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Football History X

Le topic où l'on parle de l'histoire du foot ou de l'histoire tout court...
Le 20 mai 1962,
dernière journée de la saison 1961-1962, qui voit le Stade de Reims champion pour la dernière fois de son histoire, dans des circonstances controversées (nous verrons pourquoi, plus tard).
A l'époque, toutes les journées se jouent le dimanche à 15 h.
Pas encore de multiplex radio, mais des duplex.
De temps en temps, une 2ème MT télévisée.
Le leader Nîmes vient au Parc contre le Stade français pour enfin étre sacré, le Racing se déplace à Monaco, Reims reçoit Strasbourg, entraîné par...Robert Jonquet.

A suivre...
Y a plusieurs extraits, dont des petits passages musicaux, c'est aussi pour Ruud!
Quelqu'un aurait une idée : a-t-on l'exemple d'un club qui est passé par la phase de barrage de la LDC et s'est retrouvée en finale?
Message posté par Fred Astaire
Le 20 mai 1962,
dernière journée de la saison 1961-1962, qui voit le Stade de Reims champion pour la dernière fois de son histoire, dans des circonstances controversées (nous verrons pourquoi, plus tard).
A l'époque, toutes les journées se jouent le dimanche à 15 h.
Pas encore de multiplex radio, mais des duplex.
De temps en temps, une 2ème MT télévisée.
Le leader Nîmes vient au Parc contre le Stade français pour enfin étre sacré, le Racing se déplace à Monaco, Reims reçoit Strasbourg, entraîné par...Robert Jonquet.

A suivre...


La saison 1961-1962 vit encore le règne de Reims, mais ce n'était déjà plus de même Reims celui qui laissait ses adversaires essoufflés à plusieurs encâblures.
Pour s'en rendre compte, suivons le cours de évènements.
Certes les Champenois apparurent toujours en filigranne tout au long de la saison, mais on peut dire que leur titre ne fut acquis qu'au cours de l'ultime journée comme on va le voir.
Au début ce furent d'abord des clubs méridionnaux qui se couvrirent de gloire. On vit Montpellier écraser Sedan (5-0), Monaco triomphant à Sochaux (4-1) Nîmes l'emporte à Nice (3-1) puis bat Reims (2-1). mais ce régne, sauf en ce qui concerne Nîmes, dura peu. Un regroupement s'opéra. Reims, Lens et le Racing de Paris apparurent.
Sedan, revenu, disputa un moment la suprématie aux Nîmois mais ceux-ci firent pratiquement cavalier seul jusqu'à l'ultime journée. C'était le 20 mai 1962 une journée qui fit date dans l'histoire du championnat de France.
Les positions avant le trente-huitième et dernier épisode étaient les suivantes : en tête Nîmes avec 47 points puis le Racing et Reims avec 46 points. Le dernier acte devait voir les matches Stade Français-Nîmes, Monaco-Racing, et Reims-Strasbourg.
Le stadiste'Henri Skiba, devant 32 000 spectateurs au Parc, ruina les espoirs nîmois en marquant le seul but de la rencontre à la 61e minute. Le Racing l'emporta de justesse à Monaco (2-1)
Mais la performance la plus étonnante fut celle de Reims qui infligea un score de 5-1 (trois buts de Sauvage, deux d'Akesbi) à Strasbourg qui possédait pourtant une honnête défense.
De sorte que Reims et le Racing coiffant Nîmes se retrouvèrent en tête avec le même nombre de points.
Alors le goal -average,direz-vous. Oui mais voilà, il était sensiblement égal : 83-60 pour Reims, 83-63 pour le Racing !
Pas tout-à-fait cependant, car l'on fit et refit le calcul jusqu'aux plus reculées décimales, pour arriver à désigner le champion. Pour Reims, le quotient donnait 1 383 et pour le Racing 1 365 Les Champenois enlevaient donc le titre pour une différence de 0,018 ! C'était sans précédent.
Aujourd'hui, le Racing serait Champion (Différence de buts identique et meilleure attaque
Au cours de cette même journée, Nîmes manqua donc ce titre pour la quatrième fois en cinq ans. En cours de saison, il avait compté jusqu'à six point d'avance sur Reims et il venait une nouvelle fois de voir ses espoirs s'écrouler sur ce tir de Skiba, son ex-avant centre. Quant au Racing, vainqueur à Monaco, il avait porté la couronne... de la 31e à la 50e minute. Les Parisiens demandèrent bien une enquête, la résignation strasbourgeoise leur ayant paru suspecte devant Reims. Mais déjà on pensait au championnat du monde qui allait commencer au Chili et qui allait voir le Brésil remporter son deuxième titre successif.

Toutefois, au cours de cette saison 1961-62, le Racing s'illustra par une incroyable performance. Cela se passait le 19 novembre 1961, jour où les hommes de Pibarot rencontrèrent Metz au Parc des Princes. Les Lorrains étaient certes mal classé, mais de là à penser qu'ils seraient ainsi balayés, il y avait une marge de ... onze buts. Oui, vous avez bien lu : le Racing gagna -et le terme est bien trop faible- par onze buts à deux. Chaque attaquant parisien, ou presque, y alla de son petit festival (trois buts de Heutte, trois d'Ujlaki, deux de Marcel, un de Sénac, un de Milutinovic, et ce qui situe bien la panique au sein de la défense messine, un de l'arrière Grimbert contre son camp).
Le gardien lorrain, Alpeter, était littéralement effondré après le match, d'autant plus que tout le monde l'accablait, avec des phrases du genre : "Avec un autre gardien, le résultat aurait été inversé" (son président, Raymond Herlory) ; ou : "Avec moi dans les buts, on en prenait cinq de moins" (son entraîneur Jules Nagy).
Pourtant il était trop facile d'accabler le pauvre Altpeter. les frères Zvunka furent les premiers à le reconnaître. Aussi dès le dimanche suivant, le gardien messin était à sa place à Rennes, où Metz l'emporta 2-1, avant de prendre une éclatante revanche d'amour-propre le jour du réveillon (31 décembre) en écrasant Saint-Etienne, alors dixième au classement par 6-0 !
Reims battait Nimes 2 à 0 et se rapprochait de la tête du Championnat.

Quant au Racing, il avait soigné son goal-average et il devait terminer la saison en remportant le challenge de la meilleure attaque. Belle consolation.
Puisque nous en sommes aux gros scores, mentionnons aussi, entre autres, la défaite de Monaco à Lens (0-5) celle de Rennes chez lui devant Monaco, décidément déconcertant (4-6) la victoire de Reims sur le Racing le 19 avril au Parc devant 38 000 spectateurs.
Et quelle victoire : 6-2 (ah, il y avait du spectacle en ces temps-là !).
On peut aussi mentionner le succès du Stade Français à Reims par 4-0 le 21 janvier.
Ce jour-là Fontaine, Sauvage et Muller recueillirent... deux étoiles au classement de France Football.
Il n'est pas jusqu'à Angers équipe réputée peu percutante, qui ne se soit pas illustrée dans le domaine des gros scores, Songez que le 25 avril le S.C.O. pulvérisa Nîmes, qui tenait pourtant le haut du pavé à cette époque, par 8-3. C'est peut-être là que les Nîmois laissèrent réellement échapper le titre, puisque cela se passait à deux journées de la fin du championnat.
Bel exemple de réussite encore : le Strasbourgeois Casimir Koza réussit un hat-trick deux journées de suite (Racing-Strasbourg 3-3 et Strasbourg-Lyon 5-3). De nombreux clubs commencèrent à "loucher"alors vers l'avant centre alsacien. Las ! Casimir eut moins de verve par la suite et ne termina que quatrième au classement des buteurs,
La palme revenant à Sekou, de Montpellier où jouaient Mallet, Mandaron, Mesas, Marcialis et Mahjoub, sous les ordres de Mirouze.
C'est sans doute pour cela que Montpellier termina en Milieu de tableau.
Grace à Otto Gloria, l'OM remontait en Première Division après une belle victoire contre Besançon.


Texte intégral et photos superbes.

http://www.om4ever.com/ChampionnatFranc … at6162.htm
Message posté par Fred Astaire
Le 20 mai 1962,
dernière journée de la saison 1961-1962, qui voit le Stade de Reims champion pour la dernière fois de son histoire, dans des circonstances controversées (nous verrons pourquoi, plus tard).
A l'époque, toutes les journées se jouent le dimanche à 15 h.
Pas encore de multiplex radio, mais des duplex.
De temps en temps, une 2ème MT télévisée.
Le leader Nîmes vient au Parc contre le Stade français pour enfin étre sacré, le Racing se déplace à Monaco, Reims reçoit Strasbourg, entraîné par...Robert Jonquet.

