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L’équipe type de la Tunisie

Par Farouk Abdou et Ali Farhat
L’équipe type de la Tunisie

La Tunisie fête les 60 ans de son indépendance. Pour l’occasion, SoFoot.com a choisi les 20 joueurs qui ont le plus marqué l’histoire du foot tunisien sur cette période, que ce soit au niveau local, africain ou international. Palmarès, niveau de jeu, statistiques, 20 parcours destinés à rester dans les mémoires.

Sadok Sassi « Attouga »

La légende du Club africain a été le mur infranchissable dressé devant les cages de l’équipe de Tunisie pendant 15 ans. Il aura tout connu : la désillusion de la CAN 1965 perdue en finale à domicile (2-3 contre le Ghana), les deux qualifs perdues contre le Maroc parce qu’une pièce de monnaie est tombée du mauvais côté (JO 68 et Mondial 70), les longues années à voir la sélection grandir, jusqu’à la qualification pour la Coupe du monde 78. Attouga sauve la patrie au 1er tour lors d’une séance de tirs au but irrespirable contre le Maroc en repoussant deux tentatives adverses. Malheureusement, sa méforme et la débâcle contre les Hollandais en amical (0-4) l’enverront sur le banc pour le Mondial argentin. Une fin injuste pour un portier mythique.


Défenseurs

Tarek Thabet

Un dragster qui a duré au très haut niveau. Co-détenteur avec El Ouaer du record du nombre de titres de champion (10), Thabet était un arrière droit infatigable, à l’apport offensif conséquent, mais qui a toujours su garder l’équilibre : quand l’Espérance remporte la Coupe des clubs champions en 94, il laisse les montées victorieuses à son alter-ego Berrekhissa et bloque son couloir. Avec la sélection, il atteint la plénitude à la CAN 98, en régalant l’attaquant Ben Slimane de centres et de passes en retrait. Un latéral moderne qui aura connu avec Hatem Trabelsi un successeur du même calibre.

Radhi Jaïdi

Voir Khaled Badra.

Khaled Badra

La charnière la plus solide de l’Espérance de Tunis et de la sélection. Deux rocs complémentaires, excellents dans le jeu aérien et le placement, qui ont tout écrasé à partir du moment où ils ont été titularisés : 6 titres de champion d’affilée, 13 buts encaissés par l’EST sur 2 saisons (44 matchs entre 99 et 2001). Rien que ça. En équipe nationale, la paire Jaïdi-Badra sera installée après le Mondial 98 et ne bougera plus jusqu’aux qualifs du Mondial 2006. Ils se paient même le luxe de porter la sélection sur leur dos sur toute la CAN 2000 en la hissant dans le dernier carré : but décisif pour l’un au premier tour, but décisif pour l’autre en quart de finale. Monstrueux, tout simplement.

Hatem Trabelsi

Cherchez un joueur tunisien ayant brillé à un stade avancé de la Ligue des champions depuis Trabelsi avec l’Ajax. Namouchi avec les Rangers, Abdennour récemment, et rien d’autre. Le désert. L’ex-joueur du CS sfaxien a mis la barre trop haut et atteint les sommets lors de l’édition 2002-2003. Zlatan, Maxwell, Van der Vaart, et Trabelsi qui règne sur le couloir droit. Des matchs épiques contre la Roma, Arsenal et Valence, et l’empoignade contre le Milan AC en quarts, perdue à la dernière seconde. Avec la Tunisie, Trabelsi prend la succession de Thabet en défense, et connaîtra les 2 Coupes du monde 2002 et 2006, et le sacre africain en 2004.


Milieux

Zoubeir Baya

« Velocità incredibile » (« vitesse incroyable », au cas où, ndlr). Dès son premier match estival avec le Beşiktaş contre l’Inter, le natif de Msaken étonne les commentateurs et émerveille tout son monde, après avoir ravi Fribourg et été le joyau de l’ESS du coach Dos Santos, championne de Tunisie 96-97, à base de coups francs victorieux et bicyclettes somptueuses. Installé au poste de numéro 10 de la sélection en 95, « Zouba » mène l’équipe finaliste de la CAN 96 et marque LE but contre l’Égypte (1-0) qui pèsera lourd dans la course au Mondial 98. Son déclin en 2002 vient conclure une période faste de 5 ans durant laquelle il aura été l’un des Tunisiens expatriés ayant le mieux réussi en Europe.

Riadh Bouazizi

Seul joueur à avoir été titularisé dans les deux finales de CAN disputées par la Tunisie en 96 et 2004. Personne ne symbolise mieux que Bouazizi une certaine idée de la Tunisie de cette époque : une équipe pragmatique, rigoureuse tactiquement, difficile à bouger. Durant toutes ces années, le Bizertin écume l’entrejeu cheveux bouclés au vent, gratte des ballons, facilite la tâche du relayeur à côté de lui (Ghodhbane puis Chedli quelques années plus tard) et fait briller le meneur de jeu devant lui (Baya puis Benachour). Bouazizi, c’est le cadre de deux générations.

