Pour compenser, un de mes plus anciens souvenirs de foot. Fin 1977, j’avais 8 ans et je devais me faire opérer de l’appendicite dans une vieille clinique du centre ville là où j’ai grandi. A l’époque, tu restais une semaine à l’hosto, les enfants n’étaient pas séparés des adultes et mes parents n’avaient pas les moyens de m’offrir une chambre seule. Nous étions trois dans la même piaule aux murs jaune paille : Angelo, un réparateur d’ascenseur malgache d’une gentillesse extrême, un Corse (impossible de me remémorer son prénom) au crâne déjà dégarni comme Claude Papi qui avait été opéré d’une hernie inguinale et moi même. Accroché au mur, une télé en noir et blanc. C’est sur cet écran que j’ai vu en direct Bastia-Torino à l’aller. Le Corse ne jurait que par Papi et faisait des bonds dans son lit à chaque action. Il avait à moitié arraché ses agrafes et les infirmières venaient le calmer quand il criait trop fort. Malgré Pulici, Bastia avait gagné 2-1 et allait réaliser un exploit gigantesque au retour. Depuis ce jour, j’ai gardé une tendresse particulière pour le Sporting Étoile Club de Bastia (dans mon souvenir, on ne privera jamais le Sporting de son Étoile !).