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Real Madrid

Qu'on le veuille ou non, le Real Madrid ne laisse pas insensible. Formé à coups de millions dans la grande tradition bling-bling d'un président omnipotent, considéré comme un dingue, ou un génie du foot marketing, c'est selon, les Merengues au coeur d'argent restent le plus grand club de la planète, avec 9 Champions League à leur actif, et le record de titres espagnols.

Le Real, on l'aime ou on le déteste. Il n'y a pas d'alternative. Si ?

Le REAL MADRID de Di Stéfano meilleure équipe de club de tous les temps, supérieure au FC BARCELONE de Pep Guardiola.
 Facteur chance, Alfredo Di Stefano un joueur plus complet que Lionel Messi.
 
Nous estimons que seule une équipe dépasse le FC BARCELONE de Pep Guardiola dans l’histoire du football de club en Europe. Ce fut le REAL MADRID d’Alfredo di Stefano. Tout d’abord cela apparaîtra comme un pléonasme, le principal argument que nous avançons pour défendre cette thèse est que cette équipe a réussi la prouesse unique de gagner consécutivement 5 coupes d’Europe des clubs champions.
 
Nombreux sont ceux qui avanceront que la coupe d’Europe des clubs champions était bien moins compétitive que la ligue des champions sous son format actuel. A cette époque seuls les champions nationaux participaient à la compétition, alors qu’aujourd’hui ce sont les 4 meilleures équipes, voire les trois des championnats les plus compétitifs, qui prennent part à l’épreuve. Ensuite le REAL MADRID ne jouait que 7 à 8 européens officiels chaque saison, alors qu’aujourd’hui les merengues peuvent en disputer jusqu’à 13 matchs s’ils vont en finale, et qu’au cours de 1999-2000, 2000-2001, 2001-2002, 2002-2003, pour l’emporter les meilleurs clubs du continent devaient en disputer 17. De plus le championnat espagnol à l’époque de Di Stefano se limitait à 16 équipes, soit 30 matchs, contre 20 équipes aujourd’hui, soit 38 matchs, par conséquent 8 matchs de plus par an, sans compter les matchs aller-retour en coupe du roi.
 
A l’opposé si l’on doit avancer des arguments pour défendre le REAL MADRID de Di Stefano, Puskas, Gento, Kopa, nous dirons qu’aujourd’hui la première phase de groupe a surtout un intérêt financier et économique, et moins sportif, puisque l’hétérogénéité est devenue tellement importante entre les clubs les plus riches du continent, les anciens pays compétitifs, Pays-Bas, Portugal, Belgique et Écosse et les Pays de l’Est, qu’il y a très peu de suspens quant à savoir si les grands favoris et les outsiders vont se qualifier pour les huitièmes de finale. S’agissant de la compétitivité des compétitions européennes aujourd’hui, il apparaît que les clubs d’Europe de l’Est ont totalement disparu du top niveau européen, alors qu’à l’époque les clubs du bloc communiste pouvaient se révéler être des compétiteurs redoutables à affronter. On peut mentionner des équipes comme le STEAUA BUCAREST et l’ETOILE ROUGE BELGRADE, vainqueurs de la coupe d’Europe des clubs champions en 1986 et 1991, le DYNAMO KIEV, deux fois vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueurs des coupes en 1975 et 1986, le SPARTAK MOSCOU tombeur sur la scène continentale d’équipe comme le REAL MADRID, ARSENAL, LIVERPOOL, le NAPOLI de Maradona, le DINAMO TBILISSI vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueur de coupe en 1981, le PARTIZAN BELGRADE, finaliste de l’épreuve reine en 1966, le CSKA SOFIA tombeur de la JUVENTUS TURIN, l’AJAX AMSTERDAM, le NOTTINGHAM FOREST de Brian Clough, le LIVERPOOL FC, le FERENCVAROS BUDAPEST, vainqueur de la coupe des villes de foires en 1965, le FC MAGDEBOURG, vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1974, le SPARTA PRAGUE tombeur du REAL MADRID à l’automne 1983 en coupe de l’UEFA.
 
On peut mentionner rapidement les 5 victoires du REAL MADRID en coupe d’Europe des clubs champions, et se rendre compte que les différents parcours des merengues furent souvent parsemés d’embûches. Lors du premier triomphe continental, l’équipe madrilène affronta en quart de finale aller le 25 décembre 1955 au stade Santiago Bernabeu les Serbes du PARTIZAN BELGRADE. Les Espagnols s’imposèrent sans grands problèmes sur le score de 4-0. Les difficultés vinrent du match retour le 29 janvier 1956 en Serbie, ou le REAL MADRID dut à un miracle de ne pas se faire éliminer par les champions de Yougoslavie. En dehors d’un pénalty raté par Hector Rial, les Castillans furent dominés de la tête et des épaules par les Yougoslaves, qui s’imposèrent seulement sur le score de 3-0, après avoir tiré 4 fois sur les montants. A la dernière minute le ballon de l’égalisation yougoslave fut arrêté à un mètre du but de la ligne des Espagnols par la neige. A la fin de ce quart de finale retour à Belgrade, le soulagement était profond dans le camp des merengues. Ils avaient évité la catastrophe de très peu. Le miracle s’était produit en leur faveur.disparu du top niveau européen, alors qu’à l’époque les clubs du bloc communiste pouvaient se révéler être des compétiteurs redoutables à affronter. On peut mentionner des équipes comme le STEAUA BUCAREST et l’ETOILE ROUGE BELGRADE, vainqueurs de la coupe d’Europe des clubs champions en 1986 et 1991, le DYNAMO KIEV, deux fois vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueurs des coupes en 1975 et 1986, le SPARTAK MOSCOU tombeur sur la scène continentale d’équipe comme le REAL MADRID, ARSENAL, LIVERPOOL, le NAPOLI de Maradona, le DINAMO TBILISSI vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueur de coupe en 1981, le PARTIZAN BELGRADE, finaliste de l’épreuve reine en 1966, le CSKA SOFIA tombeur de la JUVENTUS TURIN, l’AJAX AMSTERDAM, le NOTTINGHAM FOREST de Brian Clough, le LIVERPOOL FC, le FERENCVAROS BUDAPEST, vainqueur de la coupe des villes de foires en 1965, le FC MAGDEBOURG, vainqueur de la coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1974, le SPARTA PRAGUE tombeur du REAL MADRID à l’automne 1983 en coupe de l’UEFA.
 
En demi-finale le REAL MADRID rencontra le MILAN AC, match qui allait devenir un grand classique des coupes d’Europe. Au stade Santiago Bernabeu les Castillans s’imposèrent sur le score de 4-2. Au stade San Siro les rossoneri l’emportèrent 2-1. Toutefois cette victoire était insuffisante pour leur assurer la qualification pour la finale de Paris.
 
Au parc des princes le 13 juin 1956 le REAL MADRID affronta les Français du STADE DE REIMS. Au bout de 10 minutes de jeu, les Français menaient dejà 2-0. Nullement abattus, les merengues surent réagir et revinrent à 2-2. Ce furent cependant les Français qui regagnèrent les vestiaires avec un petit avantage 3-2. Mais en seconde période le REAL MADRID fit étalage de sa supériorité en s’imposant 4-3 face à une valeureuse équipe française, qui à la dernière minute du temps réglementaire rata de peu la possibilité d’aller en prolongations en tirant sur le poteau.
 
Lors de la saison 1956-1957 le REAL MADRID souffrit surtout en huitièmes de finale. L’adversaire, les Autrichiens du RAPID VIENNE, s’inclina tout d’abord 4-2 au stade Santiago Bernabeu. Mais au match retour àVienne, l’équipe du RAPID réalisa une extraordinaire première mi-temps menant sur le score de 3-0, grâce à un triplé d’Ernst Happel. Au retour des vestiaires le REAL MADRID sut réagir, et ce fut son capitaine Alfredo Di Stefano qui sauva ce jour-là son équipe en marquant un but providentiel, qui permit au REAL MADRID de se maintenir encore en vie et de jouer un troisième match. Le règlement de l’UEFA de l’époque stipulait que le troisième match se dispute sur terrain neutre. Mais contre monnaie sonnante et trèbuchante, ce match se déroula au stade Santiago Bernabeu, ce qui allait remplir les coffres du grand club viennois, mais allait faire passer à néant les chances de qualification du RAPID VIENNE pour les quarts de finale. Les dirigeants de l’UEFA acceptèrent ce deal.
 
En 1958 au stade du Heysel à Bruxelles, le REAL MADRID et le MILAN AC se livrèrent un grand duel en finale de la compétition. Les rossoneri menèrent deux fois au score, mais l’opiniâtreté des Espagnols finit par avoir raison d’une talentueuse et tenace formation transalpine qui s’inclina 3-2 après prolongations.
 Lors de son quatrième sacre européen, le REAL MADRID eut besoin de trois matchs pour se dépétrer au stade des demi-finales de son grand rival local, l’ATLETICO MADRID. Au stade Santiago Bernabeu les merengues s’imposèrent 2-1. Au Metropolitano, les colchoneros l’emportèrent 1-0. Pour se départager, les deux équipes jouèrent un match d’appui à Zaragoza, que les coéquipers d’Alfredo Di Stefano gagnèrent 2-1.
 
Seule la cinquième levée continentale se déroula sans anicroche pour le REAL MADRID. Le football des merengues atteignit son apogée, lorsque les Madrilènes s’imposèrent en demi-finale lors des deux rencontres contre leur grand rival national, le FC BARCELONE, sur le même score 3-1. En finale à Glasgow le REAL MADRID écrasa les Allemands de l’EINTRACHT FRANCFORT 7-3, Ferenc Puskas réalisant un quadruplé, Alfredo Di Stefano n’étant pas en reste en réussissant un triplé.
 
De son côté le FC BARCELONE aurait pu faire ce qu’a fait le REAL MADRID de 1956 à 1960 à son époque, entre 2008 et 2012. Vainqueur de la ligue des champions en 2009 et 2011, l’équipe catalane est éliminée en 2008, 2010 et 2012 au stade des demi-finales. Les non victoires catalanes ces années-là se sont jouées sur quelques détails. En 2008 le FC BARCELONE se fait éliminer par les futurs vainqueurs de la compétition, les Anglais de MANCHESTER UNITED de Sir Alex Ferguson, CR-7, Wayne Rooney, Carlos Tevez ou Ryan Giggs. Pourtant les blaugranas avaient largement de quoi lutter à armes égales avec les red devils, avec des joueurs comme Ronaldinho, Messi, Deco, Samuel Eto’o ou Thierry Henry. Mais Frank Rijkaard ne parviendra pas à faire évoluer de manière efficace ses joueurs ensemble. De fait le rendement de la star brésilienne, Ronaldinho, avait décliné depuis la conquête de son ballon d’or en 2005 et la ligue des champions en 2006, celui-ci ne respectant plus l’hygiène de vie nécessaire au maintien en forme d’un sportif de haut niveau, soirées putes, discothèques, drogue, alcool. L’Argentin Leonel Messi ne s’affirmera pleinement que l’année suivante, après le départ de la star brésilienne. Quant au buteur français, s’il possédait indéniablement de beaux restes, il le montrerait surtout au cours de la saison 2008-2009, il était déjà en fin de carrière. Ses meilleures années, Thierry Henry les avait données au club londonien d’ARSENAL et à Arsène Wenger, remportant 4 fois le titre de meilleur buteur du championnat anglais en 2002 avec 24 buts, en 2004 avec 30 buts, en 2005 avec 25 buts, en 2006 avec 27 buts.
 
En 2010 le FC BARCELONE de Pep Guardiola tomba face à l’INTER MILAN de José Mourinho. Défaits au stade San Siro sur le score de 3-1, les blaugranas doivent l’emporter 2-0 au Camp Nou. Réduits à 10 au bout d’une demi-heure, les nerazzuri jouèrent en infériorité numérique pendant près d’une heure. Cependant malgré ces circonstances défavorables, les joueurs de José Mourinho parvinrent à arracher leur qualification pour la finale au stade Santiago Bernabeu en s’inclinant par la marge la plus étroite 1-0.
 
En 2012 les culés s’inclinent face aux Londoniens de CHELSEA 1-0 à Stamford Bridge. Cet écart semble pouvoir être remonté par les Catalans à domicile. Toutefois trois jours plus tôt les joueurs du FC BARCELONE se sont épuisés dans le grand duel de la liga contre le REAL MADRID. Toutefois le début de match semble très favorable aux Catalans qui mènent rapidement 2-0, alors que John Terry est expulsé aux alentours de la demi-heure de jeu. Malgré cela les Londoniens parviennent à survivre. Ramires réduit la marque peu avant la mi-temps. En début de seconde période Leonel rate un pénalty. En fin de match, Fernando Torres marque le but de la qualification qui scelle définitivement le sort des Catalans.
 
Qu’a-t-il manqué au FC BARCELONE pour faire la passe de 5. Peut-être tout simplement un supplément de chance. Peut-être surtout un joueur comme Alfredo Di Stefano. Si Lionel Messi est considéré, avec d’excellents arguments, comme le meilleur joueur de toute l’histoire du football, en raison principalement de ses dons techniques et de buteur exceptionnel, il nous apparaît qu’à côté d’Alfredo Di Stefano, il est un joueur moins complet. L’Argentin du REAL MADRID fut considéré à son époque comme un joueur complet, une sorte de footballeur total, comme il y avait un football total mis en place par l’AJAX AMSTERDAM de Johan Cruyff. Alfredo Di Stefano était capable de jouer à tous les postes du milieu de terrain et de l’attaque, milieu récupérateur ou relayeur quand le REAL MADRID se trouvait en position défensive, meneur de jeu, ailier, attaquant axial et dans toutes les positions offensives du buteur, quand les merengues possédaient le ballon et se projetaient vers l’attaque.
 
Johan Cruyff avait été l’homme qui avait révolutionné le football du FC BARCELONE. Toutefois son équipe bien que très brillante dans le domaine offensif et technique, n’afficha jamais une hégémonie incontestable au niveau européen, comme l’attestait la victoire du FC BARCELONE à l’arraché face à la SAMPDORIA GENES en 1992 en ligue des champions, la défaite en finale de la coupe d’Europe des vainqueurs de coupe face au MANCHESTER UNITED d’Alex Ferguson en 1991, ou l’humiliation subie en 1994 face au MILAN AC de Fabio Capello dans l’épreuve européenne reine.
C'est exceptionnel, Fred ! Merci, vraiment merci beaucoup d'avoir partagé ça avec nous !
Extraits du livre ebook:

« Le REAL MADRID et la coupe d'Europe depuis 60 ans. Gloire, honneurs et conquêtes internationales du plus grand club de football du monde. »
de Antonio Camacho (un autre).

L’instrumentalisation politique des victoires internationales du REAL MADRID. Réponse positive pour le basket-ball. Réponse négative pour le football.

