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Georginio Rutter : « Je regarde mon but dix fois sur YouTube »

Propos recueillis par Alexandre Lejeune et Émile Gillet
8 minutes
Georginio Rutter : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je regarde mon but dix fois sur YouTube<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

À 18 ans, Georginio Rutter a fait un pari couillu : quitter le Stade rennais, sa famille et toute sa vie bretonne pour percer en Allemagne. Un an après, il commence à enfiler les perles et les célébrations chelous à Hoffenheim dans une Bundesliga où les Français deviennent potes avant un match. Entretien avec le meilleur Georginio de la saison.

C’est quoi le plus dur, quand on passe de sa Bretagne natale à l’Allemagne ?Le plus dur, c’était au niveau social : j’étais un peu seul. Tout ce que j’avais commencé en Bretagne s’est fini, puisque j’ai commencé une toute nouvelle vie en Allemagne. D’habitude, j’étais à une heure de mes parents et je pouvais aller les voir quand je le voulais. Maintenant, c’est plus compliqué à ce niveau-là et c’est surtout vis-à-vis de sa famille que c’est difficile…

Honnêtement, je suis assez surpris car je ne pensais pas que j’allais être autant décisif.

Concernant la langue, tu disais avoir un peu de mal avec l’allemand en arrivant là-bas. Tu as progressé, depuis ?Oui, j’ai progressé en prenant des cours. Maintenant, j’arrive à comprendre ce qu’ils disent, même si c’est encore compliqué de répondre. Le français et l’allemand, ce n’est pas du tout la même chose, donc je fais de petites erreurs. Heureusement, il y a mes agents qui sont avec moi ici. Ça, c’est un vrai plus. Mais globalement, toute l’équipe m’a bien intégré. Il y a même certains joueurs, qui ne parlaient pas français de base, qui s’y sont essayés pour moi. Sinon, il y a Diadie Samassekou et Ishak Belfodil, parti depuis, qui parlaient français. Et quelques joueurs allemands qui avaient appris la langue à l’école, aussi.

Quels sont les premiers mots que tu as appris en allemand ?« Alles gut », qui veut dire « ça va » . Et ensuite, ce sont des mots foot de base : but, penalty, corner… Ici, ils ne m’ont pas vraiment appris de conneries, c’est plutôt sérieux. (Rires.).

Un peu plus d’un an après ton arrivée, quel bilan dresses-tu de tes débuts à Hoffenheim ?Honnêtement, je suis assez surpris, car je ne pensais pas que j’allais être autant décisif. Je pensais que j’allais mettre quelques buts et quelques passes décisives, mais pas autant. Je suis plutôt content de moi, mais je crois que je peux faire encore plus. L’objectif, maintenant, c’est d’aller chercher une compétition européenne en fin de saison avec Hoffenheim tout en étant encore plus décisif. Après, il y a l’équipe de France avec l’Euro espoirs l’année prochaine. Il y a aussi la Coupe du monde avec les A qui reste dans un coin de ma tête, comme tous les footballeurs, on ne sait jamais…

Je pense avoir gagné en maturité : avant, j’étais un peu fou.

Est-ce que l’Allemagne est devenue très attractive, pour un jeune comme toi ?Il y a de plus en plus de jeunes Français en Bundesliga, c’est une vraie bonne nouvelle. Les jeunes qui ont la possibilité d’y aller maintenant vont se dire : « Et pourquoi pas moi ? » C’est la question que je me posais de mon côté et la preuve, ça fonctionne plutôt bien ! En dehors de mon exemple, il y a Moussa Diaby et Amine Adli au Bayer Leverkusen, Naouirou Ahamada et Enzo Millot à Stuttgart… Je suis sûr que la Bundesliga va plaire de plus en plus aux jeunes.

Est-ce qu’il y a une forme d’entraide, entre tous les joueurs français expatriés en Allemagne ?Oui ! Il y a des joueurs français que je ne connaissais pas du tout, parce que je suis un jeune joueur qui venait d’arriver. Et la première fois que je les ai vus, sous le tunnel avant le match, ils m’ont dit bonjour juste parce qu’on est français. En les regardant, je me disais qu’un mois avant, je jouais à la Play et je les prenais. Jamais de ma vie, je n’aurais pensé que ça allait être comme ça, et qu’on se parlerait comme si on se connaissait. Je pense surtout à Dayot Upamecano et Ibrahima Konaté quand on a joué face à Leipzig, l’année dernière. Moi, ça m’a choqué et je me suis dit : « Ah ouais, quand même ! » J’ai aussi pas mal parlé avec Moussa Niakhaté de Mayence, Christopher Nkunku de Leipzig ou Tanguy Nianzou Kouassi du Bayern que je connais bien.

