- Euro 2022
- Groupe A
Le guide de l’Euro 2022 : à la découverte du groupe A
Des quatre nations placées dans le groupe A, une tête dépasse clairement : l'Angleterre, sérieuse candidate au titre continental, qui vient de cogner la Belgique (3-0), les Pays-Bas (5-1) et la Suisse (4-0), trois équipes qui participeront aussi à cet Euro. Les Lionesses démarreront « leur » tournoi face à la Norvège d'Ada Hegerberg, l'Autriche de Sarah Zadrazil et la surprise nord-irlandaise. État des lieux.
Les favorites : l’Angleterre
Who else ? L’Angleterre part logiquement avec une pancarte de favorite dans le groupe A. Chez elles, les joueuses de Sarina Wiegman seront poussées par Old Trafford contre l’Autriche, par l’AMEX contre la Norvège et par le St Mary’s Stadium face à l’Irlande du Nord. Demi-finalistes de l’Euro 2017 et du Mondial 2019, où elles avaient sacrément embêté les Américaines, les Lionesses abordent le tournoi avec des certitudes. Invaincues depuis que Wiegman a pris ses fonctions de sélectionneuse (douze victoires, dont un 20-0 contre la Lettonie, et deux nuls), elles viennent de coller un 5-1 aux Pays-Bas, championnes d’Europe en titre, à Elland Road. Un match de prépa qui, certes, ne traduit pas l’écart de niveau réel entre les deux nations, mais qui confirme la force de frappe anglaise. La marge est largement suffisante pour sortir du groupe sans trembler, avant un quart de finale potentiel contre l’Allemagne, l’Espagne ou le Danemark.
La future surprise : l’Autriche
Et si les joueuses d’Irene Fuhrmann venaient mettre leur grain de sel dans ce groupe A ? L’Autriche n’arrive pas de nulle part puisqu’elle avait tenu tête à l’équipe de France en octobre 2020 (0-0). En novembre dernier, elle ne s’est inclinée que d’un but contre l’Angleterre (1-0). Rebelote face au Danemark en juin (1-2). Accrocheuses, les Rot-Weiss-Roten l’avaient déjà été à l’Euro 2017 en terminant en tête de leur groupe, devant les Bleues, avant de se faire sortir par les Danoises en demi-finales. Elles seront emmenées par la portière d’Arsenal Manuela Zinsberger, la serial buteuse Nicole Billa, et évidemment Sarah Zadrazil qui, quand elle n’est pas en train de jongler sur un monocycle, envoie des patates sous le maillot du Bayern. Le calendrier a bien fait les choses, puisque si la logique est à peu près respectée, l’Autriche sera en mesure de jouer la deuxième place lors de la dernière journée contre la Norvège. Impossible d’écarter l’idée de la voir taper un croc dans cet Euro. Même sans Nina Burger.
I-@SarahZadrazil. Ligue des champions semifinal second leg.No words. @FCBfrauen pic.twitter.com/KhveMP5NF6
— Jasmina Schweimler (@JasSchweimler) May 2, 2021
La joueuse à suivre : Caroline Graham Hansen
Beaucoup de regards seront logiquement tournés vers Ada Hegerberg, qui a retrouvé la sélection au mois d’avril. Mais si l’attaquante norvégienne brille dans la compétition, Caroline Graham Hansen y sera sans doute pour quelque chose. Buteuse lors de la finale de la Ligue des champions remportée avec le Barça en 2021, l’ailière a l’habitude de mettre le boxon et de délivrer caviar sur caviar. « Sans doute la meilleure joueuse du monde en un contre un », dixit sa compatriote Maren Mjelde. Elle a pourtant dû arrêter les dribbles chaloupés à l’automne dernier. Sortie du terrain contre la Real Sociedad en ressentant une gêne dans la poitrine, Graham Hansen a dû se soumettre à des examens approfondis. Bilan : une arythmie cardiaque, dont la joueuse a heureusement pu se débarrasser avec un traitement. « Peut-être le mois le plus surréaliste de ma carrière », dira-t-elle sur Instagram, « entre le déni et l’incrédulité », espérant alors « juste avoir de la chance ». La Norvégienne en a eu, et a donc pu reprendre le fil de son histoire, en claquant notamment un triplé en finale de la Supercoupe d’Espagne. Omniprésente lors des qualifs avec dix buts (seule la Belge Tine De Caigny a fait mieux), elle devrait encore l’être dans ce groupe A. Golden Graham.
?? El ????? de Caroline Graham Hansen __________ #UWCL | @CarolineGrahamH pic.twitter.com/wN3o7PGkGs
— UEFA.com en español (@UEFAcom_es) April 29, 2022
Le stade à découvrir : St Mary’s Stadium, Southampton
Investi par le Southampton Football Club en 2001 après plus d’un siècle passé sur la pelouse de The Dell, le St Mary’s Stadium a été baptisé du nom de l’église où le club a été fondé. Situé à 200 mètres de l’édifice, et juste à côté de l’Itchen, le fleuve qui traverse le Hampshire, l’antre des Saints dispose de 32 500 places. Le cadre est atypique, puisque deux immenses gazomètres, respectivement construits en 1909 et 1935, jouxtent le stade entre Melbourne Street et Britannia Road. Deux vestiges de l’ère industrielle dont les jours sont peut-être comptés, puisque leur démolition est régulièrement débattue par les autorités locales. Après avoir vu éclore Theo Walcott, Adam Lallana, Rickie Lambert, Sadio Mané ou encore James Ward-Prowse, le St Mary’s Stadium s’apprête à recevoir les trois matchs de l’Irlande du Nord. Dans l’ordre, contre la Norvège (7 juillet), l’Autriche (11 juillet) puis l’Angleterre (15 juillet). Il avait déjà accueilli les Lionesses le 17 septembre dernier pour le tout premier match de l’ère Wiegman, soldé par une rouste 8-0 infligée à la Macédoine du Nord. On prie Sainte-Marie pour voir autant de buts.
L’anecdote à ressortir pendant le tea time
Comme un air de Coupe de France. Néophyte à l’Euro, l’Irlande du Nord se présente pour son premier grand tournoi avec une équipe loin de certaines armadas. « Je pense qu’ils devraient en faire un film, je suis sérieux, confiait le coach Kenny Shiels au soir de la qualification. La plupart de nos joueuses sont amatrices, la majorité d’entre elles ont un emploi. Nous avons des infirmières, une gardienne de prison, l’une travaille chez B&Q(une enseigne dédiée au bricolage et à la décoration) et une autre à Lidl. Ce qu’elles ont fait est incroyable. » Buteuse lors du play-off contre l’Ukraine, Nadene Caldwell bosse à l’hôpital Nightingale de Belfast. Lauren Wade, elle, a rejoint le family business des pompes funèbres à Coleraine. « Vous n’avez pas beaucoup de temps libre – vous allez travailler de 9 à 17 heures, vous prenez une collation rapide à la maison, puis vous partez vous entraîner à 19 heures », témoignait Julie Nelson, 37 ans, auprès de la BBC. La défenseuse des Crusaders Strikers passe le plus clair de son temps à l’université d’Ulster, qui l’emploie comme secrétaire. Elle a maintenant sa vignette Panini. Comme Graham Potter, qu’elle avait côtoyé à l’université de Leeds en 2008-2009. Quelle vie.
Le prono de la rédac’
Angleterre : 9 ptsNorvège : 6 ptsAutriche : 3 ptsIrlande du Nord : 0 pt
Par Quentin Ballue