Un des grands débats historico-footballistiques est de savoir si les victoires internationales du REAL MADRID ont été instrumentalisées par le régime politique du général Franco, et si d’une manière générale l’équipe de football du REAL MADRID était un jouet docile de la dictature militaire franquiste. Il apparaît que si le REAL MADRID n’a jamais été une institution prétendant rentrer en opposition face à la dictature, le REAL MADRID n’a pas sollicité d’être porté à bout de bras par le pouvoir politique, comme le DYNAMO BERLIN EST en Allemagne de l’Est dans les années 1980, cette formation remportant 10 championnats consécutifs entre 1979 et 1988, mais ne parvenant absolument pas à s’illustrer sur la scène internationale. Tout d’abord, il faut constater que le cœur du pouvoir du REAL MADRID, ce sont les socios. Aujourd’hui ils sont 80 000, à l’époque ils remplissaient déjà les 125 000 places du stade Santiago Bernabeu. Ensuite on peut remarquer que le REAL MADRID a entretenu toujours des bonnes relations avec les différents régimes politiques. Au temps de la république, le club dominant est l’ATHLETIC BILBAO. Toutefois le REAL MADRID tire largement son épingle du jeu, étant la deuxième formation espagnole de l’époque, ses résultats étant supérieurs à ceux du FC BARCELONE. Au début de la dictature franquiste entre 1940 et 1953 le REAL MADRID remporte 0 titre, contre 5 pour le FC BARCELONE, 4 POUR L’ATLETICO MADRID, 3 pour le FC VALENCE, 1 pour le FC SEVILLE, 1 pour l’ATHLETIC BILBAO. S’agissant des clubs madrilènes il apparaît que celui qui a le plus bénéficié de la dictature franquiste fut l’ATLETICO MADRID. Au temps de la république, les colchoneros luttaient pour ne pas descendre en division inférieure. Du temps du général Franco, ils remportèrent 7 championnats entre 1940 et 1973. Depuis l’instauration de la démocratie l’ATLETICO MADRID a remporté 3 championnats en 40 ans. Les phalangistes, l’émanation du fascisme espagnol, étaient des sympathisants des colchoneros, la dimension plébéienne du fascisme se reconnaissant dans ce club plébéien, alors que pour les phalangistes, le REAL MADRID incarnait l’insitution qu’ils rejettaient : la monarchie. De fait si l’on doit rapprocher le REAL MADRID d’une institution qui a un pouvoir important en Espagne, c’est effectivement la monarchie. Or rappelons que l’instauration de la démocratie en Espagne a coïncidé en Espagne avec la restauration monarchique, Juan Carlos de Borbon y Borbon, étant le successeur politique du caudillo, le roi gagnant sa légitimité démocratique après avoir fait déjouer le coup d’État militaire du
23 février 1981. Du point de vue institutionnel l’Espagne n’est pas comme la France une république, mais une monarchie constitutionnelle. Ce qui explique que le REAL MADRID continue à gagner de nombreux championnats comme l’attestent les 3 victoires consécutives en 1978, 1979, 1980, ou les 5 victoire consécutives au temps de la quinte del Buitre en 1986, 1987, 1988, 1989, 1990. Au cours de cette période en dehors de l’année 1985 où le REAL MADRID fut hors course, les Castillans auraient très bien pu remporter tous les championnats entre 1981 et 1984, ce qui aurait pu faire 7 titres consécutifs entre 1978 et 1984. En effet en 1981 le REAL MADRID fut devancé au goal-average par les Basques de la REAL SOCIEDAD SAN SEBASTIAN, en 1982, ils finirent à 3 points des Basques, en 1983 ils finirent à un point de l’ATHLETIC BILBAO et en 1984 ils furent devancés au goal-average par les Basques.

On peut alors se demander si les victoires internationales du REAL MADRID entre 1956 et 1966 furent instrumentalisées par la dictature militaire du général Franco. En comparaison avec celles de la section basket-ball, nous répondrons que celles du football le furent moins.

La dictature militaire du général Franco était avant-tout anti-communiste et plus particulièrement anti-soviétique. Or dans les compétitions européennes de club, les formations du bloc communiste si elles furent compétitives et donnèrent du fil à retordre aux meilleures formations du bloc occidental, ne dominèrent jamais le football de club, et plus particulièrement l’épreuve reine la coupe d’Europe des clubs champions. Il fallut attendre 1986 pour voir une équipe du bloc communiste, le STEAUA BUCAREST remporter la coupe d’Europe des clubs champions. En 1991 à la vieille de l’implosion de la Yougoslavie, l’ETOILE ROUGE BELGRADE remporta la C1. Depuis aucune formatid’Europe n’a remporté la ligue des champions, pas même les riches clubs russes ou ukrainiens comme le ZENITH SAINT-PETERSBOURG, le CSKA MOSCOU, le DYNAMO KIEV, le CHAKHTIOR DONETSK, qui jouent les premiers rôles seulement en ligue europa. A son apogée les seules formations du bloc communiste que rencontra le REAL MADRID, furent les Yougoslaves du PARTIZAN BELGRADE en quart de finale en 1956 et en finale en 1966, les Hongrois du VASAS BUDAPEST en demi-finale en 1958, à l’automne 1961, les Roumains du DYNAMO BUCAREST à l’automne 1964, les Tchécoslovaques du DUKLA PRAGUE à l’automne 1964, le SPARTA PRAGUE au printemps 1968. On remarque que le REAL MADRID affronta en partie des clubs de pays communistes qui prirent des positions hétérodoxes par rapport à l’URSS, la Yougoslavie de Tito, la Hongrie et la révolte de l’automne 1956, la Roumanie de Ceaucescu, la Tchécoslovaquie et son printemps de Prague en 1968. Le premier club de l’URSS qui participa à une coupe d’Europe fut le DYNAMO KIEV, des Ukrainiens lors de la saison 1965-1966 en coupe d’Europe des vainqueurs de coupe. La première participation à la coupe d’Europe des clubs champions d’un club se produisit lors de la saison 1966-1967, le TORPEDO MOSCOU affronta pour son entrée en lice l’INTER MILAN d’Helenio Herrera. Le REAL MADRID affronta pour la première fois un club soviétique en mars 1973, le DYNAMO KIEV, et en mars 1981 un club russe, le SPARTAK MOSCOU.

A l’opposé les clubs de l’URSS jouèrent les tout premiers rôles dans les compétitions de basket-Ball, et le REAL MADRID dû se plier aux choix du général Franco au cours de la période. Entre 1958 et 1963 les clubs soviétiques gagnèrent les 6 premières coupes d’Europe des clubs champions de basket-ball. L’ASK RIGA 3 fois consécutivement en 1958, 1959, 1960, le CSKA MOSCOU, club incarnant l’émanation de pouvoir de l’armée en URSS, 2 fois en 1961 et 1963, le DINAMO TBILISSI une fois en 1962. En 1958 la politique internationale a des répercussions sur la compétition. En effet lors des demi-finales le général Franco interdit à l’équipe de basket-ball du REAL MADRID de se rendre en URSS. La FIBA déclare le club soviétique vainqueur de la série par 2 victoires à 0. En 1961 la FIBA trouve une solution aux problèmes politiques. Les matchs posant problème se disputent sur terrain neutre. Le match qui devait se dérouler à Madrid se déroule à Paris, alors que celui devant avoir lieu à Riga se déroule à Prague. En 1962 la montée en puissance du REAL MADRID sur la scène européenne se confirme. Le club espagnol atteint la finale. Mais une nouvelle fois le club madrilène se voit confronté à des problèmes politiques, le général Franco refusant toujours de donner l’autorisation au REAL MADRID de se rendre sur le sol soviétique pour affronter Tbilissi. Cet obstacle est finalement coutourné par le versement de la somme de 200 000 dollars par le club espagnol au club soviétique, afin que celui-ci accepte de disputer le titre sur une finale disputée sur une seule rencontre, et sur terrain neutre. La rencontre se dispute finalement à Genève, Tbilissi par sa victoire 90-83 confirmant la domination du basket-ball soviétique sur la scène européenne de l’époque. En 1963 le REAL MADRID se retrouve de nouveau en finale. Il se voit opposé à un autre club soviétique, le CSKA MOSCOU. La finale aller disputée à Madrid, voit le REAL prendre un avantage conséquent grâce à une victoire de 17 points, 86-69. Le match retour est le premier d’un club espagnol sur le sol soviétique. Le CSKA remporte la partie, mais surtout comble son retard l’emportant également de 17 points, 91-74. Une belle partie disputée de nouveau à Moscou le lendemain du match retour donne le titre au CSKA, victoire 99-80. En 1964 le REAL MADRID remporte enfin son premier trophée dans cette compétition. Il remporte la finale face au club du bloc communiste, les Tchécoslovaques du SPARTAK BRNO. Le REAL MADRID grâce à une victoire de 20 points, 84-64, lors du match retour à Madrid, comble son retard du match aller, défaite 110-99. Lors de cette même saison la compétition souffre de l’absence du CSKA MOSCOU, dont les joueurs composent la majorité de l’équipe d’URSS. Or celle-ci a réquisitionné ses joueurs pour préparer la prochaine échéance olympique de Tokyo. En 1965 le REAL MADRID conserve son trophée, confirmant ainsi sa prise de pouvoir au sein du basket-ball européen, alors qu’au cours de la même période, l’équipe de football a dû baisser pavillon face au BENFICA LISBONNE d’Eusébio et à l’INTER MILAN d’Helenio Herrera. Cela est d’autant plus convaincant que les Madrilènes battent le CSKA MOSCOU de retour sur la scène européenne en finale, défaite à Moscou de 7 points, 88-81, mais victoire à domicile de 14 points, 76-62. En 1968 le REAL MADRID remporta à LYON sa quatrième coupe d’Europe des clubs champions de basket-ball en battant une nouvelle fois, un représentant du bloc communiste, à nouveau le SPARTAK BRNO, victoire de 3 points, 98-95. L’année suivante en 1969 à Barcelone, dans un duel très serré le REAL MADRID s’inclina face au CSKA MOSCOU de 4 points aprèsdeux prolongations, 103-99. Comme on peut le constater le basket-ball se prêtait plus à un affrontement idéologique symbolique entre l’Espagne du général et le bloc communiste.

De fait les palmarès des différentes sections du club omisport de l’armée de l’URSS, le CSKA MOSCOU. En football le CSKA MOSCOU dut attendre l’année 2005 pour remporter à ce jour son seul trophée européen, la ligue europa, remportée au stade José Alvalade face au club local le SPORTING. En ligue des champions sa meilleure performance est un quart de finale en 2010 contre le futur vainqueur de la compétition, l’INTER MILAN de José Mourinho. Le palmarès de la section basket-ball est autrement plus impressionnant. 6 victoires en euroligue, 1961, 1963, 1969, 1971, 2006, 2008, 6 finales en 1965, 1970, 1973, 2007, 2009,2012, sans compter les nombreuses places dans le final four. Et que dire du palmarès époustouflant de la section hockey sur glace du CSKA MOSCOU. L’éuivalent de 20 ligues des champions !

A y bien réfléchir l’investissement idéologique inférieur des autorités soviétiques dans le football, était somme toute logique. Le grand adversaire les USA n’était pas du tout compétitif. Il faudra attendre les années 1990 pour avoir une équipe des USA compétitive au niveau des sélections nationales, alors qu’en club son championnat est loin d’être une référence mondiale, très loin de concurrencer les championnats les plus riches économiquement et plus prestigieux sur le plan sportif d’Europe. Le championnat de Soccer aux USA ne ressemble en rien à la NBA en basket-ball, ou aux championnats des trois autres sports majeurs étasuniens, football, hockey sur glace, base-ball. Le football ne parvient pas à rivaliser au niveau de la notoriété avec les 4 sports majeurs.

A la lumière de ce constat la rivalité entre l’URSS et les USA se déroula dans le basket-ball, encore plus au hockey sur glace, et d’une manière générale aux Jeux Olympiques d’été et d’hiver. Beaucoup moins en football. Les clubs dominants entre 1956 et 1973, REAL MADRID, BENFICA, MILAN AC, INTER MILAN, AJAX AMSTERDAM, représentaient des pays qui n’incarnaient pas aux yeux des autorités soviétiques des concurrents sérieux du modèle soviétique. Il est intéressant que les clubs soviétiques commencèrent à être compétitifs au niveau européen, au milieu des années 1970, lorsque le BAYERN MUNICH, une formation ouest-allemande domina le football européen. Or pour les Russes, l’Allemagne a toujours constitué le modèle à suivre, la dynastie des Romanov entre 1613 et 1917, était originaire d’Allemagne, alors que Karl Marx et Friedrich Engels étaient des Allemands. De plus le cœur de l’affrontement géopolitique de la guerre froide se situait en Allemagne, symbolisé par l’existence de deux États, la RFA et la RDA.

1956-1957. Raymond Kopa arrive. Le REAL MADRID remporte sa deuxième coupe d’Europe des clubs champions.

Cette première victoire en coupe d’Europe des clubs champions allait permettre au REAL MADRID d’être présent de nouveau la saison suivante. Sans cette première conquête continentale cela n’aurait pas été le cas, étant donné que le championnat d’Espagne fut remporté lors de la saison 1955-1956 par l’ATHLETIC BILBAO pour la sixième fois de son histoire, après 1930, 1931, 1934, 1936, 1943. Le REAL MADRID avec 38 points avait fini à la troisième place à 10 points des Basques et à 
9 points du second le FC BARCELONE. L’objectif de Santiago Bernabeu était de reconquérir le titre national et de remporter une nouvelle coupe d’Europe des clubs champions. La finale de la seconde édition allait se jouer dans l’antre du REAL MADRID au stade Chamartin. Cela accroissait la motivation des merengues. Pour renforcer son équipe Santiago Bernabeu fit l’acquisition du meilleur joueur français du moment Raymond Kopa. Celui-ci s’était fait remarquer lors d’un match à Madrid contre la sélection espagnole le 17 mars 1955 où les tricolores l’avaient emporté 2-1, Raymond Kopa étant le meilleur homme du match marquant un but et réalisant une passe décisive.

1/8 FINALE. Les Madrilènes ont besoin de trois matchs pour sortir le RAPID VIENNE.

Exempt du tour préliminaire d’une compétition qui comptait maintenant 23 équipes, le REAL MADRID entra en lice en huitièmes de finale. Son adversaire allait être le RAPID VIENNE. L’équipe viennoise était la représentante d’un football de qualité qui lors du mondial italien en 1934 avait fini à la quatrième place, et  lors de la coupe du monde en Suisse la sélection nationale autrichienne avait fini à la troisième place. Lors de la première coupe d’Europe des clubs champions le RAPID VIENNE avait éliminé en huitième de finale les Hollandais du PSV EINDHOVEN, victoire 6-1 en Autriche, défaite 1-0 aux Pays-Bas, avant d’être éliminé en quart de finale par le MILAN AC, match nul 1-1 à Vienne et lourde défaite en Lombardie 7-2.

Lors du match aller le 1er novembre 1956 devant 110 000 spectateurs les merengues s’imposèrent sur le score de 4-2. A la mi-temps le REAL MADRID menait 2-0 grâce à un doublé d’Alfredo Di Stefano. Aux alentours de l’heure du jeu les Autrichiens réduisirent le score à 2-1 par Dienst. La réaction espagnole fut vive puisqu’en une minute à la soixante-et-unième et soixante-deuxième minute Marsal réalisa un doublé. Le score était alors de 4-1 pour les Castillans. A une minute du terme de la rencontre Giesser marqua le but de l’espoir pour les Autrichiens. Avec une défaite 4-2 le RAPID VIENNE croyait en ses chances.
 
