- Premier League
- J13
- Liverpool-Chelsea (1-1)
La belle semaine de Willian
Monstrueux mercredi en Ligue des champions contre Qarabağ (un doublé et deux penaltys provoqués) et sauveur de Chelsea en égalisant contre Liverpool juste après son entrée, le Brésilien est encore là, prêt à rendre service aux Blues dès qu’il en a l’occasion. Et il tient à le démontrer.
Jusque-là, il n’y en avait que pour Eden Hazard, seul élément visiblement capable de faire basculer la défense de Liverpool, et Mohamed Salah, auteur de l’ouverture du score après avoir cassé pas mal de reins. Mais comme le premier n’arrivait pas à répondre au second, les supporters de Chelsea se sont tournés vers le banc. La patte de Cesc Fàbregas devrait faire la différence, ont-ils pensé. Les jambes de Pedro pourraient inquiéter les Reds, ont-ils songé. Une fois que les deux Espagnols ont fait leur apparition, sans résultat décisif, les fans bleus ont alors posé leurs yeux sur… Willian, bien sûr. Mais oui, ce même Willian qui venait de les enchanter en milieu de semaine avait les moyens de les faire rêver de nouveau.
Bingo : c’est exactement ce qu’il s’est passé. Deux minutes chrono après son entrée, le Brésilien a reçu le cuir, tenté deux-trois passements de jambes, s’est enfoncé dans la défense rouge, a centré… et vu sa passe piquée se transformer en lob égalisateur trompant Simon Mignolet. 1-1, score final. S’il ne s’est pas emparé des trois points et a sans doute déjà dit adieu à sa couronne (Manchester City, qui n’a pas joué, est largement devant avec huit unités d’avance et un match en moins), Chelsea évite la défaite et remercie son sauveur du jour. Certes, Willian peut s’estimer heureux sur l’action, la chance et la réussite étant prioritaires sur l’issue de son geste finalement involontaire. Reste qu’Antonio Conte, qui avait décidé de s’appuyer sur un onze ultra défensif (trois milieux récupérateurs devant sa ligne arrière, seulement deux éléments offensifs), est encore en train de se féliciter de ce coaching gagnant : évidemment qu’il avait besoin d’un dribbleur frais utile pour provoquer sans se poser mille questions alors qu’il ne restait qu’une poignée de minutes.
Pas indispensable, mais incontournable
Cette discrète reconnaissance n’est que justice pour Willian. Loin de se poser en titulaire indiscutable (seulement six présences dans l’équipe de départ en Premier League, deux en Ligue des champions), le Sud-Américain ne fait jamais la gueule et répond toujours présent. Ce n’est pas nouveau. Qu’on apprécie ou pas son style le laisse indifférent : lui se considère comme un soldat prêt à servir son camp dès que l’occasion se présente, que l’adversaire constitue une proie faiblarde ou un gros poisson. Cela ne se traduisait pas franchement dans ses statistiques (une passe décisive en championnat, un but en Ligue des champions, un autre en League Cup) ? C’est désormais le cas : en une semaine et deux rencontres, le bonhomme a marqué trois fois et provoqué deux penaltys. Il s’est d’abord illustré sur la scène européenne lors de la victoire des Blues à Qarabağ en C1 (0-4) avec deux fautes arrachées dans la surface (pénos qu’il a gracieusement laissés à Fàbregas et Hazard) et un doublé. Puis en trompant la vigilance des Reds, donc.
Générosité, collectif et plus si affinités : tel est le leitmotiv de l’international. Voilà pourquoi Conte, s’il ne lui offre pas un énorme temps de jeu, fait de Willian un membre incontournable de son groupe. Pas pour rien que le milieu offensif a montré son museau lors de toutes les rencontres de son club (hormis lors de la victoire contre Nottingham en League Cup le 20 septembre). Si le constat dérange certains, il va donc pourtant falloir s’y faire : la touffe arrivée à Londres en 2013 fait partie intégrante des meubles de Chelsea. Pour ne pas dire des piliers. Surtout quand elle arrive à déplacer des montagnes d’un simple coup de dé.
Par Florian Cadu