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Le sélectionneur ukrainien prêt à tuer pour défendre son pays
Dans une interview pour le Guardian ce vendredi, Oleksandr Petrakov, le sélectionneur ukrainien ayant pris la suite d’Andreï Chevtchenko, a expliqué qu’il était resté à Kiev pour défendre ses terres. « Ma famille m’a dit d’aller en Ukraine occidentale, mais j’ai refusé. J’ai dit : « Je suis de Kiev, je ne peux pas partir. » J’ai pensé que ce ne serait pas correct de partir alors que les gens doivent se défendre. Je ne peux pas fuir. Je me suis dit que s’ils venaient à Kiev, je prendrais une arme et je défendrais ma ville. » Il ajoute que même à 64 ans, il pourrait « éliminer deux ou trois ennemis » en prenant les armes.
Ukrainien russophone, Petrakov ne s’exprime désormais plus qu’en ukrainien comme le souligne le journal anglais, et a développé une haine viscérale envers les Russes : « Ce n’est pas de la colère, mais les gens détestent ceux qui ont envahi leur terre. Nous avons besoin de temps pour nous calmer, mais pour l’instant, c’est juste de la haine. Ils ont brisé nos pays pour des années. » Le sélectionneur a tenté de s’engager dans la défense territoriale de l’Ukraine, mais on lui a dit que son manque d’expérience militaire posait problème.
Alors que l’Ukraine peut encore se qualifier pour la Coupe du monde au Qatar, Petrakov avait proposé d’organiser un camp d’entraînement pour les joueurs du championnat national dans l’Ouest du pays, pour préparer le match de barrages contre l’Écosse. Mais il a vite déchanté quand Lviv a aussi été touchée. « Si quelqu’un dit que le camp d’entraînement de l’équipe nationale est ici, les ennemis pourraient commencer à nous bombarder, justifie-t-il. Ces gens n’ont ni morale, ni principes, et nous ne pouvons pas risquer la vie de nos joueurs. Les Russes sont le diable. » Désormais, la sélection se cherche un point de chute en dehors de l’Ukraine, avec comme objectif de jouer des matchs amicaux contre des grosses équipes pour lever des fonds pour l’armée ukrainienne. Pour l’instant, seuls 11 habitués de la sélection jouent en dehors de l’Ukraine, quand 26 autres sont toujours bloqués au pays.
AEC