A suivre...


La saison 1961-1962 vit encore le règne de Reims, mais ce n'était déjà plus de même Reims celui qui laissait ses adversaires essoufflés à plusieurs encâblures.
Pour s'en rendre compte, suivons le cours de évènements.
Certes les Champenois apparurent toujours en filigranne tout au long de la saison, mais on peut dire que leur titre ne fut acquis qu'au cours de l'ultime journée comme on va le voir.
Au début ce furent d'abord des clubs méridionnaux qui se couvrirent de gloire. On vit Montpellier écraser Sedan (5-0), Monaco triomphant à Sochaux (4-1) Nîmes l'emporte à Nice (3-1) puis bat Reims (2-1). mais ce régne, sauf en ce qui concerne Nîmes, dura peu. Un regroupement s'opéra. Reims, Lens et le Racing de Paris apparurent.
Sedan, revenu, disputa un moment la suprématie aux Nîmois mais ceux-ci firent pratiquement cavalier seul jusqu'à l'ultime journée. C'était le 20 mai 1962 une journée qui fit date dans l'histoire du championnat de France.
Les positions avant le trente-huitième et dernier épisode étaient les suivantes : en tête Nîmes avec 47 points puis le Racing et Reims avec 46 points. Le dernier acte devait voir les matches Stade Français-Nîmes, Monaco-Racing, et Reims-Strasbourg.
Le stadiste'Henri Skiba, devant 32 000 spectateurs au Parc, ruina les espoirs nîmois en marquant le seul but de la rencontre à la 61e minute. Le Racing l'emporta de justesse à Monaco (2-1)
Mais la performance la plus étonnante fut celle de Reims qui infligea un score de 5-1 (trois buts de Sauvage, deux d'Akesbi) à Strasbourg qui possédait pourtant une honnête défense.
De sorte que Reims et le Racing coiffant Nîmes se retrouvèrent en tête avec le même nombre de points.
Alors le goal -average,direz-vous. Oui mais voilà, il était sensiblement égal : 83-60 pour Reims, 83-63 pour le Racing !
Pas tout-à-fait cependant, car l'on fit et refit le calcul jusqu'aux plus reculées décimales, pour arriver à désigner le champion. Pour Reims, le quotient donnait 1 383 et pour le Racing 1 365 Les Champenois enlevaient donc le titre pour une différence de 0,018 ! C'était sans précédent.
Aujourd'hui, le Racing serait Champion (Différence de buts identique et meilleure attaque
Au cours de cette même journée, Nîmes manqua donc ce titre pour la quatrième fois en cinq ans. En cours de saison, il avait compté jusqu'à six point d'avance sur Reims et il venait une nouvelle fois de voir ses espoirs s'écrouler sur ce tir de Skiba, son ex-avant centre. Quant au Racing, vainqueur à Monaco, il avait porté la couronne... de la 31e à la 50e minute. Les Parisiens demandèrent bien une enquête, la résignation strasbourgeoise leur ayant paru suspecte devant Reims. Mais déjà on pensait au championnat du monde qui allait commencer au Chili et qui allait voir le Brésil remporter son deuxième titre successif.

Toutefois, au cours de cette saison 1961-62, le Racing s'illustra par une incroyable performance. Cela se passait le 19 novembre 1961, jour où les hommes de Pibarot rencontrèrent Metz au Parc des Princes. Les Lorrains étaient certes mal classé, mais de là à penser qu'ils seraient ainsi balayés, il y avait une marge de ... onze buts. Oui, vous avez bien lu : le Racing gagna -et le terme est bien trop faible- par onze buts à deux. Chaque attaquant parisien, ou presque, y alla de son petit festival (trois buts de Heutte, trois d'Ujlaki, deux de Marcel, un de Sénac, un de Milutinovic, et ce qui situe bien la panique au sein de la défense messine, un de l'arrière Grimbert contre son camp).
Le gardien lorrain, Alpeter, était littéralement effondré après le match, d'autant plus que tout le monde l'accablait, avec des phrases du genre : "Avec un autre gardien, le résultat aurait été inversé" (son président, Raymond Herlory) ; ou : "Avec moi dans les buts, on en prenait cinq de moins" (son entraîneur Jules Nagy).
Pourtant il était trop facile d'accabler le pauvre Altpeter. les frères Zvunka furent les premiers à le reconnaître. Aussi dès le dimanche suivant, le gardien messin était à sa place à Rennes, où Metz l'emporta 2-1, avant de prendre une éclatante revanche d'amour-propre le jour du réveillon (31 décembre) en écrasant Saint-Etienne, alors dixième au classement par 6-0 !
Reims battait Nimes 2 à 0 et se rapprochait de la tête du Championnat.

Quant au Racing, il avait soigné son goal-average et il devait terminer la saison en remportant le challenge de la meilleure attaque. Belle consolation.
Puisque nous en sommes aux gros scores, mentionnons aussi, entre autres, la défaite de Monaco à Lens (0-5) celle de Rennes chez lui devant Monaco, décidément déconcertant (4-6) la victoire de Reims sur le Racing le 19 avril au Parc devant 38 000 spectateurs.
Et quelle victoire : 6-2 (ah, il y avait du spectacle en ces temps-là !).
On peut aussi mentionner le succès du Stade Français à Reims par 4-0 le 21 janvier.
Ce jour-là Fontaine, Sauvage et Muller recueillirent... deux étoiles au classement de France Football.
Il n'est pas jusqu'à Angers équipe réputée peu percutante, qui ne se soit pas illustrée dans le domaine des gros scores, Songez que le 25 avril le S.C.O. pulvérisa Nîmes, qui tenait pourtant le haut du pavé à cette époque, par 8-3. C'est peut-être là que les Nîmois laissèrent réellement échapper le titre, puisque cela se passait à deux journées de la fin du championnat.
Bel exemple de réussite encore : le Strasbourgeois Casimir Koza réussit un hat-trick deux journées de suite (Racing-Strasbourg 3-3 et Strasbourg-Lyon 5-3). De nombreux clubs commencèrent à "loucher"alors vers l'avant centre alsacien. Las ! Casimir eut moins de verve par la suite et ne termina que quatrième au classement des buteurs,
La palme revenant à Sekou, de Montpellier où jouaient Mallet, Mandaron, Mesas, Marcialis et Mahjoub, sous les ordres de Mirouze.
C'est sans doute pour cela que Montpellier termina en Milieu de tableau.
Grace à Otto Gloria, l'OM remontait en Première Division après une belle victoire contre Besançon.


Texte intégral et photos superbes.

http://www.om4ever.com/ChampionnatFranc … at6162.htm
Message posté par TheDuke8
Quelqu'un aurait une idée : a-t-on l'exemple d'un club qui est passé par la phase de barrage de la LDC et s'est retrouvée en finale?


Tu veux dire qualifié en étant passé par un tour préliminaire ? En assez récent il y a Liverpool 2005 et Milan 2007 (suite au calciopoli) mais si on remonte un peu plus, je pense que c'est le cas de pas mal de finalistes fin 90 début 2000.
Message posté par julboz
Tu veux dire qualifié en étant passé par un tour préliminaire ? En assez récent il y a Liverpool 2005 et Milan 2007 (suite au calciopoli) mais si on remonte un peu plus, je pense que c'est le cas de pas mal de finalistes fin 90 début 2000.


Donc Liverpool réitéré cette année. C'est intéressant en tout cas ça fait des "outsiders" finalistes.
Ayant participé à la création de ce taupique en trouvant le nom (c'est le plus important, n'est-ce pas? Non? Ah bon...) il faut absolument que je contribue moi-aussi en parlant de la ROMA.
Oui mais par où commencer? Bin par le commencement, voyons!

D'après la légende latine, Romulus fonda la ville de Rome à l'emplacement du mont Palatin sur le Tibre le 21 avril 753 av. J.-C....

Oh là, non! Pas ce commencement là malheureux, ça prendrait des milliers de pages!
Je disais donc...

Vous ne le savez peut-être pas mais la Roma est née officiellement le 22 juillet 1927 de la fusion de 3 clubs romains : "Fortitudo-Pro-Roma", "Alba-Audace" et "FootBall Club di Roma", plus connu sous le nom de "Roman".

