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Real Madrid

Qu'on le veuille ou non, le Real Madrid ne laisse pas insensible. Formé à coups de millions dans la grande tradition bling-bling d'un président omnipotent, considéré comme un dingue, ou un génie du foot marketing, c'est selon, les Merengues au coeur d'argent restent le plus grand club de la planète, avec 9 Champions League à leur actif, et le record de titres espagnols.

Le Real, on l'aime ou on le déteste. Il n'y a pas d'alternative. Si ?
Message posté par Ruud009
Ouf!
T'as bien écrit Van Bastien, j'ai eu peut à un moment que tu compares ce très beau but au chef d'oeuvre du cygne d'Utrecht.


C'est de lui dont je parle^^ Un but que n'aurait pas renié le grand Marco ! T'as vu le golazo, Ruud ? Il est sublime ! De son mauvais pied en plus, dans un angle quasi impossible à mettre mais il a comme même fait. Du très très très grand level !
Message posté par Elji haz14
C'est de lui dont je parle^^ Un but que n'aurait pas renié le grand Marco ! T'as vu le golazo, Ruud ? Il est sublime ! De son mauvais pied en plus, dans un angle quasi impossible à mettre mais il a comme même fait. Du très très très grand level !


Du très très grand level, très beau but mais assez courant, quand même.
On est très très très loin de Van Bastien et Van Basten, j'en parle même pas.
Mais bien fait pour Elche, ils ont reculé pour faire jouer le Real dans sa zone de confort.
Suite des extraits du livre ebook

« Le Real Madrid et la coupe d'Europe depuis 60 ans. Gloire, honneurs et conquêtes internationales du plus grand club de football du monde. »
de Antonio Camacho (pas le même).

Chapitre 2. 1960-1968. L’été indien du REAL MADRID. Fin de cycle du REAL MADRID d’Alfredo Di Stefano et de Ferenc Puskas
et avènement de l’ère des yéyés 
et occasions perdues.
 
 
1960-1961. 1/8 FINALE. Le FC BARCELONE met fin au règne européen du REAL MADRID…….
 
Quintuples champions en titre, exempts du tour préliminaire, le tirage au sort des huitièmes de finale fut impitoyable pour les deux grands favoris de l’édition 1960-1961. Le REAL MADRID et le FC BARCELONE allaient devoir s’affronter. Une finale avant la lettre. Au match aller au stade Chamartin le REAL MADRID avait été tenu en échec 2-2, Luis Suarez ayant marqué les deux buts pour les Catalans, alors que les buts des merengues avaient été marqués par Mateos et Francisco Gento. La presse espagnole mettait l’accent sur l’arbitrage médiocre de l’Anglais Ellis, qui avait accumulé les erreurs d’appréciation offrant même au FC BARCELONE un pénalty généreux, oubliant auparavant de sanctionner un hors-jeu manifeste de Kocsis. Monsieur Ellis il est vrai avait également refusé à Villaverde, l’ailier du FC BARCELONE un but hors-jeu imaginaire. L’arbitre anglais tout au long de la rencontre avait souvent fermé les yeux devant de multiples actes d’anti-jeu. Difficile cependant de dire s’il était responsable ou non de la contre-performance des quintuples champions d’Europe.
 
Les observateurs sentaient qu’il allait se passer quelque chose lors du match retour au Camp Nou le 23 novembre 1960. Le REAL MADRID ce jour-là ne va pas échapper à son destin. Un destin encore une fois symbolisé par un arbitre anglais, monsieur Leafe, responsable pour beaucoup d’avoir porté le coup de grâce aux merengues en refusant trois buts aux Madrilènes ! Difficile d’affirmer si monsieur Leafe est plus ou moins coupable que monsieur Ellis son compatriote au match aller. De la tribune de presse les journalistes sont bien loin du terrain.
 
Fallait-il annuler le but de Del Sol, après la faute de Garcia sur Canario, accusé par l’arbitre d’avoir touché le ballon de la main en tombant ? Fallait-il annuler celui de Di Stefano bien lancé par Puskas, mais déclaré hors-jeu ? Fallait-il enfin annuler ce troisième but madrilène en arguant que Ramallets le gardien catalan avait repris Le ballon sur sa ligne et non derrière ?
 