Tarek Dhiab

Le maître à jouer de la génération 78, et le meilleur meneur de jeu que la Tunisie ait jamais eu. Les moments de génie sont atteints en Argentine. Pour la première victoire d’un pays africain dans l’histoire de la Coupe du monde (3-1, face au Mexique), il est impliqué sur les deux premiers buts. Et concernant l’heure et demie délicieuse durant laquelle la Tunisie joue la RDA championne en titre les yeux dans les yeux (0-0), la séquence où Dhiab passe quatre joueurs en revue est un régal à savourer pour l’éternité. Avec, en guise de dessert, ce bijou de but contre le Maroc à déguster sans modération.


Attaquants

Temime Lahzemi

Ailier virevoltant de la folle équipe de 78, et prépondérant lors des éliminatoires du Mondial : buteur contre la Guinée (3-1) à un moment du match où la sélection galérait, et quand l’Égypte vient se faire étriller à Tunis (4-1), il sort un match monumental. Il persiste et signe lors de la Coupe du monde en Argentine, et qui sait jusqu’où serait allée la Tunisie si sa frappe sur la transversale contre la Pologne était retombée du bon côté de la ligne… Bien avant Ben Slimane et Khalifa, Temime a été le premier Tunisien à jouer avec l’Olympique de Marseille en 1979.

Francileudo Silva Dos Santos

Les clubs tunisiens ont souvent eu de bonnes pioches avec les joueurs brésiliens : Reinaldo, Ismael Pereira, José Clayton, mais c’est sûrement le deuxième « Tunisien d’adoption » qui a le plus impressionné. Avec l’Étoile, il claque 30 pions en deux saisons en championnat, et permet au club de remporter la C3 après avoir martyrisé les Égyptiens du Zamalek en demies. Avant d’aller exercer ses talents de finisseur hors pair à Sochaux. Naturalisé quelques mois avant la CAN 2004, Santos apportera le plus escompté : 4 buts dont l’ouverture du score en finale, même bilan comptable à la CAN 2006. Sa blessure avant le Mondial sera un coup dur dont la Tunisie ne se remettra pas.

Hammadi Agrebi

Né Mohamed ben Rehaiem, il est probablement l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération, avec Temime et Dhiab. Dès son plus jeune âge, Agrebi attirait le badaud, qui s’extasiait par sa facilité à manier le ballon. Car oui, le joueur du CSS était un virtuose. Un artiste aussi. Pas franchement dévoré par l’ambition, Agrebi ne se donnait à fond que lorsqu’il en avait envie. Pas parce qu’il se prenait pour une diva, non. Mais juste parce qu’il adorait donner du rêve aux gens, et qu’il aimait faire ça proprement. Un esthète.


Remplaçants

Chokri El Ouaer

10 titres de champion de Tunisie, 4 Coupes, 1 Ligue africaine des champions, 1 Coupe de la CAF, et moult titres à l’échelle arabe et continentale : Chokri El Ouaer est tout simplement le joueur tunisien le plus titré de l’histoire. Gardien du temple de l’Espérance sportive de Tunis, El Ouaer aura régné pendant près de quinze ans sur le football local. Avec un palmarès aussi fourni, on lui pardonnerait presque son escapade ratée au Genoa, ainsi que sa simulation de blessure en décembre 2000 face aux Hearts of Oak.

Ali Boumnijel

Bien qu’il ait grandi en Tunisie, Ali Boumnijel est un « gaouri », un Occidental. Il faut dire que c’est la France qui lui a donné sa chance. Alors étudiant, il effectue un essai à Gueugnon, qui s’avère concluant. Avec le temps, Boumnijel deviendra un acteur culte de la D2, d’abord avec les Forgerons, puis avec Bastia. Après avoir raccroché les crampons, il a tenté d’apporter quelque chose au pays en faisant profiter de son expérience, mais il l’a eu dans le baba. Alors Ali a pris ses affaires direction l’Extrême Orient, et entraîne désormais les gardiens de l’équipe de Chine. Justifiant une fois de plus la maxime : « Nul n’est prophète en son pays ».

