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Ils ont marqué le foot français, de 50 à 41

Par Florian Cadu, Kevin Charnay, Alexandre Doskov et Nicolas Jucha
8 minutes
Ils ont marqué le foot français, de 50 à 41

Chaque mois, jusqu'à l'Euro, Sofoot.com retracera les 100 joueurs qui ont marqué le football italien, espagnol, allemand, anglais et français. On termine donc avec la France, et les joueurs classés de la 50e à la 41e place.

50. Jean-Michel Larqué

Entre son impressionnante carrière de joueur et ses décennies passées à commenter, disséquer et analyser le football à la télévision et à la radio, combien de générations de Français Jean-Michel Larqué aura-t-il marqué ? Larqué, c’est d’abord ce jeune milieu de terrain lancé dans le grand bain par les Verts à même pas vingt ans et qui gagne le championnat dès la saison 1966-1967. C’est le premier d’une série de quatre titres consécutifs en D1, avant le triplé de 74-75-76 à une époque où Sainté regarde le football français de très très haut. Larqué, c’est aussi le capitaine de la campagne européenne de 1976, cette aventure mythique fracassée contre un poteau carré quelque part à Glasgow il y a 40 ans presque jour pour jour. Arrivé au PSG l’année suivante en théorie pour entraîner – à 29 ans seulement -, il sera forcé de jouer avec son équipe pour palier au manque de créateur sur le terrain. Et que ses « Tout à fait, Thierry » nous manquent… AD

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49. Corentin Martins

Il n’y pas qu’Éric Cantona et David Ginola qui ont été éclipsés par l’émergence du phénomène Zidane en équipe de France. Il fut même un temps où Corentin Martins était annoncé comme le prochain maître à jouer de la sélection. Mais ce 17 Août 1994, jour du match amical entre la France et la République tchèque, le Brestois laisse sa place à un jeune joueur à l’expérience internationale nulle et donne naissance, sans le savoir, au meilleur footballeur de l’histoire hexagonal. Martins peut ainsi continuer sa belle carrière en club sans regret. Ce championnat et ces deux Coupes avec l’AJ Auxerre des années 1990, dont il est était l’emblème, lui suffiront amplement. FC

48. Bernard Genghini

L’incarnation du problème de timing. « C’est un regret, je n’ai pas vraiment eu de réussite dans mes choix » , confie-t-il. Pendant toute sa carrière, le talentueux meneur de jeu alsacien a couru après un titre de champion de France qu’il n’a jamais pu conquérir. À Saint-Étienne et à Bordeaux, il arrive deux ans trop tard. À Monaco, il arrive l’année après le titre, et laisse échapper la victoire à la différence de but. Et à Marseille, il part un an avant le quadruplé (1989, 1990, 1991, 1992). Membre du carré magique en équipe de France avec Alain Giresse, Jean Tigana et Michel Platini (avant de laisser sa place à Luis Fernandez), il aurait pu avoir une importance encore plus grande, s’il n’avait pas joué au même poste et à la même époque que le Roi Michel. Mais heureusement, Genghini et sa moustache ont pu se consoler en remportant tout de même l’Euro 1984. KC

47. Alain Roche

Avant d’être le chef d’une cellule de recrutement du PSG qui signait la paire Éverton Santos/Souza en 2008, Alain Roche a été un défenseur central de talent. Les mauvaises langues diront qu’il est celui qui n’a pas osé faire ippon sur Emil Kostadinov un soir de novembre 1993. Ce serait réducteur pour le joueur français de l’année 1992, passé par les meilleurs clubs hexagonaux des nineties – Bordeaux, Marseille, Auxerre, Paris – et champion de France avec trois écuries différentes. Alain Roche, c’est aussi l’un des tauliers du grand PSG des années Denisot, celui des exploits européens contre le Real Madrid ou le Barça, et des victoires en coupes, notamment une Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe 1996. Un exploit que Zlatan Ibrahimović n’a pas su reproduire. En insistant deux années de plus, il aurait pu définitivement entrer au panthéon français en étant champion du monde 1998. Mais s’il dispute l’Euro 96 sous les ordres d’Aimé Jacquet, ce dernier le laisse à quai par la suite pour installer une charnière Blanc-Desailly, avec Lebœuf pour suppléant. Beau joueur, l’élégant défenseur vit avec fierté le titre mondial des Bleus, alors qu’il joue au FC Valence. Surtout qu’il a lui aussi contribué à étoffer le palmarès français avec l’Euro espoirs 1988. NJ

46. Didier Six

Six, d’abord. « Hidalgo vient me voir. Je suis blessé. Il me demande de tirer. Je lui dis : « Non, je n’irai pas. » Il fait le tour de tout le monde et personne ne veut y aller. Alors il revient vers moi. Et moi, comme un con(…), je lui dis :« Allez, d’accord, mets moi en cinquième. »Quand l’Allemand rate le troisième,(…)je reste où je suis. L’un des arbitres vient me voir et me dit :« C’est à vous. »Je réponds : « Non non, je suis le cinquième » . C’est comme ça que je réalise que Michel a changé l’ordre. » La suite par Trésor. « Six dit à Platoche : « C’est moi qui tire le dernier. »Platoche lui dit non. Et là il s’est levé et est parti tirer, fâché, absolument pas concentré. » Six rate, la France s’incline face à la RFA et abandonne son rêve de finale de Coupe du monde. La conclusion, des années plus tard : « Je suis vite devenu vieux aux yeux des Français, alors que j’avais encore beaucoup à donner. On m’a collé une image de perdant qui m’a fait rater la finale de l’Euro 1984 et la Coupe du monde 1986. Je me suis rendu compte, quelques années après, que j’étais un bouc émissaire. » Les Français devaient savoir. FC

