mais également ses années de déprime. De Didier Drogba à Fabrice Apruzesse, de Basile Boli à Tony Cascarino, de Didier Deschamps à Samir Nasri, voici les joueurs qui ont vraiment marqué l'histoire de l'OM. À jamais les 50 premiers.
#6 - Josip Skoblar
À la mi-saison 1969-1970, Josip Skoblar est accueilli comme un véritable héros par les supporters marseillais, à l’aéroport. Pourtant, il n’a encore rien donné à l’OM. Pour l’instant, il s’est contenté de passer six petits mois en prêt sur la Canebière il y a un an et demi. Résultat : treize buts en quinze matchs. Depuis, Marcel Leclerc, le président de l’OM, n’a qu’une idée en tête : le faire revenir définitivement au club. C’est désormais chose faite, et les supporters sont prêts à vibrer un peu plus longtemps. Ils ne vont pas êtres déçus. Buteur d’exception, aussi bon du pied droit que du pied gauche dans n’importe quelle position, fort dans le domaine aérien, le Croate est le stéréotype du renard des surfaces, obsédé par le but. En cinq saisons, il inscrit 158 buts en 194 matchs, dont 100 lors de ses 100 premiers matchs avec le maillot bleu ciel. Josip Skoblar, c’est deux quadruplés, huit triplés, trente-six doublés, deux championnats, une Coupe de France, trois titres de meilleur buteur consécutifs, et un soulier d’Or européen.
Mais surtout, c’est un record qui paraît inégalable encore aujourd’hui, avec ses 44 buts inscrits en championnat sur une seule saison, en 1970-1971. Le tout sans tirer les penaltys. « Quand je le voyais face au but, je pensais, frappe de l’intérieur du gauche… de l’extérieur du droit… de la tête, maintenant ! … et il l’avait déjà fait… but à chaque fois, exactement de la seule façon possible, en une fraction de seconde. Dans les 30 dernières années, c’est le seul buteur que j’ai vu ainsi en France » , s’extasiait Just Fontaine, un mec qui s’y connaît en record. Parfait complément de Roger Magnusson, l’Aigle dalmate n’est pas qu’un goleador un peu individualiste. C’est aussi un sacré tempérament qui ne supporte pas la défaite. Comme lors de ce quart de finale de Coupe contre Lyon en 1973 où, excédé par les provocations de Raymond Domenech, il lui cale son poing dans la tronche. Il se dirige vers les vestiaires sans attendre le carton rouge de l’arbitre, laissant le futur sélectionneur de l’équipe de France en sang sur le terrain. Merci pour tout, Josip.
#5 - Basile Boli
Un grand sensible et un guerrier. Un cœur tout mou et un corps de bœuf. Un nounours agressif. Des éclats de rire et des fracas d’attaquants. Des larmes et des coups de tête. Bref, à l’Olympique de Marseille, Basile Boli a marqué autant par ses excès d’émotions que par ses excès d’engagement. Après sept saisons du côté d’Auxerre, Bernard Tapie l’enrôle en 1990 sur la Canebière. Histoire de former une défense de déménageurs avec Carlos Mozer, Bernard Casoni, Éric Di Meco ou Marcel Desailly. D’abord sceptiques à son sujet en raison d’une querelle avec Jean-Pierre Papin en demi-finale de Coupe de France, les supporters marseillais se prennent vite d’affection pour le grand gaillard. Sa réaction après la défaite en finale de la C1 en 1991 contre l’Étoile rouge finit de convaincre le public marseillais. Il est terriblement humain, Basile, quand il applaudit ses supporters pour leur soutien, mais qu’il ne peut retenir un torrent de larmes.
C’est pour cela que ça devait être lui, deux ans plus tard. C’était écrit. Cette fois-ci, face à l’AC Milan, pas question de vivre la même déception. « Mon genou me fait mal. Je demande à sortir. Le kiné Jacques Bailly arrive sur le terrain et me dit : « Le boss ne veut pas que tu sortes. » Mes partenaires m’interdisaient de les lâcher maintenant. » , raconte Basile Boli. Alors Basile serre les dents. Deux minutes plus tard, Abedi Pelé botte un corner au premier poteau, et c’est bien lui qui place son coup de tête pour inscrire le seul but du match. À la fin de la rencontre, sa joie est encore plus communicative que sa tristesse deux ans plus tôt. Un état de grâce qui le porte encore quelques jours plus tard, lorsqu’il inscrit un autre coup de tête, bien plus impressionnant, de l’entrée de la surface de réparation contre le PSG. Si les Marseillais sont « à jamais les premiers » , c’est grâce à ce bonhomme.
#4 - Didier Deschamps
Le passage de Didier Deschamps à Marseille rime essentiellement avec succès et trophées. C’est en tant que joueur d’abord que l’actuel sélectionneur de l’équipe de France écrit son histoire à l’Olympique de Marseille. Arrivé en provenance de Nantes dès 1989 à l’âge de vingt ans, le déjà international français a du mal à se faire une place au sein du riche effectif marseillais. Parti un an en prêt du côté des Girondins de Bordeaux, la Desch’ revient sur la Canebière avec un tout autre statut. Titulaire au poste de milieu défensif, Didier Deschamps sera même promu capitaine du fait de son intelligence de jeu et sa capacité à parler, motiver, engueuler ses partenaires. C’est donc lui qui aura le privilège de soulever en premier les trophées de champion de France 1992 et 1993, ainsi que la jolie coupe aux grandes oreilles. Comme bon nombre de ses coéquipiers, le futur champion du monde quittera Marseille en 1994 à la suite de la rétrogradation en Division 2 du club phocéen.
Sevré de trophées depuis 1993 – la Coupe Intertoto de 2005 mise à part – l’Olympique de Marseille décidera alors de nommer comme entraîneur Didier Deschamps en 2009. Habitué à transformer ce qu’il touche en médaille d’or, l’ancien entraîneur de l’AS Monaco permet au peuple marseillais de parader dans la ville après la victoire en Coupe de Ligue face aux Girondins de Bordeaux en 2010 (3-1). Un titre qui sera très vite accompagné d’un trophée encore plus beau quelques semaines plus tard, celui de champion de France de Ligue 1. De nouveau habitués à gagner, les protégés de Didier Deschamps ajouteront deux autres Coupes de la Ligue, ainsi que deux Trophées des champions, dans leur besace. En froid avec José Anigo et dixième de Ligue 1 à l’issue de l’exercice 2011-2012, Deschamps quittera alors Marseille pour rejoindre les rangs de l’équipe de France. Avec la suite que l’on connaît.
Par Kevin Charnay et Steven Oliveira