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Football History X

Le topic où l'on parle de l'histoire du foot ou de l'histoire tout court...
Message posté par Elcocolonel
pour les rats de bibliothèques où elle est souvent, un article est sorti sur le foot soviétique dans la revue histoire de juin, c'est pas inintéressant.
bon après ça reste très historique et cause peu du foot en lui-même mais ça retrace les grands moments de doutes et de tensions de l'idéal socialiste/communiste stalinien envers le sport des masses.


Merci pour l'info, je vais essayer de trouver ça. ;)
Message posté par Fred Astaire
Le 31 mai 1961, finale de la 6ème Coupe d'Europe des clubs champions, le FC Barcelone affronte Benfica Lisbonne.


Article paru sur Eurosport

Les grands maudits de la C1 : Les poteaux carrés du Barça
Laurent Vergne

A quitte ou double

Le 31 mai 1961, le FC Barcelone a rendez-vous avec son destin. Au Wankdorf Stadium de Berne, il affronte le Benfica Lisbonne dans une finale en forme de nouvelle ère après le joug imposé par le Real. Le club catalan joue gros. C'est le match de toute une génération et, chacun le pressent, la dernière chance de celle-ci. En Liga, le Barça a rendu sa couronne. Trois semaines après son élimination en Coupe des champions, le Real est revenu au Camp Nou pour surclasser son rival (5-3). Le Barça terminera la saison à 20 points des Madrilènes.

Surtout, la construction du Camp Nou, inauguré en 1957, a étouffé le club au plan financier. En ce printemps 1961, Kubala, Czibor et Suarez arrivent tous en fin de contrat et s'apprêtent à partir. Un an plus tard, Ramallets s'en ira à son tour, tout comme Evaristo, qui rejoindra… le Real. Faute de cash, le Barça ne peut attirer des vedettes susceptibles de compenser cette saignée. Il va entrer dans une longue période de disette. Les années 60 seront parmi les moins souriantes de son histoire, avec en tout et pour tout une Coupe du Roi et une Coupe des Villes de foire. Barcelone devra attendre 1974 pour goûter à nouveau au titre en Liga.

Cette finale de Berne, c'est donc un véritable quitte ou double. Le Benfica est une équipe qui monte en flèche. Ce n'est pas encore celle d'Eusebio. La Panthère noire, âgée de 19 ans, vient tout juste de débuter en équipe première, le 23 mai, huit jours avant la finale. Il a claqué un triplé annonciateur de son ravageur potentiel. Mais à Berne, il ne joue pas.
Composé exclusivement d'internationaux portugais, ce groupe n'en est pas moins déjà impressionnant avec, en vedette, l'avant-centre et capitaine Jose Aguas. A 30 ans, il est déjà une légende du club benfiquiste. Mais le véritable mythe se trouve sur le banc de touche. Bela Guttman, fascinant personnage et grand voyageur, né dans un empire disparu, l'Autriche-Hongrie, est un révolutionnaire au plan tactique doublé d'un redoutable meneur d'hommes.
Malgré tout, le consensus penche pour une victoire du FC Barcelone, avec sa flopée de stars, son vécu supérieur et son statut de bourreau du Real. Coincé entre deux finales légendaires (le 7-3 du Real contre Francfort en 1960 et la défaite de ce même Real face au Benfica Lisbonne, 5-3, en 1962), cet époustouflant Benfica-Barça n'a pas tout à fait la place qu'il mérite à la postérité. Mais en Catalogne, personne ne l'a oublié. Et ceux qui sont assez vieux pour l'avoir vécu se demandent aujourd'hui encore comme il a pu échapper aux Blaugrana. Ou plutôt, ils ne le savent que trop bien.

