- En route vers l'Euro 2016
- Top 100 France
Ils ont marqué le foot français, de 90 à 81
Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On termine donc avec la France, et les joueurs classés de la 90e à la 81e place.
90. Robert Herbin
Dernière journée de la saison 1974-1975. À l’heure d’affronter Troyes, l’AS Saint-Étienne est déjà champion. Ils en plantent quatre assez rapidement, histoire de terminer l’année en trombe. Robert Herbin, entraîneur des Verts depuis trois ans, veut alors participer à la fête pleinement. À 36 ans, il se fait entrer lui-même en jeu et marque le cinquième but sur penalty. Grâce à ce bout de match, il décroche son sixième titre de champion de France avec le club du Forez, et devient le seul entraîneur de Ligue 1 à avoir marqué un but. Véritable pilier de la première génération du grand Saint-Étienne, le solide défenseur central vient d’inscrire encore un peu plus son nom dans la légende des Verts. KC
89. Nestor Combin
Originaire de Rosario en Argentine, l’attaquant débarque en France au début de la saison 1959-1960 sous les couleurs de Lyon. Après une première saison timide, le Sud-Américain enchaîne quatre années pleines avec l’OL – plus de 60 buts en championnat – avec en apothéose un doublé victorieux en finale de Coupe de France. Devenu international français, l’attaquant part monnayer son talent en Italie sous les couleurs de la Juventus, de Varese, du Torino et du Milan, pour en revenir avec deux Coppa Italia – 65 avec la Juve, 68 avec le Toro – et une Coupe intercontinentale arrachée de haute lutte contre Estudiantes la Plata. De haute lutte au sens propre, puisque le « Français » est accueilli comme un traître à Bueno Aires et ressort du terrain inconscient, en sang, le nez et la mâchoire pétés. Ce qui n’empêche pas les autorités d’interpeller Combin pour « défection » avant de le relâcher trois jours plus tard. « La Foudre » , qui a participé au Mondial 1966, rentre en France à l’été 1971 pour deux saisons à Metz, puis deux de plus au Red Star, où il tire sa révérence après avoir claqué 15 buts en première division. S’il était né quelques années plus tôt, Nestor Combin aurait peut-être été un David Trezeguet 1.0 aux côtés de Raymond Kopa et Just Fontaine sur les pelouses suédoises durant l’été 1958. Avec des si… NJ
88. Johan Micoud
Le french flair, la french touch, la classe à la française, appelez cela comme vous le voudrez, Johan Micoud fait partie de ces joueurs spécifiques à l’Hexagone. Le natif de Cannes est un meneur de jeu comme on en fait plus, le buste bien droit, la tête en l’air, qui compense son apparente lenteur par une vision du jeu exceptionnelle. Partout où il est passé, il a distillé caviar sur caviar. Et surtout, partout où il est passé, il a gagné quelque chose, en étant la pierre angulaire de son équipe : à Bordeaux pour le titre de champion de France en 1999, à Parme pour la Coupe d’Italie en 2002, et surtout au Werder pour le doublé coupe-championnat en 2004. Seul l’équipe de France ne lui a pas réussi, mais qu’importe, « le Chef » est champion d’Europe. KC
87. Antoine Griezmann
Novembre 2012. Pour M’Vila, Mavinga, Ben Yedder, Niang et le jeune Griezmann, la sanction tombe : en raison d’une virée nocturne qui précède une défaite des Espoirs en éliminatoires du Mondial 2013, les portes de la sélection leur sont interdites pour au moins une année. Quatre ans plus tard, seul le dernier nommé a digéré la punition et fait son trou en EDF. Devenu l’un des meilleurs attaquants du monde sous l’égide du Cholo Simeone, il est même désormais le fer de lance des Tricolores. Génie brut, Toinou a su apprendre de ses erreurs et progresser pour servir son équipe. Son CV n’attend que des lignes pour récompenser son talent. Et si c’était lui, le supplément d’âme que la France attendait depuis 2006 ? FC
86. Daniel Bravo
Daniel Bravo est beau. Daniel Bravo est charmant. Mais Daniel Bravo est aussi et surtout un sacré joueur de football, du genre pressé. Des débuts en pro à Nice à 17 ans, et l’équipe de France à 19. Pas pour faire de la figuration, puisqu’il marque dès son premier match face à l’Italie en février 82. Malheureusement pour « le petit prince » , il s’agira de son unique en Bleu. Mais Bravo connaîtra un autre maillot teinté de bleu avec lequel il vivra certaines des plus belles heures de sa carrière, celui du PSG, où il joue 7 saisons et remporte son seul titre de champion de France. Avec cet instant magique lors du quart de finale de Coupe de l’UEFA face au Real Madrid, ce coup de tête qui envoie la balle entre les pieds de Ginola, qui marque et qui catapulte le PSG en demies. Même plus de vingt ans après, on peut affirmer que les murs du Parc des Princes ont rarement autant tremblé depuis. AD
