- Espagne
- Liga
- 25e journée
- Real Sociedad/Barcelone (3-1)
La Sociedad trop forte pour ce Barça
Avec une défense en grève, et des idées aux oubliettes, le Barça a reçu une leçon de football à Anoeta. Une défaite 3-1 qui le fait décrocher de la tête et qui met en exergue tous ses maux. A contrario, la Real Sociedad d’un Griezmann au zénith s’est muée en Bayern d’un soir.
Real Sociedad – FC Barcelone: 3-1
Buts : Elustondo (32e), Griezmann (54e) et Zurutuza (59e) pour la Real. Messi (36e) pour le Barça.
Cela fait sept ans que le Barça ne s’est pas imposé à Anoeta. Il faut désormais ajouter une unité à cette série noire. Vainqueur plus que mérité de Blaugrana à côté de leurs pompes, la Real Sociedad a tout simplement été plus forte. Plus justes, plus saignants, les hommes de San Sebastián jouent un bien vilain tour au FCB. En cause, un Tata Martino qui aime se remettre en question – et se faire expulser à la mi-temps. Car quelques jours après une probante victoire à Manchester, le coach barcelonais a remodelé de fond en comble son milieu de terrain. Alors que Song a pris le rôle de la sentinelle, Busquets est monté d’un cran et Iniesta revenu dans l’entrejeu. Alexis, Fàbregas, Xavi, Mascherano et Dani Alves ont, eux, squatté le banc. Trop d’absents, et trop de lacunes, pour faire face à l’attaque de feu composée d’Antoine Griezmann et de Carlos Vela. Encore buteur, le Français n’attend plus que le coup de fil de Deschamps. Quant au Barça, il lui faudra désormais faire avec un retard de trois points sur le Real Madrid, nouveau leader de Liga. Une sale soirée dont il faudra se relever.
Carlos Vela, agitateur d’énergie
Ces changements tactiques endorment rapidement tous les spectateurs d’Anoeta. Stérile, la possession catalane est également monotone. La Real Sociedad, par peur de se découvrir, n’ose pas même offrir de pressing. Il faut attendre la 18e minute pour que la doublette Iniesta-Pedro réveille l’audience. Après un double une-deux plein axe, le Canarien n’arrive pas à cadrer. Les choses s’accélèrent, enfin. Dans la foulée, Zurutuza récupère la chique dans les pieds de Busquets et lance Vela. Le centre du Mexicain trouve Griezmann. Le Français n’a plus qu’à déposer le ballon au fond des filets. Dommage, l’arbitre était préalablement revenu à la faute pour coller un avertissement au Barcelonais… Mais cette action réveille les gars de San Sebastián. Carlos Vela, toujours dans les bons coups, s’essaye à la reprise (29e), au centre-tir (30e), à la frappe enroulée (39e), puis à la bicyclette (40e). Sans succès. Juste avant, sur un corner joué en deux temps, Elustondo avait trouvé la faille grâce à la poitrine de Song. Un avantage qui aura été tout aussi mérité que bref. Car en un clin d’œil, Lionel Messi profite d’une formidable feinte de corps de Busquets pour remettre la balle au centre (36e). Et ramener ces 22 acteurs sur un score de parité à la pause-pipi.
Griezmann, les Bleus lui tendent les bras
Au retour des vestiaires, un Catalan manque à l’appel. Un brin trop énervé contre le corps arbitral, c’est des tribunes que Tata Martino assistera à la deuxième mi-temps des siens. Au naufrage, des siens. À peine dix minutes après la reprise, le Pichichi français d’Europe refait des siennes. Superbement lancé par un Vela à la limite du hors-jeu, Griezmann étale toute sa panoplie en un but : de l’envie, en taclant le cuir, et de la qualité technique, en utilisant l’intérieur de son pied pour rabattre sa frappe. La tête sous l’eau, le Barça va même se noyer complètement. Sur une ouverture millimétrée du natif de Macon, David Zurutuza se rappelle lui aussi au bon souvenir de Didier Deschamps. Il prend à revers une défense catalane apathique, devance un Valdés bien seul et renvoie Barcelone face à ses démons. Malgré de timides tentatives, la Real Sociedad n’est jamais mise en difficulté. Les entrées trop tardives d’Alexis et de Fàbregas n’apportent rien : ce Barça est au fond. A contrario, Arrasate, toujours sur son banc, se permet de sortir son franchise-player avant que Vela ne touche le montant de Valdés. Acclamé, Antoine Griezmann sort sous les ovations d’Anoeta et avec une ligne de statistiques des grands hommes (un but, une passe décisive). De quoi officialiser avant l’heure une future convocation chez les Bleus. Des Bleus qui vont hanter la nuit barcelonaise.
Par Robin Delorme