Certains photographes affirmeront que Ramallets a bel et bien stoppé le cuir derrière sa ligne. D’autres affirmeront le contraire. On pourra également reprocher à monsieur Leafe d’avoir trop laissé les Catalans donner des coups, mais le résultat est là, le FC BARCELONE l’emporte 2-1 et élimine le quintuple vainqueur de la compétition ! 
 
La répercussion de cette élimination est sans précédent. La Daily Express écrit que « La tragédie c’est que le REAL MADRID s’est montré clairement supérieur pendant tout le match ». L’Équipe le quotidien sportif français estime que « La télévision l’a prouvé, le match de Barcelone a été falsifié par l’image ». Le journal écrit également que cette victoire du FC BARCELONE c’est « l’évanouissement d’une menace terrible pour le club et l’espoir de se tirer d’une impasse financière où la construction du grand stade a placé le grand club catalan ». L’administrateur général du FC BARCELONE monsieur Gich déclare « On peut chiffrer notre plus-value depuis l’exploit d’hier à 
30 % ». Suffisant pour crier au complot du côté adverse. Quatre jours après cette élimination 100 000 spectateurs au stade Chamartin remercient les héros, envahissent le stade et portent leurs joueurs en triomphe dès l’échauffement. Sous les yeux d’un Santiago Bernabeu ému, le REAL MADRID se venge sur Oviedo en écrasant son adversaire du jour 7-0, et remporte la liga quelques mois plus tard cinq journées avant la fin du championnat. Avec 52 points les merengues devancent le second avec 12 points d’avance, l’ATLETICO MADRID finissant avec 40 points. Quant au FC BARCELONE avec 32 points il finit à 20 points de son grand rival. Les merengues finissent avec la meilleure attaque de l’exercice 1960-1961, 89 buts, la seconde attaque le FC BARCELONE n’aura marqué « que » 62 buts, soit 27 de moins, la meilleure défense 25 buts, la seconde celle des colchoneros en ayant encaissé dix de plus, et le meilleur goal-average + 64, la seconde meilleure différence de buts celle de l’ATLETICO MADRID étant « seulement » de + 22.
 

 Mais les Catalans ne seront pas les successeurs des Madrilènes. Ils devront attendre trois décennies. 
 
Après l’élimination du REAL MADRID, une grande autoroute semblait ouverte pour que le FC BARCELONE remporte l’édition de la coupe d’Europe des clubs champions 1960-1961. D’autant plus qu’en dehors du grand favori, d’autres grands outsiders avaient été éliminés. La JUVENTUS TURIN avait été éliminée en tour préliminaire par les Bulgares du CDNA SOFIA, victoire 2-0 dans le Piémont, mais défaite 4-1 à Sofia. Le STADE REIMS finaliste de l’épreuve en 1956 et 1959 avait été sorti en huitième de finale par les Anglais de BURNLEY la victoire au parc des princes 3-2 ne compensant pas la défaite 2-0 en Angleterre. En quart de finale les Catalans éliminèrent sans problème les Tchécoslovaques du SPARTAK KRALOVE, victoire 4-0 en Catalogne, match nul 1-1 à l’extérieur. Au même stade de la compétition le duel entre les champions d’Allemagne de l’Ouest, le HAMBOURG SV, et ceux d’Angleterre BURNLEY pencha du côté allemand. Les Anglais remportèrent la première manche sur le score de 3-1. Mais au match retour les Hanséatiques renversèrent la vapeur en gagnant 4-1. En demi-finale le FC BARCELONE éprouva de la peine pour éliminer le HAMBOURG SV. Il lui fallut trois matchs. Au Camp Nou les blaugranas ne l’emportèrent que sur le score de 1-0. Au match retour dans le nord de l’Allemagne ils étaient virtuellement éliminés, étant menés 2-0. Mais à la dernière minute les culés marquèrent et parvinrent à arracher un match d’appui qu’ils remportèrent très difficilement 1-0.
 
