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Karim Benzema, plus d’un retour dans son sac
Karim Benzema est l’électricien qui allume la lumière quand il n’y en a plus en équipe de France. Son entrée salvatrice face à la Finlande ce mardi (2-0) a une nouvelle fois montré que son retour était une véritable réussite. L’année 2021 était véritablement son année.
Fracassant, tonitruant, superbe. Voilà comment on pourrait définir le retour de Karim Benzema en équipe de France, après cinq ans et demi d’absence. De la renaissance printanière jusqu’à ces jours d’automne. Déjà double buteur samedi contre le Kazakhstan, l’attaquant a encore prouvé ce mardi face à la Finlande qu’il est, peu importe les forces déjà présentes sur la pelouse, un joueur indispensable, indiscutable. Son entrée a changé le visage d’une sélection qui s’engluait dans une soupe sans saveur, face à des locaux qui confisquaient le ballon depuis le retour des vestiaires. Une petite minute après son entrée, le Madrilène était déjà tout proche de déverrouiller le cadenas après un bon relais avec Lucas Digne. Moins de dix minutes plus tard, il combine avec Kylian Mbappé dans la surface pour finalement ouvrir le score et inscrire son neuvième but de la saison avec les Tricolores, partageant ainsi avec Antoine Griezmann le fauteuil de meilleur buteur de l’année.
4 – Karim Benzema a marqué lors de 4 matchs consécutifs avec la France, ce qui n’était plus arrivé à un joueur des Bleus depuis lui-même, entre novembre 2013 et juin 2014 (5 matchs). Taulier. #FINFRA pic.twitter.com/RZTheScL7R
— OptaJean (@OptaJean) November 16, 2021
Une statistique qui n’a rien d’anecdotique, compte tenu de l’importance de certaines de ses réalisations, sans compter celle de ce mardi. Son doublé contre le Portugal et celui contre la Suisse, malgré l’élimination, ont immédiatement démontré qu’il pouvait composer avec la pression monstre qui entourait son retour. Une performance d’autant plus impressionnante qu’il débarquait dans un groupe qui avait tracé sa route sans lui depuis un bail, et qui n’avait jusqu’alors pas encore vraiment su incorporer en son sein un joueur qui n’était pas du sacre russe : les seuls indiscutables logeaient à Istra à l’été 2018, à l’exception donc de Karim Benzema.
Benzema-Mbappé, la connexion naturelle
D’avoir su se fondre dans ce collectif, c’est là que réside aussi toute la réussite et la classe de l’ancien Lyonnais. Même si l’Euro n’a pas accouché du succès escompté, personne n’a pu lui reprocher quoi que ce soit. Les interrogations quant à sa complémentarité avec Mbappé et Griezmann ont également été balayées d’un revers de sa main bandée. Si pendant le championnat d’Europe, le trio a parfois semblé balbutier, se chercher sans se trouver, sa relation technique avec le Parisien a donné satisfaction. Encore ce mardi à Helsinki, l’entente entre les deux a illuminé le jeu morose que proposaient les Bleus jusque-là. La preuve, Mbappé a plus trouvé Benzema en 35 minutes que l’ensemble de ses coéquipiers sur tout le match, alors que ce dernier lui a adressé la moitié de ses passes (10/20), selon Opta. C’est Florentino Pérez qui se frotte déjà les mains.
« Sur le plan personnel, bien sûr que je suis content de participer, de marquer et surtout de gagner les matchs. J’espère que ça va continuer », confiait le Madrilène après ce succès au micro de TF1. À 33 ans (34 en décembre), il s’inscrit dans la durée avec la sélection. Ses ambitions sont à la mesure de son talent et de celui de cette équipe, qui défendra son titre dans ce pays de foot qu’est le Qatar. Conserver sa couronne ? « Vu l’équipe qu’on a, ça doit être dans notre tête. » Et dans d’autres coins de sa caboche, d’autres sujets brûlants doivent aussi faire leur bout de chemin. En effet, la fin de ce mois de novembre verra se succéder, le 24, le verdict de l’affaire de la sextape, puis cinq jours plus tard, le nom du Ballon d’or 2021. « On verra, on espère en tout cas ! », a-t-il lâché, tout souriant, après le match à propos d’un potentiel sacre au théâtre du Châtelet. Et quand il dit « on » , il parle sûrement des amoureux du football.
Par Léo Tourbe