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Hervé : « Mon album a le style d’un club de Ligue 2 »

Propos recueillis par Quentin Coldefy
7 minutes
Hervé : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Mon album a le style d’un club de Ligue 2<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Il rêvait d'être footballeur et a fini par écrire des chansons pour Johnny Hallyday. Jamais là où on l'attend, Hervé, qui a passé son confinement à faire des crêpes, n'a pas ouvert une crêperie le 19 juin dernier, mais a sorti son premier album : Hyper. Un an après le succès de son EP Mélancolie F.C., entretien PSG, foot anglais, Cantona et huis clos avec un musicien privé de scène, mais pas d'énergie.

Salut Hervé. Comment un musicien fan de foot vit le confinement ?La douche froide. Le PSG se qualifie en quarts, et d’un coup, tout s’arrête. Si on avait fait un confinement avec coupes d’Europe et championnats, on aurait été bien ! Du coup, j’ai fait deux clips avec mon téléphone et un troisième pour le déconfinement. C’était un confinement actif.

Je courais vite, je me défonçais et j’adorais être au service de l’équipe. Faire le sale boulot. À force de monter de niveau, je me rendais bien compte que, vu mon niveau technique, jouer derrière, ça m’allait bien.

D’où vient ton rapport au foot ?J’ai grandi à Fontenay-le-Fleury près de Trappes. Ma passion du foot remonte à l’enfance. J’ai commencé le foot à 4-5 ans, ça a duré une bonne dizaine d’années. Arrivé à l’adolescence, j’ai complètement décroché. Dès que j’ai arrêté de jouer, j’ai eu besoin de tout couper. Ce que je préfère, c’est jouer. Je ne passe pas mes week-ends devant la télé. Mais bon, c’est une drogue, et je suis retombé dedans.

Tu étais quel type de joueur ?J’étais défenseur, mort de faim. Je m’occupais des 9 adverses en espérant leur faire passer le pire match possible. Je courais vite, je me défonçais et j’adorais être au service de l’équipe. Faire le sale boulot. À force de monter de niveau, je me rendais bien compte que, vu mon niveau technique, jouer derrière, ça m’allait bien. (Rires.)


Quel est ton premier souvenir de foot ?J’en ai deux. France 1998 d’abord, je devais avoir sept ans. J’étais en Bretagne, ça m’a marqué alors que j’étais très jeune, 2018 avait une autre allure. Ensuite, c’est la volée de Zizou en finale de Ligue des champions contre Leverkusen. Incroyable.

Avec mon groupe Postaal, j’ai tourné en Angleterre, à Manchester. Ça te fait réaliser ce qu’est Canto là-bas, c’est extraordinaire. Ce mec me parle, cette vision du foot, la ferveur qu’il a créée dans ce pays.

Tu dis que 2018 avait une autre allure, pourquoi ?Ce n’est pas un jugement du tout. Je suis fasciné par le progrès du foot, on est loin du paperboardd’Aimé Jacquet ! Aujourd’hui, il y a un côté calculé, plein de stats, des caméras partout, c’est très différent. Je vois des taiseux, ultra athlétiques, le corps optimisé, qui jouent deux fois par semaine devant 50 000 personnes. J’ai déjà fait des Zénith en première partie, tu me demandes de faire ça deux fois par semaine, émotionnellement je ne sais pas où j’en serais. Je les trouve incroyablement costauds de supporter ça.

Tu as des joueurs qui t’ont particulièrement marqué ?Cantona, n°1 sans hésiter. Ce qui est fou, c’est que je ne l’ai pas connu à travers le foot, mais à travers l’homme. Cette espèce d’ours, plein de fractures, de combats. Avec mon groupe Postaal, j’ai tourné en Angleterre. Ça te fait réaliser ce qu’est Canto là-bas. C’est extraordinaire ! Ce mec me parle, cette vision du foot, la ferveur qu’il a créée dans ce pays. Sinon, j’ai une passion pour Cavani. Son coup franc au Vélodrome contre Marseille, c’est un de mes souvenirs les plus marquants. Il est incroyable.