Parvenu en finale le FC BARCELONE semblait avoir fait le plus dur. En effet les adversaires du jour, les Portugais du BENFICA LISBONNE, ne semblaient pas en mesure de relever le défi représenté par la montagne catalane. Les aigles de Lisbonne étaient les représentants d’un football qui n’était jamais parvenu à se qualifier pour une phase finale de la coupe du monde. Lors des cinq premières coupes d’Europe des clubs champions, les clubs portugais s’étaient fait éliminer 4 fois sur 5 dès le tour préliminaire. La meilleure performance réalisée était celle des lions de Lisbonne, le SPORTING, qui avaient atteint lors de la saison 1958-1959, le stade des huitièmes de finale où ils s’étaient inclinés lors des deux rencontres face aux Belges du STANDARD LIEGE 3-2 au stade José Alvalade et 3-0 en Belgique. Pour les observateurs le BENFICA LISBONNE semblait destiné à être étrillé par le FC BARCELONE comme un an plus tôt les Allemands de l’Ouest de l’EINTRACHT FRANCFORT face au REAL MADRID.
 
Le 31 mai 1961 au Wankdorf de Berne le début de rencontre semblait donner raison aux pronostiqueurs conformistes. Pendant une vingtaine de minutes les Catalans dominèrent outrageusement la partie, les Lusitaniens sortant très rarement de leur milieu de terrain. A la vingtième minute Kocsis ouvrant la voie marque pour le FC BARCELONE. Cet avantage était tout à fait logique, il était même assez faible étant donné la grande domination des blaugranas lors du début de match. Puis petit à petit les Lusitaniens sortirent de leur coquille, parvinrent à rééquilibrer les débats et en l’espace de minutes incroyables, trente et trente-deuxième minute, les aigles de Lisbonne égalisèrent et prirent même l’avantage. A la cinquante-cinquième minute ils firent même mieux avec Mario Coluna ils élevèrent le score à 3-1. Les Catalans se ruèrent alors à l’attaque. Czibor réduisit bien le score à un quart d’heure de jeu, les Catalans eurent plusieurs occasions très franches, plusieurs tirs sur les poteaux, sauvetage sur la ligne des défenseurs portugais, arrêts de très grande qualité de Costa Pereira, mais rien ne fit. L’incroyable se produisit le FC BARCELONE ne succèderait pas au REAL MADRID, tout du moins pas de suite, l’improbable successeur des Madrilènes était un club portugais alors inconnu le BENFICA LISBONNE.    
                                                                                                               
Une sorte de malédiction toucha alors le grand club catalan, à laquelle se mêlait un système de coupe d’Europe qui alors faisait la part belle essentiellement au sport, et non pas à la puissance économique des clubs les plus riches du continent. A l’époque et cela jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix seuls les champions nationaux participaient à la coupe d’Europe des clubs champions. Jusqu’à la période triomphale de Johan Cruyff comme coach, où le FC BARCELONE remporta 4 titres consécutifs entre 1991 et 1994, les Catalans gagnèrent seulement deux titres de champion d’Espagne en 30 ans, en 1974 avec Johan Cruyff comme Joueur et Rinus Michels comme coach et en 1985.
 
Lors de la saison 1974-1975 les Catalans dirigés par Rinus Michels et qui comptaient dans leurs rangs Johan Cruyff et Johan Neeskens furent éliminés par les Anglais de LEEDS UNITED au stade des demi-finales, défaite 2-1 dans le nord de l’Angleterre et match nul 1-1 au Camp Nou.
 
En 1986 l’échec du FC BARCELONE fut encore plus frustrant. Lors de la finale au stade Sanchez Pizjuan à Séville ils furent battus aux tirs aux buts par les Roumains du STEAUA BUCAREST, Helmut Ducadam arrêtant tous les tirs aux buts. Pour gagner leur première ligue des champions les Catalans devront attendre l’avènement de Johan Cruyff comme coach et l’année 1992, le FC BARCELONE battant en finale après prolongations les Italiens de la SAMPDORIA GENES 1-0 grâce à un coup franc de Ronald Koeman.
Madrid au cœur de la guerre civile espagnole 1936-1939.
Le dernier bastion de la résistance républicaine tombé deux mois après Barcelone.
 