Est-ce que le style débridé et réputé offensif du championnat allemand correspond mieux à tes qualités et ton profil que la Ligue 1 ?Je me suis bien adapté au championnat, c’est très ouvert et ça me correspond bien. En revanche, ce n’est pas moins bien ou beaucoup mieux par rapport à la Ligue 1, c’est juste quelque chose de complètement différent. Je pense avoir gagné en maturité : avant, j’étais un peu fou. Au niveau défensif, ce n’était pas réfléchi et je courais un peu n’importe où. Aujourd’hui, je suis un peu plus structuré, même si tout n’est pas encore parfait et j’ai beaucoup plus confiance en moi. Pas trop non plus, mais assez pour être bon. J’ai progressé au niveau technique, et dans le jeu de tête. J’avais un bon jump, mais niveau précision, ce n’était pas trop ça. Là, c’est mieux.

C’est un détail, mais rater un but d’un ou deux pas, ça se corrige à l’entraînement.

Comme beaucoup de jeunes joueurs offensifs, tu es utilisé un peu partout en attaque. Mais quel est ton poste de prédilection ?À la base, je préférais être tout seul en pointe. Mais cette année, on joue tout le temps à plusieurs attaquants. Donc je dirais que je préfère quand on est trois devant, et ensuite, on varie : au centre, à droite ou à gauche, ça dépend vraiment du contexte du match. Parfois, je peux aller sur le côté pour provoquer en un contre un. Parfois, l’espace à prendre est dans l’axe. C’est l’avantage d’être complet.

Tu es passé de Julien Stéphan qui disait que « l’herbe n’est pas plus verte ailleurs » à Sebastian Hoeneß qui dit vouloir te faire jouer de plus en plus sur le terrain, comment expliques-tu cet écart de pensée ?
Les pensées des entraîneurs, je ne peux pas vraiment les expliquer. Ça aurait pu être vrai ce que le coach Stéphan a dit, mais l’herbe est finalement plus verte à Hoffenheim ! On me fait plus confiance ici qu’à Rennes, je joue beaucoup plus, même si ma période là-bas était un peu plus courte. Le projet de Hoffenheim me plaisait plus que ce que me proposait Rennes, et je devais faire un choix parce que j’étais en fin de contrat. Soit ils me mettaient au placard, soit je signais, soit je partais en janvier. J’ai pris cette décision, qui a été acceptée par le club. Je n’ai aucune dent contre eux, j’ai toujours des amis qui jouent là-bas et je leur ai dit que je leur souhaite le meilleur. C’est du passé désormais, je n’ai aucun regret.

Cette polyvalence, tu la dois à ta vitesse et ta puissance, mais aussi à ton placement. Pourtant, c’est une qualité assez peu mise en avant quand on parle de toi.Pour être honnête, parfois je ne le fais pas forcément exprès. Mais à l’entraînement, on travaille pour être dans les bonnes zones. Parce qu’avant, c’était quelque chose que je ne faisais pas et j’avais tendance à louper le ballon d’un pas. C’est un détail, mais rater un but d’un ou deux pas, ça se corrige à l’entraînement. On travaille aussi physiquement pour le match, et c’est grâce à ça que j’arrive bien à enchaîner. (Il a pris part à tous les matchs de Bundesliga cette saison, NDLR.) Une fois que tu as le rythme, tu ne réfléchis même pas à la fatigue en fait. Tu cours, tu cours et la fatigue vient après le match. Même si parfois, c’est un peu dur à la 90e minute et que tu as un peu de crampes. Mais ça, c’est normal. Et puis, l’entraîneur fait tourner pour ne pas me cramer. Parfois, je ne joue que 30 minutes. C’est bien réfléchi, ici.

Jamais vous ne me verrez marquer et ne rien faire.

En partant de Rennes, tu avais des offres de plusieurs grosses écuries européennes sur la table. Pourquoi avoir préféré Hoffenheim ? On m’a présenté un beau projet, quelque chose de vraiment structuré. Par exemple, au début, j’ai commencé avec les U23. Mais en même temps, j’allais avec les pros pour avoir un peu de temps de jeu. Ils savaient que je n’allais pas jouer 90 minutes directement et moi aussi, je le savais. À Rennes, je ne jouais quasiment jamais 90 minutes non plus. C’est vrai qu’il y avait des grosses écuries, mais de mon côté, je cherchais le meilleur projet sportif. Aller dans un grand club pour être tout le temps avec les U23, ce n’était pas ce que je recherchais à l’instant T.

Un détail : quand tu marques, on a souvent l’impression qu’il y a une demi-seconde où tu ne sais pas célébrer et tu cours partout. Décris-nous ce qu’il se passe dans ta tête, à ce moment-là.(Il rigole.) Avant, c’était encore pire ! Quand je marque un but, c’est une joie indescriptible pour moi. Jamais vous ne me verrez marquer et ne rien faire. Un but, tu t’en souviens toute ta vie ! Quand je marque, le soir même, je vais sur YouTube et je revois mon but au moins dix fois. Et je vais rigoler comme si j’étais encore au match ! Même si on gagne 6-0 et que je mets le septième, je vais courir partout.

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Propos recueillis par Alexandre Lejeune et Émile Gillet

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