Sochaux/Lens/CNOSF/FFF/LFP: lettre ouverte aux médias
John Locke, intervenant régulier du forum de Planète Sochaux.com, a repris sa plume:
Le 25 juillet dernier, au nom de l'Association de supporters sochaliens « Planète Sochaux », je me fendais d'une lettre ouverte (article "Sochaux/Lens/CNOSF : la FFF va-t-elle valider la farce et tuer la DNCG ? disponible ici :
http://www.planetesochaux.com/) qui vous avait été transmise et qui était, sans surprise, restée lettre morte, afin de dénoncer la mascarade au cœur de laquelle notre club, le FC Sochaux-Montbéliard était bien malgré lui embarqué.
Me voilà contraint de rebattre le fer face au déferlement de critiques qu'essuie notre club favori face à l'opération « Il faut sauver le soldat Lens » menée conjointement par les instances du football français (FFF et LFP) et quelques-uns de ses acteurs les plus influents (messieurs Aulas, Caïazzo, Borloo, Féry, Louvel etc.) avec la complicité non dissimulée des médias qui semblent avoir oublié que la génétique du métier de journaliste est l'investigation doublée d'indépendance plutôt que le copié-collé de dépêches AFP.
Voilà deux semaines, nous exhortions notre président Laurent Pernet à faire valoir les droits du FCSM face aux petits arrangements entre amis auxquels nous assistions impuissants entre les dirigeants du RC Lens et la Fédération Française de Football et le Comité National Olympique du Sport Français. Nous soulignions déjà les passe-droits accordés à l'actionnaire fantôme du club nordiste Hafiz Mammadov, dont le CNOSF a sagement attendu qu'il daigne promettre 4 millions d'euros de garantie au bout de 48 heures afin de statuer, et ce alors que la DNCG en réclamait 10.
Cette promesse, que nous avions avec clairvoyance jugée être dénuée de tout fondement, permettait à Lens de rester en Ligue 1, et contraignait Sochaux à rester en Ligue 2. Elle n'a pas été tenue. Sans surprise pour quiconque avait suivi cette affaire même d'un œil depuis début juin. C'est ce moment qu'a attendu monsieur Laurent Pernet pour réagir dans la presse, après plusieurs semaines d'une bienveillance non feinte à l'égard de son homologue lensois et des instances dirigeantes. Diable, quel camouflet ! Voilà que nous devenons les vilains petits canards du football français sous prétexte que nous ne réclamons qu'une seule chose, certes un peu désuète dans nos sociétés contemporaines : la justice.
« Sochaux veut la place de Lens » pouvons-nous lire ici ou là. Les vautours franc-comtois rôdant autour du cadavre encore chaud de son compère plus sang que or désormais ! Sous les articles se fendant de notre « manque de fair-play » diffusés sur Internet, les commentaires redondants fusent : « Sochaux a terminé 18ème l'an passé et mérite la Ligue 2, et Lens a gagné sportivement sa place en Ligue 1 ». Nous rectifions : Lens a gagné sa place en Ligue 1 en bafouant les règles financières établies par la DNCG et en présentant un budget lui octroyant 18 millions d'euros virtuels que monsieur Mammadov n'a fait que promettre (encore une fois) de combler.
Or, si le FC Sochaux a bel et bien perdu sportivement sa place en Ligue 1 sur le terrain, son combat actuel ne fait que rejoindre le droit qui lui est donné d'être le club repêché en cas de descente administrative de l'un de ses adversaires. Nous reconnaissons sans sourciller que les premiers lésés sont des clubs comme l'AS Nancy-Lorraine, 4ème de Ligue 2 la saison passée, ou le SCO Angers qui, trois années de suite, a terminé dans les cinq premiers de deuxième division, en respectant tous les deux les règles définies par la DNCG. Lens aurait-il gagné « sportivement » sa place en Ligue 1 si ces deux adversaires s'étaient eux aussi permis de vivre au-dessus de leurs moyens ?
Sous prétexte que le RC Lens serait « un club historique » du championnat de France, que son kop latéral, ses trompettes, ses supporters sympathiques manquaient depuis plusieurs années aux diffuseurs, le FC Sochaux-Montbéliard, club fondateur de ce même championnat, aux 66 saisons passées dans l'élite – un record, simplement pour rappeler que devant l'Histoire nous n'avons rien à envier à personne et que les trompettes ne remplacent pas un palmarès – devrait accepter sans broncher de s'asseoir sur ses droits les plus fondamentaux ?
