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Football History X

Le topic où l'on parle de l'histoire du foot ou de l'histoire tout court...
Adhemar Pimenta (né à Rio de Janeiro le 12 avril 1896 et mort dans la même ville le 20 août 1970) commence sa carrière d'entraîneur dans le club du Bangu Atlético Clube pendant la saison 1935-36.

Il devient ensuite le sélectionneur de la Seleçao, une première fois entre 1936 et 1938, dont le mondial 1938, puis une seconde fois en 1942.
Message posté par Fred Astaire
Adhemar Pimenta (né à Rio de Janeiro le 12 avril 1896 et mort dans la même ville le 20 août 1970) commence sa carrière d'entraîneur dans le club du Bangu Atlético Clube pendant la saison 1935-36.

Il devient ensuite le sélectionneur de la Seleçao, une première fois entre 1936 et 1938, dont le mondial 1938, puis une seconde fois en 1942.


Héhé, merci Fred mais je suis aussi allé chercher son nom juste après avoir posté mon com. ;)
Pour avoir fait quelques recherches de mon côté, il me semble que vos 2 théories sont justes, Manu et Fred. Léonidas se blesse durant "La Bataille de Bordeaux", match invraisemblable de violence où les deux plus beaux joueurs (Léonidas et Plánička) se blessent assez gravement (la clavicule pour le "Chat de Prague", forcé de rester sur le terrain puisque les remplaçants n'étaient pas autorisés - ce sera son dernier match, dernière sortie héroïque de ce fabuleux portier).
Quant à Léonidas, c'est à priori le ménisque qui est salement touché. Il décide néanmoins de jouer le match d'appui, son remplaçant au poste, Niginho, étant - pour une raison qui m'échappe (brésilien d'origine italienne passé par la Lazio, saison blanche en 38) interdit de jouer par la Fifa... (possible qu'il fut considéré naturalisé italien, bien qu'il n'ait jamais joué pour la Squadra Azzura).
Toujours est-il que Léonidas joue sur une jambe le match d'appui contre la Tchécoslovaquie et l'avis de Pimenta ("je jouerai même sous la neige et avec une jambe de bois" avait-il déclaré). Forcément, ce match aggrava sa blessure, et le staff médical brésilien, qui avait recruté... Carlos Volante (?!), oui oui, le globe-trotter volant qui donna son nom à ce poste si particulier de libéro devant la défense - Carlos Volante a à priori aggravé, à cause de son inexpérience, la blessure de Léonidas. Assez dingue comme coïncidence, surtout qu'après ils devinrent coéquipiers comme cochons au Flamengo...
Ce qui semble certain, c'est que Léonidas voulait jouer à tout prix, quitte à bousiller son corps, et que Pimenta s'y est opposé. Pas de demie-finale pour le Diamant Noir. Beaucoup de commentateurs appuient la thèse de la suffisance de la part de Pimenta. J'en propose une autre : n'aurait-il pas, tout simplement, voulu épargner à son diamant une fissure nucléaire qui l'aurait définitivement abîmé ?

Je n'aime pas trop repenser à ces matchs, la Bataille de Bordeaux (malgré le retourné fabuleux de Léonidas, l'héroïsme de Plánička) et encore moins à cette demie contre une Italie assassine. Le vrai grand match de cette coupe du monde, celui qui a laissé chez tous ceux qui y ont assisté une sidération durable et fertile, c'est le Brésil-Pologne du 1er tour à la Meinau. Le fameux match où Léonidas marque de la chaussette puis tente de convaincre l'arbitre qu'il peut jouer nu-pieds. Le quadruplé de Wilimowski...
Aujourd'hui, ce jeu peut sembler d'une naïveté, d'un archaïsme insupportable. Il faut faire preuve d'empathie et de souplesse historique pour apercevoir tout ce qu'il y eu de grand dans cet affrontement.