Dans la vulgate régionaliste catalane, la Catalogne aurait constitué le bastion avancé de la lutte anti-franquiste, alors que Madrid aurait incarné par excellence le cœur du pouvoir franquiste. Une analyse historico-politique de la guerre civile d’Espagne nous invite à très largement nuancer cette interprétation, Madrid étant la dernière ville que les troupes du général Franco sont parvenues à prendre, deux mois après la capitale catalane. Parmi les nombreux affrontements au cœur de cette terrible guerre, il faut mettre en évidence l’opposition entre l’Espagne traditionnelle, celles des villages, des villes de Province, et les grandes métropoles, Madrid, Barcelone, Bilbao, Valence. De fait au tout début du conflit la seule ville à tomber dans l’escarcelle des franquistes fut Séville.
 
En fait pour la bourgeoisie qui s’est considérée comme la triomphatrice de la guerre civile, pour la classe moyenne transie qui a tremblé de peur pendant trois longues années, pour les gens endoctrinés par les curés, pour les habitants des provinces les plus timorées ou les hameaux les plus traditionnels, l’image du Madrid de 1331-1936 a résumé tout ce qui avait effrayé dans l’expérience de la modernisation républicaine. Madrid représentait pour eux la rébellion des mendiants qui ne se résignaient pas à vivre de la charité publique, l’insolence des ouvriers réunis en syndicats, la subversion des dernières formes de servitude, du service domestique, du zèle des concierges d’immeubles, de l’obséquiosité des garçons de café ou des servantes de pension, la politisation de masses qu’ils considéraient naguère comme un charmant tableau de zarzuela populaire.
 
Edifiant constraste entre les Madrilènes typiques des saynètes de la fin du dix-neuvième siècle, et les charivaris des jeunesses socialistes qui tous les dimanches, revenaient en bruyant cortège de leur journée de congé à la Casa de Campo madrilène. L’horreur de ces fins d’après-midi ressentie par les classes aisées fut si profonde que, sous les applaudissements de la presse domestiquée, ce beau parc de l’ouest de Madrid fut fermé au public à partir de 1939, pour ne rouvrir que lorsque dans les années soixante, la Feria del Campo, organisée par le régime franquiste, transforma en tout autre chose le symbole détesté.
 
La conception toute militaire de la guerre qu’entrevoyaient les états-majors du soulèvement, avait pour centre et souci principal l’occupation de Madrid. Même quand une guerre d’usure s’imposa avec une lente reconquête permise par le harcèlement des arrière-gardes ennemies, l’idée de conquérir Madrid continua à alimenter la propagande, bien qu’elle ne suscitât aucune offensive significative au-delà du printemps de 1937. En réalité cette ville avait quelque chose d’un affront symbolique et appelait à la vengeance. C’était la ville qui mit le feu au couvent en avril 1931, celle qui écrasa le coup d’État de Sanjurjo d’août 1932, celle qui assista aux rassemblements de foules du front populaire, celle qui fut témoin de l’assassinat du député Calvo Sotelo, celle qui brisa la résistance de la caserne de la montagne. Face à une Espagne rurale non contaminée par le progressisme criard, face à une Espagne historique et austère, Madrid fut perçue comme l’Espagne vulgaire et moderne, la ville sans histoire ni lauriers.
 
Léoncio Pancorbo, un héros phalangiste imaginé par l’écrivain José Maria Alfaro, pourrait être l’illustration parfaite d’un de ces créanciers indignés du Madrid républicain. Petit-fils de cultivateurs et de minotiers du nord de la province de Burgos, arrière-petit-fils de paysans carlistes, fils d’un fonctionnaire de Duenas, province de Palencia, marié à une modeste rentière, il est un « jeune provincial de bonne famille » que ses parents ont poussé à faire des études de droit naturellement à Madrid. Il arrive à la cité universitaire de la capitale « imprégné jusqu’à la moelle de ce paysage dans lequel des générations successives ont vu, du haut de ces mêmes fenêtres, comment s’écroulait un empire ». Comme tant d’autres, Léoncio Pancorbo a lu Unamuno et Baroja, partagé la déception d’Ortega y Gasset, détesté Freund parce qu’il était juif, mais également retors des instincts secrets, admiré Stendhal, beaucoup moins Nietzsche, a été obsédé par Napoléon. La trajectoire idéale d’un petit hidalgo rural fasciste qui le mènera, à la fin du roman et après une longue période de réflexion dans son village, à prendre les armes et à mourir devant Madrid, comme capitaine d’une des milices phalangistes qui assiègent la capitale. Son destin littéraire fut, pourtant, celui de bien des jeunes gens réels, parce que la consigne de l’Espagne éternelle qui appelait à la conquête et à la destruction de Madrid résonna sur les grandes places de nombreuses capitales de province comme une gigantesque revanche.
 