En réalité, les présidents des trois clubs (Italo Foschi pour la Fortitudo-Pro-Roma, considéré comme l'homme derrière la fusion, il devint par la suite le premier président de l'AS ROMA, Ulisse Igliori pour l'Unione Sportiva Alba-Audace et Vittorio Scialoja pour la Roman) avaient déjà signé un accord le 7 juin 1927.

La Roma considère aujourd'hui que la date réelle de création du club est réellement le 7 juin 1927. Une publication en date du 5 juin 2015 démontre qu'un accord a bel et bien été trouvé le 7 juin 1927. Bref.

Écoutons Dino Viola, le président de la plus grande Roma de l'histoire, celle des années fin 70, début 80, celle des Conti, Di Bartolomei, Falcao, Ancelotti, Pruzzo, etc. :

"Il 22 Luglio 1927 è nata non una squadra ma un sogno... Questo siamo oggi, eravamo ieri, rimarremo sempre. Ogni 22 di luglio una lacrima scende sul mio volto e alimenta una passione... Quella data è la nostra storia... Il primo passo... Sono grato al pioniere Foschi, perché con la firma del 22 luglio ha reso possibile una meraviglia sportiva senza eguali...". Dino Viola
"Le 22 juillet 1927 (en fait le 7 juin, inculte!) n'est pas né une équipe mais un rêve... C'est ce que nous sommes aujourd'hui, ce que nous étions hier et ce que nous serons toujours. Chaque année, le 22 juillet, une larme coule sur mon visage et alimente une passion... Cette date est notre histoire... Le premier pas... Je suis redevable au pionnier Foschi, parce que la signature du 22 juillet a rendu possible une merveille sportive à nulle autre pareille..."

Quels étaient donc ces trois clubs à l'origine du plus beau club du monde (bin quoi?) ?

1/ Fortitudo-Pro-Roma:
Ce club multi-sport, fondé le 8 décembre 1908, était suivi par un public très chaleureux provenant principalement du quartier populaire "Rione Borgo" dans lequel se situait le siège du club. Il jouait avec un maillot rouge clair souligné de bandes bleus foncées. Son symbole était la Louve romaine, placée fièrement sur le maillot de ce club "catholique". (bizarre comme association quand on y pense, catholicisme et Louve païenne!)
En effet, le club avait été fondé par des Frères de la communauté de Notre Dame de la Miséricorde, la plus grande partie des dirigeants étaient des religieux.
Parmi eux, deux "figures", Frère (Fra') Porfirio Ciprari et Italo Foschi.
Le premier fut le président historique du club qui assumait la double casquette de président/entraîneur. Il découvrit notamment le premier capitaine et joueur célèbre de la future Roma, Attilio Ferraris IV, dont on parlera un peu plus tard.
Le second, comme déjà dit plus haut, mais suivez bordel de couilles, fut le concepteur de la fusion et premier président de la Roma.

2/ Unione Sportiva Alba-Audace:
L'Alba était peut-être le plus connu des trois clubs pour avoir été le plus proche des grands clubs italiens de l'époque.
Même si elle ne bénéficie pas du soutien de la bourgeoisie, qui lui préfère la Roman, l'Alba était un club qui pouvait se permettre de payer des salaires à ses joueurs, en quelque sorte un club semi-professionnel.
Anecdote sympa, son club était officiellement ouvert "à ceux qui aimaient le calcio et la bonne table de la fameuse "Bottiglieria del Gambero" de l'homme à tout faire du club, pas Tony Micelli, Umberto Farneti.
Fondé en 1907, le club de l'Alba jouait en vert et blanc et provenait du quartier Flaminio. En 1926, l'Alba fusionna avec l'Audace Roma, club fondé en 1901, dans le but d'unir leurs forces.
La première grande star de la Roma, Fulvio Bernardini, vient de ce club.

3/ Roman F.C.:
Club de la bourgeoisie et en tant que tel, ne mérite pas qu'on s'y intéresse! Ça va, j'déconne...
Club fondé en 1901, il jouait en giallorosso et avait aussi pour symbole la Louve romaine. Contrairement aux clubs populaires cités plus haut, la Roman, grâce à ses nombreux soutiens, pouvait compter sur de sérieuses ressources financières et était le seul club à bénéficier d'un vrai stade de propriété, le "Due Pini".

Le 1er août 1927, Italo Foschi, le nouveau et premier président de l'AS ROMA, fait parvenir à la presse la liste des futurs joueurs de l'équipe :

Portieri:
Rapetti (Fortitudo), Ballante (Alba), Vittori

Terzini:
Corbyons (Alba), Mattei (Alba), Bianchi Angelo (Fortitudo), De Micheli (Fortitudo)

Mediani:
Ferraris IV (Fortitudo), Degni (Alba), Zamporlini (Fortitudo), Scocco (Fortitudo), Caimmi, Carpi, Fosso

Attaccanti:
Bussich, Bramante, Bianchi Antonio (Fortitudo), Cappa (Fortitudo), Canestrelli (Fortitudo), Chini (Alba), Jacoponi, Sbrana, Scardola, Rovida (Alba), Ziroli (Alba)

L'AS ROMA est née...
Comme promis, je ressors une présentation que j'avais déjà faite sur le taupique de la Roma concernant l'Immense FERRARIS, premier capitaine "Romano de Roma" de l'histoire du club :

Attilio FERRARIS fut donc le premier capitaine de la Roma. Il fut aussi un des personnages les plus marquants de son histoire.

Né à Rome en 1904, il fut le premier joueur Romanista a être sélectionné pour la Nazionale. Il fit ses début le 1er Janvier 1928 contre la Suisse.

Surnommé "Er più", "Er magnifico" ou "Il biondino di Borgo Pio" (Le plus, le Magnifique ou le petit blond de Borgo Pio), il était très célèbre pour son tempérament de feu, sa tendance à aimer la vie, les femmes et le jeu (pas dans des proportions Bestienne mais pas loin!).

Il avait aussi un style tout à fait particulier pour haranguer ses troupes. Il aimait bien les traiter de "fiji de 'na mignotta" (fils de pute en Français).
Sur le terrain, cela donnait "dateve da fà, fiji de 'na mignotta" (en gros, "bougez vous le cul, fils de putes". Sobre.).
Avant le match, il tenait des discours efficaces qu'il commençait par une phrase devenue très célèbre: "Chi dà 'a lotta desiste fà 'na fine triste,
chi desiste dà 'a lotta è 'n gran fijo de 'na mignotta". (qui se désiste au combat fait une fin tragique - ou triste -, qui se désiste au combat est grand fils de pute). Il la reprendra lors d'un match devenu légende entre l'Italie et l'Angleterre lors de la "bataille de Highbury". Nous y reviendrons plus tard.

Grâce à son entente parfaite avec Fulvio Bernardini (une autre légende dont nous parlerons, c'est sûr!), la Roma passa tout près de gagner le Scudetto par deux fois et finira deuxième derrière la Juve (déjà!) dès la saison 1930-1931.
C'est d'ailleurs au cours de cette saison qu'il cède le brassard de capitaire à son ami, son compère, son frère, Fulvio!
Encore une phrase devenue célèbre: "A Fù, tu sei er mejo: er capitano fallo tu. E poi, a me, me rompe pure li cojoni" (oh Fulvio, tu es le meilleur : le capitaine, fais-le toi. Et puis, à moi, ça me casse même les couilles).

Joueur élégant mais hargneux. Il était apprécié de tous.
Suite à une blessure, il eút tellement de visite à la clinique que le gardien installa un panneau indiquant dans quelle chambre il se trouvait et un tifoso fut placé à l'entrée pour surveiller les visites!

Il n'aimait pas trop la discipline. Il préférait les femmes, les grosses cylindrées et le jeu aux entraînements. Il perdait régulièrement tout son argent dans des paris.
Il disait d'ailleurs: "Se avessi ancora i soldi persi a poker, ai cavalli e ai cani, ma sai quanti soldi me giocherei ancora!!!" (si j'avais encore les sous perdus au poker, dans les courses de chevaux et de chiens, tu sais que je les rejouerais encore!).
À cause de tous ses vices, il semblait être déjà un ex-joueur en 1934. La Roma le mit de côté et le vendit donc... à la Lazio pour 150.000 Lire! Dans son contrat, il y avait même une clause lui interdisant de jouer contre la Roma sous peine de payer une amende de 25.000 Lire...

Ce fut une erreur de le vendre et de ne plus lui faire confiance. Heureusement, le sélectionneur Italien (double vainqueur de la CM), Vittorio Pozzo, ne fit pas la même erreur. Il fut donc champion du Monde en 1934 (ainsi que Bronze aux JO de 1928).

