Landreau, le bide du Morbihan

Ce mardi 14 mai, Mickaël Landreau a fêté ses 40 printemps. Mais pas sûr que le natif de Machecoul ait eu le sourire au moment de souffler ses bougies et croquer dans son gros gâteau : son FCL venait de laisser la cinquième place de Ligue 2 synonyme de playoffs, et se retrouvait donc à la merci du Paris FC et du Racing Club de Lens. Ça n’a pas loupé : les deux de devant ayant fait carton plein (grosse victoire lensoise 5-2 contre Orléans et petit succès 1-0 du PFC face au Gazélec), les Merlus – pourtant vainqueurs sur la pelouse du Havre – se retrouvent de nouveau coincés à la porte du top 5 et repartis pour un an de déplacements à Gaston-Petit, l’Abbé-Deschamps, le stade Océane ou René-Gaillard. Cruel, car à l’arrivée, ça ne s’est joué qu’à la différence de buts entre Sang et Or et Bretons (+21 contre +10).

Mais ce n’est pas réellement lors de cette J38 que le flop lorientais s’est construit. Non, ce tableau final laissant apparaître Lorient à la place du con est le résultat d’une dégringolade qui s’est faite dans les derniers efforts : symptomatique de ce qui manque à l’équipe du Morbihan pour retrouver son lustre d’antan. Longtemps placé (avec une longue présence sur le podium, puis une quatrième place qui n’a été lâchée qu’à une journée du terme), Vincent Le Goff et ses coéquipiers auraient même pu se rapprocher du dauphin – et voisin – brestois à la mi-mars si Yoann Court n’avait pas égalisé à 20 minutes du terme au Moustoir. Deux mois plus tard, voilà les Finistériens s’envolant pour l’élite pendant que les Tangos dépriment.

« Je savais que cette Ligue 2 était difficile »

« Concentrez-vous sur le terrain ; les responsabilités, c’est moi » , avait dit Landreau à ses poulains avant cette rencontre placée sous le signe du croisement de doigts. C’est bien là le problème : arrivé à l’intersaison 2017 dans la cité portuaire pour une première vraie expérience sur un banc et à la tête d’une équipe reléguée désireuse de ne pas s’éterniser dans la division de la margherita, la légende du FC Nantes vient d’échouer dans sa mission pour le deuxième exercice consécutif, à chaque fois en ayant espéré pendant un bon bout de temps. Pourtant, même si Lorient n’est pas l’un des plus gros budgets de Ligue 2, le groupe à disposition avait des arguments (avec ses pépites Hamel, Claude-Maurice, Meslier ou Ponceau et des garçons qui ont de la bouteille à la Lemoine, Cabot, Le Goff ou Saad). Comme en 2017-2018, le cauchemar de Ronaldinho n’a pas su faire grand-chose des éléments qu’il avait entre les mains et se retrouve, après deux ans sur le banc orange, avec peu de faits d’arme à son actif et une patte qui peine à se distinguer. Ce vendredi, le capitaine Vincent Le Goff a carrément parlé de « honte » .

Selon Ouest-France, une nouvelle désillusion signait la fin de la collaboration entre le jeune entraîneur et le club de Loïc Féry. À la sortie de ce qui s’est transformé en dernier match de la saison, l’intéressé n’a rien laissé paraître, tout comme son président. « C’était une semaine difficile pour nous, a déclaré l’entraîneur. C’est une énorme déception. On n’a pas atteint les objectifs qu’on s’était fixés. Je ne pense pas que ça se joue ce soir. Des déceptions, on en a eu des plus fortes, sur cette fin de saison notamment où on n’a pas été régulier. Je savais que cette Ligue 2 était difficile, que le projet n’était pas si simple que ça. Il y a de la consistance, mais ce n’est pas suffisant en matière de résultat. Bien évidemment, ma responsabilité est engagée, c’est logique que je sois en première ligne, c’est le métier. Mon futur ? Ce n’est pas le moment pour. Dans les jours qui viennent, on va en discuter avec le président. »