Rien ne remplace le stade. Couleur de peau, sexe, âge, peu importe : quand y a but, y a but. Rien d’autre n’engendre ça.

Tu vas au stade ?Non, je ne vais plus trop au Parc, même si ça me manque. Il y a ce côté musée qui ne me plaît pas trop. Les ultras font quand même du boulot pour mettre l’ambiance. Je préfère aller au stade pour le côté champêtre, l’ambiance, la ferveur, peu importe le niveau. Quand j’étais en Bretagne, j’allais au stade à Lorient, à Brest. On allait voir la pré-saison sur des vieux terrains de clubs niveau régional. Après, rien ne remplace le stade. Couleur de peau, sexe, âge, peu importe : quand y a but, y a but. Rien d’autre n’engendre ça.

Ton EP Mélancolie F.C., c’était pour parler du PSG en Ligue des champions ces dernières années ? (Rires.) Putain, on est maudit. J’allais au Parc à une époque où on prenait des branlées contre Sedan, alors forcément, ces dernières années, je m’enflamme et je me mets à y croire. Cette année, il n’y a pas de matchs retours, mais franchement je ne préfère pas en parler pour ne pas être responsable de quoi que ce soit ! Sur Mélancolie F.C., je voulais parler de ce moment charnière entre l’adolescence et la vie d’adulte où on te demande : « Bon, tu vas faire quoi dans ta vie ? Choisis. » Tout s’arrête. Je voulais parler de ce passage entre le foot, la peinture, la danse quatre fois par semaine à une question existentielle. Pour moi, la musique est venue de là, en décrochant complètement du foot.

Et en tant que grand amoureux de Cavani, il n’y a pas un peu de mélancolie avec son départ annoncé ?Je suis content qu’il parte, il n’a pas été respecté. J’ai un pote qui habite près de chez lui et qui le croisait très souvent au city. Il regardait les gamins jouer, tranquille. Le gars est d’une dignité incroyable. Cette saison, il est remplaçant, il entre à chaque fois sans rien dire et continue de planter. C’est le foot business, ok. Mais putain, ça me rend fou ! Il sera bien plus heureux ailleurs.


Toi qui adores la scène, quel est ton avis sur les reprises à huis clos ?Un public ça te porte, c’est incroyable. Mais quand t’es musicien ou footballeur, tu veux jouer. Si c’est pour créer des clusters géants, ça ne me choque pas de ne pas rouvrir les stades. Il faut être un peu sérieux si on veut revoir du foot le plus vite possible.

Je suis fasciné par le très beau jeu, mais il y a un côté cinéma, je me sens extérieur à ces matchs. C’est pareil pour la musique, je fais ça chez moi, dans l’urgence, il y a un côté bricolé parti de rien.

Écrire pour Johnny à la dernière minute, c’est un peu comme être sélectionné au dernier moment pour la Coupe du monde façon Pavard, non ?(Rires.) Franchement, un peu ! La différence, c’est qu’avec Johnny, on ne faisait pas du tout la même musique. Un peu comme si un joueur était appelé pour jouer ailier gauche, alors qu’il joue derrière. Il y a un mélange de pression et d’euphorie. Mais c’est vrai que c’est comparable. Tu ne t’y attends pas, et d’un coup, on t’appelle pour jouer en équipe de France, avec des joueurs que tu ne connais pas encore.

Et ton album Hyper, c’est quel style de jeu ? Je suis né « hyper » . Dès que je tombe dans un délire, je pars dedans à fond. Le foot, la musique par exemple. L’album est assez physique. Il a le style d’un petit club anglais ou d’un club de Ligue 2, où ça balance devant avec le bloc qui monte super vite et beaucoup d’engagement. L’anti-Barça, quoi. (Rires.) Je me fais trop chier devant le Barça. J’adore les petits clubs pour ça, la Coupe de France, les buts du tibia dans les arrêts de jeu, l’ambiance à l’arrache, les belles histoires. Je suis fasciné par le très beau jeu, mais il y a un côté cinéma, je me sens extérieur à ces matchs. C’est pareil pour la musique, je fais ça chez moi, dans l’urgence, il y a un côté bricolé parti de rien.

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Propos recueillis par Quentin Coldefy

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