Un match restera à jamais gravé dans les mémoires : la Bataille de Highbury, le 14 Novembre 1934.

Quelques mois après la victoire de la CM, un match amical est organisé entre l'Angleterre (qui n'avait pas participé à la première CM) et le Champion Italien.
Les Anglais (perfides!) choisirent de jouer le match en Novembre, dans un climat gelé, sur un terrain détrempé. Même la brume était de la partie!

L'Italie va y vivre une première mi-temps cauchemardesque.
Après une minute de jeu, un pénalty est sifflé mais arrêté par le gardien, Carlo Ceseroli.
Deux minutes plus tard, l'Italie se retrouve à 10 suite à la blessure (fracture du pied) de Luis Monti - à l'époque aucun changement n'était prévu! - et prend un but dans la foulée.
Aprà 12 minutes de jeu, l'Italie perd déjà 3 à 0. Le naufrage est complet.
Petit à petit, les italiens se reprennent et limitent la casse jusqu'à la mi-temps.

Attilio FERRARIS, capitaine de la Squadra Azzurra, reprend alors son célèbre discours Romanista : "Chi dà 'a lotta desiste fà 'na fine triste,
chi desiste dà 'a lotta è 'n gran fijo de 'na mignotta". Et dans une ambiance électrique, l'Italie, réduite à 10, va montrer toute sa valeur devant un public Anglais médusé.
Non seulement, ils vont se battre comme des chiens fous mais ils vont réussir à marquer par deux fois par l'inarrêtable Giuseppe Meazza (ce nom vous dit quelque chose, n'est-ce pas? Le vrai nom du stade San Siro). Meazza frappe même la barre dans les arrêts de jeu. L'Italie s'incline donc 3 à 2 en jouant tout le match à 10 et recevra les applaudissements du public Anglais.
De cette soirée est resté le surnom de "leoni di Highbury" (les lions de Highbury).

Le lion Attilio FERRARIS mourra à seulement 43 ans d'une crise cardiaque lors d'un match de foot entre vieilles gloires.
La légende voudrait qu'il ait dit avant le match : "non me fate fà la fine de Caligaris eh!" (ne me faites pas faire la fin de Caligaris hein!). Umberto Caligaris fut un ancien joueur de la Juve, vainqueur lui aussi de la CM 1934 et du Bronze olympique de 1928). Il mourut dans les mêmes conditions quelques années plus tôt.
Aux funérailles, on posa sur le cercueil le maillot de la Nazionale de l'ami fraternel Fulvio Bernardini car on ne retrouva aucun maillot du bon Attilio FERRARIS. En effet, il avait l'habitude de donner tous ses maillots aux jeunes enfants qui venaient lui demander un autographe ou une photo...
Rien que ces 2 articles justifiraient l'existence de ce topic: bravo et merci Totti !
Merci totti, j'avais passé un certain temps à lire les premières pages du topic de la roma,c'est toujours aussi passionnant!
Merci les gars ^^
J'en referai de temps en temps.
Ça m'aide aussi à mieux connaître mon club !
Merci pour toutes ces histoires les gars ! Je crois qu'il faut que j'apporte ma pierre à l'édifice...
Je vous propose un portrait que j'ai écrit il y a quelques jours sur John Langenus, le premier grand arbitre de l'histoire. Si vous souhaitez le lire sur le site où j'écris - que Football-the-story avait dévoilé - (parce qu'il est un peu long, c'est vrai, et puis y a des photos), c'est par ici : https://www.demivolee.com/2018/05/16/do … d-arbitre/

Sinon, je vous l'ai copié-collé, parce que c'est plus l'esprit du topic je pense que de partager comme ça. Et puis j'aime pas faire de la pub "forcée" comme ça.

== JOHN LANGENUS, LE GRAND ARBITRE ==

Hors des cours de récréation, il n’est point de match sans arbitre. Pourtant, les Hommes en noir sont souvent conspués, critiqués, oubliés. Rares sont en effet ceux qui ont traversé les âges, et dont la légende est connue de tous. Pour rendre aux maîtres du jeu ce qui leur appartient, découvrons aujourd’hui l’histoire du premier grand arbitre de l’histoire, John Langenus.

=John Langenus, le belge=

Rien ne semblait destiner John L. Langenus au football quand il voit le jour à Berchem, dans la banlieue d’Anvers le 8 décembre 1891. Ses parents sont en effet de riches bourgeois, ayant fait fortune à Anvers. Mais voilà, le football est encore un sport de gentlemans, comme le veut le dicton. Et même si cela ne fait que trente ans que les premiers matchs internationaux ont lieu, le football est déjà populaire dans les cours d’école, quand à dix ans, au collège, John Langenus commence à faire un peu de sport. Le destin faisant bien les choses, son collège participe à une compétition interscolaire assez prestigieuse. Il manque un joueur dans l’équipe, et John – que l’on appelle à l’époque Jean – vient faire le nombre. Cette Coupe Cardinal aurait pu lui ouvrir les portes du football professionnel. Mais un mauvais contact et une violente blessure au pied vont empêcher John Langenus de devenir un des premiers grands joueurs belges de l’histoire.

John veut reprendre le football, son père refuse. « Le football, ce n’est pas pour nous. Laisse-le au petit bourgeois, celui qui porte chaîne en or sur la poitrine ». L’arbitrage, par contre, c’est bien mieux. C’est donc en tant que régulateur du jeu que John Langenus officie lors des éditions suivantes de la Coupe Cardinal. Quinze ans, seize ans, à peine, le football s’empare définitivement de son cœur. Petit à petit, John se rend compte que s’il veut progresser dans l’arbitrage, il faut être accrédité. Alors il s’en va auprès des premières fédérations d’arbitrage pour passer un examen. Manque de pot, il tombe sur deux anglais dans son jury. Victime d’un certain chauvinisme britannique, il tombe sur des questions irrésolubles. « Que doit faire le referee si le ballon, envoyé en l’air, est saisi par le pilote d’un avion passant par là ? », lui demande l’un. « Que doit faire le referee si le keeper va s’asseoir sur sa barre transversale et refuse d’en bouger ? », lui demande l’autre. John est recalé, l’arbitrage ne sera pas sa voie, se dit-il.

=Trente centimes pour un sifflet=

Mais l’histoire de John Langenus ne s’arrête pas là. Car une nouvelle fois, le destin va faire son œuvre. Devant le manque d’arbitres qualifié, Langenus se voit offrir une seconde chance de passer l’examen. Cette fois-ci, le jury est composé de bons professionnels, et John Langenus, bien préparé, réussit sans difficulté à répondre à des questions beaucoup plus classiques. Diplômé, il s’achète un sifflet dans un magasin d’Anvers pour trente centimes. Un premier sifflet, un dernier, veut la légende. « Je n’en achèterais jamais d’autre de ma vie », dit John Langenus. Sa première affectation a lieu quelques jours plus tard. Non loin de sa ville natale, il doit arbitrer un match opposant deux écoles l’une à l’autre. Un match d’écoliers, mais pas un match amical. L’un des deux proviseurs veut la victoire a tout prix. Il va voir quelques minutes avant le match Langenus dans les vestiaires, et lui hurle aux oreilles qu’il veut voir son équipe l’emporter.

Calme et posé, Langenus fait la sourde oreille aux menaces de ce proviseur frustré. Et quand les deux formations se séparent sur un score de parité, Langenus rentre aux vestiaires avec le sentiment du devoir accompli. Ce n’est pas l’avis de l’homme d’éducation, qui fracasse à moitié la porte pour aller se plaindre auprès de John Langenus. Le ton monte entre les deux hommes. « Je te briserais les jambes si jamais tu ose remettre les pieds ici, plus jamais tu ne nous arbitreras », crie le plaignant. Langenus fait part de ces menaces aux organisateurs du match, et aucun mal ne lui arrivera à ce propos. La légende veut que le professeur ait été radié, mais nul ne sait réellement ce qu’il advint de lui.

Outre les matchs scolaires au cours desquels il officie en tant qu’arbitre principal, Langenus est aussi arbitre de touche. L’œil acéré, et surtout grâce à son physique de compétition, il fait merveille et est sollicité par les meilleurs arbitres du royaume. Toujours avide de connaissance et d’expérience, John Langenus va jusqu’à être le referee de trois matchs par jour. Certains dimanches, il se lève en effet à six heures pour arbitrer un match en matinée, un en début d’après-midi et un dernier avant le tomber du soleil. Et face à l’absence de trains et de voitures, Langenus parfait sa forme physique en reliant les différents stades à pied.

