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- Marseille-Tottenham (1-2)
L’OM douché par Tottenham et éliminé
Au terme d'une soirée qui les aura vus passer par toutes les émotions, et les places au classement, les Marseillais sont éliminés de la Ligue des champions et de toutes compétitions européennes. Battus sur le fil par Tottenham malgré un match plein, ils terminent derniers du groupe D, avec une valise de regrets.
Olympique de Marseille 1-2 Tottenham
Buts : Mbemba (45e) pour l’OM // Lenglet (54e), Højbjerg (90e+5) pour Tottenham
La furia du Vélodrome n’a pas suffi. Portés par un public incandescent qui, comme ses joueurs, y a cru jusqu’au bout, les Marseillais ont livré leur match de l’année face à Tottenham. Irréprochables dans l’intensité et dans les intentions de jeu, ils ont été punis en toute fin de match, au bout du temps additionnel et d’un contre conclu par Højbjerg (1-2, 93e). Un dénouement cruel pour l’OM, qui tenait alors son lot de consolation avec une troisième place qualificative en C3, mais finalement dernier et éliminé. Auteurs d’un match plein, les Marseillais quittent la scène européenne chargés de regrets, après avoir si bien démarré la soirée.
Lloris a retardé l’échéance
Sur la pelouse du Vélodrome, l’homme de la première période était français. Mais manque de chance pour l’OM, il portait le maillot des Spurs. Impeccable sur sa ligne, le portier tricolore des Londoniens a aussi su faire parler son expérience pour éteindre l’incendie, en grattant un maximum de secondes à chaque six-mètres. Des moments de répit bienvenus pour Tottenham, malmené par des Marseillais conquérants, à la hauteur de l’évènement, mais à qui il a manqué la même chose que depuis plusieurs semaines : la réussite. Dans tous les autres compartiments du jeu, l’intensité nécessaire était là, avec un pressing et un appétit pour les duels qui a dérouté les Londoniens. Il n’a donc manqué que la précision, à l’image de la tête de Sánchez juste à côté (3e), d’un centre mal ajusté par Clauss (5e), d’une frappe lointaine du Chilien (8e), ou d’une autre trop croisée par l’ancien Lensois (21e). Et quand les Olympiens ont fini par trouver le cadre, ils sont tombés sur un Lloris des grands soirs. Après avoir écœuré Sánchez (19e), il a recommencé sur une demi-volée puissante de Veretout (33e). Loin de se décourager, l’OM a accentué sa pression sur la surface de Spurs sonnés, à l’image de Son, sorti après un choc de la tête face à Mbemba (26e). Resté de longues minutes au sol, le Sud-Coréen a offert sept minutes de temps additionnel aux Marseillais. Le moment choisi par Chancel Mbemba pour venir crucifier Lloris sur corner (1-0, 48e), et faire exulter le Vélodrome, incandescent comme rarement. Et même le sursaut des Spurs, avec une frappe de Kane déviée par Lopez, n’a pas éteint le volcan.
Une climatisation danoise
Malgré un patronyme trompeur, c’est encore un Français qui a dégoûté le Vélodrome au retour des vestiaires : Clément Lenglet. Libéré du marquage de Rongier – étonnamment chargé de cette mission malgré son déficit de quatorze centimètres -, le défenseur des Spurs s’est élevé dans le ciel phocéen pour remettre Tottenham dans le match, d’un coup de casque sur un coup franc de Perišić (1-1, 54e). Une égalisation venue récompenser le réveil des Spurs, plus hargneux, à l’image de Harry Kane, soudain sorti de l’ombre. Par deux fois, le prince Harry a été devancé d’un rien par Pau Lopez (49e, 63e), sans oublier son but refusé pour hors-jeu (65e). Plus en difficulté, l’OM a répondu avec ses armes, et le missile d’Harit juste au-dessus a donné chaud à Lloris (59e). Sentant son onze à bout de souffle, Tudor a alors jeté Ünder, Kolašinac et Kaboré dans la bataille. Le Turc, remuant, a fait quelquefois la différence, mais l’OM a peiné à se créer des situations. En vérité, la fin de match était plus hachée et brouillonne des deux côtés, alors que Francfort prenait l’avantage au Sporting, scellant ainsi la qualification de Tottenham, et la troisième place de l’OM. Mais aucune équipe n’a abdiqué, à l’image de Tottenham, qui a failli prendre l’avantage sur un pétard d’Højbjerg, repoussé par la barre (80e). Dans la foulée, Mbemba a signé le tacle de l’année dans les pieds de Kane, seul au point de penalty, qui n’en croyait pas ses yeux. Une sortie qui a revigoré l’OM, mais Sánchez a été contré de près dans la surface, après un beau mouvement collectif (83e). À la tombée d’un long centre d’Ünder, Kolašinac a ensuite raté la balle de qualification, en piquant mal sa tête, seul au second poteau (87e). Pire : malgré la victoire de Francfort, l’OM a perdu le fil de son destin européen dans les toutes dernières secondes. Partis à l’abordage du but de Lloris, et donc découverts, les Phocéens ont laissé un boulevard à Højbjerg sur l’ultime contre de la partie. Impuissant, Lopez ne pouvait que constater les dégâts, ses montants ayant cette fois changé de camp (1-2, 90e+5).
Marseille (3-4-2-1) : Lopez – Mbemba, Bailly (Gigot, 9e, Kolašinac, 74e), Balerdi – Clauss (Kaboré, 74e), Rongier (Luis Suárez, 83e), Veretout (Ünder, 74e), Tavares – Guendouzi, Harit – Sánchez. Entraîneur : Igor Tudor.
Tottenham (3-4-3) : Lloris – Dier, Davies, Lenglet – Perišić, Bentancur (Skip, 84e), Højbjerg, Sessegnon – Son (Bissouma, 29e), Moura, Kane. Entraîneur : Antonio Conte.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Adrien Hémard-Dohan, au Vélodrome