Dans un recueil de vers très significatif, Poèmes de la Phalange éternelle, 1938, Federico de Urrutia met en vers, l’épopée de la castille traditionnelle dans sa lutte contre un Madrid qui trahit le destin castillan :
« Avila repose en silence dans ses murailles enserrée. Ségovie avec dévotion somnole au pied de l’Alcazar. A Tolède se sont éteintes les idylles de la Cava. Et Burgos et Valladolid s’en sont allées à la Croisade. Et la Place de Salamanque est restée muette et sans amours. »
 
Parce que face à tant d’abnégation, Madrid s’est rendue coupable du pire des blasphèmes :
« Sur la Colline des Anges, où les anges montaient la garde, ils ont fusillé Jésus-Christ ! Les pierres se vident de leur sang ! Mère il ne faut pas avoir peur ! Toute la Castille est en armes ! »
 
A la lumière de cette anlyse historico-politique il apparaît que la rivalité entre Madrid et Barcelone a peu à voir avec la guerre civile espagnole de 1936-1939. Au cours de ce conflit les deux villes ont été de solides bastions du camp républicain. D’une certaine manière Madrid le fut encore plus que Barcelone, car elle était le siège des brigades internationales, elle capitula deux mois après Barcelone, et elle fut encore plus bombardée par les nationalistes que la capitale catalane, Madrid étant tout proche de la ligne de front. Il convient de remarquer également que la bourgeoisie catalane voyait d’un mauvais œil la montée en puissance des gauches en Catalogne, socialistes, anarchistes, communistes. Ses intérêts objectifs de classe la portaient à une alliance politique avec la bourgeoisie castillane de peur de voir la révolution triompher en Catalogne. Concernant Madrid nous avons remarqué le clivage entre les villes de vieille Castille à l’histoire ancienne, et Madrid qui était considérée comme une ville surgie du néant et sans vraie tradition historique. Tolède capitale de l’Espagne wisigothique, Salamanque ville de tradition universitaire et intellectuelle, Valladolid s’estimaient Léoncio Pancorbo, un héros phalangiste imaginé par l’écrivain José Maria Alfaro, pourrait être l’illustration parfaite d’un de ces créanciers indignés du Madrid républicain. Petit-fils de cultivateurs et de minotiers du nord de la province de Burgos, arrière-petit-fils de paysans carlistes, fils d’un fonctionnaire de Duenas, province de Palencia, marié à une modeste rentière, il est un « jeune provincial de bonne famille » que ses parents ont poussé à faire des études de droit naturellement à Madrid. Il arrive à la cité universitaire de la capitale « imprégné jusqu’à la moelle de ce paysage dans lequel des générations successives ont vu, du haut de ces mêmes fenêtres, comment s’écroulait un empire ». Comme tant d’autres, Léoncio Pancorbo a lu Unamuno et Baroja, partagé la déception d’Ortega y Gasset, détesté Freund parce qu’il était juif, mais également retors des instincts secrets, admiré Stendhal, beaucoup moins Nietzsche, a été obsédé par Napoléon. La trajectoire idéale d’un petit hidalgo rural fasciste qui le mènera, à la fin du roman et après une longue période de réflexion dans son village, à prendre les armes et à mourir devant Madrid, comme capitaine d’une des milices phalangistes qui assiègent la capitale. Son destin littéraire fut, pourtant, celui de bien des jeunes gens réels, parce que la consigne de l’Espagne éternelle qui appelait à la conquête et à la destruction de Madrid résonna sur les grandes places de nombreuses capitales de province comme une gigantesque revanche.
 
