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L’aboutissement du Neymar Champion Project ?
Venu à Paris pour y occuper le rôle central qu'il ne pouvait avoir au Barça et guider le PSG vers les sommets européens, Neymar a jusqu'ici surtout dû se contenter d'un statut de spectateur impuissant des déboires parisiens sur la scène continentale. Enfin à 100 % et placé dans les meilleures dispositions par Thomas Tuchel, le Brésilien a pour la première fois depuis son arrivée l'opportunité d'accomplir sa destinée. Cela passe par un grand match et un succès face au Bayern en finale de la C1, ce dimanche soir.
La légende raconte que c’est en ouvrant le journal, le jeudi 9 mars 2017, que Neymar a pris la décision de quitter le Barça. Au lendemain d’une remontadaportant bien plus son sceau (deux buts, une passe décisive) que celui de Lionel Messi (un but, sur un penalty obtenu par… Neymar), le Brésilien découvre avec amertume que la presse catalane n’a encore d’yeux que pour la Pulga. Et qu’il est donc condamné au rôle de numéro 2, du moins aussi longtemps que Leo portera le maillot blaugrana. Qu’importe que les clés du jeu barcelonais lui soient promises, à moyen ou long terme : à 25 ans, dont quatre à grandir dans l’ombre de l’Argentin, le Ney n’avait plus le cœur à jouer les porte-flingues. La suite est connue.
Passation de pouvoir immédiate, changement de dimension retardé
Un peu moins de cinq mois et 222 millions d’euros plus tard, le 5 août, c’est sous un autre maillot bleu et rouge – celui du club de la capitale – que Neymar s’affiche. Avec dans le dos le numéro le plus prestigieux, le plus fascinant : le 10. Celui par qui tout doit passer. Un numéro que Messi avait hérité de Ronnie, et qui lui était un jour destiné en Catalogne. Un numéro que Javier Pastore lui cède sans plus attendre à Paris, avant même son arrivée officielle dans la capitale. Un cadeau de bienvenue lourd de sens, ainsi justifié par El Flaco au micro de la Cadena SER : « Je veux qu’il se sente à l’aise et heureux, dès le premier jour. Je veux lui offrir tout le soutien dont il a besoin pour qu’ensemble, nous puissions gagner la Ligue des champions. » Trois ans après cette passation de témoin entre la première recrue phare de l’ère QSI (en 2011) et la recrue la plus onéreuse de l’histoire, l’Argentin n’est plus là.
Le Brésilien, si. Et c’est avec lui au volant que le Paris Saint-Germain va tenter de remporter la première coupe aux grandes oreilles de son histoire. Enfin. Car s’il est sans conteste la tête de gondole du projet parisien sur le papier depuis 2017 – destin auquel il aspirait en quittant Barcelone –, Neymar n’en a en fait que trop rarement été la clé de voûte sur le terrain. Ce pour quoi il a été recruté, pourtant. La faute à cette foutue fracture du cinquième métatarsien et cette blessure au pied, subies respectivement fin février 2018 et fin janvier 2019, c’est-à-dire à quelques encablures du printemps européen. C’est bien là que le bât blesse. Car sans lui, Paris a globalement fait le métier sur la scène nationale, ne connaissant qu’un accroc en finale de la Coupe de France 2019 face à Rennes (le Brésilien était présent lors du quart de finale de Coupe de la Ligue perdu face à Guingamp, en janvier 2019). Mais ça, il le faisait déjà avant 2017.
De messie recalé à messie recentré
Ce que Paris ne faisait pas avant 2017, c’est atteindre le dernier carré de la Ligue des champions. Or, c’est sans lui que le PSG – battu 3-1 à l’aller – a échoué à retourner le Real Madrid (1-2) en huitièmes de finale de la C1 en 2018. Et c’est sans lui – et sous son regard médusé – que Paris s’est vautré au même stade de la compétition face à Manchester United, l’an dernier. Deux blessures d’autant plus frustrantes pour Neymar qu’elles sont intervenues quelques mois avant la Coupe du monde 2018 en Russie où le Brésilien – déjà fauché en plein Mondial 2014 – a débarqué à court de rythme, et avant la Copa América 2019 pour laquelle il était insuffisamment remis. À la maison, c’est donc sans lui que les Auriverdes ont enfin mis un terme à trente ans de disette et remis la main sur la Copa América. L’histoire est capricieuse, mais pas complètement bornée : un an après l’avoir vu s’écrire sans lui, le Brésilien a l’opportunité d’y « entrer » comme il l’a résumé cette semaine au Daily Mail.
Ce, en menant le Paris Saint-Germain vers sa toute première victoire en Ligue des champions après l’avoir déjà guidé vers la victoire en quarts de finale face à l’Atalanta Bergame (2-1) et en demies face à Leipzig (3-0). Deux rencontres où le Brésilien, auteur à chaque fois d’une passe décisive, a joué un rôle central. Dans tous les sens du terme : essentiellement utilisé sur l’aile gauche depuis son arrivée dans la capitale, le Brésilien a été aligné dans l’axe par Thomas Tuchel face aux Italiens et aux Allemands, n’hésitant pas pour cela à repenser son système. Histoire de lui offrir toute la latitude possible, et le délester de ses obligations défensives. Un replacement qui a fait une victime, et non des moindres : Mauro Icardi, le quatrième des Quatre Fantastiques, souvent excentré en quarts et complètement écarté du onze en demies pour donner encore davantage de place au Ney. C’est aussi à ça qu’on reconnaît un numéro 1. Charge au Brésilien d’enfin assumer ce statut, désormais. Histoire d’ouvrir les journaux de lundi l’esprit léger… et se donner raison.
Notre pronostic pour ce PSG-Bayern, historique + des cotes doublées pour la victoire du PSG (@6) ou du Bayern (@4) !
Par Simon Butel