Les Autrichiens faillirent réaliser l’exploit le 14 novembre 1956 devant 55 000 spectateurs. A la mi-temps le REAL MADRID était en effet virtuellement éliminé. Ernst Happel, qui remportera comme entraîneur la coupe d’Europe des clubs champions avec les Hollandais du FEYENOORD ROTTERDAM en 1970, et en 1983 avec les Allemands du HAMBOURG SV, fut particulièrement inspiré ce jour-là car il réalisa un hat-trick. Il ouvrit la marque à la dix-neuvième minute, porta le score à 2-0 à la trente-neuvième minute, puis à 3-0 trois minutes plus tard. Les Espagnols parvinrent à revenir dans le match à l’heure de jeu grâce à un but de son meilleur joueur Alfredo Di Stefano. Au cours de la suite du match les Espagnols tentèrent de limiter la casse tant ils 
 étaient dominés par une équipe autrichienne virevoltante. Ils cherchaient à obtenir le match d’appui, Di Stefano prêtant très souvent main forte à ses défenseurs. Les Espagnols évitèrent la bérézina. A l’époque les buts marqués à l’extérieur ne rentraient pas en ligne de compte pour départager deux équipes. Madrilènes et Viennois allaient jouer un match d’appui.
Ce fut la puissance économique et financière du REAL MADRID plus que sa supériorité sportive qui permit aux merengues d’éliminer les Autrichiens. En effet au lieu de jouer ce troisième match sur terrain neutre, le match se joua à Madrid. Les Espagnols proposèrent un accord avantageux aux Viennois, le match à Madrid contre la moitié de la recette du match pour l’équipe du RAPID VIENNE. L’UEFA autorisa ce deal à l’époque. Les Autrichiens renoncèrent à leurs chances sportives contre monnaie sonnante et trébuchante. Le 13 décembre 1956 au stade Chamartin devant 95 000 spectateurs le REAL MADRID s’imposa 2-0, le score étant acquis au bout d’une demi-heure. Joséito ouvrit la marque dès la seconde minute. Raymond Kopa éleva le score à la vingt-quatrième minute.

1/4 FINALE. Les champions de France trop tendres pour le REAL MADRID.

Les Espagnols souffrirent beaucoup moins lors du tour suivant. L’adversaire n’était pourtant pas dénué de valeurs. L’OGC NICE avait remporté pour la troisième fois en 6 ans, le titre de champion de France. Il avait devancé le STADE DE REIMS qui avait donné une très belle réplique aux merengues en finale de la première coupe d’Europe des clubs champions. Pour parvenir en quart de finale l’OGC NICE avait éliminé au tour préliminaire les Danois de l’AGF AARHUS, match nul 1-1 au Danemark, victoire 5-1 en France, puis en huitièmes de finale les Écossais des GLASGOW RANGERS, défaite 2-1 en Écosse, victoire 2-1 à domicile, puis victoire 3-1 lors du match d’appui.

Lors du match aller le 14 février 1957 au stade Chamartin devant 84 000 spectateurs, le REAL MADRID prit une option sur la qualification en s’imposa 3-0. Joseito ouvrit la marque à la dix-neuvième minute. Mateos porta le score à 2-0 cinq minutes après le début de la seconde période. Le même Mateos à la soixante-douzième minute scella de manière définitive le destin du match.
 
Un mois exactement plus tard, le 14 mars 1957 devant 
21 724 spectateurs les joueurs français essayèrent de renverser la montagne madrilène. Pendant la première mi-temps les Niçois posèrent beaucoup de problèmes aux Espagnols. Foix ouvrit la marque à la quinzième minute. Les Français poussaient pour faire encore plus douter les merengues. La qualification pour les Espagnols fut quasiment définitivement scellée lorsque Joseito égalisa pour le REAL MADRID à quelques secondes du terme de la première mi-temps. Elle le fut totalement à la cinquantième minute lorsque Di Stefano donna l’avantage aux siens. L’Argentin porta à nouveau l’estocade à dix minutes du terme de la rencontre. Le résultat alors était de 3-1 pour les Espagnols. Toutefois les Français furent dignes, ne baissèrent pas les bras et Ferry sur pénalty à la quatre-vingt-troisième minute réduisit le score à 3-2. Dans les dernières minutes les Niçois se ruèrent à l’attaque pour, si ce n’est gagner, au moins obtenir un match nul 3-3. Ils ne parvinrent pas à leurs fins. Les Castillans s’étaient montrés les plus forts lors des deux confrontations. Leur qualification était tout à fait logique. Au moins les Niçois avaient su être de dignes adversaires.

1/2 FINALE. Premier classico européen contre les Red Devils de MANCHESTER UNITED.
 
Le tirage des demi-finales accoucha pour les Madrilènes d’un match qui deviendra un des classiques du football européen pour les soixante années à venir. Les Espagnols héritèrent en effet des champions d’Angleterre les Red Devils de MANCHESTER UNITED, dirigés par Matt Busby, lequel était à la tête d’une jeune génération très talentueuse. Sur la scène continentale les Red Devils s’étaient fait remarquer dès le tour préliminaire en massacrant les pauvres Belges d’ANDERLECHT 10-0 à Old Trafford, avant de l’emporter plus petitement à Bruxelles 2-0. En huitièmes de finale les champions d’Allemagne du BORUSSIA DORTMUND s’étaient montrés très coriaces s’inclinant seulement à Old Trafford 3-2 avant d’être tenus en échec à domicile par les champions d’Angleterre 0-0. Le quart de finale des Red Devils fut également très disputé face aux champions d’Espagne l’ATHLETIC BILBAO. En terre basque l’ATHLETIC BILBAO s’imposa 5-3 dans un match très spectaculaire. Le match retour fut également d’une très haute intensité et ce furent les Anglais qui eurent le dernier mot en s’imposant 3-0.
Le match aller eut lieu le 11 avril 1957 au stade Chamartin devant 120 000 spectateurs. Pendant près d’une heure la jeune équipe de MANCHESTER UNITED résista aux incessantes offensives madrilènes jusqu’à ce que Hector Rial ouvre la marque à la soixante-et-unième minute de jeu. Di Stefano à l’approche du dernier quart d’heure porta le score à 2-0. Mais les champions d’Angleterre décomplexés réduisirent le score à 2-1 par l’intermédiaire de Taylor. Toutefois le REAL MADRID eut le dernier mot en l’emportant 3-1 grâce à un but de Mateos deux minutes après le but anglais. Les deux équipes avaient leurs chances pour le match retour.
 
Deux semaines plus tard le 25 avril 1957 à Old Trafford devant 61 676 spectateurs, les jeunes Mancuniens comptaient sur leur bouillant public pour les pousser vers la qualification en finale et impressionner les Madrilènes. Mais les Espagnols firent preuve d’une très grande maturité. En effet à la mi-temps le REAL MADRID menait 2-0. Raymond Kopa à la vingt-cinquième minute avait ouvert la marque, et Hector Rial sept minutes plus tard éleva l’addition. Les Mancuniens réagirent au cours de la seconde période. A la cinquante-deuxième minute Taylor réduisit le score à 2-1, et à trois minutes du terme de la rencontre le jeune Bobby Charlton arracha le match nul pour son équipe. MANCHESTER UNITED était une équipe très talentueuse, mais elle ne pouvait pas encore totalement rivaliser avec le REAL MADRID. En tous les cas la formation de Matt Busby était une formation d’avenir, à surveiller de très près.

FINALE. Le REAL MADRID peine, mais finit par venir à bout du catenaccio fiorentin.

La finale le REAL MADRID avait le privilège de la jouer à domicile. Son adversaire allait être le champion d’Italie de 1956, la FIORENTINA. C’est une équipe qui se caractérisait par son football défensif et de contre-attaque, alors que par exemple des équipes comme la JUVENTUS TURIN et le MILAN AC étaient plus portées vers l’attaque. Pour parvenir à ce stade de la compétition les Toscans ont éliminé en huitièmes de finale les Suédois de NORRKOPING, match nul à domicile 1-1 et victoire 1-0 en Scandinavie, en quart de finale les Suisses du GRASSHOPPERS ZURICH, victoire 3-1 à domicile, match 2-2 en terre helvétique, en demi-finale les Yougoslaves de l’ETOILE ROUGE BELGRADE, victoire 1-0 en Serbie et match nul 0-0 en Toscane.

La finale eut lieu le 30 mai 1957 au stade Chamartin devant 
120 000 spectateurs. Elle fut beaucoup moins spectaculaire que celle de l’année précédente, les Italiens cherchant essentiellement à enrayer les offensives madrilènes. Le match resta bloqué jusqu’à vingt minutes de la fin. Il bouscula en six minutes. Alfredo Di Stefano débloqua la situation à la soixante-dixième minute. Francisco Gento marqua le but du break six minutes plus tard. Francisco Gento fut d’ailleurs le meilleur joueur de cette finale. Bien que s’y mettant à deux, Magnini et Scaramucci, les Toscans ne parvinrent que rarement à empêcher ses débordements sur l’aile gauche. Il est fort probable que si Alfredo 
Di Stefano, au lieu de se contenter d’organiser la manœuvre avait joué en pointe, les centres de Gento, auraient sans doute été mieux utilisés et la décision serait intervenue plus rapidement. La FIORENTINA avait misé avant tout sur le tandem sud-américain Julinho-Montuori pour tenter de surprendre une défense madrilène dont on savait qu’elle n’était pas le point fort de l’équipe. L’Uruguayen Santamaria n’était pas encore là. Le Brésilien Julinho a certes confirmé son immense classe, mais il ne fut pas assez épaulé pour surprendre l’arrière-garde espagnole. Quant à Montuori, Argentin lui, il tenta sa chance dans des actions individuelles qui échouèrent assez régulièrement. L’un comme l’autre a été victime de la position trop en retrait de Gratton qui accaparé par des besognes défensives, ne se porta que rarement en soutien de ces attaquants de pointe.

Le REAL MADRID embellit son palmarès international en remportant la huitième et dernière coupe latine de l’histoire, organisée en terre espagnole. En demi-finale les merengues affrontaient le MILAN AC qui venait de remporter le sixième championnat de son histoire, le troisième de la décennie. Les Castillans ne firent qu’une bouchée des Lombards  sur le score de 5-1. En finale le REAL MADRID affrontait le vainqueur de la demi-finale entre les outsiders les Portugais du BENFICA LISBONNE et les Français de l’AS SAINT-ETIENNE. Les Portugais s’étaient imposés 1-0. Au vu de la demi-finale beaucoup d’observateurs pensaient que les Castillans ne feraient qu’une bouchée des Portugais. Tel ne fut pas le cas. Ils ne l’emportèrent que sur le score de 1-0 grâce à un but d’Alfredo Di Stefano à la cinquantième minute. Ce match était en quelque sorte la préfiguration des coupes d’Europe des années soixante, le BENFICA sera au cours de cette décennie l’une des formations les plus fortes du continent, et la finale de la coupe d’Europe des clubs champions en 1962 opposerait le REAL MADRID au BENFICA LISBONNE. En 1957 dans les rangs portugais s’illustraient déjà Mario Coluna, Domiciano Cavem et José Aguas.
 
Au niveau national le REAL MADRID remporte le cinquième championnat de son histoire avec 44 points devançant le FC SEVILLE et le FC BARCELONE de 5 points. A titre individuel Alfredo Di Stefano finit meilleur buteur avec 31 buts.

 1957-1958. La conquête de la troisième coupe d’Europe des clubs champions. La finale la plus difficile.
 
1/8 FINALE. Les champions de Belgique ne font pas le poids face au REAL MADRID.
 
Exempt du tour préliminaire comme double vainqueur de la compétition, Le REAL MADRID hérita lors du tirage au sort des huitièmes de finale des champions de Belgique de l’ANTWERPEN. Lors des deux premières éditions de l’épreuve la Belgique n’avait guère brillé. Lors de l’édition 1955-1956 le RSC ANDERLECHT a subi la loi des Hongrois de VOROS LOBOGO en huitièmes de finale s’inclinant à Budapest 6-3 et à domicile 4-1. La saison suivante le même RSC ANDERLECHT fit même encore pire face aux Red Devils de MANCHESTER UNITED étant humilié à Old Trafford 10-0 ! Et ne parvenant pas à sauver l’honneur à domicile suite à une nouvelle défaite, certes moins lourde sur le score de 2-0. Ces résultats s’expliquaient en grande partie par le fait que les Belges n’avaient pas encore le statut du professionnalisme. La faiblesse du football belge allait être encore criante lors des deux rencontres entre l’ANTWERPEN et les double vainqueurs de la coupe d’Europe des clubs champions.
 
Lors du match aller en Belgique le 31 octobre 1957 devant 
40 000 spectateurs Alfredo Di Stefano ouvrit la marque à l’approche de la fin du premier quart d’heure. Les champions de Belgique ne renoncèrent pas et parvinrent à établir l’égalisation à la cinquante-neuvième minute. Ils n’eurent guère le temps de se réjouir puisque deux minutes plus tard Di Stefano marqua son deuxième but du match. 2-1 pour les Espagnols c’était le résultat de la première rencontre. Le REAL MADRID était quasiment qualifié. Il fallut juste confirmer cet excellent résultat au match retour.
 
Quatre semaines plus tard le 28 novembre 1957 devant 
80 000 spectateurs les Castillans effectuèrent une démonstration. A la mi-temps le score était déjà de 3-0. L’homme de la première partie de la rencontre était Hector Rial qui avait réalisé un triplé, ouvrant la marque dès l’entame de match, marqua le deuxième dès la quatrième minute, et marquant son troisième but à trois minutes du terme de la première mi-temps. A la cinquante-troisième minute Marsal porta le score à 4-0. Dans les dix dernières minutes du match les merengues ajoutèrent deux nouveaux buts par l’intermédiaire de Raymond Kopa à la quatre-vingtième minute, puis Francisco Gento à une minute du terme du match. 6-0. Il n’y avait pas eu photo entre les deux équipes.
 
1/4 FINALE. Les vice-champions d’Espagne explosent à Chamartin face aux merengues.
 
En quart de finale le FC SEVILLE semblait devoir constituer un adversaire beaucoup plus redoutable. L’équipe andalouse avait gagné le championnat d’Espagne en 1946, et au cours de la saison 1956-1957 elle avait fini à la seconde place. Pour parvenir à ce stade de la compétition les Andalous avaient éliminé au tour préliminaire les Portugais du BENFICA LISBONNE, victoire 3-1 dans le sud de l’Espagne, match 00-0 au stade de la Luz, puis en huitièmes de finale les Danois de AARHUS GF, victoire 4-0 en Andalousie, défaite 2-0 au Danemark.
 
Toutefois malgré cet équilibre apparent, ou plutôt malgré l’absence d’un déséquilibre trop important, le REAL MADRID assura sa qualification pour les demi-finales dès le match aller. En effet le 
23 janvier 1958 au stade Chamartin le REAL MADRID écrasa le FC SEVILLE sur le score de 8-0 ! L’homme du match fut Alfredo Di Stefano qui réalisa un quadruplé à la dixième, cinquante-cinquième, quatre-vingt-cinquième et quatre-vingt-neuvième minute. Raymond Kopa de son côté réussit un doublé, marquant à la trente-septième et soixante-treizième minute. Les autres buteurs furent Marsal à la quarante-septième minute et Franscisco Gento à neuf minutes du terme de cette démonstration.
 