Berne, terre maudite pour les Hongrois

Ce soir-là, le Barça n'a de cesse de se tirer des balles dans le pied. Une véritable autodestruction, à l'image du but contre son camp de Ramallets. "Ils ont marqué trois buts et nous leur en avons donné deux, et l'un est totalement de ma faute. Sur le match, ils ont quatre occasions et marquent trois buts", a raconté le gardien de but dans les années 2000. Tout avait pourtant bien commencé avec l'ouverture du score de Sandor Kocsis à la 21e minute. Mais dix minutes plus tard, les Portugais marquent deux fois en 90 secondes, dont le fameux csc de Ramallets. Peu après la pause, le troisième but signé Coluna achève la bête rouge et bleue.
Le Barça aurait pourtant pu surmonter ces errements, s'il n'avait pas été victime d'une invraisemblable poisse, heurtant les poteaux à cinq reprises en seconde période, dont deux en une poignée de secondes lorsqu'une frappe de Kubala est repoussée par le montant gauche... puis le droit. Maudits poteaux… carrés. Le Barça partage ça avec l'AS Saint-Etienne, qui maudira lui aussi les poteaux carrés de l'Hampden Park contre le Bayern. "Toucher une fois le poteau, soit, mais cinq… A la fin du match, leur gardien, Alberto Pereira, est venu me voir. Il m'a dit 'Antoni, c'est le football, parfois la meilleure équipe ne gagne pas", a confié Ramallets à Sid Lowe.
De ce match, il reste pourtant un chef d'œuvre, celui de Zoltan Czibor, auteur à un quart d'heure de la fin d'un but fantastique sur une volée du gauche pleine lucarne, des 25 mètres. Un joyau en pure perte. La cruauté du scénario a quelque chose de déroutant pour les deux Hongrois, buteurs du Barça ce soir-là. Sept ans plus tôt, dans ce même Wankdorf Stadium de Berne, Czibor et Kocsis avaient perdu l'autre match de leur vie, la finale de la Coupe du monde 1954 face à la R.F.A. Sur le même score, 3-2.
Superstitieux, ils avaient choisi avant le match contre Benfica de s'habiller dans le couloir, et non dans le vestiaire. Mais rien n'y a fait. La malédiction du Barça 1961 est un fardeau plus lourd encore pour eux que pour le reste de cette magnifique équipe.


Pour le texte intégral, les photos superbes, et match complet !

https://www.eurosport.fr/football/ligue … tory.shtml


Mon petit focus sur le goleador brésilien du Barça, Evaristo :

-EVARISTO
L'un des plus grands attaquants brésiliens des années 50 et 60 mais qui ne fut pas vraiment reconnu à la hauteur de son énorme talent. La faute en partie à la faible couverture télévisuelle de l'époque ainsi qu'à son palmarès vierge en sélection. Pourtant, Evaristo de Macedo était un précurseur à plus d'un titre : parmi les premiers footballeurs auriverdes à s'imposer en Europe (avec Julinho et José Altafini), il fut aussi la première star brésilienne du Barça, ouvrant la voie aux Romario, Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho, Dani Alves et Neymar. Formé dans le modeste club de quartier de Madureira, ce Carioca d'origine se révèle à Flamengo : associé notamment à Indio et Dequinha, il empoche trois championnats de Rio consécutifs, entre 1953 et 1955, sous le maillot rubro negro. Mais c'est lors de la Copa America 1957 qu'il explose véritablement avec la Seleçao. Auteur de huit buts, dont un mémorable quintuplé face à la Colombie, Evaristo plane sur le tournoi dont il termine deuxième meilleur buteur, formant un trident de choc avec les deux maestros Didi et Zizinho, qui lui délivrent des caviars à la pelle. Paradoxalement, cette performance remarquée et remarquable lui ouvre les portes de la Liga et du Barça, à l'été 1957, mais marque également la fin de sa carrière internationale (à cause de l'éloignement géographique) à un an du Mondial 1958. En Catalogne, Evaristo débarque dans un effectif XXL coaché par Helenio Herrera, aux côtés de Luis Suarez, Kubala, Kocsis et Czibor. Titulaire indiscutable, l'attaquant brésilien enfile les buts et les titres : deux Ligas et deux Coupes des villes de foire. Il brille également en C1, en particulier lors de la campagne 1960-1961 : il marque six buts et permet notamment au Barça de sortir le Real en 8e, puis inscrit le but décisif face à Hambourg en demie. Mais les Blaugranas jouent de malchance en finale et laissent Benfica - contre le cours du jeu - repartir avec le trophée. Transféré au Real Madrid à l'été 1962, Evaristo s'y montre moins à l'aise mais ajoute néanmoins deux autres Ligas à son palmarès. Une carrière en club monumentale, qui laisse néanmoins des regrets pour la Seleçao : Evaristo n'aurait sûrement pas dépareillé aux côtés des Pelé, Garrincha, Didi et Vava.
Message posté par Alain Proviste
Mon petit focus sur le goleador brésilien du Barça, Evaristo :