Sami Trabelsi

Enfant de Sfax, Sami Trabelsi aura effectué la grosse partie de sa carrière dans la deuxième ville du pays. D’abord au Sfax Railways Sports (1986-1993), avant de logiquement atterrir au Club sportif sfaxien (1993-2000), le plus grand club de la ville. Véritable roc, Trabelsi emmènera son CSS vers un doublé championnat-coupe en 1995, ainsi qu’à la conquête d’une Coupe de la CAF en 1998. Il mènera également la sélection tunisienne à la Coupe du monde en France, brassard au bras. Les Aigles de Carthage avec un capitaine originaire de Sfax, voilà qui n’a pas dû vraiment plaire du côté de Tunis…

Nejib Ghommidh

En dialecte tunisien, « Ghommidh » peut signifier « cache-cache ». Nejib Ghommidh, lui, ne se cachait jamais. La preuve : lors d’un match contre l’Algérie comptant pour les qualifications à la Coupe du monde 1978, le milieu défensif se pète la cheville. Tous les changements ayant été effectués, il reste sur le terrain et serre les dents. Car pour Ghommidh, l’amour du maillot, de la patrie était plus fort que tout. C’est ce qui lui donnera la force de donner l’avantage à la Tunisie face au Mexique le 2 juin 1978, pour la victoire historique 3-1.

Hédi Berrekhissa

Il aurait pu devenir le plus grand défenseur que la Tunisie ait jamais connu. Vainqueur de la Coupe africaine des champions avec l’Espérance sportive de Tunis en 1994 (avec un doublé en finale retour contre le Zamalek, 3-1 score final et sur l’ensemble des deux matchs), finaliste de la CAN 1996, « Balha » était devenu un arrière gauche de référence. Malheureusement, tout s’est arrêté le 4 janvier 1997. Lors d’un match amical contre l’Olympique lyonnais, Berrekhissa s’effondre. Son cœur a lâché, impossible de le réanimer. La nouvelle, brutale, émeut toute une nation. Le combatif Balha ne se relèvera plus. Il repose désormais chez lui, sur l’archipel des Kerkennah, un havre de sérénité, à son image.

Issam Jemaa

Ses stats (meilleur buteur de l’histoire de la sélection avec 35 buts) occultent la série de frustrations qui ont constitué son parcours. Goleador en amical et en qualifs, l’ex-Lensois n’a inscrit que 2 buts en phase finale de la CAN, a flanché dans les matchs importants (CAN 2010, rencontres décisives des éliminatoires du Mondial 2010 et 2014) et exaspéré par ses ratages et sa capacité à se mettre l’opinion publique à dos. Lors d’un match contre le Malawi à Radès, il fait signe au public de se taire, et se fera huer durant les 3/4 de la rencontre. Malgré des circonstances atténuantes – pression de succéder à Santos, blessure dès le 1er match de la CAN 2013 – et le record de buts, Jemaa et la Tunisie, c’est un rendez-vous manqué.

Zied Jaziri

Il serait injuste de le réduire à ces penaltys qu’il obtenait avec malice (les adversaires utilisaient un autre adjectif). De Sousse au Koweït en passant par l’ESTAC, Jaziri a tracé sa route grâce à son flair et un sacré sens du but. Son association avec Santos en pointe de l’attaque de l’ES Sahel sera une formule gagnante en 99. 5 ans plus tard, Roger Lemerre fait de ce duo son option numéro 1 pour la CAN 2004. Bon choix : l’attaquant de poche obtient le péno décisif contre le Nigeria en demie, et inscrit en finale contre le Maroc (2-1) le but qui propulse la Tunisie sur le toit de l’Afrique. Rien ne viendra ternir ce statut de héros, pas même le combo simulation-carton rouge qui plombe l’équipe contre l’Ukraine au Mondial 2006.

Skander Souayah

Tous les artistes ont une carrière tumultueuse, et Souayah n’a pas dérogé à la règle : 2 CAN manquées, 6 mois de suspension pour dopage « au chocolat », une histoire d’amour qui finit mal avec le CS sfaxien, les blessures multiples. Mais l’unique buteur de la Tunisie au Mondial 98 a connu aussi énormément de satisfactions, la plupart dues à ses coups francs et à sa vision du jeu unique : les 3 titres de champion avec l’Espérance, et la consécration internationale pour Sfax (un titre arabe et un titre africain). Dans le match mythique contre l’Égypte, Baya met le ballon au fond des filets, mais au départ de l’action, c’est Souayah qui crée la passe qui change tout…

Adel Sellimi

Monstre d’endurance, Adel Sellimi aura également été un joueur très costaud mentalement, tant sa carrière aura ressemblé à un parcours de grand huit. D’abord la consécration avec le Club africain en 1991, avec la première Coupe africaine des champions pour un club tunisien. Puis une CAN 1996 où la Tunisie finira finaliste et lui meilleur joueur. Puis la signature au FC Nantes, où tout ne se passe pas comme prévu. Puis la descente aux enfers avec le Real Jaen, modeste équipe de 2e division espagnole. Et puis la joie de nouveau, en Bundesliga, à Fribourg, avec ses compatriotes Zoubeir Baya et Mehdi ben Slimane. Avant de rentrer tranquillement au bercail, au Club africain. Ouf.


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