Au match retour le FC SEVILLE ne parvint pas à sauver l’honneur en remportant une victoire. Le 23 février 1958 devant 45 000 spectateurs les deux équipes se séparèrent sur un score de parité 2-2. Les Andalous commencèrent mieux le match puisqu’ils menaient 2-0 à la mi-temps. Paya ouvrit la marque à la vingt-deuxième, et six minutes plus tard Pahuet porta le score à 2-0 pour le FC SEVILLE. Mais les Castillans ne laissèrent pas filer le match, et en seconde période Pereda réalisa un doublé à la quarante-neuvième et à la soixante-troisième minute.
 
1/2 FINALE. Les champions de Hongrie explosent comme les autres à Chamartin.
 
En demi-finale le REAL MADRID hérita des champions de Hongrie, le VASAS BUDAPEST, représentant un football de très grande qualité. La sélection nationale avait atteint la finale de la coupe du monde lors du mondial en France en 1938, ainsi qu’en 1954 en Suisse. Depuis les évènements de l’année 1956 le football magyar connaissait une période de transition suite au départ des meilleurs footballeurs du pays en Europe occidentale. Pour parvenir à ce stade de la compétition les Hongrois avaient éliminé au tour préliminaire les Bulgares du CDNA SOFIA, défaite 2-1 dans la capitale bulgare, mais large victoire 6-1 à domicile, en huitièmes de finale les Suisses des YOUNG BOYS BERNE, match nul 1-1 en Suisse puis victoire 2-1 à domicile, en quart de finale les Hollandais de l’AJAX AMSTERDAM qui n’était pas encore la grande équipe qu’elle deviendrait au début des années soixante-dix, match nul 2-2 aux Pays-Bas puis large victoire à domicile 4-0.
 
Au match aller le REAL MADRID prit une option sur la qualification. En effet le 2 avril 1958 devant 111 000 spectateurs les Madrilènes s’imposèrent 4-0. Le grand homme du match fut, une fois de plus, Alfredo Di Stefano qui réalisa un triplé, ouvrant la marque à la neuvième minute, portant le score à 2-0 à deux minutes du terme de la rencontre, puis porta le score à 4-0 à la cinquantième minute de jeu. Entre-temps Marsal deux minutes après l’entame de la seconde période avait permis aux merengues de mener 3-0.
 
Au match retour le VASAS BUDAPEST sut réagir dignement.Le 14 avril 1958 devant 70 000 spectateurs les Hongrois ouvrirent la marque à la demi-heure de jeu par Bundszak. A la cinquante-troisième minute Csordas sur pénalty éleva le compteur à 2-0. Il restait un peu moins de quarante minutes aux Magyars pour réaliser l’exploit. Mais les Espagnols surent garder leur tête bien froide et rester bien concentrés sur le plan tactique, collectif et défensif. Il n’y eut plus de but marqué. Les merengues accédaient pour la troisième année consécutive à la finale de la coupe d’Europe des clubs champions.
 
FINALE. Le MILAN AC offre une très belle résistance et passe tout proche de déposséder le REAL MADRID de son Graal.
 
Si jusque-là le REAL MADRID n’avait pas su trouver à qui parler, en finale les Castillans trouvèrent des adversaires à leur mesure, qui firent de ce match une rencontre très intense, âprement disputée et de très grande qualité. Le MILAN AC puisqu’il s’agissait de lui avait déjà affronté les Madrilènes deux ans auparavant dans l’épreuve, donnant déjà du fil à retordre. Pour parvenir à la finale de Bruxelles le MILAN AC avait peiné pour éliminer une très coriace et excellente équipe du RAPID VIENNE, qui avait déjà failli éliminer le REAL MADRID la saison précédente. A Milan  les Lombards l’emportèrent 4-1, avant de s’incliner lourdement à Vienne 5-2. En match d’appui à Zurich les rossoneri eurent le dernier mot en l’emportant 4-2. Les huitièmes de finale furent plus aisées puisque les Italiens remportèrent leurs deux matchs face aux champions d’Écosse, les GLASGOW RANGERS, 4-1 en terre écossaise et 2-0 en Lombardie. Les quarts de finale furent également bien négociés, puisque face aux champions d’Allemagne du BORUSSIA DORTMUND les Lombards obtinrent un bon match nul à l’extérieur, avant de s’imposer à domicile 4-1. En demi-finale les Italiens bénéficièrent de la catastrophe aérienne qui frappa les Red Devils de MANCHESTER UNITED. Suite à sa qualification face à l’ETOILE ROUGE BELGRADE en quart de finale, l’avion anglais s’écrasa lors d’une escale à Munich. Quasiment toute l’équipe disparut. Il n’y eut que quelques survivants, plus particulièrement Matt Busby et Bobby Charlton qui dix ans plus tard gagneront la coupe d’Europe des clubs champions. En Angleterre les Red Devils honorèrent la mémoire des morts en l’emportant 2-1, mais ils ne purent rien au match retour et s’inclinèrent logiquement 4-0.
 
Le 29 mai 1958 à Bruxelles devant 70 000 spectateurs les deux équipes se neutralisèrent pendant près d’une heure. Ce furent les Italiens qui trouvèrent d’abord la faille Schiaffino ouvrant le score aux alentours de l’heure de jeu. A seize minutes du terme de la rencontre Di Stefano égalisa. A la soixante-dix-huitième minute les Lombards reprirent l’avantage par Grillo. Les Italiens n’eurent pas le temps de profiter de leur avantage qu’Hector Rial égalisa dans la minute suivante. Les deux équipes allaient avoir des prolongations pour se départager et personne ne savait qui l’emporterait étant donné l’équilibre des forces, l’âpreté des débats. Le sort se décida en faveur des Madrilènes, Francisco Gento, marquant le but de la victoire à la cent-septième minute. Des trois couronnes elle fut la plus difficile à obtenir. Le MILAN AC il est vrai avait été un adversaire de très grande valeur.
Merci Fredo !
Deux petits complément : lors du 8-0 face à Sevilla, l’expulsion de Campanal II, un des plus grands défenseurs espagnols de l’époque, est fatale aux andalous qui s’effondrent complètement.
L’attaquant italo-argentin Miguel Montuori que tu évoques lors de la finale contre la Fiorentina est un oriundo de la squadra azzura et parvient même à en être le capitaine alors qu’il est métis, son père étant un émigré italien et sa mère une Afro-argentine (j’ai écrit un petit post le concernant il y a peu). Il doit cesser sa carrière prématurément en raison d’une blessure a priori bénigne à un œil. A la suite d’une opération de la rétine, il se retrouve entre la vie et la mort. Il s’en sort mais le foot est fini pour lui.
Message posté par Verano82
Merci Fredo !
Deux petits complément : lors du 8-0 face à Sevilla, l’expulsion de Campanal II, un des plus grands défenseurs espagnols de l’époque, est fatale aux andalous qui s’effondrent complètement.
L’attaquant italo-argentin Miguel Montuori que tu évoques lors de la finale contre la Fiorentina est un oriundo de la squadra azzura et parvient même à en être le capitaine alors qu’il est métis, son père étant un émigré italien et sa mère une Afro-argentine (j’ai écrit un petit post le concernant il y a peu). Il doit cesser sa carrière prématurément en raison d’une blessure a priori bénigne à un œil. A la suite d’une opération de la rétine, il se retrouve entre la vie et la mort. Il s’en sort mais le foot est fini pour lui.


Premier international italien de "couleur" ?
mais était-il considéré comme tel ?
Liverani souvent considéré à tort comme le premier joueur de "couleur" en Nazionale.

Comme le dit justement Verano, le premier, c'était Montuori, puis il y a eu Dayo Oshadogan, mais il a dû se contenter de l'U21 de Cesare Maldini en 1996 et Matteo Ferrari qui lui a fait tout le parcours jusqu'au bout en A... mais il arrive en A juste après Liverani (2001 pour Liverani, 2002 pour Ferrari, tous les deux sous Trapattoni).

Ensuite, 2010 Balotelli (Prandelli), 2011 Ogbonna (Prandelli), 2014 Okaka (Conte), 2018 Kean (Mancini).

Le nombre de joueurs de "couleur" est bien sûr destiné à augmenter dans un futur proche. Ils sont de plus en plus nombreux en sélection de jeunes. M'étonnerait pas qu'il y en ait 2 ou 3 de ttulaires en A d'ici 10/15 ans.

1958-1959. La quatrième coupe d’Europe des clubs champions du REAL MADRID. Ferenc Puskas arrive. Les Merengues retrouvent le STADE DE REIMS en finale et l’emportent à nouveau.
 
La principale nouveauté dans l’effectif du REAL MADRID à l’orée de la saison 1958-1959 fut l’arrivée de Ferenc Puskas. Nombre d’observateurs estimaient que Santiago Bernabeu tentait un pari risqué en recrutant le capitaine de la merveilleuse équipe hongroise de 1954. Celui-ci avait maintenant 31 ans et accusait un certain nombre de kilos en trop. Toutefois l’avenir allait donner raison aux dirigeants du REAL MADRID.
 
1/8 FINALE. Les Merengues se débarrassent des champions de Turquie très coriaces. 
Exempt du tour préliminaire les Madrilènes entrèrent en lice en huitièmes de finale face aux champions de Turquie le BESIKTAS ISTANBUL. Par le passé la sélection nationale turque avait empêché la sélection nationale espagnole de participer au mondial Suisse en 1954. En Espagne la roja s’était imposée 4-1. Elle s’était inclinée 1-0 à Istanbul. En match d’appui les deux équipes n’étaient pas parvenues à se départager, se séparant sur un score de parité 2-2. Les Turcs furent qualifiés au tirage au sort.
 
Lors du match aller le 13 novembre 1958 au stade Chamartin devant 80 000 spectateurs, les Madrilènes eurent affaire à une formation très rugueuse, totalement regroupée en défense, procédant par contre-attaques. Le REAL MADRID buta sur la défense turque pendant toute la première mi-temps. Ils trouvèrent la faille à la cinquante-septième minute par Santisteban. A six minutes du terme de la rencontre Raymond Kopa donnait un avantage plus confortable aux Merengues. Le match avait été très âpre. Un joueur fut expulsé pour chaque équipe. Pour les Espagnols ce fut Alfredo Di Stefano.
 
Lors du match retour deux semaines plus tard le 27 novembre 1958 à Istanbul devant 26 000 spectateurs, les Castillans ne tombèrent pas dans le traquenard turc. Dès la neuvième minute Santisteban assura quasiment la qualification pour les Merengues. Le BESIKTAS ISTANBUL ne put faire mieux qu’obtenir le match nul, Kaya égalisant à la soixante-quatrième minute. Le REAL MADRID n’avait guère été brillant, mais l’essentiel était accompli, les triples champions d’Europe étaient qualifiés pour les quarts de finale.
 
1/4 FINALE. Les champions d’Autriche explosent à Chamartin.
 
En quart de finale le REAL MADRID hérita d’une équipe épouvantail, les Autrichiens du WIENER SK. Deux ans auparavant les Merengues avaient failli passer à la trappe face au RAPID VIENNE. Lors des deux premiers tours le WIENER SK avait créé deux surprises. Au premier tour après s’être inclinés dans le Piémont face à la JUVENTUS TURIN, les champions d’Autriche prirent une éclatante revanche à domicile en écrasant les champions d’Italie sur le score de 7-0 ! En huitièmes de finale le club de l’armée tchécoslovaque, le DUKLA PRAGUE s’inclina dans la capitale autrichienne avant de remporter un succès trop court à domicile 1-0. Les deux équipes s’étaient déjà affrontées lors du tournoi Ramon Carranza à Cadix en août 1958. Les Madrilènes l’avaient emporté 5-3. Puskas avait ouvert le score à la dix-huitième minute. Hector Rial avait doublé la mise six minutes plus tard. A la trente et unième minute le score était porté 3-0 par l’intermédiaire de Puskas. Deux minutes plus tard Horak réduisit le score à 3-1. Trois minutes avant la fin de la première mi-temps Puskas marqua son deuxième but de la partie. Quatre minutes après le début de la seconde période les Autrichiens marquèrent leur deuxième but. Trois minutes après ce but Puskas réussit son troisième but de la rencontre. A dix minutes du terme de la rencontre Hamert marqua le troisième but viennois, le dernier de ce match prolifique.
 
Le match aller se déroula à Vienne devant 78 652 spectateurs. Il fut très engagé sur le plan physique. A la trente-huitième minute de la rencontre, Ferenc Puskas fut renvoyé au vestiaire pour avoir porté, alors qu’il était à terre, un coup de pied au visage du capitaine le milieu de terrain, Barchandt, qui l’avait fauché par derrière, et qui se trouvait lui aussi au sol. Il restait alors une cinquantaine de minutes à jouer, mais c’en était terminé du football digne de ce nom. Il ne subsistait alors que des duels irréguliers, avec la volonté évidente de faire mal. A 10 contre 11 le REAL MADRID renonça à l’emporter, se contentant de préserver le match nul avec Raymond Kopa, un Raymond Kopa qui reçut beaucoup de coups. Avec beaucoup de métier les Merengues parvenaient à leurs fins.
 
Lors du match retour à Chamartin devant 110 000 spectateurs les Castillans prirent une éclatante revanche. Les Autrichiens résistèrent pendant environ une heure. Mateos ouvrit la marque à la huitième minute. Horak pour les Autrichiens égalisa trois minutes plus tard. Di Stefano qui allait être l’homme du match porta le score à 2-1 à la quatorzième minute. Jusqu’à l’heure de jeu le WIENER SK parvint à endiguer la déferlante offensive espagnole. La digue autrichienne céda à la soixante-quatrième minute quand Alfredo Di Stefano marqua son deuxième but de la soirée. Deux minutes plus tard Hector Rial porta le score à 4-1. A la soixante-huitième minute l’Argentin marqua son troisième but de la rencontre. Son quatrième fut marqué cinq minutes plus tard. Le score était alors de 6-1. A une minute de la fin Gento scella définitivement le score du match. 7-1 pour les triples champions d’Europe. Il faudra encore cette année compter avec le REAL MADRID.
 
1/2 FINALE. LE REAL MADRID nécessite de trois matchs très serrés pour remporter son choc contre l’ATLETICO DE MADRID.
 