-EVARISTO
L'un des plus grands attaquants brésiliens des années 50 et 60 mais qui ne fut pas vraiment reconnu à la hauteur de son énorme talent. La faute en partie à la faible couverture télévisuelle de l'époque ainsi qu'à son palmarès vierge en sélection. Pourtant, Evaristo de Macedo était un précurseur à plus d'un titre : parmi les premiers footballeurs auriverdes à s'imposer en Europe (avec Julinho et José Altafini), il fut aussi la première star brésilienne du Barça, ouvrant la voie aux Romario, Ronaldo, Rivaldo, Ronaldinho, Dani Alves et Neymar. Formé dans le modeste club de quartier de Madureira, ce Carioca d'origine se révèle à Flamengo : associé notamment à Indio et Dequinha, il empoche trois championnats de Rio consécutifs, entre 1953 et 1955, sous le maillot rubro negro. Mais c'est lors de la Copa America 1957 qu'il explose véritablement avec la Seleçao. Auteur de huit buts, dont un mémorable quintuplé face à la Colombie, Evaristo plane sur le tournoi dont il termine deuxième meilleur buteur, formant un trident de choc avec les deux maestros Didi et Zizinho, qui lui délivrent des caviars à la pelle. Paradoxalement, cette performance remarquée et remarquable lui ouvre les portes de la Liga et du Barça, à l'été 1957, mais marque également la fin de sa carrière internationale – à cause de l'éloignement géographique – à un an du Mondial 1958. En Catalogne, Evaristo débarque dans un effectif XXL coaché par Helenio Herrera, aux côtés de Luis Suarez, Kubala, Kocsis et Czibor. Titulaire indiscutable, l'attaquant brésilien enfile les buts et les titres : deux Ligas et deux Coupes des villes de foire. Il brille également en C1, en particulier lors de la campagne 1960-1961 : il marque six buts et permet notamment au Barça de sortir le Real en 8e, puis inscrit le but décisif face à Hambourg en demie. Mais les Blaugranas jouent de malchance en finale et laissent Benfica - contre le cours du jeu - repartir avec le trophée. Transféré au Real Madrid à l'été 1962, Evaristo s'y montre moins à l'aise mais ajoute néanmoins deux autres Ligas à son palmarès. Une carrière en club monumentale, qui laisse néanmoins des regrets pour la Seleçao : Evaristo n'aurait sûrement pas dépareillé aux côtés des Pelé, Garrincha, Didi et Vava.


Mais comment les sélectionneurs brésiliens auraient-ils fait pour "caser" dans une même équipe, tous ces talents offensifs des années 50,60 et 70 ?
En jouant en 2-4-4 peut-être ?

Bernabeu au fair quasi-infaillible: Di Stefano, Gento, Rial, Kopa, Santamaria, Puskas, Del Sol, a, en revanche eu la main moins heureuse avec les Brésiliens: Didi (mais on sait qu'il aurait voulu Pelé !), Evaristo (17 matchs en Liga et 2 en C3), Canario (19m seulement, mais 5 en C1, dont la finale 60, c'est pour ça qu'on se souvient plus de lui),
Il faut attendre 91-93, pour voir une nouvelle recrue auriverde avec le défenseur Rocha, et évidemment Roberto Carlos en 96.
Message posté par Fred Astaire
Mais comment les sélectionneurs brésiliens auraient-ils fait pour "caser" dans une même équipe, tous ces talents offensifs des années 50,60 et 70 ?
En jouant en 2-4-4 peut-être ?


C'est sûr que ça aurait été compliqué !^^
Mais concernant Evaristo, il aurait surtout été en concurrence avec Vava pour jouer au poste d'avant-centre et former le duo offensif axial avec Pelé (O Rei plutôt dans un rôle d'attaquant de soutien "à tout faire"). Et si on ne parle que des qualités intrinsèques, Evaristo aurait sans doute eu sa chance, d'autant qu'avant son départ au Barça, c'était plutôt lui qui était titulaire en pointe avec la Seleçao, notamment à la Copa America 57. Vava, qui a vraiment gagné sa place lors de la CDM 58, avait plus un profil d'avant-centre classique, efficace, puissant, pesant sur les défenses, mais c'était pas le plus "Brésilien" des attaquants auriverdes... tandis qu'Evaristo (en tout cas d'après ce que j'ai pu en lire, les images de lui étant rares) était lui aussi un buteur redoutable mais avec une palette un peu plus élargie : plus fin techniquement, plus rapide et également réputé pour sa grande intelligence et vision du jeu. Mais de toute façon, vu ses performances en 58 et 62, difficile de remettre en cause Vava (qui en plus était très complémentaire des trois autres attaquants brésiliens) ! ;)
Et puis, comme on dit, les absents ont toujours tort et quand on gagne, on a toujours raison : il y a pas mal de grands joueurs brésiliens qui auraient mérité d'être sélectionnés ou titularisés en 58, 62 et 70 mais ces trois titres mondiaux ont validé les choix des différents sélectionneurs brésiliens.
Message posté par Fred Astaire
Le 3 juin 1959, à Stuttgart, le Real Madrid remporte sa 4ème Coupe d'Europe des clubs champions consécutive, la seconde contre Reims, après celle de 1956.

Pour la disposition des équipes:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … _1958-1959

Résumé des actualités espagnoles 5mn:
https://www.youtube.com/watch?v=ndrCvmxVfBM



Extrait de "La fabuleuse histoire du football" de Jacques Thibert et Jean-Philippe Réthacker.

