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La revanche de Nicolás Otamendi

par Matthieu Darbas
6 minutes
La revanche de Nicolás Otamendi

Face aux Pays-Bas ce vendredi soir, l'Albiceleste pourra compter sur un des défenseurs centraux les plus en forme depuis le début de la compétition. Nicolás Otamendi régale dans ce Mondial et fait oublier ses malheureux débuts avec l'Argentine.

le 09/12/2022 à 20:00
Coupe du monde 2022
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Il fallait le voir se débattre comme il le pouvait pendant 69 minutes, secoué par l’attaque de la Mannschaftà chaque incursion sur le flanc gauche. Avec vingt kilos en moins, pas un tatouage ni un poil sous le menton, le jeune numéro 15 de l’Albicelesteest complètement dépassé par la situation ce 3 juillet 2010 lors du quart de finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Titularisé au poste de latéral droit par Diego Maradona, Nicolás Otamendi va vivre un calvaire pendant plus d’une heure de jeu. Et après avoir pris la tempête sur le terrain face à Lukas Podolski et Miroslav Klose, l’Argentin s’était surtout attiré la foudre des médias nationaux. C’était il y a douze ans, mais tous les supporters argentins s’en souviennent encore. Et qu’il semble loin, le temps où Otamendi était critiqué.

 En 2010, c’était un des meilleurs moments de ma carrière, et je ne suis pas allé à la Coupe du monde. Mais impossible de se fâcher avec Diego Maradona. Je n’ai pas compris la décision, mais je l’ai acceptée.

Pompier fragile

Fautif sur les deux premiers buts allemands, Otamendi avait été tenu responsable de cette débâcle. Dans les faits, difficile de défendre l’actuel défenseur de Benfica, largement devancé par Thomas Müller sur un coup franc et en retard sur son intervention sur Lukas Podolski, passeur décisif sur le second but de la partie. Pourtant, comment en vouloir au gamin de 22 ans de Vélez, alors inexpérimenté, appelé à jouer les pompiers pour boucher les trous. Avec pour unique méthode la fièvre patriotique, et pour credo « j’ai confiance en mes hommes, car ils savent ce que signifie le maillot argentin », Diego Maradona avait décidé pour cette édition de convoquer dix joueurs du championnat local, quitte à écarter certains cadors de la sélection, brillant alors dans l’élite européenne, comme Pablo Zabaletta ou Javier Zanetti.

« En 2010, c’était un des meilleurs moments de ma carrière et je ne suis pas allé à la Coupe du monde. Mais impossible de se fâcher avec Diego Maradona. Je n’ai pas compris la décision, mais je l’ai acceptée », avait confié l’ancienne gloire de l’Inter Milan, qui venait de réaliser un triplé historique sous les ordres de José Mourinho, au micro de TNT Sports en avril dernier. Persuadé qu’il pouvait faire sans eux, le sélectionneur argentin avait donc convoqué Ariel Garcé, Jonás Gutiérrez et donc Nicolás Otamendi pour occuper ce poste d’arrière droit, soit respectivement un défenseur central, un milieu de terrain et un autre défenseur central. Sur le banc pour les deux premiers rendez-vous de la phase de poules, Otamendi avait intégré le onze pour la suite de la compétition, jusqu’à cette lourde défaite (0-4). Une déroute qui l’a éloigné de la sélection pendant un moment.

 Défenseur central est clairement l’endroit où je me sens le mieux. À Vélez, j’ai joué à ce poste, et à Porto aussi. Je le connais bien et c’est là où je me distingue le plus. Vous ne pouvez pas tout le temps vivre dans le passé, vous souvenir de ce que j’ai pu faire, mais plutôt regarder ce que je fais maintenant.

V pour Venganza

« Il y a de bons joueurs en défense. Nous avons pas moins de huit ou neuf options dans l’axe : Federico Fazio, Nicolás Pareja, Ezequiel Garay, Nico Burdisso, Nicolás Otamendi, Jonatan Maidana, ou encore Fernando Tobio. Il y a une belle profondeur de banc, mais je réfléchirai qui sera avec nous pour la Copa América. » Après le limogeage de Diego Maradona, Sergio Batista prend les rênes de l’Albicelesteet annonce dans une de ses premières sorties médiatiques qu’il compte bien utiliser celui qui a mis fin aux rêves de Gonzalo Higuaín et Carlos Tévez en Afrique du Sud comme défenseur central. Pour faire son choix, Batista va laisser une chance à chacun de ses éléments lors des treize matchs amicaux qui ont précédé la Copa América 2011. Mauvaise pioche pour Otamendi qui restera sur le carreau à la fin de cette histoire.

Et ça jusqu’en 2014, pendant tout le mandat d’Alejandro Sabella. La raison est simple : s’il n’a jamais eu l’opportunité de se faire pardonner de ce tristement célèbre été 2010, celui qui passe ses plus belles années au FC Porto aux côtés de Maicon, Danilo et Alex Sandro ne grille pas la priorité à Garay et Demichelis dans la hiérarchie de la charnière, et surtout, ne délogera pas Zabaleta sur le flanc droit. « Défenseur central est clairement l’endroit où je me sens le mieux. À Vélez, j’ai joué à ce poste, et à Porto aussi. Je le connais bien, et c’est là où je me distingue le plus. Vous ne pouvez pas tout le temps vivre dans le passé, vous souvenir de ce que j’ai pu faire, mais plutôt regarder ce que je fais maintenant, avait lancé Otamendi dans les colonnes du journal Levante juste avant que Sabella ne dévoile sa liste pour le Mondial au Brésil. Je peux jouer au centre, à droite, ou à gauche. L’entraîneur décidera qui fera partie de la liste des 23, et si Sabella a besoin de moi, je serai là pour apporter un plus à l’équipe, je n’aurai aucun problème à jouer où on me demande de jouer. »

Le cauchemar allemand peut-être encore trop dans les têtes, Otamendi ne sera pas du voyage lors de cette Coupe du monde. La seule qu’il n’a pas disputée dans toute sa carrière. Mais après la pluie vient le beau temps, et l’éclaircie s’appelle Gerardo Martino. Le tacticien italien fera du joueur de Manchester City le taulier de sa défense, et Edgardo Bauza, Jorge Sampaoli et Lionel Scaloni ne le délogeront plus de cette place. Douze ans plus tard, Otamendi règne en maître dans la charnière de l’Albiceleste. Avec 27 duels remportés, Otamendi impressionne dans ce Mondial. Personne ne fait mieux. Au sein de sa sélection, il est le joueur qui compte le plus d’interceptions (sept), qui a subi le moins de dribbles (zéro) et qui a gagné le plus de duels aériens (douze) au Qatar. Face aux Pays-Bas en quarts de finale ce vendredi, Otamendi aura l’occasion de confirmer son bon début de tournoi, mais surtout, de faire définitivement oublier les errances défensives du Cape Town Stadium. Sacrée revanche.

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