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Impérial à Milan, Mike Maignan est légitime pour être numéro chez les Bleus
Arrivé l’été dernier du côté de l’AC Milan, Mike Maignan a déjà conquis son monde en Italie. Élu meilleur portier de Serie A dès sa première saison de l’autre côté des Alpes, le portier rossonero qui aura 27 ans début juillet peut logiquement prétendre à moyen terme à une place de titulaire chez les Bleus.
Une médaille autour du cou, un sourire rempli de dents débordant de bonheur, oui, Mike Maignan a déjà connu ça. Dans les vestiaires du Mapei Stadium, bras dessus bras dessous avec son acolyte Rafael Leão qui ne sait pas encore qu’il est le MVP de Serie A, Maignan savoure un deuxième titre de champion en deux ans. Le cadre de cette année est irréel : ses coéquipiers et lui festoient au cœur de l’enceinte de Sassuolo, remplie pour l’occasion à 90% de tifosi milanais. C’est par un clean sheet (3-0), le dix-septième en championnat pour lui, que « Magic Mike » a bouclé son premier marathon dans la Botte. Mais sur le moment, Maignan l’avoue à la Gazzetta dello Sport : il ne mesure pas encore l’importance de ce Scudetto pour l’AC Milan. « Sur le coup, à Reggio Emilia(où se situe le stade de Sassuolo, NDLR), je trouvais que le sacre était plus intense à Lille. Puis, quand j’ai vu ce qui s’est passé sur la place de Milan, j’ai senti que c’était vraiment quelque chose d’incroyable, de fou… » C’est dès le lendemain, sur le toit d’un bus à impériale devant des dizaines de milliers de supporters empilés place du Duomo, que le portier international français comprend la souffrance, l’attente, ces dix ans où Milan n’était pas à sa place.
Drop the Mike
Les sentiments amoureux entre Maignan et Milan n’ont pas mis longtemps à se manifester. Lâchés par Gigio Donnarumma, ce premier amour qui aurait dû être celui d’une vie, les tifosi du Diavolo ont trouvé chez Mike plus qu’un simple flirt estival. « Je n’ai jamais ressenti de stress à ce sujet, car mon but n’a jamais été de prendre la place de Gigio, ni de le faire oublier, rappelait Maignan à la GDS. Je suis venu à Milan par choix professionnel, pour travailler et jouer mon football. Ensuite, lorsque vous travaillez bien, vous en récoltez les fruits. Bien sûr, je savais que je ne me ferais pas huer, mais à l’AC Milan, je me suis immédiatement senti chez moi, et l’affection des supporters est extraordinaire. » Malgré une blessure au poignet qui l’a éloigné dix semaines des terrains, le portier formé au PSG a rapidement enchaîné les masterclass avec, en point d’orgue, ce derby de février remporté face à l’Inter où il a particulièrement brillé (2-1). Avec 79,4 % d’arrêts, Maignan possède tout simplement le plus haut taux d’arrêts d’Europe dans les cinq grands championnats européen.
Hier quand j’ai voulu garer ma voiture au stade :Le voiturier: désolé, mais aujourd’hui ta voiture doit rester dehors ! C’est la maison de l’Inter ce week-end !Moi : t’as juste changé le décor sans mon autorisation ! San Siro m’a été présenté comme la maison de l’AC Milan pic.twitter.com/ROxR5aQNQu
— Mike Maignan (@mmseize) February 6, 2022
Sous la houlette de Dida, son coach chez les Rossoneri, et dans un championnat aux exigences différentes de la Ligue 1, Maignan a étoffé sa palette technique. Notamment avec son jeu au pied : « À Lille, on m’a demandé de jouer un jeu plus direct, en privilégiant le lancer long tant sur les retours de terrain que pour éviter le pressing de l’adversaire. À l’AC Milan, en revanche, j’ai pu exprimer mes talents au mieux dans le jeu court, pour relancer autant que possible depuis le bas. Pioli me voit presque comme un libéro, et j’aime ça. » Ce qui n’empêche pas le dernier rempart milanais d’allonger de façon précise quand il le faut. Face à la Sampdoria par exemple, c’est lui qui a adressé une passe décisive à son pote Rafael Leão. Ce qu’aucun gardien milanais n’avait fait depuis 15 ans par l’intermédiaire d’un certain Dida.
Numéro 1, c’est pour quand ?
Outre ses performances sur le pré, son leadership et son côté chambreur ont rapidement gagné l’adhésion des fans. Avec Pierre Kalulu, Theo Hernández ou Olivier Giroud, il fait partie à part entière de cette cohorte de cadres français qui a participé à ramener Milan dans les hautes sphères de Serie A. Chez les Bleus, ce n’est pourtant qu’avec son latéral gauche qu’il passera les prochaines semaines pour les rencontres de Ligue des nations et, vraisemblablement, la Coupe du monde au Qatar en fin d’année. Mais à bientôt 27 ans, avec de telles performances, la question n’est pas de savoir si Mike Maignan sera un jour numéro un chez les Bleus. La question, la vraie, est de savoir quand. « Hugo, c’est le capitaine. Tout le monde connaît son poste, moi le premier. Mon objectif, c’est de rester performant en club pour être présent en Bleus et que tout le groupe avance », répondait Mike Maignan à TF1 récemment. Sans l’ambition de faire bouger la hiérarchie d’ici là ? « Numéro 1 au Qatar ? Non, moi j’espère déjà être dans le groupe qui sera à la Coupe du monde et voilà, c’est le plus important. » Ton heure viendra, Mike.
Par Andrea Chazy