...Albert Batteux a décidé de ne pas faire marquer Di Stefano: «on ne peut pas marquer un tel homme. Le confier à un joueur, c'est provoquer un véritable suicide. Non seulement ce joueur s'epuise en courant apres un aversaire inarrêtable, mais il ne sert strictement à rien. Il vaut mieux marquer les autres et laisser faire l'artiste».
Tous ces beaux projets sont malheureusement balayés d'entrée, dans le Neckarstadion de Stuttgart où dix mille supporters français sont venus se mêler aux soixante-dix mille autres. Il y a quatre-vingt dix secondes que l'on joue lorsqu'une mauvaise passe de Bliard à Lamartine est interceptée par Zarraga. Penverne hésite à intervenir. Mateos est alerté, fonce vers le but et tire d'une dizaine de mètres, assez mollement. Colonna, mal placé, voit le ballon frapper son poteau gauche et rouler au fond des filets.
L'espoir revient quand, à la 12ème minute, Colonna arrête un penalty de Mateos accordé par l'arbitre allemand, M. Dutch, pour une faute indiscutable de Jonquet. La foule espère que ce coup d'éclat va regénérer l'équipe francaise et que la «finale idéale» entre deux formations latines va enfin justifier ses promesses.
Il n'en n'est rien. Cette finale est extrèmement décevante tant sur le plan technique que sur le plan sentimental. Quand Di Stefano marque de vingt mètres, en début de seconde mi-temps, le deuxième but du Real, et alors que Colonna a tardé à plonger, l'équipe rèmoise se désagrège. Elle donne le spectacle assez navrant d'une formation découragée, puis complètement désabusée. On fustige Just Fontaine, trop vite résigné. On fustige Albert Batteux qui doit «changer le style de son équipe de toute urgence» (Gabriel Hanot) .
L'éditorialiste de France-football attaque en termes durs, trop durs, le jeu «dépassé» de l'équipe rémoise:
«Si on compare entre elles les vedettes de Reims et du Real, la disproportion apparaît aussitôt flagrante: Jonquet et Santamaria, Vincent et Gento, Bliard et Mateos, Fontaine et Di Stefano. Il n'est pas question de tracer un parallèle entre Lamartine et Kopa.
«Piantoni surnage, mais il est footballeur de feintes et d'esquives, et non combattant de choc capable de transformer une situation. Il dispose cependant d'une frappe de balle de premier ordre et c'est là que le rôle de l'entraîneur Albert Batteux pourrait être important.
«Car Reims sacrifie trop aux touchers de balle, au jeu court et confidentiel. Il est de toute évidence et de toute urgence que Reims doit pratiquer la frappe au lieu de la touche de balle, aérer le jeu, lui donner de plus grandes dimensions, obtenir le rythme moderne et par conséquent, la possibilité de changer de rythme...
«La chute de Reims fut d'autant plus étonnante que la condition physique était bonne, mais il ne s'agissait pas de condition physique, il s'agissait de pratiquer un football d'un niveau plus élevé.»
La supériorité du Real madrid a été si entière du fait même des limites de Reims, et la déception si grande côté francais, qu'on a peu insisté sur la blessure de Raymond Kopa à l'aile droite de l'équipe espagnole.
L'ex-Rémois a gagné sa troisième Coupe d'Europe (1957, 1958, 1959) après avoir perdu la finale 1956 sous ses anciennes couleurs. Mais il rage, de douleur et de dépit. C'est Jean Vincent, son copain de sélection qui est venu dans un moment de folie, le faucher brutalement. Raymond n'apprécie pas les brutaux, mais il ressent dans cette action une véritable trahison, capable de surcroît d'abréger sa carrière. Et il fustigera en termes sévères, plus tard, dans son livre, son bourreau d'un jour: «J'ai été agressé sauvagement et volontairement par Jean Vincent. Avant de me frapper, il avait couché dans la seconde précédant son agression sur moi, mes coéquipiers Mateos et Marquinos. Mais c'est moi qui ai été le plus grièvement atteint: ligament interne droit. C'etait la vingtième minute du match. J'ai terminé la partie malgré tout. Mais dans des conditions déplorables. Quel lamentable souvenir...Après le match, il est venu s'excuser. Mais je n'ai pas accepté ses excuses».
En ce 5 juin (bah quoi, il a beau être minuit et six minutes, nous sommes le 5 juin !), nous fêtons l'anniversaire du retour de Guy Roux à la tête de Lens.