Trop peu d'images hélas.

https://www.youtube.com/watch?v=LhqVBkT7pWU

(Le ceinturage d'Herculès sur le péno polonais, c'est digne d'un Sergio Ramos tendre, un catcheur sans vices, bref un homme un vrai qui ne triche pas avec ses faiblesses).
Merci pour toutes ces précisions, hermano ! Le mystère demeure : Pimenta a-t-il réellement sous-estimé l'Italie ou voulait-il simplement préserver son attaquant vedette et protéger son intégrité physique ? J'imagine que la vérité se situe un peu entre les deux. La seule chose de sûre, c'est que Leonidas aurait joué la demie sans sa blessure face aux Tchécoslovaques. Après, était-il ou non en état de le faire, c'est une autre histoire...
Toujours dans la série: " When the Legend becomes fact, print the legend" saison 5.

On nous rabâche depuis toujours que Puskas n’avait pas joué la finale 59 à Stuttgart, les autorités allemandes lui refusant de lui délivrer un passeport.

Dans « La fabuleuse histoire du football », un autre son de cloche, que je cite:

« Pourtant son entraîneur Luis Carniglia décide de le laisser sur la touche pour la finale de Stuttgart, contre Reims, après la défaite en Coupe à Séville. Puskas est certes blessé à la jambe, mais on lui reproche de ne pas s’être suffisamment battu contre les Sevillans déchaînés: comme si les premiers violons pouvaient se transformer en joueurs de tambour !
«Il y aurait même gros à parier, ecrit Gabriel Hanot, et sans grand risque, que si Rial était Hongrois et Puskas Argentin, par exemple, la composition de l’équipe du Real serait différente.»


Je cite d'autres sources: Yves Alvarez et Alexandre (Bota) dans Solavanco.

"...Je pense que cette affirmation et fausse puisque je crois avoir vu que Puskas était sur le banc de touche madrilène en costume durant la finale au Neckarstadion de Stuttgart."
"Effectivement, Puskas était handicapé par une contracture à une jambe et il n’était pas opérationnel."

"Avant les 3 coups du match, l’entraîneur de Stuttgart présenta même Puskas à un médecin local, l’un des meilleurs d’Allemagne, en espérant qu’il puisse l’aider à disputer la finale…mais sans succès."


Du coup, pendant des décennies il n’a été crédité que d’une seule C1 sur son palmarès, avant que les règlements de l’UEFA ne devinssent (pour m’exprimer comme Bota) rétroactifs et lui en attribuassent 3.
Visiblement, il y a encore des sites de statistiques peu à jour, comme celui de Stéphane Bitton (Bidon ?), pour qui Puskas c’est 1 C1, et pour qui Herrera est évidemment Argentin.
Il y a 62 ans, 1ère finale de la Coupe d'Europe des clubs champions.

13 juin 1956 à Paris, Parc des Princes

Real Madrid - Stade de Reims : 4 - 3 ( 2 - 2 )
38 239 spectateurs/Arbitre : M. Ellis (Angleterre).
Buts : Leblond (6e), Templin (10e), Hidalgo (62e) pour Reims. Di Stefano (14e), Rial (30e, 79e), Marquitos (67e) pour le Real Madrid.
Real de Madrid : Alonso - Atienza, Marquitos, Lesmes - Munoz, Zarraga - Joseito, Marchal, Di Stefano, Rial, Gento. Entr. : Villalonga.
Stade de Reims : Jacquet - Zimny, Jonquet, Giraudo - Leblond, Siatka - Hidalgo, Glovacki, Kopa, Bliard, Templin. Entr. : Batteux

Si un des 38 239 spectateurs encore vivant pouvait se faire connaître et nous narrer cette soirée historique!

