- Dream team
Le onze de rêve d’Éric Carrière
Le champion de France 2001 n’a pas connu que des tocards dans sa carrière. Sous les couleurs du FC Nantes, de Lyon ou encore du RC Lens en passant par quelques sélections en équipe de France, Éric Carrière a côtoyé du beau monde. Du très beau même. Son 4-4-2 résolument offensif a donc de la gueule avec de la qualité technique sur les côtés et des claqueurs de pions patentés devant. Et puis lui-même en tant que plaque tournante, normal. Le tout accompagné de remplaçants qui savent manier le cuir. En somme, du lourd.
Grégory Coupet :
C’est un gardien qui m’a énormément impressionné. Je quittais Nantes où il y avait Landreau, un grand gardien. Je suis arrivé à Lyon où Greg n’était pas très à l’aise dans le jeu au pied. Puis il a progressé par la suite. Quand tu arrivais face à lui, il ne bougeait pas, comme les gardiens de hand. Tu armais une frappe, il n’avait pas peur. On l’appelait le mur.
Défenseurs
Lilian Thuram :
Vu mon équipe offensive, vaut mieux un solide à droite (rires). C’était un excellent défenseur avec d’énormes qualités athlétiques. Très difficile à éliminer. Je comprends pourquoi certains entraîneurs préféraient le faire jouer à droite parce qu’il a de bons déplacements sur le côté. Il m’a d’ailleurs fait une passe décisive sur mon avant-dernier but en équipe de France.
Nestor Fabbri :
Un joueur intelligent, une très bonne lecture du jeu. Je crois que c’est l’un des axiaux les moins rapides avec lequel j’ai joué, mais qui savait parfaitement compenser par son placement. En plus, c’est quelqu’un de bien.
Edmilson :
Joueur hyper technique, qui tentait parfois trop des choses. Mais je préfère ça. Il était facile, très rapide, bon de la tête. Il faisait semblant de la donner à gauche, il te la donnait à droite. Il feintait le coup de pied, il te mettait un extérieur. Ce qui n’est pas facile à réaliser.
Florent Malouda :
Il a dépanné plusieurs fois en tant que latéral gauche. Il n’aime pas ça, mais je vais le mettre à ce poste, comme ça on a un mec pour dédoubler. C’était un monstre pour le bouger. Cela nous fait deux costauds sur les côtés capables d’enchaîner les efforts.
Milieux
Juninho :
Lui aussi était sur le côté quand je suis venu à Lyon. Il jouait à droite et moi à gauche alors que nous sommes plutôt des joueurs axiaux. Il était moyen sur le côté, ce n’est pas un joueur qui aime aller percuter. Durant mes trois années avec, il a beaucoup progressé, notamment sur l’aspect mental. Il a pris ensuite une dimension exceptionnelle à Lyon. Quant au niveau technique, je n’ai pas besoin d’en parler.
Seydou Keita :
Je le mettrais dans l’axe. Il jouait sur le côté quand je suis venu à Lens. Il se posait beaucoup de questions, doutait pas mal. Puis il a commencé à jouer dans l’axe et être performant. C’est devenu ensuite un tout autre joueur parce qu’il a besoin d’être au cœur du jeu. Il a toujours été bon avec le ballon, très adroit, puis il avait une bonne couverture de balle.
Éric Carrière :
Pourquoi moi ? Parce que j’ai envie de jouer avec eux ! (rires)
Zidane :
Le meilleur avec qui j’ai pu jouer. À l’entraînement en équipe de France, on était à deux touches de balle. Zizou arrivait dès sa première touche de balle à faire la différence, même dans une position délicate. C’était assez impressionnant. Depuis ma formation de manager, on est ensemble et, quasiment à chaque session, on fait un petit futsal. Il est énorme, avec une grande souplesse au niveau des hanches.
Attaquants
Sonny Anderson :
Je lui raconte souvent cette anecdote, à Sonny. C’était contre Monaco, je lui donne le ballon, il va pour frapper et je me dis : « Pourquoi il frappe, il n’a aucune chance de marquer ? » Puis il met une lucarne opposée à Porato. C’était un vrai buteur. Il pouvait rater une occasion, mais était présent pour le coup d’après. Sonny était à l’aise pour aller vite vers l’avant, il avait le truc en plus dans les vingt derniers mètres.
Viorel Moldovan :
Avec lui, cela se jouait davantage sur du jeu en remise et le jeu de corps aussi. On a joué une année ensemble, l’année du titre de Nantes. On s’est tout de suite trouvé, c’était évident. Je savais où est-ce qu’il allait se déplacer. Tu demandais une remise, tu avais une remise. Pas de superflu dans son jeu. Ce n’est pas le plus talentueux, mais un joueur très intelligent. Pour marquer, il était là où il fallait.
Remplaçants
Mahamadou Diarra :
Le meilleur milieu que j’ai connu avec Juninho. Jouer contre eux (avec Essien, ndlr) c’était assez difficile. Même si les deux n’avaient pas forcément toutes les qualités de perception du jeu. Mais niveau athlétique, c’était impressionnant et propre techniquement.
Michael Essien :
Tout pareil que pour Diarra
Robert Pirès :
Pour avoir joué avec lui en équipe de France, il jouait beaucoup au sol. Robert percevait aussi les choses plus vite que les autres. Quand je vois que notre sélectionneur de l’époque a pu s’en passer, c’est dommage… On l’oublie, mais ç’a été une grosse perte. Je m’étais régalé avec lui à la Coupe des confédérations.
Olivier Monterrubio :
Une patte remarquable. À l’entraînement comme en match, il n’y avait pas de doutes quand à sa personne. Il était au même niveau, très sûr comme joueur.
Propos recueillis par Romain Duchâteau