Un retour qui s'est passé non sans difficulté. En effet, quelques années auparavant, alors qu'il entraînait Auxerre, il avait fait mettre en place après maints débats une limite d'âge pour le poste d'entraîneur. Et, pour reprendre Lens, il avait justement dû jouer des coudes pour... obtenir une dérogation à cette règle, la première d'ailleurs qui fut délivrée pour un entraîneur ! Il avait notamment eu le soutien de Sarkozy si mes souvenirs sont exacts.

Mais cette saison sera assez galère pour Lens : Guy Roux est viré assez tôt, remplacé par Papin, et Lens redescend en Ligue 2. Finalement, c'était pas une si bonne idée que de reprendre du service !

Comme quoi, créer des règles, c'est bien, mais savoir s'y conformer, c'est mieux.
Message posté par NSOL
En ce 5 juin (bah quoi, il a beau être minuit et six minutes, nous sommes le 5 juin !), nous fêtons l'anniversaire du retour de Guy Roux à la tête de Lens.

Un retour qui s'est passé non sans difficulté. En effet, quelques années auparavant, alors qu'il entraînait Auxerre, il avait fait mettre en place après maints débats une limite d'âge pour le poste d'entraîneur. Et, pour reprendre Lens, il avait justement dû jouer des coudes pour... obtenir une dérogation à cette règle, la première d'ailleurs qui fut délivrée pour un entraîneur ! Il avait notamment eu le soutien de Sarkozy si mes souvenirs sont exacts.

Mais cette saison sera assez galère pour Lens : Guy Roux est viré assez tôt, remplacé par Papin, et Lens redescend en Ligue 2. Finalement, c'était pas une si bonne idée que de reprendre du service !

Comme quoi, créer des règles, c'est bien, mais savoir s'y conformer, c'est mieux.


Le même Guy Roux, qui trouvait que la victoire à 3 points était une abérration et faussait le championnat, jusqu'au jour où il s'est subitement tu, quand l'AJ Auxerre est devenue championne de France, justement grâce à cette particularité.
Et évidemment, aucun journaliste ne lui a rappelé ses déclarations antérieures.
Ça me fait penser à Denis Balbir, un jour choqué par les propos homophobes de Loulou Nicolin (Pedretti, l'affaire des "tarlouzes").
Si vous voulez chercher les paradoxes et les déclarations contradictoires du Gros, vous n'êtes pas sorti de l'auberge les amis ^^

Sur l'épisode lensois je pense que tout a été dit sur Roux, il a débarqué avec ses méthodes et grands principes auxerrois sans montrer la moindre volonté d'adaptation (refuser de laisser entrer Delelis dans le bus par exemple) et a fuit le navire à la première tempête.
.
Par contre, il est intéressant d'observer que bcp de problèmes du RCL, le copinage, la main-mise de petits notables et des joueurs cadres sur le club etc étaient déjà bien présents à l'époque.
Pour prendre un exemple, quand Guy Roux a voulu imposer un vrai contrôle des joueurs ainsi qu'un suivi diététique comme il le faisait à l'AJA, des types comme Demont ou je crois Dindane et Sidi Keita ont joué des pieds et des mains et fait marcher leurs relations au club pour faire front contre Roux.
Idem quand il a voulu baser son recrutement (mauvais au demeurant) sur ses propres réseaux au détriment de ceux déjà en place, lever de boucliers général..

Je ne veux le dédouaner de rien, il a été l’entraîneur le mieux payé de France, bénéficiant de la confiance absolue de Martel, d'un remarquable accueil du public lensois, tout ça pour filer comme un vaurien. Mais il avait mis le doigt sur de vrais problèmes systémiques du club lensois, que les nominations de Papin et Walemme, le manque d'autorité de Martel et l'utilisation de Roux comme d'un épouvantail ont permis de maintenir sous le tapis.

Rmc qui fait revivre France/Brésil 1986, on s'y croirait presque...
Message posté par Antarcticdonkey
Rmc qui fait revivre France/Brésil 1986, on s'y croirait presque...


L'Equipe TV avait fait dernièrement, France-Brésil 1986 avec les commentaires d'époque de Drucker-Piantoni sur TF1, et France-Brésil 2006 avec les commentaires radio de Saccomano-Christian Olivier.
Il y a 84 ans, l'Italie s'imposait en finale de la Coupe du Monde face à la Tchécoslovaquie. Une compétition entâchée d'erreurs arbitrales plus ou moins volontaires en faveur de l'Italie fasciste, et de petits scandales de corruption.

Et cela, même l'UEFA en convient :
"Alors que les fascistes en Europe commençaient à mettre la main sur le pouvoir, la FIFA, qui refusait de mélanger politique et football, a finalement décidé que l'Italie serait le pays organisateur de la deuxième Coupe du Monde de la FIFA. Malgré une bonne organisation, le tournoi fut entaché par l'omniprésence du régime de Benito Mussolini et de ses chemises noires."

