Message posté par PolstergeistLorsque j'affirme, par exemple, que d'un point de vue économique, le nazisme est un socialisme ou un collectivisme (note que je prends la peine de préciser un parmi de nombreuses variantes et qu'on pourrait appeler au hasard socialisme national), je me base simplement sur leurs réalisations. Parce que si un alien débarque et me demande à quoi s'apparentait sur le plan économique le nazisme, je ne vois pas comment on pourrait qualifier d'autre chose que de socialisme l'oeuvre de types qui ont réussi à appliquer quasiment tous les points du manifeste du parti communiste.
Mouais, tout dépend à quelle époque ton alien débarque. En 36, je ne suis pas sûr qu'il soit convaincu que le nazisme est un collectivisme. Krupp ou l'IG Farben, non plus. Encore moins les conservateurs qui mirent Hitler au pouvoir en 33 afin de barrer la route aux SPD et KPD. C'est surtout avec la mise en place de l'économie de guerre, et sa radicalisation progressive, que l'inféodation des grandes entreprises à l'Etat se met en place, non ? S'il débarque en 43 ou 44, oui il va penser que c'est un collectivisme. La question est de savoir si ce collectivisme est consubstantiel au nazisme, comme le fut le génocide, s'il est contenu en germe dès le départ, s'il est inéluctable, ou bien s'il a été mis en place pour répondre aux nécessités de la guerre. Je n'ai pas la réponse.
Message posté par PolstergeistLorsque je compare le programme économique de LFI à ceux des régimes autoritaires, là encore c'est parce qu'il se rapproche simplement de ce qui a pu être mis en oeuvre dans certains pays dans les années 20 et 30 (et ultérieurement malheureusement)
En quoi est-ce un problème que le programme de LFI partage des idées avec le fascisme ou le nazisme ? Doit-on abolir l'Etat-providence au motif que les fascistes et les nazis en furent d'ardents promoteurs ? (Note bien que je ne dis pas qu'il ne faut pas abolir l'Etat-providence, simplement que la justification par le fait que les nazis et les fascistes en firent autant me paraît une mauvaise justification.)
Message posté par PolstergeistLorsque je dis que les mêmes idées foireuses produisent en général les mêmes résultats foireux, j'emploie cette expression dans un sens plus large que tu le penses manifestement. Selon le contexte certaines idées produiront des résultats plus ou moins négatifs. Mais négatifs quand même. Quelques exemples: la conception rousseauiste de la liberté, l'abolition de la propriété, l'extension du domaine de l'Etat etc etc etc.
Keynes mérite qu'on lui tape dessus pour avoir fricoté avec des Allemands.
FDR, on peut se demander si son interventionnisme étatique n'a pas surtout servi à cacher ses échecs. Un peu comme le quoi-qu'il-en-coûte.
Là, on s'éloigne beaucoup du nazisme (qui était notre point de départ). Partir du nazisme pour arriver au "quoi qu'il en coûte" macronien...
Je dis simplement que affirmer que le nazisme était un socialisme ou un nationalisme, sans prendre la peine de plus préciser, me paraît relever plus de la polémique contemporaine que de la compréhension d'un phénomène historique complexe. Le nazisme a servi, dans l'après-guerre, à disqualifier le nationalisme et, notamment, à promouvoir l'idée de construction européenne, de dépassement des nations. Car le nationalisme aurait été la cause unique des deux conflits mondiaux qui ensanglantèrent et abaissèrent le continent. C'était une lecture erronée, mais c'était une lecture qui convenait à l'époque et aux objectifs que les décisionnaires s'étaient alors fixés.
Le nationalisme, selon les lieux et les époques, selon les sociétés et leurs cadres politiques, économiques, sociaux et culturels, peut produire des choses tout à fait différentes : Hitler et Charles de Gaulle, mais aussi inspirer les mouvements décolonisateurs. Idem pour le socialisme, dont le rapprochement avec le nazisme sert surtout à le disqualifier dans le présent. Comme pour le nationalisme, en fonction des contextes, il produit des choses tout à fait différentes : Lénine, Léon Blum ou Olof Palme.
Donc je valide ta phrase : "Selon le contexte certaines idées produiront des résultats plus ou moins négatifs." Simplement, au lieu de "négatifs quand même", je rappellerais que les résultats d'une politique sont rarement uniquement positifs ou uniquement négatifs. Il y aura toujours des pots cassés, des bénéficiaires et des perdants. Il y aura aussi des maquillages et de l'enfumage...