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L’US Salernitana, le nouveau miracle du grand Nicola
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Après avoir arraché un miraculeux maintien l’année passée, l’US Salernitana sauce Davide Nicola a changé de visage cette saison. Le nul arraché (un peu miraculeusement) sur la pelouse de la Juve le week-end passé est tout sauf anodin pour ce club qui n’avait, jusque-là dans son histoire, jamais enchaîné deux saisons de suite dans l’élite italienne.
Aucun amateur assidu du ballon rond n’a pu passer à côté du scandale d’arbitrage qui a émaillé Juventus-Salernitana (2-2), il y a cinq jours. Tout a été dit sur cette affaire, du carton rouge injuste pour Arkadiusz Milik à la position d’Antonio Candreva sur le corner de ce qui aurait dû être le but du 3-2 pour les Bianconeri. Depuis, en Italie, le débat sur la VAR a de nouveau été relancé et un système de hors-jeu semi-automatique serait même sur le point d’être intronisé selon la Gazzetta dello Sport. Bien, très bien même, mais tout cela ne doit pas non plus occulter ce que tout le monde a vu, ce dimanche soir-là à l’Allianz Stadium : une Juve en difficulté et, aussi, une séduisante formation de la Salernitana.
Davide Nicola, pompier à l’italienne
Si l’on se hasarde à se replonger dans un passé récent, par exemple sept mois en arrière, personne ou presque n’aurait parié voir I Granata venir enrhumer la Vieille Dame dans sa demeure flambant neuve. À vrai dire, personne n’aurait imaginé voir cette ville, située à une heure au sud de Naples, s’offrir de nouvelles soirées d’ivresse au sein de l’élite italienne. Le tournant a lieu le 15 février 2022, quand Davide Nicola pose son popotin sur le banc de l’US Salernitana. Avant lui, ses prédécesseurs Fabrizio Castori (coach de la 1re à la 8e journée) puis Stefano Colantuono (8e-25e journée) n’avaient récolté que 13 petits points en… 23 sorties (la Salernitana avait alors deux matchs en retard, NDLR). Pourquoi Nicola ? C’est très simple : en Italie, le sosie non officiel de David Guetta est un peu le Neil Warnock de la Botte. Soit l’homme que l’on appelle quand son club a un pied et demi dans l’ascenseur, pour un miracle.
Des miracles, il faut dire que l’actuel coach de Franck Ribéry en a quelques-uns à son actif : il s’est chargé de sauver la mise au Genoa en 2020, le Torino en 2021 et surtout Crotone. Lors de la saison 2016-2017, la première dans l’élite du club calabrais, ses hommes ont réussi à prendre 20 points lors des neuf dernières journées et à décrocher un maintien inespéré. Pour fêter ça, Nicola avait alors enfourché son vélo et parcouru les 1300 kilomètres, en neuf jours durant l’été, qui séparent Crotone de sa ville natale de Vigone dans les alentours de Turin. Alors forcément, lorsqu’il se présente à la presse le 15 février dernier à Salerne, le défi est tout trouvé : « Si jamais on se maintient, je vais à pied jusqu’à Rome voir le pape ! » Sept mois plus tard, 50% de la promesse a été tenue : Nicola n’a pas marché sur Rome, mais le cœur de sa Salernitana, lui, bat toujours en Serie A. Avec 31 points au total – soit le total le plus faible pour un club qui se sauve de l’autre côté des Alpes – et une défaite 4-0 à la maison face à l’Udinese lors du dernier match, il a créé lui-même son miracle. Ce qui n’était jamais arrivé, que ce soit dans les années 1940 ou 1990, dans l’histoire de l’US Salernitana.
Un mercato ambitieux, pour une troisième année en Serie A ?
Mais ce qui rend la performance des Granata face à la Juve encore plus impressionnante, notamment à l’issue d’une première période maîtrisée, c’est que l’effectif a été chamboulé à 80% par rapport à la saison dernière. Du fait d’une grosse vente, celle du prometteur milieu de terrain brésilien Ederson qui a signé contre un chèque de 21 millions d’euros à l’Atalanta, le club de Campanie a su recruter malin. Via son DS Morgan De Sanctis, qui a succédé à Walter Sabatini, la Salernitana a su attirer des joueurs d’expérience (Andrea Candreva), flairé des bons coups (Boulaye Dia, Dylan Bronn) ou miser sur des talents comme Giulio Maggiore. Malgré l’indisponibilité de Franck Ribéry et tous ces chamboulements, le 3-5-2 de Nicola réussit à faire mieux que de simplement placer quelques flèches en phase de transition. C’est une équipe qui sait aussi faire le jeu, faire tourner le ballon d’une aile à l’autre, comme en témoigne l’ouverture du score justement de Candreva face à la bande d’Adrien Rabiot.
Cela suffira-t-il à maintenir une nouvelle fois la Salernitana en Serie A ? Il est bien évidemment trop tôt pour le dire. Mais avec ses ultras chauds, un entraîneur « du niveau Real Madrid » selon Sabatini et un collectif capable de tenir tête à la Juve ou de mettre 4-0 à la Samp, on a envie d’y croire. Surtout lorsqu’on l’on suit la ligne de Nicola, en fin de saison dernière qui était celle-ci : « L’idée du club est de se développer, en ayant à cœur de réduire les pics au niveau cardiaque. L’objectif est la continuité, mais on ne peut pas tout avoir immédiatement. Pour la première fois, la Salernitana fera deux championnats consécutifs en A : cela doit nous pousser à mettre de l’humilité et du désir pour créer une réalité stable dans le temps. La ville le mérite. » La réception du promu Lecce, ce vendredi soir dans le chaudron du stadio Arechi, est là pour donner le ton.
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