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Le pass vaccinal dans le foot, un futur casse-tête

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes
Le pass vaccinal dans le foot, un futur casse-tête

Le président Macron a « très envie d’emmerder les non-vaccinés » ? En Ligue 1 en tout cas, ce sera chose faite. Si le pass vaccinal est adopté, les réfractaires risquent de payer le prix fort de leur refus. Une situation qui interroge sur la façon dont s’appliquent les politiques sanitaires dans ce pays, sur la situation « hors normes » qu’elles imposent, et sur le rôle exemplaire du football en la matière...

C’est la grande affaire politique du moment en France : le pass vaccinal. On se déchire sans grande retenue à l’Assemblée nationale où le gouvernement presse pour que le texte soit voté le plus rapidement possible. Une situation rendue explosive par les dernières déclarations du président de la République estimant que « quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen ». On ne savait pas que, y compris sans enfreindre la loi, l’État avait le droit de prétendre effacer votre place dans la société. Alors, que penser du footballeur professionnel qui ne voudrait pas d’une injection dont il se méfie (même s’il n’a souvent rien dit pour d’autres piqûres quand il fallait « récupérer » après une blessure) ? Quelle épée de Damoclès pèse donc au-dessus de la tête des joueurs sans le bon code barre ?

Pour l’exemple

Rappelons que dans la période que nous traversons, le sport se voit rappeler sans cesse son devoir d’exemplarité et reste surtout un levier non négligeable de pression auprès de la population pour l’inciter à suivre les recommandations sanitaires. Dans une lettre adressée au mouvement sportif, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, explique que seules les personnes de plus de 12 ans avec un schéma vaccinal complet seront autorisées à « fréquenter un établissement sportif ou participer à une compétition ». Une contrainte qui renvoie à un autre passage de la missive qui souligne que « la solution réside indéniablement dans la vaccination ». De fait, si le pass vaccinal s’impose à partir du 15 janvier, les footballeurs devront obligatoirement être vaccinés pour exercer leur métier. Conséquence inévitable du besoin de présenter le sésame, ne serait-ce que pour pénétrer dans les enceintes sportives où ils sont censés exercer leur métier. Il n’y aura pas d’exemption pour les sportifs et sportives de haut niveau, bien qu’étant une population risquant peu les formes graves de la maladie du fait de leur condition physique.

L’enjeu pour les pouvoirs publics s’avère moins anodin qu’il ne semble. Les clusters se sont multipliés dans les divers clubs français, y compris au sein du PSG et le variant Omicron fait planer une dangereuse menace sur la tenue même des rencontres, comme c’est déjà le cas en Angleterre. Ces affaires, par exemple le cas positif Messi, ont permis à la fois d’illustrer l’ampleur de cette nouvelle vague de la pandémie, mais aussi les failles actuelles et la difficulté à contenir ce variant si contagieux.

En route vers le télé-entraînement ?

Le respect de ce fameux pass vaccinal sera donc particulièrement contrôlé et observé dans le petit monde du ballon rond. Certes, la plupart, voire l’immense majorité, des joueurs sont en « règle » . Les autres seront donc forcés de se contenter de s’entraîner, parfois de leur côté, et de regarder les matchs depuis chez eux. L’inquiétude que cela pose renvoie au statut de salarié. Ceux qui maintiendraient leur position pourraient-ils subir des sanctions de la part de leur employeur, notamment parce qu’ils ne pourraient plus remplir leur obligations professionnelles (jusqu’à présent, ils pouvaient continuer d’exercer avec des test quotidiens). Or certains clubs laissent déjà entendre qu’ils pourraient se saisir de cette loi pour procéder à des suspensions de salaire (des licenciements restent improbables pour des contrats en CDD).

Voilà d’ailleurs où réside la véritable exemplarité du footballeur. Si les déboires des joueurs mis sur la touche pour cette raison venaient à être médiatisés, la fameuse expression du président de la République, qui prétend vouloir « emmerder » les non-vaccinés, s’incarnerait pleinement aux yeux de tous. La pression sociale, plus que légale, puisque contestable de ce point de vue, pousserait les derniers réfractaires dans leurs retranchements.. Rappelons qu’en Italie, où la vaccination est devenue obligatoire, Fabio Capello a défendu dans la presse du haut de son autorité morale une baisse de salaire pour les joueurs non-vaccinés. « Refuser le vaccin est un acte d’égoïsme. Si la police est obligée de se faire vacciner, je ne vois pas pourquoi la même règle ne peut pas être appliquée aux joueurs, clame l’ancien entraîneur de la Juventus. Quiconque ne veut pas se faire vacciner nuit à la société et, par conséquent, devrait voir son salaire baisser. » On a trouvé le ghostwriter de Macron…

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