Si vous souhaitez vous replonger dans ce mondial si particulier, le deuxième de l'histoire, mais que vous n'avez pas beaucoup de temps devant vous, je vous conseille cet article de l'UEFA, concis mais précis : http://fr.uefa.com/worldcup/news/newsid=174523.html

Chose promise, chose due !
Même si mes portraits sont classés de manière géographique, pays par pays, et toujours pas bouclés (j'ai pourtant débuté il y a un an et demi mais ayant dû faire un long break dans la rédaction, j'ai seulement attaqué la partie Chili et à peine effleuré Colombie, Paraguay, Bolivie, Equateur et Venezuela), je vais commencer à en distiller quelques-uns ici, dans un ordre totalement aléatoire et sans logique spatio-temporelle ni footballistique...

Pour cette première fournée, je commence par un Péruvien, un Uruguayen, un Argentin et un Brésilien (ayant joué à des époques et des postes différents) :

-JUAN JOYA
Probablement le meilleur ailier péruvien de l'histoire (au moins dans le top 3 en tout cas), iconique ailier gauche du grand Peñarol des 60's, figurant dans tout onze idéal du club uruguayen. Pourtant, Juan Joya débute comme avant-centre, en 1953, à l'Alianza Lima où sa vélocité, sa puissance et son adresse devant le but font déjà merveille. En six saisons sous le maillot blanquiazul, "Negro El Once" ("Noir du onze") décroche deux championnats et le titre de meilleur buteur en 1957. Déjà reconnu à cette époque comme un excellent attaquant, il est pourtant encore loin d'avoir maximisé son potentiel ! C'est en effet à Peñarol que Joya va véritablement exploser, intégrant ce qui deviendra l'une des meilleures équipes au monde et l'une des plus grandes formations sud-américaines de tous les temps. Après un bref passage d'un an à River Plate, il traverse le Rio de la Plata et débarque à Montevideo en 1961. Dès son arrivée chez les Carboneros, Joya est repositionné sur l'aile gauche. S'adaptant très vite à son nouveau poste, le Péruvien fera du couloir gauche son royaume durant neuf saisons. Aux côtés du légendaire buteur équatorien Alberto Spencer et d'autres fameux attaquants comme Luis Cubilla, Pepe Sasia et Pedro Rocha, il fait partie de l'exceptionnelle équipe qui rafle tout sur son passage durant cette décennie : six championnats d'Uruguay et surtout deux fabuleux doublés Copa Libertadores-Coupe Intercontinentale en 1961 et 1966 ! C'est d'ailleurs à l'occasion de la Coupe Intercontinentale 1961, face au Benfica de Coluna et du tout jeune Eusebio, qu'il va définitivement conquérir le cœur des hinchas aurinegros. Battu 1-0 à l'aller à Lisbonne, Peñarol dynamite la défense portugaise au Centenario (5-0), porté par sa doublette Spencer-Joya, auteurs chacun d'un doublé. Ce dernier se fera également remarquer en sélection, formant avec Gomez Sanchez, Loayza, Terry et Seminario l'une des plus belles lignes d'attaque de l'histoire du foot péruvien. La Blanquirroja signe ainsi quelques performances remarquées à la Copa America 1959, tenant en échec les champions du monde brésiliens (2-2) et dominant l'Uruguay (5-3), avant de produire son chef-d’œuvre, le 17 mai 1959. À l'Estadio Nacional de Lima, le Pérou corrige l'Angleterre de Jimmy Greaves et Bobby Charlton 4-1 (avec un but de Juan Joya) ! Une démonstration qui marque paradoxalement l'apogée et le point final de cette magnifique génération, sacrifiée sur l'autel d'un règlement absurde. Dans les années 60, la Fédération péruvienne refuse en effet de convoquer les joueurs évoluant à l'étranger – cas de la quasi-totalité de ses stars –, se tirant une balle dans le pied. Juan Joya ne portera ainsi plus jamais le maillot de la sélection après 1959 et revêtira même celui de la Celeste pour deux matchs amicaux, en 1962 et 1965.