Résumé du match (les seules images existantes ?)
https://www.youtube.com/watch?v=GhfBRLBQwnI


Article paru en 2016 pour le soixantième anniversaire.

http://stade-de-reims.com/real-madrid-s … e-legende/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … _1956-1957

D'autres articles à suivre...
D'ailleurs au sujet de mon nouvel avatar, en miniature on distingue pas grand chose : arrivez-vous à reconnaître les deux joueurs ? A droite c'est facile mais à gauche, avec le maillot de River ?
Message posté par Alain Proviste
D'ailleurs au sujet de mon nouvel avatar, en miniature on distingue pas grand chose : arrivez-vous à reconnaître les deux joueurs ? A droite c'est facile mais à gauche, avec le maillot de River ?


Non, c'est trop flou !
Quelqu'un a-t-il envoyé un message privé à ZizouGabor ? pourquoi ne vient-il plus ?
Message posté par Fred Astaire
Il y a 62 ans, 1ère finale de la Coupe d'Europe des clubs champions.

13 juin 1956 à Paris, Parc des Princes

Real Madrid - Stade de Reims : 4 - 3 ( 2 - 2 )
38 239 spectateurs/Arbitre : M. Ellis (Angleterre).
Buts : Leblond (6e), Templin (10e), Hidalgo (62e) pour Reims. Di Stefano (14e), Rial (30e, 79e), Marquitos (67e) pour le Real Madrid.
Real Madrid : Alonso - Atienza, Marquitos, Lesmes - Munoz, Zarraga - Joseito, Marsal, Di Stefano, Rial, Gento. Entr. : Villalonga.
Stade de Reims : Jacquet - Zimny, Jonquet, Giraudo - Leblond, Siatka - Hidalgo, Glovacki, Kopa, Bliard, Templin. Entr. : Batteux

Si un des 38 239 spectateurs encore vivant pouvait se faire connaître et nous narrer cette soirée historique!

Résumé du match (les seules images existantes ?)
https://www.youtube.com/watch?v=GhfBRLBQwnI


Article paru en 2016 pour le soixantième anniversaire.

http://stade-de-reims.com/real-madrid-s … e-legende/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … _1956-1957

D'autres articles à suivre...



Compte-rendu du "Miroir du football" ? (sauf le dernier paragraphe).


Dans le passé : Andrade, Castro, Cea, Stabile, Pedernera, Peucelles...
Plus près de nous : Ademir, Jair, Boye, Loustau et Schiaffino...