=Force, honneur, courage=

Face à ces qualités, la fédération belge qui commence à s’établir autorise John Langenus à se présenter aux examens théoriques pour devenir arbitre au premier niveau national. Pas de questions absurdes, et Langenus passe avec succès l’épreuve. Sa première partie ne se fera cependant pas en première division, mais lors d’un match opposant des équipes réserves. C’est en effet un affrontement entre le Standard de Liège B et leurs homologues du Beerschot AC pour lequel Langenus est désigné. Il arbitre sans problème le match, et tout à coup, le destin lui tend à nouveau la main. « L’arbitre est absent pour le match des équipes premières, monsieur Langenus. Voulez-vous arbitrer ? ». Langenus n’hésite pas un instant. « Non, je ne suis pas encore assez costaud pour cela ». Lucide, pour un homme qui passera quelques jours plus tard son examen pratique, là aussi avec réussite.

Une fois son accréditation en poche, il est désigné pour un match sous haute tension. Ce FC Liégeois-Daring de 1912 n’est pas une partie de plaisir. L’arbitre originellement choisi est persona non grata à Liège, et déclare forfait. Langenus répond présent, et s’en va arbitrer cette rencontre. Mais pas d’internet à l’époque : le public n’est pas au courant du changement d’arbitre, et ses assistants non plus. Il se fait donc huer pendant quatre-vingt-dix minutes. Un de ses assistants le menace physiquement, et, comme l’autorise le règlement, John Langenus le met dehors ! En plus de cela, les joueurs de Daring font le show, et s’imposent 6-0. Alors qu’il siffle le coup de sifflet final, un spectateur pénètre sur le terrain et le frappe au ventre. La police exfiltre Langenus jusqu’à la gare. Et, pas vraiment responsable, le président de Liège va voir John Langenus et lui dit : « si vous ne savez pas arbitrer, n’arbitrez pas ». Ironie du sort, le liégeois sera débarqué de son poste de dirigeant l’année d’après.

=La leçon=

Langenus n’arrête pas l’arbitrage pour autant. Il décide même de bien s’équiper en achetant deux montres pour arbitrer un match capital pour le titre, opposant les deux leaders ex-aeco qu’étaient le FC Brugeois et le Racing Bruxelles. Et, avant le match, le président anglais du Racing Bunyan a reçu une montre de sport. Il interpelle Langenus. « Monsieur le referee, pourriez-vous s’il vous plaît porter cette montre sportive ? ». Langenus accepte, et commence la rencontre avec trois outils pour mesurer le temps. Mais cela est visiblement un peu trop. Obnubilé par son chronomètre moderne, il en oublie de regarder l’heure au début de la rencontre et n’arrive pas à lancer le décompte du temps. Seulement, il s’en rend compte alors que la première mi-temps est bien entamée. Et, malheur, il n’y a pas d’horloge dans le stade. Alors il s’en remet à son instinct. « J’ai décidé de siffler à vue de nez la fin de la mi-temps ». Son coup de sifflet est ferme, et personne ne conteste. John Langenus qualifiera a posteriori cet épisode de « grande leçon ».

Alors que la guerre commence, John Langenus s’exile aux Pays-Bas. Sa réputation d’arbitre a traversée la frontière avec lui, et il est désigné pour arbitrer un match officiel batave. Il officie à quelques reprises à l’étranger durant la guerre, puis de même après-guerre. Mais son heure de gloire viendra en février 1927. Le premier match de l’Irlande libre se tient, contre l’Italie. Il réalise une prestation magistrale, saluée par la presse. « John Langenus est le meilleur arbitre au monde. Aucun arbitre anglais n’est meilleur que lui ». Le chauvinisme britannique n’est pourtant pas mort. Cela montre donc l’aura dont John Langenus est entouré. Normal donc qu’un an plus tard il officie au cours des JO 1928 dans deux rencontres. D’abord pour un Pays-Bas – Uruguay et ensuite dans le match pour la troisième place. Cette rencontre sera historique, non pas pour la prestation de Langenus mais pour son score : l’Italie humilie 11-3 l’Égypte.

=L’Angelus=

L’apogée de la carrière arrive en 1930. Lors de la première Coupe du Monde de l’histoire, il est désigné pour arbitrer au cours de six matchs. Lors de deux d’entre eux, il n’est qu’assistant. Mais il est aussi arbitre de deux matchs de groupe et de la demi-finale opposant l’Argentine de Luis Monti aux Etats-Unis de Barth McGhee. Cette demi-finale est d’ailleurs disputée par les States à 10 contre 11. Un américain se blesse en effet au bout de dix minutes, et Langenus obéit au règlement qui n’autorise pas les changements. Ce qui provoque la colère du staff américain. L’équipe médicale notamment est remontée. Après que Langenus a donné une faute pour l’Argentine, l’équipe médicale rentre sur le terrain. Ils balancent leurs produits médicaux sur Langenus, et ce dernier est évacué hors du terrain pendant quelques minutes. L’Argentine s’impose finalement 6-1.

Mais surtout, l’honneur de Langenus, c’est d’officier au cours de la finale de la compétition. L’Argentine s’oppose à l’Uruguay, pays-hôte. Luis Monti a reçu des menaces de mort, et Langenus exige un plan d’évacuation au cas où cela dégénère. C’est Langenus qui désamorce une autre question diplomatique sérieuse. Il suggère de jouer une mi-temps avec chacun des ballons nationaux, au lieu d’en choisir un. Le match se termine sur un score de 4-2 en faveur de l’Uruguay, et aucun évènement n’est à déplorer. Même si le public vilipende un peu Langenus à propos du premier but argentin, selon eu hors-jeu, ce dernier est félicité à travers le monde pour son sang-froid et ses qualités d’arbitre. Un match que Langenus arbitre avec un sifflet publicitaire. Ne voulant en effet pas racheter d’autre sifflet après la perte de son premier, il s’en fait offrir un par une grande marque faisant de la publicité. Il le gardera pour le reste de sa carrière.

=Génial=

La carrière internationale de John Langenus ne s’arrête pas là. Il est en effet choisi pour officier lors du mondial italien de 1934. Il n’est en action cependant qu’au premier tour pour un Tchécoslovaquie – Roumanie. Quatre ans plus tard, en France, il sort sa première sanction administrative en Coupe du Monde lors d’un Allemagne – Suisse. Il exclut en effet l’Allemand Hans Pesser pour une grosse faute au cours de la rencontre.

Comme un hommage à sa carrière, il désigné à la fin de la compétition pour arbitrer le match pour la troisième place qui oppose la Suède au Brésil. Les brésiliens s’imposeront sur un joli score de 4 à 2, et Léonidas finira même meilleur buteur de la compétition. Ces matchs sont quasiment ses derniers au niveau international. Il sent la fin de sa carrière approcher, et décline de plus en plus les invitations à l’étranger. Un match à Varsovie, un à Bucarest, un autre à Naples et un dernier à Belgrade, et le voilà qui raccroche pour toujours son sifflet.

