Aaaaaaaah … Sihanoukville : tu me diras comment c’est … car moi je n’y suis resté que 2h !
Pour faire Siem Reap - Phnom Penh, j’avais pris un bus de nuit. A l’arrivée, vers 5h30, un des boys du bus réveille tout le monde : « Terminus !». A la descente, les chauffeurs de tuk-tuk sont déjà là et me proposent leurs services avec insistance : « J’ai des hôtels pas chers si tu veux, Boss, sur la plage ou sur l’ile, même … tu veux aller où ? », en me montrant un bout de carte du coin …
Alors je sais bien que je suis mal réveillé mais un rapide calcul mental me fait dire que même si la fonte des glaces s’est accélérée ces dernières semaines, IL N’A Y PAS ENCORE LA MER A PHNOM PENH !!!
Mais bordel, on est où là ?!?
J’étais donc arrivé à Sihanoukville … à 230 kilomètres au sud-ouest de Phnom Penh !
Voilà comment s’est transformé un trajet habituel de 6 heures en un trajet de 10 heures : en oubliant de sauter du bus au bon moment …
- « alors Boss, tu veux aller où ? »
- « à-Phnom-Penh ! »
- « ahahah … non, sérieusement : t’as déjà un hôtel ? Sinon j’en connais des biens et pas chers … », me répondit le tuk-tuk qui devait se dire : « c’est bien ma veine, je suis tombé sur le clown de service … »
Je lui explique rapidement - et en ronchonnant - mon cas pour qu’il me lâche (« j’en veux pas de tes hôtels pourris, gringos : je ne suis pas au bon endroit ») et là il explose de rire et se met à alpaguer ses autres collègues … Sans comprendre le cambodgien, je subodore le sens de leurs échanges et je deviens la star (ou la risée, c’est selon) de la station de bus en 30 secondes. « T’es un sacré dormeur, toi dis-donc … »
Il tente une dernière fois sa chance :
- « y’a trop de monde et beaucoup de pollution à Phnom Penh … ici c’est calme et superbe comme paysage … »
- « je te remercie et te félicite pour ton argumentaire commercial, mon pote : tu devrais ouvrir une agence de voyage ! Mais on ne peut pas forcer un âne à boire s’il n’a pas soif … et crois-moi : t’as un sacré bourricot en face de toi ! … Non, je vais attendre le premier bus pour Phnom Penh. Merci.»
- « ah ok … mais pour le bus, il faut descendre en ville acheter un billet et le bus passe te prendre devant un hôtel. » (NDLR : la station de bus est à l’extérieur de la ville)
- « te fous pas de ma gueule : je suis dans une station de bus ! Je vais pas descendre en ville, te payer la course et prendre un billet pour m’entendre dire que le bus part de la station et qu’il faille que je revienne ici … »
Il me sourit et nous nous quittons bon amis …
J’attends donc l’ouverture des guichets. Le premier bus est à 7h15 et ô surprise : ici, ils vendent des billets de bus (dingue, dans une station de bus : qui l’eu cru !).
Voilà … C’était ma longue et passionnante visite de Sihanoukville et de ses environs … ^^