L' Amérique du Sud - et plus particulièrement l'Argentine - ont toujours produit de grands joueurs, de véritables artistes de la balle ronde et les 40 000 privilégiés, qui ont assité mercredi soir au Parc des Princes à la victoire du Real Madrid sur le Stade de Reims (4-3), en finale de la première Coupe d'Europe, ont admiré un footballeur de cette lignée, l'un des meilleurs que nous ayons jamais vus sur un terrain : l'Argentin Di Stefano, le footballeur n° 1 actuel.
Des hommes comme Puskas, Kocsis, Montuori, Hanappi - pour ne citer qu'eux - et même notre inégalable Raymond Kopa, ont certes brillé récemment sur les stades du Continent, mais aucun n'a exhibé un style aussi complet, une gamme de qualités plus étendue, que le leader d'attaque du "onze" espagnol. L'Argentin joua, en effet, un match, absolument parfait devant les poulains de Batteux, et tint un rôle prépondérant dans le succès de ses couleurs.
La rencontre avait pourtant débuté en coup de Trafalgar pour les Madrilènes.
Affolée par le départ étourdissant de Reims, la défense du Real avait concédé deux buts à Leblond et Templin, en moins de dix minutes et les avants champenois traversaient comme des flèches ces lignes arrières désorganisées...
Di Stefano fut le premier à rallier les énergies, à redresser le courant.
Il savait qu'un but redonnerait confiance à ses partenaires pris de panique et la première occasion qui s'offrit à lui se termina dans les filets de Jacquet.
Bien servi par Marsal qui avait capté une passe de l'ailier droit Joseito, Di Stefano "brûla" Jonquet par un démarrage sec et ponctua sa course d'un tir soudain, remarquable de force et de précision. Cette entrée en scène magistrale ramena le calme dans le camp des champions d'Espagne.
L'avant centre du Real s'employa ensuite à parachever son oeuvre de rétablissement.
Sans cesse à la pointe du combat, il se multiplia, et par ses déviations de balle subtiles (qui trouvaient toujours son partenaire Rial, rapide et efficace, à la récception), ses feintes et ses contre-pied, il sema, à son tour, le trouble dans la défense de Reims. Dès lors, il apparut que les Champenois avaient commis une erreur en ne prévoyant pas de dispositions spéciales pour juguler ce véritable maître à jouer.
Jonquet, en raison de la matière adoptée par son rival direct (ses dédoublements fréquents avec Rial) ne pouvait être partout.
Placé dans une position difficile, il se trouva souvent mis en danger par les deux compères.
Leblond avait reçu la consigne d'aider Jonquet, mais s'il fournit un bon match dans l'enemble il ne réussit que rarement à contrer les mouvements de l'Argentin.
Pour maîtriser complètement ce dernier (ou tout au moins tenter d'y parvenir) il eut fallu sacrifier totalement un équipier ; Albert Batteux y renonça ; ce système n'entre pas dans ses conceptions du football.
L'entraîneur du Real, Villalonga, lui, ne s'embarrassa pas des mêmes préjugés, et confia à son demi gauche Zarraga la garde de Raymond Kopa.
Pendant toue sa partie, Zarraga n'eut, effectivement, d'autre dessein que d'empêcher Kopa de se manifester, et les événements donnèrent raison au "coach" adverse, puisque l'avant centre français fut mis complètement sous l'éteignoir.
Di Stéfano, qui domina donc la rencontre de toute sa maîtrise, ne se comporta pas uniquement comme une vedette à part entière. Il prouva qu'il savait s'effacer, s'intégrer à l'ensemble, devenir un simple rouage de la machine.
Au moment où les Rémois, après avoir stoppé Bliard ou Hidalgo, balle au pied, pour lancer de dangereuses contre-offensives.
Mieux, il dégagea une balle derrière ses arrières exactement devant son gardien Alonso.
A la mi-temps, après l'égalisation de Rial, tout était possible et quand Hidalgo de la tête donna l'avantage aux Rémois à la 62 eme minute, on pensa à une victoire rémoise.
Mais Marquitos égalisa 5 minutes plus tard de la tête lui aussi.
Ce fut Hector Rial qui porta l'estocade à la 79eme minute.
Ce même joueur allait porter les couleurs marseillaises 6 ans plus tard mais celà fait partie d'une autre histoire.
Quand dans les dix dernières minutes, les Champenois dans l'espoir fou d'égaliser, déclenchèrent leur ultime assaut, le numéro 9 des "blancs" oui, ce numéro 9 qui apparaissait partout sur le terrain, comme s'il aimantait le ballon se mit à dribbler pour gagner du temps et permettre à ses camardes de récupérer dans l'attente du coup de sifflet libérateur de M. Ellis.
Le trésorier du Real de Madrid, M. Saporta qui s'apprête à verser 70 millions pour l'acquisition de Kopa en a payé près de 100, il y a déjà quatre ans, pour obtenir la signature de Di Stefano au bas d'un contrat.
Le joueur le plus cher du monde a justifié sa réputation et son prix devant la foule du Parc, et on comprend pourquoi!!!

Le Real, comme un symbole, a remporté la première Coupe d'Europe."
Bien plus tard, en 2002, un autre extra-terrestre offrit au grand club madrilène le même trophée.
Un Marseillais, un certain Zinedine Zidane dont la volée illumina le ciel de Glasgow.
Zizou rejoignit le grand Alfredo dans la légende.

Quand à Raymond Kopa, il rejoindra le Real après la finale et gagnera trois fois le trophée, dont un en 1959 contre Reims.

