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La Coupe à Francescoli

Marcelo Assaf, avec Thomas Goubin
La Coupe à Francescoli

Le 26 juin 1996, River Plate remporte sa deuxième et dernière Copa Libertadores. Derrière ce succès, la volonté inébranlable d'un vieillissant, mais toujours vaillant Enzo Francescoli.

29 octobre 1986 à Paris. Au beau milieu de la nuit, Enzo Francescoli, recrue phare du Matra Racing, ce club monté de toutes pièces par le magnat Jean-Luc Lagardère, reçoit un coup de fil depuis Buenos Aires. El Principe va vivre en direct, via son combiné, le dernier quart d’heure de la finale retour de la Libertadores entre son cher River Plate et l’America Cali. Francescoli vient de quitter les Millonarios et exulte au coup de sifflet final. Heureux pour ses ex-coéquipiers, qu’il a quitté depuis l’été. Mais amer aussi, de ne pas avoir été de ce premier sacre en Libertadores du club à la bande rouge. Quand El Principe fait son retour à River, en 1994, il annonce la couleur : : « Avec la Libertadores, j’ai un contentieux que je veux régler, pour moi c’est une obsession, la gagner serait conclure en beauté une carrière qui touche à sa fin. »

Un certain scepticisme avait escorté le come-back de Francescoli, 33 ans, chez les Millonarios. L’idole de Zidane répondra sans attendre en redevenant le leader de River. Talent intact, il est élu meilleur joueur sud-américain de l’année en 1995. Autour du vieil Uruguayen commence à grandir une classe de surdoués issus du centre de formation. Leurs noms : Ariel Ortega, Hernán Crespo, Matias Almeyda et Marcelo Gallardo. Formé à l’Argentinos Juniors, le jeune Juan Pablo Sorín commence aussi à se faire une place dans le onze de Ramón Díaz. L’amalgame entre vieux lions et petits bleus va prendre en 1996. River n’écrase pas son époque, loin de là (14e du championnat de fermeture argentin), mais à domicile l’équipe est irrésistible, prolifique. « Ce fut la meilleure année de ma carrière, estime Ariel Ortega, avoir de tels coéquipier m’a aidé à déployer mon jeu. » (1). Et d’ajouter : « Francescoli était notre guide. »

L’équipe de Ramón Díaz sort sans encombre de la phase de poules de Libertadores. Va alors débuter une phase éliminatoire au couteau, où River n’est pas loin de laisser sa peau à chaque tour. En huitièmes, les Millonarios ne voient pas le jour au Pérou, face au Sporting Cristal, mais une réduction du score sans mérite (2-1) fait penser à Francescoli qu’il s’agit bien de l’année de River. Au retour, Ortega et consorts éparpilleront les Péruviens : 5-2. Crespo se signale notamment en plantant un retourné d’aliéné. Au tour suivant, River retrouve San Lorenzo, déjà rencontré en matchs de poule. Les Millonarios s’en sortent (2-1, 1-1), au terme de deux rencontres accrochées. Vient ensuite le tour de la U de Chile de Marcelo Salas et Leo Rodriguez (ex-Toulon). Là aussi, un seul petit but fait la différence (2-2, 1-0). Le parcours de River est accidenté, mais le destin, ou quelque chose qui y ressemble, semble le porter vers le deuxième sacre de son histoire.

Le retourné de Crespo :

Comme en 1986, les Millonarios font face à l’América Cali en finale. Un club dopé par les narcodollars des frères Rodriguez. Les capos du cartel de Cali ont été arrêtés en 1995, mais l’ossature de l’équipe est restée intacte. Le match aller est éprouvant, et Francescoli et consorts reviennent tout heureux de n’en avoir pris qu’un (1-0). Le retour sera dantesque. L’ambiance ? Feux d’artifices, fumigènes, un épais nuage de fumée se forme et le Monumental prend des airs de Vésuve en éruption. Dans les minutes qui précèdent le coup d’envoi, Francescoli demande à Ramón Díaz de le laisser seul avec l’équipe. « Une opportunité comme celle-là, on n’en aura pas d’autres dans la vie » lance t-il au groupe, comme dans un film américain.

Vidéo

Guidés par l’expérimenté Principe, River ne va pas décevoir ses hinchas. Servi par Ortega, Crespo ouvre la marque dès la sixième minute. « Ce but, ce sont les gens qui l’ont marqué » , estime l’ex-Parmesan. À ce moment de la rencontre, des milliers de papelitos encombrent encore la pelouse, et selon Crespo leur présence a contribué à tromper les défenseurs colombiens, notamment Jorge Bermúdez, future idole de… Boca. Le deuxième but tombera à l’heure de jeu. Ortega encore, pour Crespo. Francescoli tient enfin sa Libertadores. « Au coup de sifflet final, il m’a dit merci de m’avoir aidé à réaliser son rêve, se remémore Crespo. Incroyable, moi qui l’ai toujours admiré. » Sur sa lancée, River écrasera le Torneo Apertura qui conclut l’année, mais sans Crespo, transféré à Parme. Francescoli, lui, se retirera des terrains l’année suivante, en idole ultime des Millonarios.

(1) Propos d’Ortega et Crespo tirés d’ESPN recuerda

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