C’était la première fois que les clubs de la même ville se retrouvaient côte à côte en Europe. Depuis la naissance de la compétition l’ATLETICO DE MADRID vivait dans l’ombre de son prestigieux voisin le REAL MADRID. Cependant peu après la guerre c’était l’ATLETICO DE MADRID qui avait fait la loi dans le football espagnol remportant quatre titres en 1940, 1941, 1950, 1951, ayant possédé des joueurs comme Ben Barek la perle noire, Carlsson le Suédois, ou encore l’entraîneur Helenio Herrera, une sorte de José Mourinho de l’époque. Les Colchoneros comptaient dans leurs rangs l’attaquant brésilien champion du monde en Suède quelques mois plus tôt Vava, ainsi que les deux ailiers de l’équipe d’Espagne Miguel et Collar. La confrontation entre les deux équipes était d’autant plus impitoyable que le vaincu savait qu’il ne participerait pas l’an prochain à la coupe d’Europe des clubs champions, étant donné que c’est le FC BARCELONE d’Helenio Hererra qui allait décrocher le titre au cours de la saison 1958-1959. Depuis plus de 25 ans les matchs de championnat REAL-ATLETICO étaient joués sous le signe de la nervosité et de la passion. C’est pourquoi l’Union Européenne avait adressé aux deux clubs des recommandations sévères pour que l’esprit de la coupe d’Europe soit respecté.     
                                                                                                                                   
Pour cette rencontre au sommet les deux équipes étaient confiantes. Devant la meilleure classe individuelle de leurs adversaires, les « rouges et blancs » allaient opposer leur jeunesse, la vitesse et surtout un moral à toute épreuve, car ils n’avaient rien à perdre. Du côté du REAL MADRID, le fait d’être les triples champions d’Europe, jouait un rôle. On pensait en effet que l’expérience et la meilleure technique des merengues auront une meilleure importance dans le résultat final. Par ailleurs les joueurs madrilènes blessés dans leur orgueil personnel de voir le FC BARCELONE remporter le titre de champion d’Espagne, voudront prouver qu’ils sont toujours les meilleurs et pour cela réaliser la passe de quatre sur la scène continentale. Pour parvenir à ce stade de la compétition les Colchoneros avaient écrasé au premier tour les Irlandais de DRUMCONDRA 8-0 à Madrid et 5-1 en Irlande. En huitièmes de finale ils avaient éprouvé beaucoup de difficultés pour éliminer les coriaces Bulgares du CDNA SOFIA. Ils s’imposèrent par la plus petite marge à domicile 2-1, s’inclinèrent 1-0 dans la capitale bulgare et en match d’appui à Genève l’emportèrent 3-1 après prolongations. Les quarts de finale furent « plus faciles » face aux Allemands de SCHALKE 04. A Madrid les Colchoneros l’emportèrent 3-0, avant de réaliser un bon match nul à Gelsenkierchen 1-1.
 
Lors du match aller à Chamartin devant 114 600 spectateurs l’ATLETICO avait choisi de défendre, et ce furent par conséquent les joueurs du REAL MADRID qui firent le jeu, et au cours du premier quart d’heure dominé par le REAL MADRID, Di Stefano manqua deux buts d’un rien. A noter que Raymond Kopa qui souffrait de la cheville gauche, avait été laissé au repos pour le match, son remplaçant étant Mateos. A la quinzième minute sur une contre-attaque le jeune demi-aile de l’ATLETICO Chuzo trompait le portier argentin du REAL MADRID Dominguez, qui remplaçait le titulaire de poste Alonso, lui aussi blessé. Fort heureusement pour les Merengues, une minute plus tard à la seizième minute, Hector Rial égalisait. Dans cette rencontre très serrée, la décision allait venir de deux pénaltys. Le premier réussi par Ferenc Puskas pour le REAL MADRID à la trente-troisième minute, bien que le gardien de l’ATLETICO Pazos ait touché le ballon sans pouvoir le freiner suffisamment. L’autre manqué trois minutes plus tard par l’avant-centre brésilien de l’ATLETICO Vava qui tira trop mollement, ce qui permit à Dominguez de renvoyer le ballon, aussitôt renvoyé par les défenseurs. En seconde période, Santisteban, le milieu de terrain du REAL MADRID, se blesse, victime d’une déchirure musculaire dut s’exiler à l’aile. A l’époque les remplacements n’étaient pas autorisés. Alfredo Di Stefano devint alors défenseur, et le REAL MADRID fit tout ce qui était alors en son pouvoir pour maintenir son maigre avantage. Il parvint à ses fins. C’est après coup que les joueurs de l’ATLETICO se rendirent compte qu’ils avaient laissé passer leur chance ce jour-là. Le REAL MADRID avait défendu avec l’acharnement du désespoir sa petite avance, et l’ATLETICO pourtant maître du terrain s’était contenté du résultat.
 
Lors du match retour au stade Metropolitano devant 55 000 spectateurs, la rencontre fut très engagée et virile, un match typique du championnat espagnol au cours duquel le REAL MADRID ne put préserver son but d’avance, et encore sans un fabuleux Alfredo Di Stefano, le REAL MADRID aurait concédé une défaite plus large que le 1-0 qui sanctionna la rencontre, but de l’ailier Collar à la quarante-troisième minute de jeu. Pendant toute la seconde période l’avant-centre argentin du REAL MADRID se transforma en défenseur, en organisateur de l’équipe, en jouant libre, espace d’incarnation du footballeur total à lui seul, tous les ballons passant par lui. Contre le cours du jeu le REAL MADRID aurait pu égaliser. Raymond Kopa expédia un joli tir sur la barre transversale et manquant une belle occasion, alors que l’arbitre anglais monsieur Leafe, aurait pu siffler un pénalty en faveur du REAL MADRID pour les pour les interventions très suspectes des défenseurs de l’ATLETICO sur Gento et Mateos notamment. A égalité sur l’ensemble des deux matchs une troisième rencontre était nécessaire pour départager les deux équipes, le REAL MADRID pouvant remercier Alfredo Di Stefano grâce auquel le troisième match était possible.
 
Le choix du terrain pour cette belle donna lieu à de très âpres discussions. L’ATLETICO intransigeant voulait que la rencontre se déroule soit à Bilbao, soit à Barcelone. De son côté le REAL MADRID ne pouvait pas accepter ces deux villes, ses relations avec les Basques n’étant pas particulièrement cordiales, tandis que les Catalans qui venaient de remporter le championnat d’Espagne, et par conséquent la qualification pour la cinquième coupe d’Europe des clubs champions, n’avait aucun intérêt à voir l’invincible REAL MADRID poursuivre sa route dans la compétition. Les dirigeants du REAL MADRID estimaient que ce match ne concernait que les Madrilènes et qu’il devait par conséquent se dérouler à Madrid. Il fallait dès lors procéder à un tirage au sort entre les deux lieux soit Chamartin, soit le Métropolitano, et offrir des places à un prix dérisoire aux supporters des deux clubs. Aucun des deux clubs ne voulait céder. Retranchés derrière leurs positions respectives, le REAL MADRID et l’ATLETICO se remirent à l’arbitrage de la fédération espagnole qui demanda aux deux clubs de proposer chacun six terrains. Le seul cité par les deux adversaires fut celui de Pamplona, ce qui ne faisait pas très sérieux. Finalement la fédération espagnole décida d’autorité que le match d’appui aurait lieu le 13 mai 1959 à Zaragoza.
 
Devant 33 000 spectateurs, Alfredo Di Stefano ouvrit la marque à la seizième minute. Trois minutes plus tard Collar égalisa, avant que Ferenc Puskas ne marquât le but qui allait se révéler celui de la victoire à la quarantième minute. Obligé de disputer la seconde mi-temps avec dix joueurs valides, suite la blessure en première mi-temps de l’arrière gauche Lesmes, les joueurs du REAL MADRID continuèrent à attaquer, avec prudence certes, mais en conservant leur façon de jouer ce qui n’avait pas été le cas lors des deux premières rencontres. Faisant preuve d’une grande supériorité ils auraient dû marquer deux ou trois buts de plus. Mais cette victoire finalement plus nette que ne l'indiquait le score, suffisait au bonheur de Santiago Bernabeu et des joueurs du REAL MADRID qui disputeraient à Stuttgart en Allemagne Fédérale, leur quatrième finale européenne en quatre ans, et comme à l’occasion de la première disputée en 1956 les Castillans allaient affronter le STADE DE REIMS.
 
 
Trois ans après le REAL MADRID bat à nouveau le STADE DE REIMS dans une finale sans grand suspens.
 
Les Français se qualifiaient pour leur deuxième finale en quatre ans. Lors des deux premiers tours les Champennois s’étaient littéralement promenés. Au tour préliminaire ils avaient facilement disposé des champions d’Irlande du Nord de ARDS l’emportant 4-1à Belfast et 6-2 au parc des princes à Paris. En huitièmes de finale les Français disposèrent des Danois d’HELSINKI PS grâce à deux victoires 4-0 au parc des princes et 3-0 à Rouen les champions de Finlande ayant accepté de jouer le second match en France contre l’échange de la recette. Les choses sérieuses commencèrent en quart de finale. Les Champennois s’inclinèrent 2-0 en Belgique sur le terrain du STANDARD LIEGE, avant de renverser ce résultat défavorable au parc des princes à Paris grâce à une victoire 3-0. En demi-finale les champions de France 1958 perdirent le match aller 1-0 en Suisse face au YOUNG BOYS BERNE avant de l’emporter en France 3-0. Le STADE DE REIMS comptait dans ses rangs l’ossature de l’équipe de France 1958 qui avait fini troisième du mondial en Suède avec des joueurs comme Robert Jonquet, Just Fontaine, Roger Piantoni, Jean Vincent ou Armand Penverne. Les tricolores s’étaient surtout illustrés sur le plan de l’attaque finissant meilleure attaque de la compétition avec 23 buts, contre 16 pour les champions du monde brésiliens. Les bleus avaient marqué 7 buts aux Paraguayens qui avaient sorti en phase éliminatoire l’Uruguay championne du monde en 1930 et 1950, 2 buts aux Yougoslaves, 2 buts aux Écossais, 4 buts aux Irlandais du Nord qui avaient éliminé en phase de qualification la squadra azzura et le Portugal, 2 buts aux futurs champions du monde brésiliens, 6 buts aux Allemands de l’Ouest vainqueurs de la compétition quatre ans plus tôt en Suisse. Pour le REAL MADRID et le STADE DE REIMS cette finale de Stuttgart était capitale. Les Madrilènes comme les Rémois se devaient de l’emporter s’ils voulaient participer à la prochaine coupe d’Europe des clubs champions, le FC BARCELONE et l’OGC NICE ayant enlevé les titres nationaux espagnol et français. Hélas pour eux, les Rémois pourtant si brillants lors des matchs retours contre le STANDARD LIEGE et les YOUNG BOYS BERNE allaient complètement rater leur finale, par ailleurs d’une qualité nettement inférieure à celle de la précédente à Bruxelles, et celle de Paris trois ans plus tôt avec les mêmes deux clubs. Un bon STADE DE REIMS aurait eu sa chance, mais ce fut une petite équipe de REIMS qui disputa sa finale face à un REAL MADRID bien moyen. Et pourtant non seulement les 10 000 supporters venus de France, mais encore tous les spectateurs neutres du Neckerstadion avaient pris fait et cause pour les Français, présumés les plus faibles. Il suffit de deux accélérations des Espagnols en début de chaque période pour faire la décision, sous la baguette de l’incomparable Di Stefano. Le match était commencé depuis moins de deux minutes que le REAL MADRID menait déjà 1-0, Mateos ayant trompé Dominique Colonna pas trop bien placé en l’occurrence. Le gardien rémois se reprenait bien dix minutes plus tard, préservant le suspense en détournant un pénalty tiré par Henrique Mateos. Même à dix contre 11, Raymond Kopa ayant été touché au genou par Jean Vincent, les Madrilènes n’avaient pas eu de mal à conserver leur avantage de 1-0. Au début de la seconde période à la quarante-septième minute, le REAL MADRID doubla la mise par Alfredo Di Stefano qui pour sa quatrième finale, marquait un but comme lors des trois précédentes. Le STADE DE REIMS était définitivement KO.
 
En revanche après une petite finale, mais un quatrième succès, l’aventure du REAL MADRID continuait et à 33 ans, Alfredo Di Stefano avait prouvé en survolant ce match, qu’il restait l’un des meilleurs footballeurs du monde, en tout cas le plus complet, et sous son impulsion le REAL MADRID dominait plus que jamais le football européen. Seul un rival espagnol semblait en mesure de lui arracher son trophée, et avec lui une couronne bien accrochée. Peut-être le FC BARCELONE, l’année suivante.
Fred, tu évoques la rencontre face à Besiktas. Le Real s’impose 2-0 mais le héros de la rencontre est le gardien Turc, Varol Ürkmez. En première mi-temps, il est imbattable, n’hésitant pas à sortir dans les pieds des attaquants madrilènes et prenant tous les ballons aériens. A cinq minutes de la fin, le Real avec toute son armada offensive ne mène que 1-0. Les Turcs gagnent du temps, Di Stéfano se chauffe avec un défenseur de Besiktas et les deux joueurs sont expulsés comme tu le mentionnes. Kopa parvient enfin à doubler le score dans les tous derniers instants de la partie, sur une action extrêmement confuse et litigieuse. Le but est validé mais Ürkmez sort sur une civière, blessé au cou. Besiktas termine la partie à dix et c’est l’arrière grec Alekos Sofianidis qui enfile un chandail et des gants. L’arbitre accorde de longs arrêts de jeu au cours desquels le Real ne parvient pas à inscrire de nouveau but, à la grande déception de Santiago Bernabéu qui avait parié sur le score de 3-0.
Pour Varol Ürkmez, c’est le début d’un destin hors normes. Il est élu sportif de l’année 1958 en Turquie (le prix est créé pour lui et en est le premier lauréat). Il joue jusque dans les années 70 tout en tournant dans quelques films populaires. Il connaît également quelques déboires, suspecté d’avoir truqué des rencontres et emprisonné quelques mois pour trafic de voitures volées. Il est décédé tout récemment, fin janvier.
Tu me fais trop d'honneur, ce n'est pas moi qui mentionne, mais l'auteur du bouquin Antonio Camacho.
Message posté par Verano82
Fred, tu évoques la rencontre face à Besiktas. Le Real s’impose 2-0 mais le héros de la rencontre est le gardien Turc, Varol Ürkmez. En première mi-temps, il est imbattable, n’hésitant pas à sortir dans les pieds des attaquants madrilènes et prenant tous les ballons aériens. A cinq minutes de la fin, le Real avec toute son armada offensive ne mène que 1-0. Les Turcs gagnent du temps, Di Stéfano se chauffe avec un défenseur de Besiktas et les deux joueurs sont expulsés comme tu le mentionnes. Kopa parvient enfin à doubler le score dans les tous derniers instants de la partie, sur une action extrêmement confuse et litigieuse. Le but est validé mais Ürkmez sort sur une civière, blessé au cou. Besiktas termine la partie à dix et c’est l’arrière grec Alekos Sofianidis qui enfile un chandail et des gants. L’arbitre accorde de longs arrêts de jeu au cours desquels le Real ne parvient pas à inscrire de nouveau but, à la grande déception de Santiago Bernabéu qui avait parié sur le score de 3-0.
Pour Varol Ürkmez, c’est le début d’un destin hors normes. Il est élu sportif de l’année 1958 en Turquie (le prix est créé pour lui et en est le premier lauréat). Il joue jusque dans les années 70 tout en tournant dans quelques films populaires. Il connaît également quelques déboires, suspecté d’avoir truqué des rencontres et emprisonné quelques mois pour trafic de voitures volées. Il est décédé tout récemment, fin janvier.


Encore une disparition dont So Foot ne s'est pas fait l'écho.

1959-1960. Le REAL MADRID remporta sa cinquième coupe d’Europe des clubs champions de la manière la plus spectaculaire.
 

Les Merengues remportent le prestigieux tournoi Ramon Carranza.
 