Pour les superbes photos, indispensable d'ouvrir le lien.
http://www.om4ever.com/CoupeMonde/RealReims.htm
Message posté par Fred Astaire
Non, c'est trop flou !


Il s'agit de Mario Kempes lors de sa saison à River, entre ses deux passages à Valencia (et en face, c'est bien sûr Diego sous le maillot de Boca).
Mais c'est vrai qu'en tout petit comme ça, on ne voit pas grand chose : je crois que je vais encore changer d'avatar en optant pour un joueur seul (quand il y en a deux, ça donne rien en miniature)...
Le 17 juin 1962, finale de la Coupe du monde à Santiago du Chili
Brésil-Tchécoslovaquie, 3-1 (Amarildo, Zito, Vava - Masopust)

Meilleurs buteurs: Albert, Ivanov, Jerkovic, Sanchez, Garrincha, Vava, 4 buts

Masopust sera élu Ballon d'or cette année là.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … ll_de_1962



Le 17 juin 1970, finale de la Coupe de monde au Stade Aztec à Mexico
Brésil-Italie, 4-1 (Pelé, Gerson, Jaïrzinho, Carlos Alberto - Boninsegna)

Meilleur buteur: Gerd Muller 10 buts.

Egalement Ballon d'or 1970.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … ll_de_1970


Comment nommerait-on une finale Brésil-Portugal: "Le Classico lusophone", ou y a-t-il un nom particulier ?

Message posté par Fred Astaire


Comment nommerait-on une finale Brésil-Portugal: "Le Classico lusophone", ou y a-t-il un nom particulier ?

Le "Cabral-inho"?

Si tu as envie d'être bête et méchant tu peux aussi nommer le "Trans-Atlantico" en ode à Thiago Silva(le pôôôvre)
Message posté par Fred Astaire
Le 17 juin 1962, finale de la Coupe du monde à Santiago du Chili
Brésil-Tchécoslovaquie, 3-1 (Amarildo, Zito, Vava - Masopust)

Meilleurs buteurs: Albert, Ivanov, Jerkovic, Sanchez, Garrincha, Vava, 4 buts

Masopust sera élu Ballon d'or cette année là.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … ll_de_1962



Le 17 juin 1970, finale de la Coupe de monde au Stade Aztec à Mexico
Brésil-Italie, 4-1 (Pelé, Gerson, Jaïrzinho, Carlos Alberto - Boninsegna)

Meilleur buteur: Gerd Muller 10 buts.

Egalement Ballon d'or 1970.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_de … ll_de_1970


Comment nommerait-on une finale Brésil-Portugal: "Le Classico lusophone", ou y a-t-il un nom particulier ?


Tu fais bien de rappeler le nom des Ballons d'Or 62 et 70, ceux-ci comptant parmi les exemples les plus marquants de l'absurdité du règlement du BO jusqu'en 95 : sans remettre aucunement en cause le talent immense et la formidable saison de Masopust et Müller, tous deux auraient difficilement pu rivaliser avec les prétendants légitimes des BO 62 (Garrincha) et 70 (Pelé ou Jairzinho). Même constat pour d'autres BO, comme ceux de 58 (Didi), 63 (Pelé), 78 (Kempes), 81 (Zico), 86 (Maradona), 87 (Maradona) ou 94 (Romario), dont les vainqueurs "officiels" n'auraient jamais fait le poids face aux noms cités, avec les règles actuelles... Sans compter les années où le lauréat est loin d'être scandaleux mais également loin d'être incontestable : par exemple, 61 (Sivori / Pelé ou Spencer), 79 (Keegan / Maradona, Zico ou Falcão) ou 83 (Platini / Falcão). Et le pire dans tout ça, c'est que lorsque le règlement change et que le BO s'ouvre enfin aux non-Européens, on sacre un George Weah beaucoup moins indiscutable que tous ceux évoqués plus haut et selon moi moins légitime que Litmanen. Allez comprendre...
Quand je parle d'absurdité, c'est parce que le trophée s'appelle "Ballon d'Or" tout court, ce qui laisse supposer qu'on récompensait le meilleur joueur de l'année au niveau mondial, y compris de 56 à 94. Il se serait appelé "Ballon d'Or européen", il n'y aurait rien eu à redire !
On sait, et on a déjà dit que pour 95, c'était plus politique qu'autre chose.