-RUBEN PAZ
L'une des plus belles pattes gauches des années 80/début 90. Excellent milieu offensif (n°10 ou meneur de jeu excentré côté gauche), technique, créatif, intelligent, Ruben Paz possédait en effet un pied gauche magique, capable de déposer le ballon quasiment où il voulait. Formidable passeur, il était surtout un maître artificier sur coup franc : avec lui, un coup franc aux abords de la surface équivalait presque à un penalty ! Un don qu'il avait perfectionné avec l'aide d'un véritable expert en la matière, le Brésilien Dino Sani (champion du monde 1958, ex-milieu de São Paulo et du Milan), qui l'entraîna à Peñarol et à l'Internacional. Fan du Peñarol depuis l'enfance – son idole était Alberto Spencer -, il débute chez les Carboneros dès l'âge de 17 ans, remportant trois titres de champion d'Uruguay entre 1978 et 1981. Ses prouesses lui valent de recevoir ses premières capes. Il s'impose très jeune comme l'un des leaders de la Celeste, victorieuse du Mundialito 1980, tournoi (réunissant les pays champions du monde) dont il est élu meilleur joueur à seulement 21 ans. Malheureusement, ses deux Coupes du monde disputées (1986 et 1990) seront plus décevantes : sur le plan collectif, avec deux éliminations en 8e ; sur le plan individuel, avec le choix controversé du sélectionneur uruguayen Omar Borras, qui laisse Ruben Paz sur le banc durant le Mondial mexicain. Le meneur gaucher, pourtant star du Brasileirão depuis quatre ans, ne jouera ainsi qu'une petite trentaine de minutes cet été-là, lors du 8e de finale perdu face à l'Argentine. Malgré deux saisons mitigées en Europe à la fin des 80's, au Matra Racing – ce qui causa sans doute son absence à la Copa America 1987 gagnée par l'Uruguay – et au Genoa, Ruben Paz aura en tout cas réussi la prouesse d'être adulé dans les trois plus grands championnats sud-américains. En Uruguay donc, puis au Brésil où il remporte, sous le maillot de l'Internacional, trois championnats gauchos consécutifs de 1982 à 1984. Mais c'est en Argentine que celui surnommé le « Maradona uruguayen » par Menotti va peut-être vivre ses plus belles années. Durant cinq saisons (1987-1989 et 1990-1993), il s'affirme comme le leader technique du Racing, décrochant notamment la Supercopa Sudamericana (qui oppose les anciens vainqueurs de la Libertadores) en 1988, année où il est élu meilleur joueur sud-américain ! Légende vivante à Avellaneda, Ruben Paz reste idolâtré par la hinchada du Racing, accueilli aux cris de « Uruguayo, Uruguayo ! » à chaque venue au Cilindro.

-RINALDO MARTINO
Milieu offensif ou attaquant mythique de San Lorenzo, Rinaldo Martino fut l'une des grandes figures de la fabuleuse génération argentine des années 40 qui, sans la guerre, aurait sans doute régné sur le football mondial. Réputé pour ses qualités de dribbleur et l'élégance de son jeu, il forma avec René Pontoni et Armando Farro un trio redoutable, baptisé "El Terceto de Oro", qui mena San Lorenzo au titre de champion d'Argentine en 1946. Une équipe restée fameuse dans l'histoire d'El Ciclon pour la tournée triomphale effectuée entre fin 1946 et début 1947 en Europe : avec son jeu fait de combinaisons et passes courtes, le club argentin régale et impressionne les spectateurs européens, infligeant quelques cartons mémorables (6-1 et 7-5 contre l'Espagne, 4-1 contre l'Atletico...) ! Au sommet de leur art, Martino et son coéquipier Pontoni figurent alors parmi les meilleurs joueurs au monde. Après son départ de San Lorenzo en 1949, le premier nommé continua d'enchaîner les titres à l'étranger, d'abord à la Juve puis au Nacional. Mais le nom de Rinaldo Martino est surtout passé à la postérité pour ses performances en sélection. Double vainqueur de la Copa America avec l'Albiceleste, en 1945 et 1946, il inscrivit lors du premier de ces deux succès un but mémorable face à l'Uruguay, fusillant le légendaire gardien de la Celeste Roque Maspoli après avoir dribblé trois Uruguayens. Baptisé "el gol de America", ce golazo est considéré comme l'un des buts les plus célèbres de l'histoire du football sud-américain. Son statut d'oriundo et ses belles performances avec la Juve (qu'il mène au Scudetto 1950, le premier titre bianconero depuis 15 ans) lui permirent même de recevoir une sélection en équipe d'Italie, en 1949. Et histoire de boucler la boucle, Martino, habitué à danser avec les défenseurs adverses, ouvrit après sa carrière une boîte de nuit dédiée au tango, son autre grande passion avec le ballon rond.