Dans un recueil de vers très significatif, Poèmes de la Phalange éternelle, 1938, Federico de Urrutia met en vers, l’épopée de la castille traditionnelle dans sa lutte contre un Madrid qui trahit le destin castillan :
« Avila repose en silence dans ses murailles enserrée. Ségovie avec dévotion somnole au pied de l’Alcazar. A Tolède se sont éteintes les idylles de la Cava. Et Burgos et Valladolid s’en sont allées à la Croisade. Et la Place de Salamanque est restée muette et sans amours. »
 
Parce que face à tant d’abnégation, Madrid s’est rendue coupable du pire des blasphèmes :
« Sur la Colline des Anges, où les anges montaient la garde, ils ont fusillé Jésus-Christ ! Les pierres se vident de leur sang ! Mère il ne faut pas avoir peur ! Toute la Castille est en armes ! »
 
A la lumière de cette anlyse historico-politique il apparaît que la rivalité entre Madrid et Barcelone a peu à voir avec la guerre civile espagnole de 1936-1939. Au cours de ce conflit les deux villes ont été de solides bastions du camp républicain. D’une certaine manière Madrid le fut encore plus que Barcelone, car elle était le siège des brigades internationales, elle capitula deux mois après Barcelone, et elle fut encore plus bombardée par les nationalistes que la capitale catalane, Madrid étant tout proche de la ligne de front. Il convient de remarquer également que la bourgeoisie catalane voyait d’un mauvais œil la montée en puissance des gauches en Catalogne, socialistes, anarchistes, communistes. Ses intérêts objectifs de classe la portaient à une alliance politique avec la bourgeoisie castillane de peur de voir la révolution triompher en Catalogne. Concernant Madrid nous avons remarqué le clivage entre les villes de vieille Castille à l’histoire ancienne, et Madrid qui était considérée comme une ville surgie du néant et sans vraie tradition historique. Tolède capitale de l’Espagne wisigothique, Salamanque ville de tradition universitaire et intellectuelle, Valladolid s’estimaient respectivement plus dignes d’être capitale de l’Espagne que Madrid surgie de nulle part, ville en quelque sorte d’un roi étranger, Charles Quint, et d’une classe dirigeante étrangère, wallone, italienne, allemande, bourguignonne.          
                                                                                                                 
De son côté le général Franco n’était pas issu d’une famille appartenant à l’élite sociale, contrairement à sa future épouse Carmen Polo qui lui permit d’intégrer le monde des élites espagnoles, ce qui l’aida en partie à monter dans la hiérarchie militaire, en plus de l’indéniable courage physique qu’il avait montré lors des différentes campagnes militaires qu’il avait menées au Maroc. De fait il devint à l’âge de 34 ans, le plus jeune général en Europe au cours de cette période. Socialement issu de la moyenne bourgeoisie, il était originaire d’une des provinces les plus pauvres d’Espagne, la Galice, dont la mise en valeur de l’Empire espagnol outre-Atlantique en Amérique Latine, constitua pendant des décennies une bouée de sauvetage pour les Galiciens, qui fuyant la pauvreté purent émigrer aux Amériques pour saisir les chances qui se présentaient et améliorer leur existence. La perte des dernières colonies espagnoles en 1898, Cuba et Porto-Rico fut dûrement ressentie en Galice.
 
S’agissant du football les clubs ne brillèrent guère du temps de la dictature franquiste. Ils ne remportèrent aucun championnat, aucune coupe du roi, et ne parvinrent même pas à se qualifier pour une des trois coupes d’Europe fut-elle la coupe des villes de foires. L’âge d’or des clubs galiciens viendra dans les années 1990 et dans la première moitié des années 2000, le DEPORTIVO LA CORUNA remportant la coupe du roi en 1995, ratant d’un cheveu le titre de champion d’Espagne en 1994, mais parvenant à ses fins en 2000. Au cours de cette période le super DEPOR s’illustra également en ligue des champions, alors que le CELTA VIGO réalisait de très belles performances en coupe de l’UEFA.
 