Il n'est pas de « manque de fair-play » (mots employés encore ce matin du 8 août de manière absolument scandaleuse par monsieur Frédéric Thiriez sur les ondes de RMC) plus insupportable que celui auquel nous faisons face depuis deux mois maintenant. Notre blason, notre maillot, notre Histoire sont bafoués chaque jour qui passe par les mensonges éhontés de monsieur Gervais Martel, son incapacité de fournir la garantie de 10 millions d'euros réclamée par la DNCG dans le temps imparti, en prétextant des excuses toutes plus ridicules les unes que les autres et en présentant un faux sur son Ipad, avouant trois jours plus tard que ces mêmes 10 millions n'arriveront jamais parce que son actionnaire est vexé.
Par l'angélisme du CNOSF acceptant de salir les valeurs de l'olympisme qu'il prétend défendre en vendant son âme aux caprices d'un actionnaire azeri qui fait tourner son monde en bourrique.
Par les combines à peine masquées d'une FFF qui, en désavouant la DNCG, vitrine fabuleuse du « fair-play à la française » dont, comble de l'ironie, les principaux fondateurs furent monsieur Noël Le Graet et Gervais Martel (à une époque où il s'agissait de favoriser le naufrage du voisin ennemi lillois en proie à des difficultés financières importantes) et qui ne jouira plus aujourd'hui d'aucune légitimité puisque ses deux avis suspensifs retoquant le dossier lensois ont été balayé d'un revers de main (n'en déplaise à messieurs Thiriez et Pierre Ménès qui semblent l'avoir oublié).
Par monsieur Thiriez enfin qui décide, à la tête du client, qui peut évoluer dans telle ou telle Ligue selon des prétextes qui ne semblent tenir à rien d'autre qu'à des critères purement personnels, sans doute la capacité aux uns et aux autres de lui donner une bonne tape ou non dans le dos : on ouvre les portes de la Ligue 1 à Lens pendant que l'on ferme celles de la Ligue 2 à Luzenac, on permet au Châteauroux de monsieur Michel Denisot de réintégrer en toute hâte la L2 pendant que le FC Sochaux du nouveau venu Laurent Pernet est abandonné au Purgatoire en attendant que l'on statut sur le sort de Lens alors que le résultat était connu d'avance.
Mais le plus insupportable ne serait-il pas que toute cette pathétique et pitoyable tragicomédie se déroule sous les yeux et les plumes de journalistes totalement inertes, avalant sans broncher les couleuvres de Monsieur Martel et n'évoquant le cas du FC Sochaux que pour relayer les propos de ceux stigmatisant son « manque de fair-play » lorsque celui-ci ose défendre ses droits, à savoir celui de ne pas être indéfiniment le paillasson du football français ?
Les malversations de monsieur Mammadov, les mensonges de Monsieur Martel, les arrangements de messieurs Le Graet et Thiriez pour favoriser le club de leur ami, les interventions politiques de monsieur Borloo, autant de points mis en exergue depuis plusieurs semaines par des observateurs lambdas qui sentaient poindre l'un des scandales les plus retentissants du football français, et auquel les médias n'accordent aucun effort d'investigation, de recherche et de travail. Il est plus simple de copier-coller le communiqué du vilain monsieur Pernet que d'en étudier la légitimité des combines dénoncées. Peut-être moins dangereux, aussi.
Une fois encore, ces quelques lignes mourront dans les bas-fonds de votre boîte mail, mais avec ou sans l'implication des médias les plus influents, les supporters du FC Sochaux-Montbéliard feront valoir leurs droits et ceux de leur club pour que soit respectés son image, ses valeurs et son intégrité sportive. Nous n'excluons pas de mener notre démarche plus loin afin de mettre en lumière les fautes et la complicité de chacun, médias y compris, et pour que le préjudice subi par notre équipe, recrutement gelé, inter-saison chaotique, image dégradée, soit d'une manière ou d'une autre remboursé.
Ligue 1 ou Ligue 2, telle n'est même plus la question, il s'agit avant tout d'une question de justice. Nous sommes prêts à laisser le Racing Club de Lens s'engager sur la ligne de départ de l'élite. Ceux qui en auront défendu le droit malgré toutes les règles financières contournées n'auront que leurs yeux pour pleurer lorsque celui-ci disparaîtra dans les limbes du football français parce qu'il sera incapable de subvenir à ses propres besoins. Sans doute alors le scandale éclatera-t-il réellement et fera-t-il enfin la Une de vos journaux. Et nous pourrons dire alors que le FC Sochaux avait raison.