- Premier League
- J14
- Everton-Arsenal (2-1)
L’Arsenal de Mikel Arteta maintient la lose après sa défaite à Everton
Encore battu ce week-end, sur la pelouse d'Everton cette fois, Arsenal présente des résultats catastrophiques (sept matchs de championnat sans victoire dont cinq défaites, huit revers en douze journées) et se rapproche inexorablement vers les dernières places du classement. Le possible renvoi de Mikel Arteta, plus que jamais sur la sellette, peut-il changer les choses ? Et les Gunners, incapables de réagir jusqu'à maintenant, peuvent-ils vraiment creuser leur trou jusqu'en deuxième division ?
Lorsque Nicolas Pépé s’est précipité pour récupérer le ballon après avoir transformé son penalty égalisateur en prenant Jordan Pickford à contre-pied, beaucoup se sont interrogés. Certes, montrer une attitude déterminée et avoir envie de gagner plutôt que de se contenter d’un nul reste louable. Mais c’est aussi oublier qu’un partage des points peut représenter un bon résultat, surtout lorsqu’on se déplace sur le terrain d’un postulant aux premières places alors qu’on se bat soi-même pour… le maintien.
Bien que quelque peu caricatural, ce constat n’en reste pas faux : à Everton, récupérer un 1-1 plutôt que croire à une victoire aurait déjà constitué une performance pour cet Arsenal-là. Car ce qui devait arriver arriva : chez des Toffees en pleine forme (troisièmes de Premier League) qui venaient de boxer Chelsea ou Leicester, les Gunners n’ont pas tenu et ont concédé leur huitième revers en douze journées tout en prolongeant leur série de sept matchs de championnat sans victoire. Conséquence : ils se retrouvent au quinzième rang, à quatre points de la dix-huitième place. De quoi regarder derrière, malgré des ambitions de base tournées vers ceux de devant.
Accusés, révoltez-vous !
De quoi, aussi, faire rigoler Jamie Carragher sur Sky Sport : « Il y a peu, Roy Keane disait sur le ton de la vanne qu’il pensait qu’Arsenal allait se maintenir. Je ne suis pas sûr qu’il blaguerait, maintenant ! » Et Arteta de répliquer : « C’est évidemment une situation très compliquée, mais je suis optimiste quand je vois ce que font les joueurs. Bien sûr, nous devons nous améliorer. Mais les garçons se battent à chaque match, et l’état d’esprit est là, personne ne peut le nier. » Malheureusement pour lui, les chiffres s’avèrent aussi terribles que les prestations individuelles de ses joueurs : avec quatorze points au compteur au bout de quatorze rencontres, les Canonniers signent là leur pire début d’exercice depuis 1974. La faute à qui, à quoi ? À énormément de choses, en réalité.
À un recrutement (encore) insuffisant, à l’image d’un Willian apportant par exemple beaucoup trop peu. À un milieu de terrain absolument pas créatif, à une arrière-garde complètement naïve et à un pouvoir offensif fatalement limité (aucun tir cadré après la pause, à Everton). À des choix tactiques et de coaching pas convaincants (avec une grosse confiance pour Eddie Nketiah, qui a du mal à la rendre), de la part d’un entraîneur sans doute pas assez expérimenté au poste de numéro un. Aux méformes personnelles, comme celles des irréguliers Alexandre Lacazette ou Pépé. Aux différentes blessures (Gabriel Martinelli, Thomas Partey et Pierre-Emerick Aubameyang) et autres suspensions (Gabriel, Granit Xhaka). Aux infériorités numériques, justement, Arsenal ayant écopé de trois cartons rouges depuis le début de la saison et s’élevant comme le club le plus sanctionné en la matière avec Brighton & Hove Albion. Au manque de réalisme dans les deux surfaces et la malchance, aussi, les Toffees ayant ainsi planté sur leurs deux frappes cadrées et David Luiz ayant touché la barre transversale à 2-1. Aux conflits internes, le même Luiz s’étant dernièrement embrouillé avec Dani Ceballos. Sans parler des responsabilités au sein de la direction…
Place à Tierney, en attendant la suite
Évidemment, au regard de l’effectif et des talents qui y végètent, il demeure très peu probable de retrouver Arsenal en Championship en 2021. Le maintien devrait en toute logique n’être qu’une formalité, surtout avec le retour d’absents importants. N’empêche qu’il y a urgence à Londres, où les satisfactions sont plus que rares et où les saisons sans saveur risquent de se multiplier si rien n’est fait.
Dans cette optique, les Gunners vont être dans l’obligation de faire des choix et de se recentrer sur leurs hommes forts. Une des priorités pourrait être de donner plus de poids à Partey, Bernd Leno et Kieran Tierney pour éviter qu’ils n’aillent voir ailleurs. Encore faut-il leur donner envie de rester, en proposant un projet conforme au standing de l’entité. Avec ou sans Arteta ? Sûrement le premier débat à lancer.
Par Florian Cadu