45. Dominique Baratelli

Jean-Marc Desrousseaux y croit dur comme fer en se positionnant sur sa ligne. Cette demi-finale de la Coupe de France 82, le gardien du FC Tours la sent bien en abordant la séance de tirs-aux-buts. Après quelques années de galère à Nantes puis à Metz, Desrousseaux pourrait enfin connaître le sommet de sa carrière, en finale de Coupe de France. Alors il s’agit de ne pas se rater. Il livrera une prestation exceptionnelle, en arrêtant trois penaltys sur cinq. Le problème ? En face, le gardien du PSG Dominique Baratelli en stoppe quatre, envoie les Parisiens en finale, et remportera la Coupe de France après une nouvelle séance de tirs-aux-buts. « Doumé » montre à ceux qui en doutaient encore qu’il est un patron, même s’il s’apprête à vivre la plus grosse désillusion de sa carrière, la non-convocation pour le Mondial 82. 35 ans plus tard, on ne sait toujours pas pourquoi Hidalgo l’a laissé à la maison. AD

44. Yannick Stopyra

Pour la Coupe du monde 1986 au Mexique, le duo d’attaquants devait être composé de l’expérimenté Rocheteau, et de la jeune pépite Papin. Et finalement, c’est un mec entre les deux qui va s’imposer, d’abord aux côtés de Dominique Rocheteau, puis à ceux de Jean-Pierre Papin, et même Bruno Bellone. Yannick Stopyra, 25 ans, est l’un de meilleurs français de la compétition, si ce n’est le meilleur, et marque à chaque fois dans les matchs ultra-importants contre l’Italie et le Brésil. Après cette belle compétition, il aurait dû partir au Bayern Munich, mais le Téfécé le retient pour disputer la Coupe d’Europe. Un choix de carrière qui va stopper net sa progression. Après avoir éliminé le Napoli de Maradona à lui tout seul en Coupe de l’UEFA, sa carrière à Toulouse se termine difficilement. En signant à Bordeaux, à 27 ans, il commence déjà à décliner. Sa période au très haut niveau a été courte, mais intense. KC

43. Jean-Marc Ferreri

Naître à une heure de route de Saint-Étienne au début des années 1960, c’est être sur de grandir émerveillé par les prouesses footballistiques des Verts de la grande époque. Mais c’est du côté d’Auxerre que le meneur de jeu passe-partout (1m72) passera ses premières années, sous la houlette de l’éternel Guy Roux, déjà là à l’époque. Une bonne pioche, puisque Ferreri connaît la remontée en Première division avec l’AJA et finit par taper dans l’œil de Michel Hidalgo qui l’embarque dans les aventures des Bleus. Notamment l’Euro 84 puis la Coupe du monde 86, même s’il fait partie des joueurs peu utilisés. C’est aussi depuis le banc marseillais qu’il vit le sacre européen de l’OM en 1993, un club auquel il s’attachera au point de se reconvertir comme consultant pour la chaîne de télé des phocéens. AD

42. Dominique Bathenay

Dans la mémoire collective, Dominique Batheney reste l’auteur d’une mine échouée sur la barre transversale un soir de finale de Coupe des champions perdue contre le Bayern Munich. Moins d’un an plus tard, il trouve le chemin des filets contre Liverpool et son gardien Ray Clemence en quarts de finale. Une nouvelle fois insuffisant pour faire le bonheur des Verts. Mais entre Batheney et l’ASSE, la collaboration reste fructueuse avec trois titres de champion de France et autant de victoires en Coupe. Eclipsé par le génie Michel Platini, il parvient néanmoins par deux fois à apparaître au classement du Ballon d’or en 1976 et 1977. Rassasié dans le Forez, il part en 1978 au PSG, avec qui il enrichie son palmarès de deux nouvelles Coupes de France en 1982 et 1983. Le plus décevant reste son histoire avec les Bleus : de la partie au Mondial 1978 qui s’achève dès le premier tour, il disparaît des listes avant le Mondial 82 et ne vivra donc pas la demi-finale mythique de Séville, ni la gloire épopée de 1984, alors qu’il était encore dans la force de l’âge. Sa reconversion comme entraîneur le voit bourlinguer dans les divisions inférieures et au Moyen-Orient, mais sans parvenir à être un technicien à la hauteur du joueur qu’il a été. NJ

41. Sylvain Wiltord

Le buteur n’explose pas de joie. Ne sourit pas. Ne tombe pas dans les bras de ses coéquipiers. Son seul mouvement notable ? L’essuie-glace que dessine son index à l’attention des supporters. Simplement pour leur rappeler que non, un match n’est jamais terminé avant le troisième coup de sifflet. Le compteur affiche la 94e minute et Wiltord vient de sauver les Bleus contre l’Italie en finale de l’Euro 2000. En s’arrachant dans la surface adverse, l’attaquant français n’a pas trompé Toldo par la force de son pied gauche, mais par celle de son mental. Ce mental qui l’a fait gagner à Bordeaux, Arsenal ou Lyon. Seize ans plus tard, le réflexe est toujours le même : merci. FC

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