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Hugo Almeida : « La moustache, c’était juste un pari avec un pote »

Propos recueillis par William Pereira
8 minutes
Hugo Almeida : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>La moustache, c&rsquo;était juste un pari avec un pote<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Il a connu Mourinho, Deco, Özil et Diego, entre autres, a joué dans quatre championnats différents et a fait parler de lui en arborant une moustache rappelant Freddie Mercury avant et pendant la Coupe du monde. Aujourd'hui en Serie A, à Cesena, Hugo Almeida a décidé de faire le point sur sa carrière alors qu'il entre dans la trentaine.

Tu n’as jamais caché ton amour pour la Serie A. Qu’est-ce qui te plaît dans le football italien ?

C’est un championnat attractif malgré les difficultés connues ces dernières années, où l’on pratique un football à la fois tactique et créatif. C’est quelque chose qui me plaît. Après, pour un attaquant, tous les championnats sont attirants, que ce soit la Bundesliga, le championnat turc ou le championnat portugais… Je suis très content d’avoir pu évoluer dans ces pays-là. Pour en revenir à l’Italie, je pense que le fait que mon idole de jeunesse s’appelait Christian Vieri rend le championnat italien spécial à mes yeux.

Pourquoi appréciais-tu autant Vieri ?

Je ne sais pas…(il hésite) Je pense que c’est avant tout parce que c’était un joueur dans lequel je me retrouvais de par les qualités qui caractérisaient son jeu, que ce soient la puissance, le jeu aérien ou la frappe. Sans parler de sa qualité pure, je pense que son style de jeu était le même que le mien.

Au Portugal, la question des attaquants de pointe est devenu un problème national. Il manque à ce poste une vraie référence depuis plusieurs années…

(Il coupe) Je ne vois pas de manque en attaque au Portugal. Je sais que les gens en parlent beaucoup et que c’est une opinion partagée par beaucoup d’entre eux. Chacun est libre de penser ce qu’il veut, mais il y a des attaquants au Portugal. Des attaquants parfois impopulaires, peut-être, mais il y en a toujours eu. Le seul truc, c’est que nous sommes un petit pays et qu’il arrive que nous traversions des moments avec peu d’alternatives.

Quand tu as commencé à exploser à Porto, puis quand tu as connu tes premières sélections, est-ce que tu as ressenti une pression particulière liée au fait que l’on t’ait présenté comme le futur Pauleta ou le futur Nuno Gomes ?

Non, franchement pas du tout. De toute façon, la pression fait partie de ce boulot et, à aucun moment, elle ne peut être une excuse. Celui qui ne sait pas vivre avec n’est pas fait pour ce métier. Je reste satisfait de ma carrière parce que je sais que j’ai toujours bossé dur et je continuerai à le faire…
Tout allait bien. Rien ne nous laissait présager une aussi mauvaise Coupe du monde.

Difficile d’évoquer le Portugal sans parler du dernier Mondial. Que s’est-il passé ? Toi qui étais à l’intérieur du groupe, comment expliques-tu ce fiasco ?

Ça a été sans aucun doute une énorme désillusion… On a été très loin d’atteindre nos objectifs. Sans pointer qui que ce soit du doigt, tout s’est mal passé. La saison avait été très longue et il y avait beaucoup de fatigue. Des joueurs avaient disputé presque tous les matchs possibles avec leurs clubs en 2013-2014. Dans ce genre de compétitions, c’est tout sauf un détail. C’est très compliqué d’aborder une Coupe du monde en étant diminué physiquement… Mais bon, c’est comme ça. Il faut savoir lever la tête et accepter le fait que le football est plein de surprises et que, malheureusement, la surprise aura été pour nous que rien ne se passe comme prévu.

Quelle était l’ambiance au sein du groupe avant le Mondial ?

Tout allait bien, l’atmosphère était favorable, la préparation avait été bonne. Rien ne nous laissait présager une aussi mauvaise Coupe du monde. C’est quelque chose qui nous est tombé sur la tête…

Tu crois encore à un retour en Seleção ou tu penses que c’est fini pour toi ?

Je ne peux pas dire « non » à mon équipe nationale, « non » à mon pays, et jamais je ne le dirai. Donc je ne ferme aucune porte. Si les gens pensent qu’à tel ou tel moment, il vaut mieux ne pas m’appeler, je serai évidemment triste, mais je l’accepterai et je soutiendrai ma sélection en tant que supporter avec la fierté de me dire que j’ai porté ce maillot et joué avec certains gars présents sur le terrain.

Pour parler de ta carrière dans son ensemble et même si tu n’es pas encore à la retraite, quel est ton but préféré ?

Je pense que la réponse est prévisible (il rit)… Grâce à Dieu, j’en ai mis quelques-uns, mais c’est sans aucun doute le but en Ligue des champions contre l’Inter Milan avec le FC Porto. Je parle au niveau individuel évidemment. Pour les autres, je suis content de pouvoir dire que j’ai inscrit de nombreux buts décisifs pour mes équipes.

Tu peux raconter ce but fou à Giuseppe Meazza ?