Après la fin de sa carrière, John Langenus cherche un peu sa voie. En effet, il tente de reprendre les affaires familiales, mais cela ne l’amuse pas vraiment. Il écrit trois ouvrages, sur le football, dont deux qu’il publie en 1943. Avec son ami Jan Vanderheyden, il s’essaye même au cinéma. Dans le film de 1940 Wit is troef, Blanc est atout, il est co-scénariste. Ce film n’atteint cependant pas un grand succès. John Langenus décède le 1er octobre 1952 dans sa ville natale d’Anvers. Et reste à jamais le premier grand arbitre de l’histoire du football mondial, un de ceux qui ont contribué à faire du football ce qu’il est maintenant.
23 mai 1990, Prater de Vienne, finale de la Coupe des Champions entre le Milan et Benfica. Deuxième finale consécutive pour le Milan AC d'Arrigo Sacchi. L'équipe portugaise de l'entraîneur suédois Sven-Goran Eriksonn arrive en finale après la fameuse demi-finale contre l'OM et la main de Vata. C'est un Milan fatigué physiquement et moralement qui parvient en finale après une saison éprouvante: en lice sur 3 compétitions, le Milan AC perd quelques semaines plus tôt le scudetto à Verone et laisse le titre au Napoli de Maradona. Lors de l'inauguration du nouveau San Siro pour la coupe du monde qui doit se dérouler en Italie un mois plus tard, la Juve vient gagner 1-0 à Milan en finale retour de la coupe d'Italie. Sur les 3 compétitions, il ne reste que la Coupe des Champions. Cette finale est loin d'être un grand spectacle par rapport à l'année d'avant où le Milan domine le Steaua Bucarest dès la 1ère minute. Le match est fermé et peu enthousiasmant. Il faut une invention des 2 hollandais pour débloquer le match: Marco Van Basten sert magnifiquement Rijkaard qui part seul devant le but du capitaine Silvino Louro. On joue la 68ème minute et le Milan mène 1-0. Benfica n'arrivera pas à inquiéter le Milan qui remporte sa 4ème coupe des champions et la 2ème de suite. A noter qu'après tout de même 27 ans, seul le Real Madrid l'année dernière a réussi à gagner deux fois de suite cette compétition.
Arrigo Sacchi déclare après cette finale que le plus difficile dans le football c’est de se répéter. Son Milan l’a fait. Comme déjà écrit dans mon commentaire précédent, il aura fallu attendre 27 ans et le Real Madrid de Zidane pour qu’une équipe regagne deux fois de suite la Coupe des Champions (oui ok la « Champions League » mais mon âme nostalgique du foot préfère dire encore la Coupe des Champions). Même pas le Barca de Guardiola, le Manchester de Fergusson ou encore le Real de Zidane-joueur a réussi ce doublé. D’accord, la formule de cette compétition a bien changé depuis, c’est probablement plus difficile de gagner aujourd’hui 2 années de suite mais jusqu’à l’année dernière, pour moi milaniste, durant ces années néfaste et peu glorieuse pour nos couleurs, il s’agissait d’une petite fierté que je pouvais encore déclarer après chaque finale de coupe des champions.
Message posté par NSOL
Je vous propose un portrait que j'ai écrit il y a quelques jours sur John Langenus, le premier grand arbitre de l'histoire. Si vous souhaitez le lire sur le site où j'écris - que Football-the-story avait dévoilé - (parce qu'il est un peu long, c'est vrai, et puis y a des photos), c'est par ici : https://www.demivolee.com/2018/05/16/do … d-arbitre/

Sinon, je vous l'ai copié-collé, parce que c'est plus l'esprit du topic je pense que de partager comme ça. Et puis j'aime pas faire de la pub "forcée" comme ça.

== JOHN LANGENUS, LE GRAND ARBITRE ==

Hors des cours de récréation, il n’est point de match sans arbitre. Pourtant, les Hommes en noir sont souvent conspués, critiqués, oubliés. Rares sont en effet ceux qui ont traversé les âges, et dont la légende est connue de tous. Pour rendre aux maîtres du jeu ce qui leur appartient, découvrons aujourd’hui l’histoire du premier grand arbitre de l’histoire, John Langenus.

=John Langenus, le belge=

Rien ne semblait destiner John L. Langenus au football quand il voit le jour à Berchem, dans la banlieue d’Anvers le 8 décembre 1891. Ses parents sont en effet de riches bourgeois, ayant fait fortune à Anvers. Mais voilà, le football est encore un sport de gentlemans, comme le veut le dicton. Et même si cela ne fait que trente ans que les premiers matchs internationaux ont lieu, le football est déjà populaire dans les cours d’école, quand à dix ans, au collège, John Langenus commence à faire un peu de sport. Le destin faisant bien les choses, son collège participe à une compétition interscolaire assez prestigieuse. Il manque un joueur dans l’équipe, et John – que l’on appelle à l’époque Jean – vient faire le nombre. Cette Coupe Cardinal aurait pu lui ouvrir les portes du football professionnel. Mais un mauvais contact et une violente blessure au pied vont empêcher John Langenus de devenir un des premiers grands joueurs belges de l’histoire.

John veut reprendre le football, son père refuse. « Le football, ce n’est pas pour nous. Laisse-le au petit bourgeois, celui qui porte chaîne en or sur la poitrine ». L’arbitrage, par contre, c’est bien mieux. C’est donc en tant que régulateur du jeu que John Langenus officie lors des éditions suivantes de la Coupe Cardinal. Quinze ans, seize ans, à peine, le football s’empare définitivement de son cœur. Petit à petit, John se rend compte que s’il veut progresser dans l’arbitrage, il faut être accrédité. Alors il s’en va auprès des premières fédérations d’arbitrage pour passer un examen. Manque de pot, il tombe sur deux anglais dans son jury. Victime d’un certain chauvinisme britannique, il tombe sur des questions irrésolubles. « Que doit faire le referee si le ballon, envoyé en l’air, est saisi par le pilote d’un avion passant par là ? », lui demande l’un. « Que doit faire le referee si le keeper va s’asseoir sur sa barre transversale et refuse d’en bouger ? », lui demande l’autre. John est recalé, l’arbitrage ne sera pas sa voie, se dit-il.

=Trente centimes pour un sifflet=

Mais l’histoire de John Langenus ne s’arrête pas là. Car une nouvelle fois, le destin va faire son œuvre. Devant le manque d’arbitres qualifié, Langenus se voit offrir une seconde chance de passer l’examen. Cette fois-ci, le jury est composé de bons professionnels, et John Langenus, bien préparé, réussit sans difficulté à répondre à des questions beaucoup plus classiques. Diplômé, il s’achète un sifflet dans un magasin d’Anvers pour trente centimes. Un premier sifflet, un dernier, veut la légende. « Je n’en achèterais jamais d’autre de ma vie », dit John Langenus. Sa première affectation a lieu quelques jours plus tard. Non loin de sa ville natale, il doit arbitrer un match opposant deux écoles l’une à l’autre. Un match d’écoliers, mais pas un match amical. L’un des deux proviseurs veut la victoire a tout prix. Il va voir quelques minutes avant le match Langenus dans les vestiaires, et lui hurle aux oreilles qu’il veut voir son équipe l’emporter.

Calme et posé, Langenus fait la sourde oreille aux menaces de ce proviseur frustré. Et quand les deux formations se séparent sur un score de parité, Langenus rentre aux vestiaires avec le sentiment du devoir accompli. Ce n’est pas l’avis de l’homme d’éducation, qui fracasse à moitié la porte pour aller se plaindre auprès de John Langenus. Le ton monte entre les deux hommes. « Je te briserais les jambes si jamais tu ose remettre les pieds ici, plus jamais tu ne nous arbitreras », crie le plaignant. Langenus fait part de ces menaces aux organisateurs du match, et aucun mal ne lui arrivera à ce propos. La légende veut que le professeur ait été radié, mais nul ne sait réellement ce qu’il advint de lui.

Outre les matchs scolaires au cours desquels il officie en tant qu’arbitre principal, Langenus est aussi arbitre de touche. L’œil acéré, et surtout grâce à son physique de compétition, il fait merveille et est sollicité par les meilleurs arbitres du royaume. Toujours avide de connaissance et d’expérience, John Langenus va jusqu’à être le referee de trois matchs par jour. Certains dimanches, il se lève en effet à six heures pour arbitrer un match en matinée, un en début d’après-midi et un dernier avant le tomber du soleil. Et face à l’absence de trains et de voitures, Langenus parfait sa forme physique en reliant les différents stades à pied.

=Force, honneur, courage=

Face à ces qualités, la fédération belge qui commence à s’établir autorise John Langenus à se présenter aux examens théoriques pour devenir arbitre au premier niveau national. Pas de questions absurdes, et Langenus passe avec succès l’épreuve. Sa première partie ne se fera cependant pas en première division, mais lors d’un match opposant des équipes réserves. C’est en effet un affrontement entre le Standard de Liège B et leurs homologues du Beerschot AC pour lequel Langenus est désigné. Il arbitre sans problème le match, et tout à coup, le destin lui tend à nouveau la main. « L’arbitre est absent pour le match des équipes premières, monsieur Langenus. Voulez-vous arbitrer ? ». Langenus n’hésite pas un instant. « Non, je ne suis pas encore assez costaud pour cela ». Lucide, pour un homme qui passera quelques jours plus tard son examen pratique, là aussi avec réussite.