Je pense que dans l'idée des créateurs, c'était sous-entendu, sinon évident (jury entièrement européen, et de plus en plus de jurés des pays de l'Est, comme pour le patinage artistique à la "grande époque"

Français, Hongrois et Slaves bien représentés dans le top 20, au contraire des Italiens en 56.

On sithttps://fr.wikipedia.org/wiki/Ballon_d%27or_1956

D'après Ubriacone Puskas aurait été "sacqué" en 60 par les jurés de l'Est pour sa "traitrise".

On guettait ton apparition pour les commentaires d'après-match du Pérou, de l'Argentine (t'as trop la honte ?), du Brésil !
Message posté par Ubriacone
C'est une déduction que j'ai été amené à faire en tombant une fois sur le détail des votes (désolé j'ai plus le lien). Mais effectivement, le major galopant fait presque un zéro pointé sur 8-9 jurys de l'Est qui lui préfèrent massivement Suarez alors que celui-ci n'aurait fini que deuxième si on s'en était tenu aux autres votes.
Paradoxalement, ce vote sanction a également désservi Yachine pourtant vainqueur de l'Euro cette année-là et donc potentiel vainqueur (bien que cette compétition naissante n'avait pas encore la légitimité qu'elle allait prendre). L'idée n'étant pas de favoriser leur poulain mais bien le concurrent n°1 de Puskas fut-il occidental.

Parenthèse 1960 mise à part, ce trophée n'a jamais donné lieu à des scandales politiques, de règlement de compte ou de propagande entre Est et Ouest (il n'y aurait pas survécu), un peu de chauvinisme ça et là, mais pas organisé façon guerre froide. Les Masopust, Yachine, Albert et Blokhine ne sont pas moins légitimes que les têtes d'affiche occidentales, l'année où ils gagnent. De même, aucun joueur de l'Est n'a été scandaleusement oublié au palmarès.


Aucun Yougoslave !
Message posté par Fred Astaire
On guettait ton apparition pour les commentaires d'après-match du Pérou, de l'Argentine (t'as trop la honte ?), du Brésil !


Héhé Fred, tu m'as devancé, j'allais justement poster un petit message sur le pourquoi du comment de ma relative absence des derniers jours. ;)
Honnêtement, y a deux raisons : d'abord car avec les trois matchs quotidiens en moyenne, je n'ai plus beaucoup de temps pour commenter après les matchs... car malheureusement je ne suis pas en vacances et je dois bien trouver le temps de bosser, manger et dormir à côté !^^ Et surtout, hormis la victoire mexicaine qui m'a un peu redonné le sourire, je t'avoue que je suis un peu dépité à cause du nul argentin et de la défaite péruvienne. Après, ce n'est pas du tout pour les mêmes raisons : concernant l'Argentine, c'est le jeu qui m'a (une fois de plus) déçu, alors que pour le Pérou, c'est surtout le résultat et ce manque de réalisme offensif symbolisé par ce péno incroyablement manqué par Cueva ! Pourtant, j'avais plutôt bien aimé le contenu du match côté péruvien, dans le jeu c'était pas mal (rien de surprenant ceci dit, je connais bien cette équipe), mais c'est pas possible d'être aussi peu efficace devant en CDM ! J'avoue que cette défaite a eu un goût extrêmement amer pour moi et j'étais tellement déçu à la fin que j'ai mis un peu de temps à l'accepter (j'aurais été moins dég si la défaite avait été concédée devant des Danois dominateurs)... Du coup j'avais vraiment pas le coeur à commenter le match après-coup, désolé...
En plus, cette défaite inaugurale me place dans une position intenable pour le France-Pérou à venir ! Je tablais vraiment sur une victoire des deux équipes au premier match, ce qui m'aurait permis de miser sur un nul ensuite pour leur confrontation. Le problème, c'est que le Pérou a grillé son joker et ne peut plus se permettre une nouvelle défaite (même un nul serait compliqué). Du coup, je crois bien que je vais légèrement supporter le Pérou jeudi, en espérant un nul pour Danemark-Australie et ensuite une victoire de la France face au Danemark...
21/06/88, il y a trente ans donc, Koeman et Van Basten répondaient à Matthäus sur les terres de ce dernier et envoyaient leur sélection en finale du Championnat d'Europe des Nations.
(Ne regardez pas les effectifs, vous allez vous faire du mal.)
Dodu, l'enfant d'or