Il y a une faute lointaine en notre faveur… Dès le moment où l’arbitre siffle, je me tourne vers Ricardo (Quaresma) qui tirait habituellement les coups francs pour lui dire que je voulais le frapper. Il savait que c’était loin, moi aussi… Mais j’avais senti quelque chose, donc j’étais confiant. Ce sont des trucs qui viennent comme ça, tu ne sais pas d’où. Le seul détail un peu triste, c’est d’avoir marqué un tel but dans un stade vide, mais c’est le football… J’ai de nouveau connu cette sensation quand je jouais en Turquie où il y avait pas mal de matchs à huis clos. Le plus important reste le but, le reste, c’est du bonus.
J’étais plus grand, plus combattif. Au Portugal, c’est un profil assez rare.

Avant de partir à l’étranger, tu as dû t’imposer à Porto. Quel rôle a eu José Mourinho dans ta carrière ?

C’est lui qui m’a lancé. Il est venu me chercher alors que je jouais chez les jeunes pour me dire « tu viens avec l’équipe principale » . Je sais qu’il aimait mon football et ma manière de travailler. Il me disait de ne pas me décourager quand je jouais peu ou pas, en m’expliquant que je faisais du bon travail, que je progressais vite et que si je continuais comme ça, ma chance viendrait.

Qu’est-ce que Mourinho aimait dans ta manière de jouer ?

Je ne sais pas… Je dirais que c’est parce que j’étais différent des autres attaquants que l’on pouvait voir débarquer au Portugal. J’étais plus grand, plus fort, plus combattif. Au Portugal, c’est un profil assez rare à ce poste.

On raconte que José Mourinho t’appréciait tellement qu’il te voulait au Real Madrid. C’est quoi cette histoire ?

Effectivement, il y a eu un intérêt de la part du Real Madrid. On m’a dit qu’il était possible que je signe là-bas, mais au final, ça ne s’est pas fait pour des raisons que j’ignore, puisque rien ne m’a vraiment été expliqué. Je suis un peu passé par tous les états et j’étais logiquement déçu de ne pas avoir pu représenter un club comme le Real, mais j’ai réussi à ne pas trop penser à ça et à avancer.

Mourinho a essayé de te contacter quand cette rumeur courait ?

Non.
Özil, c’est un blagueur de premier rang.

Bien que tu n’aies pas eu l’opportunité de jouer dans une équipe de dimension mondiale comme le Real, tu as quand même joué avec d’excellents joueurs comme Özil ou Diego…Avec qui tu t’entendais le mieux, sur et en dehors du terrain ?

Il y en a eu beaucoup, beaucoup avec qui je m’entendais bien. Mais si je devais citer deux noms, je dirais Manuel Fernandes (aujourd’hui au Lokomotiv Moscou, ndlr) et Ricardo Quaresma. Özil et Diego ont aussi été extrêmement importants dans ma carrière, mais plus sur un plan professionnel, car c’étaient d’excellents pourvoyeurs de ballons. La différence, c’est que ces deux-là, je les ai connus à Brême. Avec Ricardo et Manuel, c’était autre chose dans le sens où l’on a commencé à se connaître chez les jeunes. On était complices sur le terrain et amis en dehors. Après, moi, j’appréciais énormément un type comme Özil qui était tout le temps de bonne humeur en plus d’être un joueur très professionnel. C’est un blagueur de premier rang, il adore faire rire les autres. C’est vraiment un bon gars et c’est important d’en avoir dans le vestiaire.

On te dit plutôt calme et réservé dans les vestiaires… Pourtant, même si tu n’es pas un blagueur comme Özil, tu as fait rire pas mal de monde avec ta superbe moustache. D’où t’est venue cette idée ? Tu es au courant que des gens te comparaient à Freddie Mercury ?

(Il rit) Non, je ne savais pas ! L’histoire de la moustache, c’était juste un pari avec un pote qui m’a mis au défi de laisser pousser la moustache et de jouer avec ce look. Donc je l’ai fait, sauf que j’ai trouvé qu’elle me portait bonheur. Comme je suis un peu superstitieux, j’ai décidé de la garder. J’ai promis de ne la couper qu’après la Coupe du monde.

Ironie du sort, au même moment, Paulo Machado avait eu la même idée que toi. Vous vous étiez mis d’accord ou quoi ? Et qui avait la meilleure moustache ?

(Il rit, encore) Franchement, je n’y connais pas grand-chose, donc je peux pas te dire qui avait la meilleure moustache. Pour le reste, ce n’était que pure coïncidence, rien n’était planifié !

Et sinon, à part les moustaches, qu’est-ce que tu aimes en dehors du football ?

Disons que je n’ai pas vraiment de passion qui sorte du commun. Je passe pas mal de temps chez moi, j’aime regarder la télévision, jouer à la Playstation ou au foot-volley. J’aime aussi le tir aux canards, mais ça reste occasionnel. Tout ça me permet de garder un certain équilibre, de me changer les idées tout en me reposant.
Dans cet article :
Comment la moustache a relancé le football français
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