Une fois son accréditation en poche, il est désigné pour un match sous haute tension. Ce FC Liégeois-Daring de 1912 n’est pas une partie de plaisir. L’arbitre originellement choisi est persona non grata à Liège, et déclare forfait. Langenus répond présent, et s’en va arbitrer cette rencontre. Mais pas d’internet à l’époque : le public n’est pas au courant du changement d’arbitre, et ses assistants non plus. Il se fait donc huer pendant quatre-vingt-dix minutes. Un de ses assistants le menace physiquement, et, comme l’autorise le règlement, John Langenus le met dehors ! En plus de cela, les joueurs de Daring font le show, et s’imposent 6-0. Alors qu’il siffle le coup de sifflet final, un spectateur pénètre sur le terrain et le frappe au ventre. La police exfiltre Langenus jusqu’à la gare. Et, pas vraiment responsable, le président de Liège va voir John Langenus et lui dit : « si vous ne savez pas arbitrer, n’arbitrez pas ». Ironie du sort, le liégeois sera débarqué de son poste de dirigeant l’année d’après.

=La leçon=

Langenus n’arrête pas l’arbitrage pour autant. Il décide même de bien s’équiper en achetant deux montres pour arbitrer un match capital pour le titre, opposant les deux leaders ex-aeco qu’étaient le FC Brugeois et le Racing Bruxelles. Et, avant le match, le président anglais du Racing Bunyan a reçu une montre de sport. Il interpelle Langenus. « Monsieur le referee, pourriez-vous s’il vous plaît porter cette montre sportive ? ». Langenus accepte, et commence la rencontre avec trois outils pour mesurer le temps. Mais cela est visiblement un peu trop. Obnubilé par son chronomètre moderne, il en oublie de regarder l’heure au début de la rencontre et n’arrive pas à lancer le décompte du temps. Seulement, il s’en rend compte alors que la première mi-temps est bien entamée. Et, malheur, il n’y a pas d’horloge dans le stade. Alors il s’en remet à son instinct. « J’ai décidé de siffler à vue de nez la fin de la mi-temps ». Son coup de sifflet est ferme, et personne ne conteste. John Langenus qualifiera a posteriori cet épisode de « grande leçon ».

Alors que la guerre commence, John Langenus s’exile aux Pays-Bas. Sa réputation d’arbitre a traversée la frontière avec lui, et il est désigné pour arbitrer un match officiel batave. Il officie à quelques reprises à l’étranger durant la guerre, puis de même après-guerre. Mais son heure de gloire viendra en février 1927. Le premier match de l’Irlande libre se tient, contre l’Italie. Il réalise une prestation magistrale, saluée par la presse. « John Langenus est le meilleur arbitre au monde. Aucun arbitre anglais n’est meilleur que lui ». Le chauvinisme britannique n’est pourtant pas mort. Cela montre donc l’aura dont John Langenus est entouré. Normal donc qu’un an plus tard il officie au cours des JO 1928 dans deux rencontres. D’abord pour un Pays-Bas – Uruguay et ensuite dans le match pour la troisième place. Cette rencontre sera historique, non pas pour la prestation de Langenus mais pour son score : l’Italie humilie 11-3 l’Égypte.

=L’Angelus=

L’apogée de la carrière arrive en 1930. Lors de la première Coupe du Monde de l’histoire, il est désigné pour arbitrer au cours de six matchs. Lors de deux d’entre eux, il n’est qu’assistant. Mais il est aussi arbitre de deux matchs de groupe et de la demi-finale opposant l’Argentine de Luis Monti aux Etats-Unis de Barth McGhee. Cette demi-finale est d’ailleurs disputée par les States à 10 contre 11. Un américain se blesse en effet au bout de dix minutes, et Langenus obéit au règlement qui n’autorise pas les changements. Ce qui provoque la colère du staff américain. L’équipe médicale notamment est remontée. Après que Langenus a donné une faute pour l’Argentine, l’équipe médicale rentre sur le terrain. Ils balancent leurs produits médicaux sur Langenus, et ce dernier est évacué hors du terrain pendant quelques minutes. L’Argentine s’impose finalement 6-1.

Mais surtout, l’honneur de Langenus, c’est d’officier au cours de la finale de la compétition. L’Argentine s’oppose à l’Uruguay, pays-hôte. Luis Monti a reçu des menaces de mort, et Langenus exige un plan d’évacuation au cas où cela dégénère. C’est Langenus qui désamorce une autre question diplomatique sérieuse. Il suggère de jouer une mi-temps avec chacun des ballons nationaux, au lieu d’en choisir un. Le match se termine sur un score de 4-2 en faveur de l’Uruguay, et aucun évènement n’est à déplorer. Même si le public vilipende un peu Langenus à propos du premier but argentin, selon eu hors-jeu, ce dernier est félicité à travers le monde pour son sang-froid et ses qualités d’arbitre. Un match que Langenus arbitre avec un sifflet publicitaire. Ne voulant en effet pas racheter d’autre sifflet après la perte de son premier, il s’en fait offrir un par une grande marque faisant de la publicité. Il le gardera pour le reste de sa carrière.

=Génial=

La carrière internationale de John Langenus ne s’arrête pas là. Il est en effet choisi pour officier lors du mondial italien de 1934. Il n’est en action cependant qu’au premier tour pour un Tchécoslovaquie – Roumanie. Quatre ans plus tard, en France, il sort sa première sanction administrative en Coupe du Monde lors d’un Allemagne – Suisse. Il exclut en effet l’Allemand Hans Pesser pour une grosse faute au cours de la rencontre.

Comme un hommage à sa carrière, il désigné à la fin de la compétition pour arbitrer le match pour la troisième place qui oppose la Suède au Brésil. Les brésiliens s’imposeront sur un joli score de 4 à 2, et Léonidas finira même meilleur buteur de la compétition. Ces matchs sont quasiment ses derniers au niveau international. Il sent la fin de sa carrière approcher, et décline de plus en plus les invitations à l’étranger. Un match à Varsovie, un à Bucarest, un autre à Naples et un dernier à Belgrade, et le voilà qui raccroche pour toujours son sifflet.

Après la fin de sa carrière, John Langenus cherche un peu sa voie. En effet, il tente de reprendre les affaires familiales, mais cela ne l’amuse pas vraiment. Il écrit trois ouvrages, sur le football, dont deux qu’il publie en 1943. Avec son ami Jan Vanderheyden, il s’essaye même au cinéma. Dans le film de 1940 Wit is troef, Blanc est atout, il est co-scénariste. Ce film n’atteint cependant pas un grand succès. John Langenus décède le 1er octobre 1952 dans sa ville natale d’Anvers. Et reste à jamais le premier grand arbitre de l’histoire du football mondial, un de ceux qui ont contribué à faire du football ce qu’il est maintenant.


Beau travail !

Je mets les pieds dans le plat: est-ce parce qu'il était trop honnête, compétent et incorruptible, qu'on ne lui a pas permis d'arbitrer les matchs "chauds" de la CDM de Benito ?
Message posté par Fred Astaire
Beau travail !

Je mets les pieds dans le plat: est-ce parce qu'il était trop honnête, compétent et incorruptible, qu'on ne lui a pas permis d'arbitrer les matchs "chauds" de la CDM de Benito ?



Je ne sais pas exactement - les sources d'informations sont rares sur le sujet. Mais ce qui est sûr et certain, c'est qu'Ivan Eklind, l'arbitre suédois de la finale, avait été reçu par Mussolini à plusieurs reprises et a été suspecté de corruption, ce qui ne l'a pas empêché d'officier en 1938 et en 1950 (seul arbitre du mondial 38 à avoir arbitré en 50 je crois). Pour les demi, pareil Eklind avait arbitré l'Italie, et l'Allemagne-RTC l'avait été par un italien (ordre de Benito, un italien devait arbitrer une demi), Rinaldo Barlassina, arbitre des JO36 et de la CdM 38 également.

Il paraît aussi que si Langenus n'a pas arbitré la finale de 34, c'est parce qu'il avait déjà arbitré celle de 30 et que la FIFA voulait "faire tourner". C'est en tout cas une version que j'ai lue.
Message posté par Fred Astaire
Le 25 mai 1967 à Lisbonne, le Celtic Glasgow apporte un vent de fraîcheur avec son football total, en déjouant les pronostics en finale de la C1, en renvoyant l'Inter de Herrera à ses chères études, 2 buts à 1 seulement, vu le bombardement en règle des cages de Sarti.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lisbon_Lions

https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … _1966-1967


Premier club britannique à gagner la C1, 10 ans avant la grande vague de Liverpool et Nottingham Forest.
Comme toutes les histoires qui se terminent bien, il y a un aspect "conte de fées" à l'épopée qui a vu le Celtic mettre un terme à la suprématie latine. Ainsi, les garçons entraînés par Jock Stein sont tous nés dans un rayon de moins de 50 km de Celtic Park, l'enceinte mythique des joueurs à la tunique rayée de vert et de blanc. Mieux, sur les onze Lions de Lisbonne, comme on surnomme les Hoops de 1967, dix ont vu le jour dans la proche périphérie - moins de 15 km - du stade. Un journaliste sportif écossais a résumé l'exploit de Jock Stein et des siens à sa manière : "Montrez-moi un entraîneur qui a réussi un coup pareil : remporter la Coupe d'Europe avec une équipe de district".

