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L’Atlético de Madrid et le choix de l’embarras
Champion d’Espagne en titre, l’Atlético de Madrid va jouer sa qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions sur la pelouse du FC Porto tout en gardant un œil du côté de Milan. Une situation complexe dans laquelle les Madrilènes se sont mis à cause d’un trop-plein de recrues à l’intersaison et d’une osmose collective difficile à trouver.
Diego Simeone ne s’y attendait probablement pas, mais l’Atlético de Madrid 2021-2022 bégaie son football. Ce week-end, les Matelassiers ont chuté à domicile contre le promu majorquin dans les toutes dernières minutes après avoir pourtant ouvert le score (1-2). Ce n’est pas la première alerte de ce type, puisque les Madrilènes se sont également inclinés au Wanda Metropolitano contre l’AC Milan lors de la cinquième et avant-dernière journée de ce groupe B de Ligue des champions palpitant à souhait (0-1), sans oublier l’improbable match nul concédé à Mestalla face au FC Valence (3-3). Le vent semble ainsi avoir tourné, puisque les Rojiblancos, lancés dans la dynamique de leur titre national, parvenaient régulièrement à faire la différence dans le temps additionnel en septembre dernier contre l’Espanyol (2-1) ou Getafe (2-1). Dès lors, les deux derniers revers dressent un constat : en Liga comme en C1, l’Atlético voit son destin lui glisser des mains.
Trop de choix tue le choix
Que s’est-il passé pour que l’équipe du Cholorencontre une baisse de régime en cette fin d’année civile ? Un premier élément de réponse se trouve dans l’embarras du choix au moment de placer les onze titulaires sur la feuille de match. Mis à part l’indétrônable Jan Oblak et sa doublure Benjamin Lecomte, le reste de l’effectif semble soumis à une concurrence permanente. Les trois centraux tournent à quatre (Hermoso, Savić, Giménez, Felipe), les latéraux Trippier, Lodi, Vrsaljko, Lemar, Llorente et Ferreira Carrasco se partagent la part du gâteau, tandis que le cœur du milieu de terrain semble être un peu moins dense avec Koke, De Paul, Kondogbia et Herrera. Concernant l’attaque, elle s’est indéniablement renforcée, mais crée un véritable casse-tête pour Simeone entre Suárez, Cunha, Griezmann, Correa et Félix. Ce dernier, acheté 125 millions d’euros au Benfica il y a un peu plus de deux ans, affiche un maigre ratio d’un but et une passe décisive en douze apparitions.
Sans doute perturbé dans sa gestion d’effectif par l’arrivée d’Antoine Griezmann sur le gong du mercato, Simeone ne parvient pas encore à bien faire cohabiter tous ses jouets. Pire encore : des anciens tauliers lors du début de saison doivent se contenter d’un temps de jeu amoindri pour performer, à l’image d’Ángel Correa. Le numéro 10 des Colchoneros n’a pas directement influé sur les buts de son équipe en Ligue des champions (seulement deux titularisations), mais l’Argentin cumule tout de même quatre buts et quatre passes décisives en quinze matchs de Liga. Enfin, Luis Suárez reste l’arme absolue pour Simeone. La meilleure preuve ? Un statut de remplaçant pour El Pistolero contre Majorque afin de faire souffler le buteur maison avant le match décisif contre Porto, et pourtant… L’Uruguayen a été incapable d’empêcher la défaite des siens dès son entrée en jeu alors que son équipe menait 1-0 grâce au but de… Matheus Cunha, son concurrent direct au poste.
Simeone : « Soit nous déprimons, soit nous nous rebellons »
Voilà le dilemme de Simeone, habitué à compter sur un effectif réduit par le passé et désormais au centre d’une armada complète dans laquelle choisir, c’est renoncer. « Il y a deux scénarios possibles après cette défaite : soit nous déprimons, soit nous nous rebellons, expliquait le technicien argentin en conférence d’après-match ce week-end. J’imagine que nous allons nous rebeller. Ce résultat nous blesse, c’est une réalité. Nous allons devoir mener à bien notre prochain match, il sera fondamental pour rester en vie dans cette Ligue des champions. » Avant de débarquer au Portugal, le calcul est simple pour l’Atlético : gagner à Porto et marquer un but de plus que l’AC Milan si les Rossoneri battent Liverpool à San Siro dans le même temps. Si l’attaque de l’Atlético pose problème, il est maintenant l’heure de trouver la bonne solution. En voiture, Simeone !
Par Antoine Donnarieix