Le 22 juin 1986, en marquant en quart de finale de Coupe du Monde un but de la main, suivi trois minutes plus tard d'un chef-d'oeuvre immaculé, Diego Maradona a révélé au monde entier la couleur du sang passionnel qui anime le football.

On s'approchait paresseusement des 13 heures quand la lune s'incrusta en plein azur. D'une éclipse fulgurante, elle surina le soleil dans son gras qui saigna noir. L'Estadio Azteca fut plongé dans la nuit : Maradona venait de marquer un but parfaitement coupable en reprenant de la main une chandelle lunaire décochée par Steve Hodge. Un but proprement scandaleux, un blasphème contre l'esprit du jeu que Diego qualifiera après la rencontre de "Main de Dieu".
La tradition au sujet de ce match légendaire entre l'Angleterre et l'Argentine invite à évoquer cette tarte à la crème du casus belli qu'est la Guerre des Malouines. Remarquable cas d'école illustrant par l'absurde combien le droit international pourrait aisément se résumer à un manuel de domestication pour molosses enragés, tant les nations n'ont jamais su s'éduquer, tant leurs rapports débarrassés de toute politique sont analogues aux plus féroces aboiements.
La vérité crue, c'est que Galtieri et Thatcher se disputèrent les Malouines comme deux chiens se disputent un bout de viande faisandée, non pour se nourrir mais pour le plaisir animal de montrer des crocs qui n'existent même plus. Si le Général fit valoir sa souveraineté de pacotille pour contester les Malouines aux anglais, ce fut pour détourner contre un ennemi de fortune la révolte qui grondait à ses portes.

LE VOL DU SIÈCLE

" D'abord, nous tuerons tous les agents de la subversion, puis leur collaborateurs et puis enfin leur partisans ; ensuite viendront les indifférents et enfin, pour terminer, les indécis".

Voilà en condensé d'ignominie d'où sourd la colère du peuple argentin. Voilà le pain noir quotidien des pibes, le cauchemar infanticide des mères. Voilà d'où vient le cri qui fit trembler l'Azteca quand Maradona osa battre Shilton de la main.
Ce n'est jamais ragoûtant de voir un chien mordre aux couilles celui qui le tient en laisse, mais contrairement à la croyance populaire, ce ne sont pas les couilles de Thatcher que Diego a mordu (bien qu'elle en fut généreusement pourvue), mais celles de Galtieri, de Viola, de Videla, de Perón. La grappe de couilles des Pater Militari, des Saturnes obscènes qui engloutirent leur progéniture dans les oubliettes de l'Histoire. Desaparecidos !
Des fournées de pibes, ouvriers, étudiants, dérobés à la nuit pour être liquidés au fond du Rio de la Plata. Une jeunesse évanouie dans les eaux, cortège de corps ravis à la consolation.