Pour remporter leur cinquième couronne les Madrilènes font l’acquisition du meneur brésilien Didi qui avait remporté la coupe du monde un an plus tôt en Suède et qui remportera une deuxième coupe du monde trois an plus tard au Chili. Il n’avait guère brillé lors de son passage dans la capitale espagnole. Il se fit remarquer seulement lors de quelques rencontres en particulier le prestigieux Ramon Carranza qui se déroula à Cadix à la fin du mois d’août 1959 en Andalousie. Y participaient le REAL MADRID, le FC BARCELONE, le MILAN AC sept fois champions d’Italie, les Belges du STANDARD LIEGE. Les quatre matchs furent très spectaculaires. Le REAL MADRID en demi-finale prit le dessus sur le MILAN AC, sur un score de tennis 6-3 ! Cesare Maldini dès l’entame de match marqua contre son camp pour les Espagnols. A la huitième minute Di Stefano éleva le score à 2-0. Aux alentours du quart de jeu Didi marqua son premier but du match. Le score était déjà de 3-0. Dix minutes plus tard Danova stoppa l’hémorragie. 3-1 pour les Castillans. Deux minutes plus tard Didi réussit son deuxième but de la rencontre, puis son troisième se réalisa à la trente-septième minute. 5-1 pour le REAL MADRID tel était le résultat à la mi-temps. Les Lombards réagirent en seconde période. Liedholm à la cinquante-troisième marqua le deuxième but italien. A neuf minutes du terme du match Altafini marqua le troisième but pour les champions d’Italie 1959. Ces derniers allaient-ils réussir l’exploit de revenir dans la partie en moins de dix minutes. La réponse est négative. A quatre minutes du terme de la rencontre Di Stefano porta le score définitif à 6-3 en marquant son deuxième but de ce match très prolifique. L’autre demi-finale fut très spectaculaire et disputée et les Catalans s’imposèrent face aux Belges 4-3 après prolongations. Pour le match de classement les Lombards l’emportèrent 3-2. La finale de prestige opposait les deux grands rivaux du football espagnol, peut-être une future anticipation de la coupe d’Europe des clubs champions de 1960. Les blaugranas effectuèrent une meilleure entame, Czibor ouvrant la marque à la treizième minute. Ferenc Puskas égalisa à cinq minutes du terme de la première période. Les Merengues eurent un temps fort aux alentours de l’heure de jeu ce qui leur permit de prendre deux buts d’avance. Gento donna l’avantage à son équipe à la cinquante-neuvième minute de jeu. Di Stefano éleva le score à 3-1 deux minutes plus tard. Trois minutes plus tard Evaristo réduisit le score à 3-2, mais à dix minutes du terme de la rencontre Gento redonna deux buts d’avance au REAL MADRID. Les Catalans ne se découragèrent pas et deux minutes tard grâce à Luis Suarez les culés revinrent à un seul des quadruples champions d’Europe. Malgré un rush final le FC BARCELONE ne parvint à revenir à 4-4 et à arracher les prolongations. En remportant ce tournoi de prestige les Madrilènes affirmaient qu’ils seraient bien présents pour défendre leur quadruple couronne européenne lors de la saison 1959-1960.
 
1/8 FINALE. Les Merengues dégustent les champions du Luxembourg en hors-d’œuvre.
 
Exempt du tour préliminaire comme quadruple vainqueur de la compétition le REAL MADRID eut un tirage au sort clément pour les huitièmes de finale avec les champions du Luxembourg, la JEUNESSE D’ESCH/ALZETTE. Au tour préliminaire les Luxembourgeois avaient créé la surprise en éliminant les Polonais du LKS LODZ, victoire 5-0 à domicile, et défaite 2-1 en Pologne.
 
Les Espagnols assurèrent leur qualification pour les quarts de finale. Le 21 octobre 1959 dans un stade Chamartin à moitié vide, 59 447 spectateurs les Madrilènes l’emportèrent 7-0. Les Luxembourgeois résistèrent vingt-cinq minutes jusqu’à ce que Di Stefano ouvre la marque. Dix minutes plus tard Ferenc Puskas doubla la mise. A deux minutes du terme de la première mi-temps Herrera amplifia l’avantage des merengues. 3-0 c’était le score à la mi-temps. En seconde période le REAL MADRID accéléra le rythme. Mateos à la cinquante-deuxième minute porta le score à 4-0. A la soixante-troisième minute Ferenc Puskas marqua son deuxième de la rencontre, imité en cela par Herrera à la soixante-dix-huitième minute. A cinq minutes du terme du match Ferenc Puskas marqua son troisième but. 7-0 pour le REAL MADRID. La qualification pour le REAL MADRID était assurée.
 
Le match retour eut lieu le 04 novembre 1959 au Luxembourg devant 17 454 spectateurs. Le match fut plus disputé qu’à l’aller. May ouvrit la marque pour le Luxembourgeois à la dixième minute. Vidal égalisa pour les Espagnols trois minutes plus tard. Une minute plus tard les Luxembourgeois reprirent l’avantage par Shaak. Dans ce match très animé Mateos égalisa à la dix-septième minute. Le score était alors de 2-2. Di Stefano donna l’avantage à son équipe deux minutes plus tard. A la vingt-huitième minute Ferenc Puskas porta le score à 4-2. Enfin Mateos scella le score définitif du match à la trente-et-unième minute. 5-2 tel était le score.
 
1/4 FINALE. Vic Nuremberg permet aux champions de France d’arracher la première manche….
 
En quart de finale le REAL MADRID retrouva l’OGC NICE, que les Espagnols avaient déjà affronté au même stade de l’épreuve trois ans plus tôt. L’OGC NICE dominait le football français au cours de la décennie avec le STADE DE REIMS. En effet au cours de cette période les Niçois remportèrent 4 titres en 1951, 1952, 1956 et 1959. Pour parvenir en quart de finale les champions de France avaient éliminé au premier tour les champions de la République d’Eire SHAMROCK ROVERS, victoire 3-2 en France et match nul 1-1 en Eire. En huitièmes de finale les Niçois avaient eu besoin de trois matchs pour se qualifier face aux champions de Turquie le FENERBAHCE ISTANBUL. Les Turcs l’emportèrent à domicile 2-1, les Niçois s’imposèrent également 2-1 chez eux. En match d’appui les Français eurent le dernier mot en gagnant le match d’appui 5-1.
 
Lors du match aller le 04 février 1960 au stade du Ray le REAL MADRID, privé de Di Stefano blessé, commença plus fort le match que les Français. Herrera ouvrit la marque à la quatorzième minute. Hector Rial doubla la mise douze minutes plus tard. 2-0 à la mi-temps. Le REAL MADRID semblait avoir pris une option sur le match. Cependant en seconde période la réaction française fut particulièrement vigoureuse en seconde période. Un homme allait particulièrement se faire remarquer, l’attaquant luxembourgeois Nuremberg qui allait réaliser un triplé et donner la victoire aux Français. Nuremberg réduisit le score à la cinquante-deuxième minute, égalisa à la soixante-huitième minute, et donna la victoire à son équipe à six minutes du terme de la rencontre. Les champions de France remportaient un beau succès d’estime. Mais cette victoire par un petit but d’écart allait-elle être suffisante pour le match retour en Espagne.
 
Mais le REAL MADRID a le dernier mot.
 
Le 2 mars 1960 devant 88 000 spectateurs les quadruples champions d’Europe remirent les pendules à l’heure. La défense niçoise résista vingt minutes à l’avalanche offensive madrilène, moment où Pepillo ouvrit la marque. A la trente-huitième minute Francisco Gento porta le score à 2-0 pour le REAL MADRID. Cinq minutes après le début de la seconde période Alfredo Di Stefano éleva le résultat à 3-0. Deux minutes plus tard le score était de 4-0 suite à un but de Ferenc Puskas. Au cours des quarante dernières minutes les Espagnols gérèrent leur large avantage, tandis que les Français cherchaient à la fois à ne pas encaisser plus de buts et à sauver l’honneur. Mais le REAL MADRID était trop fort et se qualifiait pour le dernier carré de la coupe d’Europe des clubs champions.
 
1/2 FINALE. LE REAL MADRID remporte haut la main la finale avant la lettre.
 
Les deux matchs des demi-finales s’annonçaient comme une finale anticipée. Alors que dans l’autre confrontation les Écossais des GLASGOW RANGERS allaient affronter les Allemands de l’Ouest de l’EINTRACHT FRANCFORT, le REAL MADRID dans un choc des titans allait se mesurer à son grand rival national le FC BARCELONE. A l’époque les Catalans comptaient plus de titres de champions que le REAL MADRID, 8 contre 6, les blaugranas ayant gagné les deux derniers en 1959 et 1960. Sur la scène internationale ils s’étaient imposés dans les coupes d’Europe annexes, la coupe des villes de foires, par deux fois, en 1958 face à une sélection des clubs de Londres 2-2 en Angleterre et large victoire 6-0 en Catalogne, et en 1960 face à BIRMINGHAM CITY 0-0 en Angleterre et victoire 4-1 au Camp Nou. Mais le FC BARCELONE cherchait la consécration internationale dans la grande coupe d’Europe. Les Catalans s’étaient illustrés au cours de leur parcours jusqu’en demi-finale. Au tour préliminaire face aux Bulgares du CDNA SOFIA, ils avaient obtenu un bon match nul dans les Balkans avant de l’emporter largement 6-2 au Camp Nou. Ils furent encore plus impressionnants lors des deux tours suivants. En huitième de finale ils ne firent qu’une bouchée du MILAN AC, alors que les Italiens présentaient de solides références tant nationales qu’internationales. Les Lombards s’inclinèrent 2-0 à domicile et 5-1 au Camp Nou. En quart de finale ce fut au tour des Anglais de WOLVERHAMPTION WANDERERS de subir deux leçons de football du FC BARCELONE. Au camp Nou les Anglais perdirent sur le score sans appel de 4-0, avant d’être encore battus à domicile lourdement sur le score de 5-2. En six matchs face à des adversaires de valeur le FC BARCELONE avait marqué 24 buts, soit exactement 4 buts de moyenne par match. A côté les qualifications du REAL MADRID face aux champions du Luxembourg et de France faisaient pâle figure. Le FC BARCELONE était entraîné par Helenio Herrera qui au cours de la décennie suivante allait faire la gloire internationale de l’INTER MILAN. Y figuraient des joueurs remarquables comme Luis Suarez, Evaristo ou les trois joueurs Hongrois Ladislao Kubala, Kocsis et Czibor.
 
Le REAL MADRID remporta la première manche le 21 avril 1960 au stade Chamartin devant 120 000 spectateurs. Les Madrilènes ouvrirent la marque à la dix-huitième minute par Alfredo Di Stefano. Une dizaine de minutes plus tard Ferenc Puskas éleva le score à 2-0 pour son équipe. Le FC BARCELONE sut réagir rapidement et à dix minutes du terme de la première période Martinez réduisit le score à 2-1. Le score n’évolua plus jusqu’à trois minutes du terme de la rencontre lorsque Alfredo Di Stefano marqua son deuxième but de la soirée, un but important s’il en était, puisqu’il permettait aux Madrilènes de voyager si ce n’est avec un avantage décisif, loin s’en faut, tout du moins avec un avantage de deux buts qui donnait plus de sérénité aux Merengues que si le score n’avait été que de 2-1. Cependant de leur côté les Catalans estimaient qu’à domicile ils pouvaient très bien remonter ce désavantage de deux buts.
 
Le 27 avril 1960 au Camp Nou devant 86 575 spectateurs blessés dans leur amour propre, le REAL MADRID donna une leçon de football au FC BARCELONE dans sa propre antre. A la vingt-cinquième minute Ferenc Puskas ouvrit la marque pour les Merengues. 1-0 pour les Madrilènes c’était le score à la mi-temps. A la soixante-huitième minute de jeu Francisco Gento éleva le score à 2-0, puis six minutes plus tard le résultat était de 3-0 pour les Merengues, Ferenc Puskas marquant son deuxième but de la soirée. A une minute du terme de la rencontre Kocsis, le meilleur buteur de la coupe du monde Suisse avec 11 buts, sauva bien l’honneur, mais le FC BARCELONE était éliminé depuis longtemps. Cette élimination était ressentie comme un véritable affront par le peuple Catalan. Il fallut trouver un bouc-émissaire. Ce fut Helenio Herrera. A l’INTER MILAN il allait prouver qu’il était un coach de très haut niveau.
 
FINALE. Le REAL MADRID  atteint le sommet de son art.
 
En finale les Merengues allaient affronter la surprenante et talentueuse équipe allemande de l’EINTRACHT FRANCFORT. En huitième de finale les Allemands de l’Ouest avaient éliminé les Suisses des YOUNG BOYS BERNE, précedemment demi-finalistes de la compétition en l’emportant 4-1 en Suisse, et en gérant leur avantage à domicile en se contentant d’un match nul 1-1. En quart de finale face au WIENR SK qui avait écrasé la saison précédente la JUVENTUS TURIN, les Allemands de l’Ouest l’emportèrent à domicile 2-1, avant de préserver leur petit avantage d’un but dans la capitale autrichienne en faisant match nul 1-1. En demi-finale face à de présomptueux GLASGOW RANGERS, qui pensaient être présents pour leur finale à domicile, les Allemands de l’Ouest donnèrent deux leçons de football avec deux larges victoires, 6-1 en Allemagne de l’Ouest et 6-1 à Glasgow.
 
La finale jouée le 18 mai 1960 devant 127 621 spectateurs fut totalement tournée vers le jeu d’attaque. Ceux qui estimaient que Di Stefano n’avait plus ses jambes de 20 ans, et que Puskas avait de plus en plus de peine à justifier son surnom de « major galopant » crurent bien avoir raison en début de match. Les Allemands de l’Ouest, en effet, prirent d’emblée la direction du jeu et c’est assez logiquement qu’ils ouvrirent le score par l’intermédiaire de Kress, sur une passe de l’avant-centre Stein avec lequel il avait permuté. Le REAL MADRID mit plus d’un quart d’heure à se reprendre, mais lorsqu’il eut trouvé le bon rythme il se montra irrésistible. A la vingt-septième minute Di Stefano montrait l’exemple. Dans une position difficile il reprenait un centre de Canario et il égalisait. Trois minutes plus tard le gardien ouest-allemand repoussait un ballon dans les pieds de « Don Alfredo ». Le REAL MADRID menait alors 2-1. Juste avant le repos Ferenc Puskas entamait son festival de buts, en marquant du pied gauche. A la mi-temps le score était de 3-1. Tout était prêt désormais pour le festival madrilène, Puskas prenait la relève de Di Stefano en marquant trois nouvelles fois, à la cinquante-sixième, l’heure de jeu, soixante-et-onzième minute de jeu.  En réalisant un quadruplé au cours de cette finale, le Hongrois venait de régler le vieux contentieux qu’il avait avec les Allemands de l’Ouest depuis la finale de la coupe du monde de 1954 à Berne le 4 juillet, ou l’équipe de Ferenc Puskas s’était à la surprise générale inclinée. Menés 1-6 les champions d’Allemagne de l’Ouest 1959 eurent le mérite de ne pas baisser les bras, et de marquer deux buts coup sur coup à la soixante-douzième minute par Stein et par le même joueur deux minutes plus tard. Mais Di Stefano veillait. Une minute après le troisième but de l’EINTRACHT FRANCFORT, il profitait du fait que les Allemands de l’Ouest, qui jouaient le tout pour le tout, s’étaient découverts pour s’en aller battre en solitaire le gardien Loy, battu ainsi pour la septième fois sans avoir pour autant démérité. Dans cette finale totalement tournée vers l’offensive, qui s’acheva sur le score de 7-3 pour les quintuples champions d’Europe, le match aurait tout aussi bien pu s’achever par un score de 10-5.
 