Les sources de la rivalité entre Barcelone et Madrid sont bien plus anciennes. La Catalogne avait connu un premier âge d’or sur le plan économique au Moyen Age au XIIIème, XIVème et dans la première moitié du XVème siècle.  A l’époque du siècle d’or alors que la Castille connaît son âge d’or, la Catalogne connaît par opposition une période beaucoup moins faste. C’est à cette époque que les griefs des catalans à l’encontre de la Castille apparaissent. De fait lors de la guerre entre la France de Richelieu et Mazarin, et l’Espagne d’Olivares et de Philippe IV, le conflit s’étant étendu de 1635 à 1659, la Catalogne jouera la carte française. Ainsi en 1640 la Catalogne se révolte contre la Castille, ne voulant plus payer les impôts et livrer des contingents pour financer l’effort de guerre. De même lors de la guerre de succession d’Espagne 1701-1714, la Catalogne s’oppose à l’alliance des Bourbons de France et de Madrid, et joue la carte de leurs adversaires, Habsbourgs, Angleterre, Province-Unies, princes protestants allemands, Portugal, Savoie-Piémont. Au dix-huitième siècle les courbes économiques se croisent, la Castille est moins dynamique, alors que la Catalogne connaît un fort dynamisme. Dynamisme qui sera confirmé au dix-neuvième siècle au temps de la révolution industrielle, la Catalogne étant le pôle industriel le plus dynamique avec le Pays Basque. L’objectif des leaders catalans sera alors de faire coïncider leur pouvoir économique avec le pouvoir politique. La différence substancielle que l’on pourrait voir entre les deux élites, sera la pregnance du modèle aristocratique et terrien chez les Castillans, alors que la bourgeoisie catalane se caractériserait par son éthique bourgeoise, commerçante et industrialisante.
 
La réalité contemporaine de la rivalité entre les deux villes, est simplement que chacune aspire au leadership national. S’agissant du sport, Barcelone a été consacrée au niveau international avec l’organisation des Jeux Olympiques d’été en 1992, que Madrid n’a toujours pas obtenue. A côté des grandes villes comme Bilbao, Séville, ou Valence ne soutiennent guère la comparaison avec la capitale de l’Espagne et celle de la Catalogne.
 


Pour ma part, j'ai eu longue/dure journée, hier. Pas eu le temps de venir ni de regarder aucun match d'ailleurs et vu les résultats, ça me donne même pas envie de mater les résumés.

Sinon, c'est toujours un immense plaisir de lire tes extraits, on te remerciera jamais assez !
Les compositions
Real Madrid : Courtois - Varane, Ramos, Nacho - Vazquez, Modric, Kroos, Valverde, Mendy - Vinicius Jr, Benzema

Atalanta : Sportiello - Toloi, Romero, Djimsiti - Mæhle, De Roon, Pessina, Gosens - Pasalic - Muriel, Malinovskiy


Hala Madrid !
L'absence de Casemir ce soir m'inquiète plus que si j'étais resté 2 semaines sans nouvelles de ma fiancée.

Hala Madrid !
Message posté par Elji haz14
L'absence de Casemir ce soir m'inquiète plus que si j'étais resté 2 semaines sans nouvelles de ma fiancée.

Hala Madrid !


Ton Madridisme est sans faille mais j'espère que ta fiancée ne lit pas le forum, ahahah !

C'est typiquement le genre de match ou le Tank aurait été utile.
Message posté par R9+Z5=KB9
Ton Madridisme est sans faille mais j'espère que ta fiancée ne lit pas le forum, ahahah !

C'est typiquement le genre de match ou le Tank aurait été utile.


Heureusement, non^^ Ahah ! Je veux un deuxième but pour être plus serein^^
Vinicius passe de Maradona à Jean Claude Darcheville. Un but qui l'aurait élevé dans un autre rang. Incroyable !
Possiblement le meilleur match de Vinicius au Real. C'est pas encore ça mais il progresse, notamment dans l'intelligence de jeu.
Des nouvelles du Castilla Elji ,bien parti je crois pour jouer les playoff et la montée ? Et Raul ça a l'air d'être du solide ?

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