Ce but infâme - qui à défaut de sang fit verser des baquets d'encre polémique - ne fut pas arraché de la main de Maradona mais bien du ventre martyrisé de la mère Argentine, cette Stabat Mater dolorosa . A ses yeux vandalisés, pour l'éternité, il est acquis que Diego n'a pas triché : il a simplement enfreint la loi. Cette loi qui ne veut rien dire, puisqu'en son nom disparaissent les enfants d'Argentine. La loi, Diego l'a charmée et lui a fait tourner la tête dans un tango endiablé avec le corps arbitral. Comme Judith usa de ses charmes pour trancher la tête d'Holopherne, c'est par cet authentique simulacre de tapin que Diego venge les siens en se prostituant au bout de la passion.
Ce but, injustement attribué à Dieu, est en fait un pur produit de son siècle. Le fruit pourri de l'instinct reptilien des États. En fautant ainsi devant le monde entier, Maradona s'est crucifié pour tous les siens. Il s'est emparé de la souffrance de la mère Argentine et s'est cloué lui-même sur la croix des nations.

LE BUT DE DIEU

Il a fallu trois jours à Jésus pour ressusciter, Diego ça lui a pris trois minutes. Il suffit d'une contrefaçon de miracle et d'une simple rocambole pour emballer les peuples idolâtres. Ce second but, nommé à tort le"but du siècle" alors qu'il est signé de la foudre même du démiurge, c'est une ruée prodigieuse, un glaive liquide enfoncé dans le cœur des incrédules. Une transe sacrificielle qui immolera un à un les piliers de la garde britannique. Gracieux comme un fagot d'épines, Diego passe en revue tous les témoins de la défense, le long d'une course impeccable aux allures de procession mystique. Il faut le voir s'arracher à l'étau anglais comme un crucifié ranimé par son enfance en fièvre, se recomposer d'un coup de rein une nouvelle chair canonique, échafauder son ascension depuis le gouffre où il dépose Reid et Beardsley, atomiser le temps devant Butcher pour renaître au galop face à Fenwick et mieux précipiter son destin vers le but, comme une liane s'entortille à un arbre pour aller chercher la lumière, pure vénusté ne connaissant nul récipient pour la contenir, débordante ! Virevoltante !
Ce fut un cas avéré d'hallucination collective - lorsque le soleil réapparu enfin derrière la lune, que d'assister à l'apparition éblouissante du Pibe de Oro, le gamin aux pieds de feu. Petit-Poucet en crampons de sept lieues. Fruit toujours vert bondissant du ventre de l'Argentine.


On souhaiterait tous que Diego demeure à jamais ce gamin irrattrapable par l'Histoire. Repousser au loin ce visage surchargé d'extase qui s'afficha en gros plan à la coupe du monde 94 - exorcisant ses vieux démons d'une transe si stupéfiante qu'il en invoqua d'autres bien plus cruels. Mais si Maradona n'était pas ce taureau écumant que la banderille excite plus que la muleta, jamais il n'aurait pu inscrire un tel but.
A présent, il rumine et tourne en rond dans une arène déserte. Il se cogne la tête contre des murs chimériques qu'il n'est plus capable de traverser, pour s'abrutir dans son sang et oublier que jadis, il fut visité par la grâce et apparu sous les traits insaisissables du Pibe de Oro.

Un beau jour de juin 86, Diego Maradona s'est crucifié devant le monde entier pour mieux renaître de ses cendres trois minutes plus tard. Il a cagnardé les anglais d'un coup de soleil dans le dos et l'autre en plein cœur. En effaçant Shilton d'un ultime crochet providentiel, il a mis fin aux jérémiades de façon irréparable. Depuis cet événement, les mères argentines ont pris pour habitude de soulager les fièvres infantiles en psalmodiant une obscure chanson aux sonorités barbares : Beardsley... Reid... Butcher... Fenwick... Shilton... et les gosses perclus de fièvre s'enragent et renaissent au cantique du Pibe de Oro.

Ce gamin impérissable attendu par toutes les mères du monde.

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