Avant 1967, quatre clubs seulement - le Real Madrid, Benfica, l'AC Milan et l'Inter Milan - avaient conquis le trophée le plus convoité par les clubs européens. Mais aucun d'entre eux n'avait jusque-là accompli l'exploit de gagner la même année son championnat national, la coupe de son pays et la Coupe d'Europe. Ce fut chose faite grâce au mémorable succès (2:1) du Celtic sur l'Inter Milan. Ce soir-là, à Lisbonne, les Ecossais réussissent l'incroyable performance de remporter un cinquième titre - de loin le plus glorieux - sur les cinq compétitions qu'ils ont disputées cette saison-là.

Dire que le Celtic ne partait pas favori est un euphémisme. Dans les jours qui précèdent la finale, on ne parle que de l'Inter. Champions d'Europe en 1964 et 1965, les Nerazzurri sont-ils capables de réussir la passe de trois ? Il est vrai que la formation entraînée par le légendaire Helenio Herrera fait tomber tout ce qui se présente sur son passage. Entre 1962 et 1966, elle remporte trois scudetti, ne laissant échapper le quatrième qu'à l'issue d'un barrage contre Bologne. Pour couronner le tout, l'Inter s'offre dans la foulée une Coupe intercontinentale.

Dans le tunnel, certains footballeurs du Celtic appréhendent le pire, Jimmy "Jinky" Johnstone le premier. Le joueur le plus doué de l'équipe n'a rien oublié de la scène : "Quand on les a vus à côté de nous, ils mesuraient tous plus d'un mètre quatre-vingts, avec un bronzage parfait, des cheveux gominés et un sourire de publicité pour dentifrice. Ils s'étaient même parfumés. A côté, nous avions l'air de nains. Moi, j'avais déjà perdu mes dents. Pareil pour Bobby Lennox et Ronnie Simpson. Les Italiens nous regardaient de haut et nous, nous répondions avec des sourires édentés. Je pense sincèrement qu'ils nous croyaient tout droit sortis d'un cirque !".

C'est à ce moment que le milieu de terrain Bertie Auld entame une chanson du Celtic, à la surprise manifeste des joueurs de l'Inter. "Les Italiens ont dû se dire qu'ils allaient jouer une finale contre une équipe de village", raconte le capitaine Billy McNeill en rigolant.

"Un football pur, spectaculaire et inventif"
Tôt dans le match, les joueurs d'Herrera confirment les pronostics en obtenant et convertissant un penalty douteux. Côté Celtic, on ne se démonte pas. Stein avait annoncé que ses hommes joueraient non seulement pour gagner, mais aussi pour que tous les spectateurs neutres soient contents de voir ses protégés sortir vainqueurs. Traduction sur le terrain : la surface de réparation italienne est prise d'assaut, les Intéristes se replient en défense (mettant en place un catenaccio qu'ils maîtrisent à la perfection) et le gardien Giuliano Sarti exécute quelques parades exceptionnelles.

L'égalisation arrive finalement à la 64e minute. L'arrière droit Jim Craig transmet au défenseur central Tommy Gemmell, qui décoche un boulet de canon victorieux. Ce but inscrit par l'arrière-garde écossaise en dit long sur le football offensif prôné par Jock Stein. "J'étais parfaitement placé pour voir le but, se souvient McNeill. J'étais sur la ligne médiane. Quand j'ai vu Tommy préparer sa frappe, j'ai tout de suite pensé que nous allions gagner ce match." Effectivement, les Italiens donnent l'impression de ne pas pouvoir sortir de leur organisation défensive. Malgré quelques arrêts époustouflants de Sarti, les Bhoys prennent l'avantage à sept minutes de la fin, sur un pointu à bout portant de Stevie Chalmers.

Environ 7 000 supporters du Celtic avaient fait le déplacement jusqu'à Lisbonne, ce qui était proprement inouï pour l'époque. Plus de 20 minutes après le coup de sifflet final, des milliers d'Ecossais dansaient sur le terrain, certains n'hésitant pas à embrasser une pelouse désormais sacrée. Pendant ce temps, Herrera se comporte en vrai gentleman : "Je tiens à féliciter le Celtic. Ils [les joueurs du Celtic] méritent la victoire. Ils ont fait preuve de beaucoup de courage et d'initiative. La Coupe d'Europe est entre de bonnes mains".

Les mots du stratège de l'Inter allèrent droit au cœur de Stein. "Vous avez devant vous l'homme le plus fier du monde. Il est important de gagner, c'est sûr, mais c'est notre style que j'ai aimé, plus que le résultat. Nous avons pratiqué du vrai football, un football pur, spectaculaire et inventif", déclarait l'ancien mineur le soir de la victoire.

Sur les traces des Lions
Stein était un maître tacticien et un redoutable meneur d'hommes. Il s'avéra également être prophète sur la planète football. "Maintenant que la suprématie latine a été entamée, d'autres clubs britanniques vont bientôt gagner la Coupe d'Europe. Je pense par exemple à Manchester United", avait-il annoncé en 1967. L'année suivante, George Best et ses coéquipiers remportaient le trophée.

En dehors de cette prophétie bien sentie, les héros de 1967 ont laissé pas mal de traces derrière eux. A commencer par les deux gigantesques tribunes de Celtic Park, Jock Stein stand et Lisbon Lions stand, ainsi nommées en hommage aux tombeurs de l'Inter. Ces derniers jouissent d'une adoration et d'un respect sans limites, même parmi les supporters du Celtic nés après les faits.

En novembre 2006, à l'occasion du match de Ligue des champions contre Benfica, le club a organisé un "pèlerinage" à l'Estadio Nacional avec les survivants de 1967. Cette fois-ci, 5 000 supporters glasvégiens avaient fait le déplacement. Malheureusement, la cérémonie s'est déroulée en l'absence de Stein, de Johnstone, du milieu de terrain Bobby Murdoch et du gardien Ronnie Simpson, tous décédés.

Les obsèques du même Johnstone ont d'ailleurs pris des proportions jamais vues en Ecosse, puisque 20 000 personnes ont accompagné le Lion défunt dans sa dernière demeure. Pour mieux comprendre l'ampleur de l'événement, il faut rappeler que le petit ailier roublard a toujours occupé une place unique chez les habitués de Celtic Park. Lors de l'élection par les supporters du meilleur joueur de toute l'histoire du club, Johnstone est arrivé devant Henrik Larsson et Kenny Dalglish. Après son décès, un disque enregistré au profit des victimes de la sclérose latérale amyotrophique - la maladie qui lui a coûté la vie - est arrivé en tête des hit-parades écossais.

La mort de Johnstone a permis au passage de tester le pouvoir unificateur du football dans une ville notoirement divisée. Les quelques écharpes des Rangers éparpillées parmi les montagnes de souvenirs vert et blanc, le jour des funérailles à Parkhead, étaient un hommage au joueur autant qu'à l'objet de sa passion.

L'actuel capitaine des Glasgow Rangers, Barry Ferguson, a même donné une partie des bénéfices tirés de son autobiographie (plusieurs dizaines de milliers d'euros) à la recherche contre la sclérose latérale amyotrophique. "Je n'étais pas encore né quand Jinky était à son meilleur niveau. Mais mon père - qui est un inconditionnel des Rangers - l'admirait énormément pour sa technique, explique le milieu international écossais. Quand j'ai vu la foule qu'il y avait le jour de l'enterrement, ça m'a bouleversé. Les rues étaient bordées de gens sur une épaisseur de dix personnes par endroits."

C'est d'ailleurs à l'occasion des funérailles de Johnstone qu'un journaliste a rappelé qu'en 1967, dans les instants qui ont suivi la victoire historique du Celtic, l'un des premiers à féliciter Stein a été son ami et compatriote Bill Shankly. Le truculent manager de Liverpool avait alors clamé : "Jock, tu es immortel". Dans l'esprit de tous les supporters du Celtic, Shankly avait raison... ou presque, car ce sont bien un entraîneur et onze joueurs qui, le 25 mai 1967, sont devenus immortels.

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