Le REAL MADRID confirma son excellente forme au niveau international au cours de l’année 1960 en remportant une nouvelle fois le prestigieux tournoi estival, Ramon Carranza à Séville, et en remportant la première coupe intercontinentale de l’histoire en prenant le dessus du vainqueur de la Copa Libertadores.
        
A Cadix en demi-finale le 27 août dans un nouveau remake des finales de coupe d’Europe des clubs champions de 1956 et 1959, les Castillans battirent une nouvelle fois le STADE DE REIMS 2-1, Herrera et Mateos marquant pour les Espagnols, Leblond sauvant l’honneur pour les Français à la dernière minute de la rencontre. En finale face au recordman des victoires en coupe du roi, 20, les Basques de l’ATHLETIC BILBAO, les quintuples champions d’Europe ne firent pas de détail l’emportant de manière indiscutable 4-0. A la mi-temps le score était de 0-0. Pepillo ouvrit la marque à la quarante-neuvième minute. Vidal éleva le score à 2-0 quatre minutes plus tard. A la soixante-deuxième minute Puskas donna plus d’ampleur au score. 3-0 pour les Merengues. Enfin à une minute du terme de la rencontre Francisco Gento scella le score final 4-0 pour le REAL MADRID.
 
En coupe intercontinentale face aux Uruguayens du PENAROL MONTEVIDEO le REAL MADRID montra également et clairement sa supériorité. A Montévidéo les Espagnols obtinrent un bon match nul 
0-0. Au match retour au stade Chamartin l’affaire fut quasiment réglée en moins de dix minutes. Puskas ouvrit la marque dès la deuxième minute, une minute plus tard Di stefano éleva le score à 2-0. A la huitième minute Puskas marqua son deuxième but du match. 3-0 en moins de dix minutes, les vainqueurs de la Copa Libertadores 1960 ne s’en remirent pas. A cinq minutes du terme de la mi-temps Herrera porta le score à 4-0. A la cinquante-quatrième minute Francisco Gento porta le score à 5-0. Les Uruguayens eurent le bon goût de sauver l’honneur à dix minutes du terme de la rencontre par l’intermédiaire de Spencer.
Fred, il manque une information essentielle concernant les demi-finales face au Barça. À l’aller comme au retour, Helenio Herrera se prive délibérément de Ladislao Kubala. Il le considère vieillissant, pas assez travailleur pour le collectif. Les résultats lui donnent tort et cet élément, un parmi d’autres, provoque la rupture avec les dirigeants barcelonais malgré deux titres consécutifs en championnat.
Il faut préciser également que le Barça soupçonne Herrera de négocier son passage à l’ennemi, à la place de Muñoz pas encore confirmé sur le banc du Real Madrid.
Message posté par Verano82
Fred, il manque une information essentielle concernant les demi-finales face au Barça. À l’aller comme au retour, Helenio Herrera se prive délibérément de Ladislao Kubala. Il le considère vieillissant, pas assez travailleur pour le collectif. Les résultats lui donnent tort et cet élément, un parmi d’autres, provoque la rupture avec les dirigeants barcelonais malgré deux titres consécutifs en championnat.


Message posté par Fred Astaire
Extraits du livre ebook que je viens d'acheter:

« Le REAL MADRID et la coupe d'Europe depuis 60 ans. Gloire, honneurs et conquêtes internationales du plus grand club de football du monde. »
de Antonio Camacho (un autre).

Chapitre 1. 1955-1960. L’âge d’or du REAL MADRID. Di Stéfano, Puskás, Kopa, Gento, et les 5 victoires consécutives en coupe d’Europe des clubs champions.
 L’absence de vision historique des dirigeants du FC BARCELONE ouvre la voie à l’hégémonie du REAL MADRID en Europe.
 
 La coupe d’Europe des clubs champions, un projet auquel les  dirigeants blaugranas n’accordent aucune crédibilité. Leur priorité est à la recréation de la coupe de Catalogne.
 
 
En 1955 année où va démarrer la première coupe d’Europe des clubs champions, le premier match se disputant au stade national de Lisbonne devant 30 000 spectateurs entre le SPORTING local et les Yougoslaves du PARTIZAN BELGRADE, les deux équipes se séparant sur un score de parité 3-3, la communauté européenne du charbon et de l’acier qui a fondé l’Europe communautaire, existe depuis 5 ans. L’UEFA vient d’être créée et les moyens de transport rapprochent les villes entre elles. C’est le temps où l’Europe occidentale s’ouvre à la modernité. La France du général de Gaulle, en fait les gaullistes et les communistes refusent d’entrer dans la CED, l’Europe de la Défense, mais elle se rattrape sur le football. En 1954 Gabriel Hanot, journaliste à l’équipe, assiste à la tournée « triomphale » de WOLVERHAMPTON dans leur stade, le vieux Molineux. La presse anglaise remet le titre imaginaire de « champions du monde » aux loups après leur victoire contre le SPARTAK MOSCOU 4-0 et surtout les Hongrois du HONVED BUDAPEST 3-2 de Ferenc Puskás en amical.        
                
Il faut replacer ces déclarations dans leur contexte. Derrière l’apparente arrogance des supporters anglais de football, se cache un besoin de retrouver une certaine estime de soi. Se croyant le meilleur football du monde depuis des décennies, l’Angleterre daigna participer aux trois premières coupes du monde disputées en 1930 en Uruguay, remportée par le Celeste, en 1934 en Italie remportée par la squadra azzura, en 1938 remportée une seconde fois par la squadra azzura. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale les Anglais acceptèrent de participer au mondial brésilien en 1950. Ce fut une catastrophe. Ils remportèrent bien leur première rencontre face au Chili, mais lors de la seconde rencontre le 24 juin à Belo Horizonte ils furent humiliés, car battus par la modeste sélection des USA 1-0. Lors du dernier match ils s’inclinèrent encore 1-0, cette fois-ci face à l’Espagne. Les Anglais qui pensaient devenir champions du monde, ne participèrent même pas au tour final à 4 équipes. 4 ans plus tard en Suisse leur prestation fut à peine supérieure. Lors du premier match du mondial les Anglais connurent encore une désillusion en étant tenus en échec par la Belgique sur le score de 4-4. Ils assurèrent leur qualification pour les quarts de finale en battant la Suisse 2-0. Sans inspiration en quart de finale face aux doubles champions olympiques et doubles champions du monde uruguayens, ils s’inclinèrent logiquement 4-2 face aux sud-américains. Mais leur plus grosse désillusion, là ou les Anglais comprirent qu’ils n’étaient plus les meilleurs du monde, ce fut lorsqu’ils affrontèrent lors d’une double confrontation la meilleure équipe du monde du moment, l’équipe hongroise menée par Ferenc Puskás. Le 25 novembre 1953 à Wembley les Britanniques furent submergés par les Magyars sur le score de 6-3. Les Anglais promettaient de prendre leur revanche en mai 1954 au Neptstadion de Budapest. En guise de revanche, les Anglais subirent une véritable humiliation s’inclinant 7-1. Les Britanniques n’avaient que leurs qualités mentales et leur puissance physique à opposer à des footballeurs bien préparés physiquement, beaucoup plus techniques, mieux organisés collectivement et plus intelligents sur le plan tactique. La victoire sur le HONVED BUDAPEST 3-2 sonnait par conséquent comme une sorte de revanche.
 
De son côté Gabriel Hanot ne trouva pas les déclarations de la presse anglaise très appropriées. Il se dit qu’il faudrait une vraie compétition avec un organisateur, un règlement et des diplômes à la fin pour certifier l’exploit. L’Equipe et son directeur Jacques Goddet prennent en main le dossier. Après la coupe du monde de football et les JO, et juste avant le championnat d’Europe des nations de football, la France invente la nouvelle compétition que les autres se chargeront de gagner : la coupe d’Europe des clubs champions.
 
La FIFA n’a rien contre, mais l’UEFA à peine sortie du cerveau de quelques fonctionnaires, dit ne pas avoir les moyens d’organiser une telle compétition. Alors le quotidien sportif français se charge de s’adresser aux fédérations champions du monde, ne participèrent même pas au tour final à 4 équipes. 4 ans plus tard en Suisse leur prestation fut à peine supérieure. Lors du premier match du mondial les Anglais connurent encore une désillusion en étant tenus en échec par la Belgique sur le score de 4-4. Ils assurèrent leur qualification pour les quarts de finale en battant la Suisse 2-0. Sans inspiration en quart de finale face aux doubles champions olympiques et doubles champions du monde uruguayens, ils s’inclinèrent logiquement 4-2 face aux sud-américains. Mais leur plus grosse désillusion, là ou les Anglais comprirent qu’ils n’étaient plus les meilleurs du monde, ce fut lorsqu’ils affrontèrent lors d’une double confrontation la meilleure équipe du monde du moment, l’équipe hongroise menée par Ferenc Puskás. Le 25 novembre 1953 à Wembley les Britanniques furent submergés par les Magyars sur le score de 6-3. Les Anglais promettaient de prendre leur revanche en mai 1954 au Neptstadion de Budapest. En guise de revanche, les Anglais subirent une véritable humiliation s’inclinant 7-1. Les Britanniques n’avaient que leurs qualités mentales et leur puissance physique à opposer à des footballeurs bien préparés physiquement, beaucoup plus techniques, mieux organisés collectivement et plus intelligents sur le plan tactique. La victoire sur le HONVED BUDAPEST 3-2 sonnait par conséquent comme une sorte de revanche.
 
La première édition est une forme de confrérie et s’organise par cooptation. Le REAL MADRID est devenu champion d’Espagne en 1954 et 1955 grâce en particulier à l’énorme talent de l’Argentin Alfredo Di Stéfano, mais à ce moment-là ces victoires madrilènes ne sont considérées que comme des accidents. Celle qui fait office de grande équipe en Espagne dans les années 50, c’est le FC BARCELONE. Le club catalan était alors plus titré que le REAL MADRID. Six championnats remportés pour les Catalans, 1929, 1945, 1948, 1949, 1952, 1953, contre quatre pour les Castillans, 1932, 1933, 1954, 1955, 9 coupes du roi pour les Madrilènes contre 12 pour les blaugranas, dont 3 gagnées consécutivement en 1951, 1952, 1953. Côté individualité Ladislao Kubala la vedette du onze catalan, qui joua pour trois sélections nationales différentes, Hongrie, Tchécoslovaquie, Espagne était considéré au milieu des années cinquante comme meilleur footballeur que l’Argentin Alfredo Di Stéfano.  Enfin le FC BARCELONE s’était jusqu’alors plus distingué dans la coupe latine que le REAL MADRID. Ancêtre de la coupe d’Europe des clubs champions, cette compétition disputée tous les ans, à l’exception de l’année 1954 pour cause de coupe du monde Suisse, regroupait les champions et les meilleures équipes de quatre pays, l’Espagne, l’Italie, la France et le Portugal. Il est intéressant de remarquer que les vainqueurs de cette compétition préfiguraient ceux de la coupe d’Europe des clubs champions entre 1956 et 1969. De fait le FC BARCELONE remporta deux fois la compétition, le MILAN AC deux fois, le BENFICA LISBONNE une fois, le STADE DE REIMS une fois, le REAL MADRID deux fois mais il fallut attendre 1955 et 1957. Avant cela le FC BARCELONE avait fait plus forte impression que son rival madrilène. En 1949 lors de la première compétition organisée en Espagne, les Catalans écrasèrent en demi-finale les champions de France le STADE DE REIMS 5-0, avant de l’emporter plus difficilement en finale le 3 juillet 1949 au stade Chamartin de Madrid devant 50 000 spectateurs, 2-1 devant une formation portugaise coriace le SPORTING. En 1952 en France cette fois-ci, le FC BARCELONE remporta sa deuxième coupe latine en battant en demi-finale les champions d’Italie la JUVENTUS TURIN 4-2, avant de battre en finale au parc des princes de Paris les champions de France 1951 et 1952, et vainqueurs de la coupe de France 1952, l’OGC NICE sur le score de 1-0.
 
Carlos Pardo, journaliste à Mundo Deportivo et correspondant à l’Equipe à Barcelone, raconte cette névrose catalane. « L’Equipe m’a demandé d’inviter le FC BARCELONE à la première coupe d’Europe des clubs champions en 1955, une initiative venue du journal pour l’hiver, une période où il vendait moins qu’à l’été, époque du Tour de France. La participation se faisait par invitation. En Espagne seuls le FC BARCELONE, le REAL MADRID, le FC VALENCE, l’ATHLETIC BILBAO, l’ATLETICO MADRID remplissaient les conditions sportives et de prestige pour s’incrire. Avant d’en parler avec le club, Samitier m’a averti « C’EST N’IMPORTE QUOI ! ». Cette réaction m’a surpris. Ensuite le secrétaire du club, M. Domenech, m’a donné un rendez-vous au siège du FC BARCELONE. Le rendez-vous était fixé à 19 heures, mais il ne m’a pas reçu avant 21 heures 30 minutes. Quand je lui raconte que je viens de l’Equipe, il me répond « Lé quoi ? ». Il lit le règlement et me répond « CA C’EST UNE UTOPIE COMPLETE, CELA NE SE FERA JAMAIS ». Et alors il me raconte que c’est « LA COUPE DE CATALOGNE PAR EQUIPES QU’IL FAUT RESSUSCITER COMME AVANT LA GUERRE ». « Désolé Pardo. Merci d’être venu ». Après l’affaire Di Stéfano le FC BARCELONE perd sa seconde perle en un an.
 
Après trois heures d’attente dans un couloir et quelques minutes de mépris dans le bureau d’un sous-quelque chose, Carlos Pardo rentre chez lui et parle à sa femme. « Pourquoi tu n’appelles pas ton ami du REAL MADRID, Saporta ? Elle avait raison, je n’avais rien à perdre, reprend Pardo. Saporta repond tout de suite : « Allo, c’est pour la coupe d’Europe ? C’est vous qui gérez ce truc ? Le FC BARCELONE n’est pas intéressé ? Vous nous invitez ? ». Saporta était très enthousiaste. Il m’a fait monter dans l’avion pour Madrid dès le lendemain matin ». L’histoire du REAL MADRID peut remercier Madame Pardo et Raimundo Saporta, le « huggy les bons tuyaux » de Santiago Bernabeu. « Arrivé à Madrid la voiture de Bernabeu m’attend sur le tarmac de Barajas et m’emmène directement vers le bureau du club où m’attendaient Bernabeu, Saporta et Calderon, le gérant. Le jour suivant, nous nous envolons pour Paris et nous nous retrouvons dans un hôtel pour fonder la coupe d’Europe ».
 
En avril 1955 à l’Hotel Ambassador à Paris, la compétition est créée en présence des seize présidents qui prennent part à la première édition. En dehors du REAL MADRID, les quinze autres participants de la première coupe d’Europe des clubs champions furent les Français du STADE DE REIMS, les Italiens de MILAN AC, les Écossais d’HIBERNIAN EDIMBOURG, les Yougoslaves du PARTIZAN BELGRADE, les Hongrois du MTK BUDAPEST (VOROS LOBOGO à l’époque), les Autrichiens du RAPID VIENNE, les Suédois de DJURGARDENS STOCKHOLM, les Suisses du SERVETTE GENEVE, les Danois de AARHUS GF, les Sarrois de SARREBRUCK, les Allemands du ROT WEISS ESSEN, les Portugais du SPORTING, les Belges d’ANDERLECHT, les Hollandais du PSV EINDHOVEN, les Polonais du GWARDIA VARSOVIE. Santiago Bernabeu est élu vice-président du comité d’organisation.