85. Georges Crozier
Georges Crozier est un homme de premières. Premier gardien français à aller jouer chez les Anglais, c’était à Fulham en 1904. Premier goal français à stopper un penalty aussi, face à la Belgique, en avril 1906. Un joli geste, mais qui ne l’a pas empêché d’en prendre cinq dans la valise ce jour-là (5-0 score final). Une performance dans le fond correcte, puisque lors de son seul autre match avec les Bleus, toujours face à la Belgique en mai 1905, la France avait perdu 7-0. Mais Crozier a son mot d’excuses. Il n’en a encaissé que quatre ce jour-là puisqu’il a quitté ses gars à l’heure de jeu, laissant le défenseur parisien Fernand Canelle le remplacer dans les cages. Sérieux comme tout, il devait rejoindre sa caserne ce jour-là. Manque de pot, en plus de laisser les Bleus dans la panade, il arrivera en retard. Et hop, 15 jours en prison. Ça lui apprendra à déserter son équipe. AD
84. Jacques Zimako
Un surnom bien ancré dans les mémoires stéphanoises, une touffe bien visible sur les pelouses françaises, des dribbles chaloupés sur l’aile gauche et bien sûr quelques buts sur corner direct : Jacques Atre, alias Zimako, est le premier joueur kanak à avoir porté les couleurs des Bleus. Et quel joueur ! Atypique, l’ailier de 174 centimètres adorait crocheter son défenseur ou utiliser sa vitesse pour le déborder. Champion de France avec les Verts en 1981, le Néo-Calédonien avait davantage un rôle de joker en sélection. Un remplaçant au profil introuvable aujourd’hui. FC
83. Serge Chiesa
L’homme qui a dit non à deux reprises. Une fois pour le meilleur, une fois pour le pire. Le meilleur, d’abord : annoncé à Saint-Étienne qui a repéré ce gamin du coin à la technique supérieure à la moyenne, le roi du dribble né en 1950 préfère rallier le rival lyonnais, avec qui il fera étalage de tout son talent – en remportant notamment une Coupe de France. Le pire, ensuite : appelé en équipe de France, le Rhodanien est forcé de s’y rendre, mais abandonne le groupe sur un coup de tête juste avant une rencontre contre la RDA qualificative pour l’Euro 76 : « Mes dirigeants(…)ont exigé que je vienne. Mais je ne resterai pas ici. Je n’ai rien contre personne. Seulement, les stages m’ennuient. Même si mon club en organisait, je n’irais pas. » Ces artistes, des incompris. FC
82. Hatem Ben Arfa
Il y a dix ans, beaucoup aurait parié qu’il figurerait beaucoup plus haut dans ce classement aujourd’hui. Plus talentueux que le plus talentueux de ses copains de la génération 1987, Hatem a été mis sous le feu des projecteurs dès son plus jeune âge avec le documentaire À la Clairefontaine. Parce qu’il a de l’or en barre dans les pieds. C’est bien simple, en pleine forme et en pleine confiance, personne ne peut le stopper. Et ça, tout le monde le voyait déjà à Lyon, alors qu’il avait à peine 17 ans. Après un passage en demi-teinte à Marseille où il décroche tout de même un autre titre de champion de France, son mauvais caractère et les mauvais conseils qu’il reçoit le perdent. En Premier League, il n’existe que par coups d’éclat. Mais alors qu’on le croyait fini à seulement 28 ans, il a su rebondir à Nice, où il s’éclate et éclate toutes les défenses de Ligue 1. Après sa saison de la rédemption, il pourrait s’envoler vers de nouveaux cieux, pourquoi pas au Barça. Histoire de croire encore, comme depuis qu’il est gosse, qu’il peut décrocher le Ballon d’or. Et nous aussi, on veut y croire. KC
81. Jérémy Toulalan
Si on s’est tous déjà moqués de Toulalan et de ses cheveux blancs à 25 ans, c’est parce qu’on rêve tous secrètement d’avoir autant de classe que lui avec une chevelure poivre et sel. Couvé au centre de formation du FC Nantes, il effectue un quinquennat avec l’effectif pro des Canaris, puis fait profiter l’OL de ses talents de milieu défensif. Athlétique, technique et propre dans son jeu, il gratte deux championnats, une Coupe de France et une Coupe de la Ligue avec les Lyonnais. Une époque dorée, mais tachée par l’épisode du bus de Knysna. La « Toule » fera partie des joueurs suspendus, car il aurait laissé son agent rédiger le fameux communiqué. Il ne jouera plus jamais en Bleu, léguera sa prime à une petite équipe bretonne, et ne reviendra jamais sur le sujet. Aujourd’hui monégasque, il est une pièce essentielle de l’ASM. Pas mal, pour un gars qui a marqué ses deux seuls buts en Ligue 1 à dix ans d’intervalle. AD
Par Florian Cadu, Kevin Charnay, Alexandre Doskov et Nicolas Jucha