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- PSG-Montpellier (5-2)
Kylian Mbappé, rentrée contrariée lors de PSG-Montpellier
Absent du groupe parisien ces dernières semaines, en raison d’une suspension puis d’une blessure aux adducteurs, Kylian Mbappé a lancé sa saison ce samedi soir, face à Montpellier (5-2). S’il a agrémenté cette rentrée d’un but, l’international français a aussi été mis en échec sur penalty et, plus surprenant, a exprimé un certain agacement. Fâché, Kyky ? Pas encore affûté, surtout.
Une telle scène pouvait difficilement passer inaperçue. Samedi soir, le PSG menait déjà logiquement face à Montpellier (2-0) et la mi-temps approchait à grands pas quand Kylian Mbappé, après une récupération parisienne synonyme d’opportunité de contre, s’est élancé à toutes enjambées sur l’aile gauche. Malheureusement pour lui, Vitinha a préféré orienter le jeu vers le côté droit, où se trouvait Lionel Messi. De quoi provoquer le courroux de l’ancien Monégasque, qui a alors stoppé net sa course et a affiché son dépit d’un geste de la main on ne peut plus explicite. Un peu plus tôt, il avait été contrarié par Jonas Omlin, le portier héraultais, qui avait détourné son penalty (23e). Et même s’il a poussé Falaye Sacko à marquer contre son camp (39e), le gamin de Bondy n’était clairement pas dans son assiette, laissant d’ailleurs Neymar frapper le penalty suivant (43e) après une brève discussion. Certes, l’attaquant des Bleus disputait là son premier match officiel de la saison. Suspendu pour le Trophée des champions, il avait été préservé la semaine dernière, à cause d’une gêne aux adducteurs. On aurait imaginé que sa grande rentrée des classes aurait été marquée par un large sourire et beaucoup d’enthousiasme, a fortiori devant un Parc des Princes qui le chérit tant. Ça n’a pas été le cas.
Buteur… et boudeur
Du match de Mbappé, on doit évidemment retenir son but. Parce qu’il y en a eu un, tout de même. D’une reprise du droit, consécutive à un corner frappé par Neymar (69e). Mais c’est tout juste s’il l’a célébré, donnant au contraire l’impression de faire la tête. « Avec le penalty, il boudait un peu mais c’est normal, a relativisé Marco Verratti en zone mixte. C’est bien quand il est énervé, ça veut dire qu’il tient à l’équipe. » Moins tranchant qu’à l’accoutumée, le numéro 7 parisien a néanmoins été impliqué sur trois des cinq buts de son équipe – il est à l’origine de celui inscrit par Neymar après la pause -, avant d’être remplacé par Pablo Sarabia en fin de match (86e). C’est toutefois ce comportement inhabituel tout au long du match qui a interpellé, entre tête baissée, mains sur les hanches et joie très modérée. D’après Christophe Galtier, il est ici avant tout question de physique. « Le dernier match de Kylian a eu lieu il y a trois semaines, lors de la tournée au Japon, a rappelé l’entraîneur des champions de France en conférence de presse. Forcément, il n’est pas au point physiquement. C’est un compétiteur, qui veut bien faire les choses, mais il y a aussi une réalité à prendre en compte. Il a dû trouver ses marques, effectuer les bons déplacements. Il s’est amélioré au fil du match, mais il y a eu de la fatigue. »
« On s’agace toujours plus vite quand on est à court de forme »
Selon L’Équipe et RMC Sport, le champion du monde était en outre confronté à des soucis d’ordre personnel mais aurait tenu, malgré tout, à disputer cette rencontre. Galtier, lui, s’est contenté mettre en avant le tempérament de son protégé pour expliquer son attitude. « Il a de la personnalité, du caractère. Il s’exprime comme ça. Et on s’agace toujours plus vite quand on est à court de forme », a insisté l’ancien coach du Gym. Celui-ci doit avoir hâte de retrouver un Kylian Mbappé au firmament. Car samedi, sa morosité a contrasté avec la vitalité et la folie qui émanait de Neymar, de loin le meilleur Parisien du soir et métamorphosé par rapport à son début de saison passée, ainsi qu’avec la vista et le sens du jeu inégalé d’un Messi qui paraît enfin s’épanouir dans le club de la capitale. Quand ces trois-là seront au meilleur de leur forme en même temps (ce qui n’a jamais été le cas en 2021-2022), alors ce PSG sera encore plus injouable. Ce n’est probablement qu’une question de temps.
Par Raphaël Brosse, au Parc des Princes