Le REAL MADRID se fait d’abord la main sur la coupe latine.
 
Champion d’Espagne pour la quatrième fois de son histoire en 1955, le REAL MADRID allait participer pour la première fois en juin 1955 à la coupe latine, compétition organisée cette année-là à Paris. Dans cette compétition l’équipe espagnole qui s’était le plus illustrée était le FC BARCELONE, remportant l’épreuve en 1949 et 1952. Le REAL MADRID voulait par conséquent bien figurer, ce qui signifiait faire aussi bien que les blaugranas, c’est-à-dire gagner l’épreuve. Les autres compétiteurs étaient de valeur. Au premier rang le MILAN AC, la meilleure équipe italienne des années cinquante, qui au cours de cette décennie allait remporter 4 scudetti en 1951, 1955, 1957, 1959. Les Lombards avaient déjà remporté la coupe latine en 1951. Figurait également le STADE DE REIMS, meilleure équipe française de l’après-guerre, qui avait déjà remporté 3 championnats en 1949, 1953 et 1955. L’équipe rémoise avait brillamment remporté l’épreuve en 1953 au Portugal en battant à Lisbonne le MILAN AC de manière indiscutable 3-0.
 
En demi-finale le REAL MADRID hérita de l’adversaire apparemment le plus accessible, les Portugais de BELENENSES. A l’époque le troisième club de Lisbonne avait un statut bien supérieur à celui d’aujourd’hui où il fait l’ascenseur régulièrement entre la première et la deuxième division. Il faisait partie intégrante des quatre grands du football portugais avec le SPORTING, BENFICA, le FC PORTO, finissant d’ailleurs régulièrement les dragons du FC PORTO. BELENENSES avait remporté 4 coupes du Portugal en 1927, 1929, 1933, 1942. Concernant le championnat le troisième club de Lisbonne avait remporté son premier titre en 1946, et avait été en passe de remporter son second titre en 1955, finissant avec le même nombre de points que le BENFICA, mais avec un moins bon goal-average. BELENENSES avait marqué plus de buts que BENFICA 63 contre 61, mais avait encaissé plus de buts que les aigles 28 contre 20. Dans ses rangs figurait le fameux MATATEU, footballeur d’origine mozambicaine, considéré comme le meilleur footballeur portugais avant l’avènement d’Eusébio. Les historiens du football portugais considèrent que sa malchance fut de naître une décennie trop tôt, auquel cas il aurait joué avec la célèbre panthère, et auraient certainement constitué le duo offensif le plus impressionnant du football européen. C’était en tous les cas un adversaire dont il fallait se méfier. Les merengues furent très sérieux et appliqués, s’imposèrent 2-0 gagnant le droit de disputer la finale face au STADE DE REIMS.
 
De leur côté les Français avaient fortement bataillé pour prendre le dessus sur le MILAN AC. Les Lombards s’inclinèrent 3-2, mais le but de la victoire fut seulement marqué à la cent-trente-neuvième minute. Les Rémois se ressentirent très certainement des fatigues de cette âpre et longue bataille. Les Madrilènes en plus de leur valeur réelle, surent mettre cette situation à profit et l’emportèrent 2-0, grâce à un doublé d’Hector Rial à la septième et à la soixante-neuvième minute.


De leur côté les Français avaient fortement bataillé pour prendre le dessus sur le MILAN AC. Les Lombards s’inclinèrent 3-2, mais le but de la victoire fut seulement marqué à la cent-trente-neuvième minute. Les Rémois se ressentirent très certainement des fatigues de cette âpre et longue bataille. Les Madrilènes en plus de leur valeur réelle, surent mettre cette situation à profit et l’emportèrent 2-0, grâce à un doublé d’Hector Rial à la septième et à la soixante-neuvième minute.1955-1956. La Première coupe d’Europe des clubs champions des merengues.
 
1/8 FINALE. Les merengues se qualifient sans trembler face au SERVETTE GENEVE.
 
Voulant surfer sur sa victoire en coupe latine, le REAL MADRID entra avec de grandes ambitions dans cette nouvelle compétition. L’adversaire qui lui avait été désigné pour les huitièmes de finale fut les Suisses du SERVETTE GENEVE, avec match aller en territoire helvétique le 8 septembre 1955 devant 8 000 pectateurs. Les deux équipes se neutralisèrent jusqu’à environ un quart d’heure de la fin. Dans les dix dernières minutes les merengues prirent le dessus par des buts de Munoz à onze minutes de la fin et d’Hector Rial à la toute dernière minute. Un mois plus tard, le 12 octobre 1955 le REAL MADRID assura définitivement sa qualification à domicile devant 42 318 spectateurs en écrasant cette fois-ci les Suisses sur le score de 5-0. Di Stéfano réalisa un doublé à la trentième et à la soixante-deuxième minute, Joseito marqua juste avant la mi-temps, Hector Rial marqua deux minutes après la reprise de la seconde période, avant que Luis Molowny ne marque le sien à la cinquante-cinquième minute.
1/4 FINALE. Les Madrilènes frisent la correctionnelle à Belgrade.
 
L’adversaire suivant offra un autre type de résistance. Les Yougoslaves du PARTIZAN BELGRADE avaient de leur côté éliminé les Portugais du SPORTING, obtenant un bon match nul à Lisbonne 3-3 avant de s’imposer à domicile sur le score de 5-2. La confrontation entre une équipe du Portugal de Salazar, dictature anticommuniste, et la Yougoslavie communiste du maréchal Tito n’avait pas posé de problèmes diplomatiques. L’UEFA craignait qu’une confrontation entre une équipe de football de l’Espagne de Franco et celle de la Yougoslavie de Tito ne posât plus de problèmes, lors de la guerre civile d’Espagne, les brigades internationales en particulier et le camp républicain en général ayant été financés et armés par l’URSS. Mais pour le général Franco l’ennemi principal était l’URSS, mais tant la Yougoslavie qui toute communiste qu’elle était avait pris ses distances avec le grand frère soviétique, comme l’avaient attesté les très fortes tensions entre le maréchal Tito et le petit père des peuples au cours des années suivant l’immédiat après-guerre. Le général Franco réserva les fortaits politiques du REAL MADRID, à la section du basket-ball, lorsqu’au cours des premières années de la coupe des champions du basket, le REAL MADRID aurait à se déplacer en URSS.
 
Le match aller eut lieu le jour de Noël, le 25 décembre 1955, peut-être pour faire comprendre à ces athées matérialistes communistes, que le jour de la naissance du Christ était sacré pour l’Espagne catholique. La foule accourut au stade Chamartin, 114 272 spectateurs. Les merengues ce jour-là se montrèrent clairement à leurs adversaires yougoslaves s’imposant 4-0, grâce à un doublé de Castano à la douzième et à la vingt-quatrième minute, un but de l’ailier très rapide Gento à la trente-sixième minute. Le quatrième but fut marqué à vingt minutes de la fin par Alfredo Di Stéfano. Les Espagnols semblaient avoir pris une option sur la qualification pour les demi-finales.
 
Toutefois les joueurs du bloc communiste croyaient en leur chance pour le match retour. A la fin de cette rencontre ils pouvaient s’estimer frustrés car ils avaient très largement dominé les Eespagnols qui n’avaient pas vu le jour. Les Yougoslaves s’imposèrent 3-0 le 29 janvier 1956 devant 34 395 spectateurs, grâce à des buts de Milutinovic à la vingt-troisième minute, Mihajlovic sur pénalty deux minutes après la reprise de la seconde mi-temps, Milutinovic à nouveau à quatre minutes du terme de la rencontre. Les Yougoslaves tirèrent également quatre fois sur les poteaux, et à la dernière minute, ce qui devait être le quatrième but des Yougoslaves, fut arrêté à un mètre du but par la neige, le match se jouant sur un terrain enneigé. Les Espagnols s’étaient en quelque sorte qualifiés de manière miraculeuse.
 

1/2 FINALE. Premier classico européen avec les rossoneri.
 
En demi-finale le REAL MADRID allait devoir en découdre avec le MILAN AC, dans une confrontation qui allait devenir un classique du football européen au cours des soixante années suivantes. Pour parvenir à ce stade de l’épreuve les Lombards avaient éliminé les Sarrois de SARREBRUCK, défaite surprenante 4-3 à domicile, rattrapée par une victoire à l’extérieur 4-1, avant d’éliminer en quart de finale les Autrichiens du RAPID VIENNE, match nul dans la capitale autrichienne 1-1 et large victoire en Lombardie 7-2. Le match aller se déroula à Madrid devant 120 000 spectateurs. Les merengues ouvrirent la marque dès la septième minute par Hector Rial. Les Lombards réagirent très rapidement et trois minutes plus tard le Suédois Nordhal égalisa. Joseito à la vingt-sixième minute redonna l’avantage aux Castillans. Dans cette rencontre de très haut niveau, les Italiens réagirent à nouveau rapidement et égalisèrent cinq minutes après le second but espagnol par l’Uruguayen Schiaffino, champion du monde avec la celeste en 1950 au Brésil. Olsen le Danois du REAL MADRID fixa le score à la mi-temps à 3-2 en marquant à la quarantième minute. La seconde mi-temps fut beaucoup moins prolifique en buts. Il n’y en eut qu’un seul, par l’intermédiaire de l’inévitable Alfredo Di Stéfano. 
4-2 pour le REAL MADRID, c’était un bon résultat pour les Espagnols, mais les Italiens avaient encore leurs chances.
 
Le match retour se déroula le 1er mai 1956 devant seulement 25 055 spectateurs. Les Espagnols défendirent bec et ongles leurs deux buts d’avance, si bien qu’à la mi-temps le score était toujours de 0-0. C’était encore le cas à l’heure de jeu. A la soixante-cinquième minute Joseito donna l’avantage aux merengues. Plus que vingt-cinq minutes à jouer le REAL MADRID est virtuellement en finale. Les Lombards réagissent alors très vigoureusement. A la soixante-neuvième minute Dal Monte égalise, et à quatre minutes du terme de la rencontre il donna l’avantage aux Italiens. Il manque alors un but aux Italiens pour arracher un match d’appui. Mais leur réaction fut tardive. Le REAL MADRID allait être présent lors de la première finale de la coupe d’Europe des clubs champions de l’histoire.

FINALE. Le REAL MADRID remporte sa première coupe d’Europe des clubs champions après un match de haute volée.
 
En finale les Espagnols allaient affronter une équipe qu’ils connaissaient bien, le STADE DE REIMS, qu’ils avaient affrontée un an plus tôt en finale de la coupe latine. Pour parvenir en finale les joueurs d’Albert Batteux avaient éliminé les Danois de l’AGF AARHUS en huitièmes de finale, victoire 2-0 au Danemark, match nul 2-2 à domicile, les Hongrois du VOROS LOBOGO en quart de finale, victoire 4-2 au parc des princes de Paris, match nul 4-4 dans la capitale hongroise, les Écossais de l’HIBERNIAN EDIMBOURG en demi-finale, grâce à deux victoires une à domicile 2-0, une autre en terre écossaise 1-0.
 
Le 13 juin 1956 dans un parc des princes à Paris rempli par 38 242 spectateurs, les Français démarrèrent bien plus fort le match, menant 2-0 après dix minutes de jeu. Leblond avait ouvert la marque à la sixième minute, Templin amplifia l’avantage des Français à la dixième minute. Les Espagnols ne se découragèrent pas et surent réagir. Au quart d’heure de jeu, Alfredo Di Stéfano réduisit le score. A la demi-heure Hector Rial égalisa. 2-2 c’était le score à la mi-temps. Au retour des vestiaires Michel Hidalgo, qui deviendra sélectionneur de l’équipe de France entre 1976 et 1984, fera pratiquer aux tricolores un très beau football et remportera le championnat d’Europe des nations en 1984, redonne l’avantage au STADE DE REIMS à la soixante-deuxième minute de jeu. Cinq minutes plus tard Templin qui avait marqué le deuxième but pour les Français marqua un but contre son camp. 3-3 à la soixante-septième minute. Les Espagnols finirent plus fort le match et à onze minutes du terme de la rencontre Hector Rial donna un petit avantage aux merengues qui allait se révéler décisif. Les Rémois tentèrent bien de revenir à 4-4, tirèrent sur le poteau à la dernière minute, mais ce furent finalement les protégés de Santiago Bernabeu qui remportèrent cette première finale de la première coupe d’Europe des clubs champions, jouée avec panache par deux excellentes équipes.


" l’Angleterre daigna participer aux trois premières coupes du monde "

Il fallait évidemment lire: L'Angleterre ne daigna pas participer aux trois premières coupes du monde.
Édition 1960-61, dès les 8emes de finale, le Real est opposé au Barça. A l’aller au Bernabéu, le Real mène 2-1 à deux minutes du terme quand l’arbitre anglais siffle un pénalty pour le Barça à la suite d’une faute peu évidente commise sur Kocsis, très certainement en dehors de la surface. Comble de l’erreur, le juge de touche a levé son drapeau pour hors-jeu au moment de la passe d’Evaristo au Hongrois mais rien n’y fait, Monsieur Ellis accorde le pénalty et Suárez égalise. Le lendemain, les journaux s’emballent, L’Equipe titre « le crime de Monsieur Ellis » dont la carrière internationale prend fin à l’issue de ce match.
Au retour, un autre arbitre anglais est désigné, Monsieur Leafe et il parvient à faire pire que son compatriote. Le Barça s’impose 2-1 et élimine enfin le Real d’une Coupe d’Europe. Mais pour y parvenir, les pénaltys non sifflés et les quatre buts refusés pour des fautes ou hors-jeux inexistants faussent totalement le verdict et jettent la suspicion sur le Barça.
Après la rencontre, l’administrateur général du Barça Juan Gich déclare: « l’effort considérable consenti pour construire le Camp Nou ne pouvait admettre une élimination qui aurait été catastrophique financièrement ». Un début d’explication à propos de l’arbitrage ? Côté Real, le vice-président Saporta trouve les mots justes, mélange de classe et d’ironie : « si j’étais metteur en scène, j’aurais choisi cette fin : être battu ainsi, avec un arbitrage injuste, c’est formidable car le doute planera toujours sur les conditions d’élimination du champion ».
Karim Benzema, je n'ai juste plus les mots. Il m'a encore laissé sur le cul avec ce but Van Bastien venu d'ailleurs. Danke <3 !
Ouf!
T'as bien écrit Van Bastien, j'ai eu peut à un moment que tu compares ce très beau but au chef d'oeuvre du cygne d'Utrecht.
Message posté par Elji haz14
Karim Benzema, je n'ai juste plus les mots. Il m'a encore laissé sur le cul avec ce but Van Bastien venu d'ailleurs. Danke <3 !


À part sa saison à "cinq" but ( même s'il est décisif en retour de demi de C1 et en finale) Benzema répond toujours présent encore plus aujourd'hui où derrière lui c'est le désert du Sahara.

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