-MARINHO CHAGAS
Magnifique arrière gauche du Brésil 74, élu meilleur latéral gauche de la Coupe du monde 1974 (le seul Brésilien à figurer dans l'équipe-type du Mondial) et deuxième footballeur sud-américain de l'année (derrière Figueroa), Marinho Chagas fut l'un des plus grands spécialistes du poste dans les 70's et l'un des meilleurs latéraux gauches de l'histoire du foot brésilien – bien que moins connu et surtout moins titré que les Nilton Santos, Everaldo, Junior, Roberto Carlos et Marcelo. Sa crinière blonde, ses tenues bariolées, son goût pour les Beatles et les Rolling Stones et ses folles nuits passées dans les bars et cabarets lui ont valu le surnom de "Hippie de Natal" (du nom de la ville du Nordeste dont il était originaire). Mais au-delà de sa vie de bohème, Marinho Chagas était surtout un superbe joueur, très technique, véloce, grand dribbleur, excellent frappeur, ainsi qu'un formidable contre-attaquant : véritable pionnier du poste, il fut sans doute l'un des premiers latéraux brésiliens à jouer quasiment comme un ailier, poussant à son paroxysme l'évolution entamée par Nilton Santos, Djalma Santos et surtout Carlos Alberto. Il avait également la particularité, chose rare à l'époque, d'être un droitier évoluant sur le flanc gauche. Comme Nilton Santos, il devint une idole à Botafogo, glanant deux "Bola de Prata" (distinguant le meilleur joueur de l'année à chaque poste) en quatre saisons, mais contrairement à son mythique prédécesseur, il ne put y garnir son palmarès. Dans les 70's, le Fogão était en effet en pleine traversée du désert, après les glorieuses décennies 50 et 60. Marinho Chagas porta ensuite les couleurs de plusieurs clubs brésiliens – dont Fluminense et São Paulo où il remporta le championnat paulista 1981, son premier et unique grand titre – et nord-américains, côtoyant Carlos Alberto et Beckenbauer au New-York Cosmos. Une carrière qui laisse toutefois un léger goût d'inachevé au regard de l'immense talent du joueur. Avec la Seleçao, celui-ci fut ainsi, comme en club, victime d'un mauvais timing : trop jeune pour le Brésil 70, trop vieux pour le Brésil 82... Marinho Chagas s'est éteint en 2014, atteint d'une hémorragie digestive, à dix jours du coup d'envoi du Mondial brésilien, accueilli notamment par sa ville de Natal.
On a déjà vu et lu certains de ces splendides portraits, mais on ne s'en lasse pas !
Message posté par Fred Astaire
On a déjà vu et lu certains de ces splendides portraits, mais on ne s'en lasse pas !


Désolé Fred, faut que je me renouvelle alors !
J'en ai pourtant écrit un petit paquet donc je devrais quand même réussir à poster des portraits inédits. Le problème, c'est que comme je les ai un peu postés au hasard, au fil des commentaires d'articles (et au gré de mes humeurs ^^), j'ai souvent du mal à me rappeler lesquels l'ont été et lesquels non...
Après c'est bien, ça me fait une petite piqûre de rappel pour me remettre à écrire : ma sélection des joueurs pays par pays est bouclée (mine de rien, ça prend du temps de choisir) mais j'avoue que ça fait de longues semaines que j'en ai pas écrit de nouveau... Va être grand temps de remettre le bleu de chauffe !^^

PS : Pour info, il y en a un aussi sur le quizz de Dirceu, objet de la dernière devinette.
Message posté par Alain Proviste
Désolé Fred, faut que je me renouvelle alors !
J'en ai pourtant écrit un petit paquet donc je devrais quand même réussir à poster des portraits inédits. Le problème, c'est que comme je les ai un peu postés au hasard, au fil des commentaires d'articles (et au gré de mes humeurs ^^), j'ai souvent du mal à me rappeler lesquels l'ont été et lesquels non...


C'est ceux sur Paz et Joya qui me disaient quelque chose !

Et te créer un blog rudimentaire pour uniquement éditer tes centaines de portraits, et ainsi diffuser le lien un peu partout, tout en nous faisant profiter des meilleurs extraits ?
Message posté par Fred Astaire
C'est ceux sur Paz et Joya qui me disaient quelque chose !

Et te créer un blog rudimentaire pour uniquement éditer tes centaines de portraits, et ainsi diffuser le lien un peu partout, tout en nous faisant profiter des meilleurs extraits ?


Ouais, ça pourrait être une bonne idée, je vais voir ça...
Le 11 juin 1958, à Vaesteraas, en phase de poule, la Yougoslavie bat la France 3 buts à 2 (de Fontaine).
Après ce match Remetter perd sa place au profit de Abbes. Il reviendra, pour une dernère sélection, le 17 décembre 59 au Parc, contre l'Espagne (4 à 3), match organisé au profit des victimes et des sinistrés de Fréjus.
Cette rencontre de prestige, avec Kopa, Fontaine et Douis, contre les Kubala, Suarez, Di Stefano, Ramallets et Gento (visible sur INA.fr), est historique à un autre titre: elle voit Roger Marche (36 ans) pour la dernière de ses 63 sélections (record qui tint jusqu'à Marius Trésor), marquer l'unique but de sa carrière internationale.

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