Message posté par Champion Mon Frère - CMFConcernant les questions environnementales et plus spécifiquement de l'occupation du sol, le rapport RTE (pages 59 à 81, livre 12 sur l'analyse environnementale) étudie justement en profondeur cet aspect.
https://assets.rte-france.com/prod/publ … entale.pdf
En quelques lignes très rapide :
- L’éolien terrestre : une emprise importante, mais une faible part de surfaces artificialisées et de nombreux co-usages possibles ;
- Le photovoltaïque au sol : une forte empreinte au sol mais une mutualisation avec d’autres usages qui apparaît possible dans le cadre de modèles «agrivoltaïques» ;
- La filière photovoltaïque sur toiture : une incidence nulle sur l’occupation des terres ;
- Les filières nucléaires et thermiques : des sites qui concentrent des capacités de production importantes mais majoritairement artificialisés et sans possibilité de co-usages ;
- Les infrastructures de réseau : une emprise importante, mais une faible part de surfaces artificialisées et de nombreux co-usages possibles sous conditions du respect des distances de sécurité.
Il est évident que l'emprise du système électrique de 2050 sera plus visible et prendra plus de place sur le sol français que notre système électrique actuel (cf graphique page 16 du rapport). Mais à contrario on s'évite la création de champs pétroliers ou gaziers (qui ne sont en plus pas chez nous !) qui ont de lourdes conséquences sur la biodiversité et ou, dans leur cas, ne permet pas de co-usage au sol.
Pour le reste, et je pense que c'est là tout l'enjeu, si effectivement notre changement de système de production d'électricité va impliquer des conséquences sur l'emprise au sol, sur la biodiversité etc, cela n'est en rien comparable à ce que va prendre (et ce que prend déjà) dans la face cette même biodiversité si on ne fait rien et que nous continuons à nous abreuver de combustibles fossiles et leur conséquences sur les émissions de gaz à effet serre.
Dans le désordre (je préfère prévenir Coco avant qu'il nous chie un cadran solaire, il va y avoir de la politique dedans, le thème est, quoi qu'on veuille en dire, éminemment politique) :
C'est un peu ton topique -que tu alimentes en conséquence- t'as les compétences pour évoquer les sujets que tu abordes, l'insigne privilège de bosser pour un truc qui te passionne (ça n'est pas une jalousie) et tu nous fais partager les sources qui permettent de mieux comprendre les enjeux.
Donc il n'y a pas de reproche de ma part te concernant personnellement quand je parle d'une écologie que je déplore, ceci dit, foin de naïveté, je crois pas qu'il soit besoin de relever les inconséquences d'une Marine Le Pen ou la crétinerie d'EELV (qui va faire l'exploit d'un score ridicule à la présidentielle, entre le grand couillon et sa responsable du bureau politique -pourquoi elle alors que ses deux concurrents battus au primaires auront eu à peu de choses près autant de suffrages sur leur nom?- qui sème son chemin de peaux de bananes en visant le parti après l'échec attendu et il faut le dire, désiré, après elle pourra nous dire comment qu'elle sort les milliards de son fondement.)
Néanmoins...
Il convient de ne pas faire assaut de candeur quand il s'agit des conclusions du rapport de RTE, pour ma part je ne crois absolument pas à une baisse de la demande en énergie qui ne soit pas contrainte par des circonstances extérieures, les -30% me paraissent extraordinairement ambitieux, la trajectoire ne donne aucun gage pour y croire.
Le développement des nouveaux usages, quand bien même ils seraient le temps passant moins gourmands, leur multiplication, et surtout leur empire total sur les modes de vie donnent de toutes autres perspectives, comme la trajectoire du réchauffement global.
Par exemple, il est une différence significative entre la mutualisation ou les co-usages possibles d'une «ferme» de panneaux photo-voltaïque et la réalité, la manière dont on va s'y coller, les sites choisis, les incitations de tous ordres qui ne manquent pas d'en faire des opportunités comme le sont celles du reboisement ou autres aberrations écologiques...
Alors évidemment, il n'est en rien question d'opposer cette transition avec une pensée écologique globale, il est nécessaire de se sortir de notre addiction aux combustibles, pourtant il faut rappeler que ce n'est absolument pas ce qu'on fait, j'avais partagé un lien sur l'investissement en recherche de nouveau gisement, il dépassait de loin celui destiné au ENR, ça c'est la pénible réalité.
Et d'ajouter que le pétrole ou le gaz, ainsi que tu le disais il y a quelques jours, c'est aussi un source essentielle d'indépendance alimentaire (en écologie, ça reste un argument peu abordé dans les discours, pourtant c'est un point des plus saillant) avec la fertilisation de sols «artificialisés» par l'agriculture intensive, les prochains mois vont fournir un argument de grogne sociale qui opposera l'écologie au «réel» avec un renchérissement qui pourrait s'avérer insupportable politiquement, avec le cours des céréales (et le petit jeu de dupes financier qui participa il n'y pas si longtemps au «printemps» arabes.)
En conclusion (sans doute que je ne manquerais pas d'ajouter quelque chose), le sujet reste quelque chose qui est de l'ordre de la fatalité parce que les modalités politiques actuelles ne permettrons pas de voir le tableau autrement qu'avec des œillères, il faudra attendre ce que je disais des contraintes extérieures pour agir et ce sera trop tard pour éviter le mur, je crois qu'il ne faut pas trop se faire d'illusions sur les anticipations sécuritaires du monde «libre» (les imbéciles manifestent pour des raisons individualistes et narcissique contre le passe alacon, mais quand il s'agit d'un ensemble de dispositions légales dites «de sécurité globale» là, les gugus ont piscine... Crétins.)
Oups, j'en étais où? Ah, le réchauffement et ses conséquences, ça reste un horizon lointain pour le pégu moyen, c'est un tort, mais ceux qui seront impactés à court terme représente une minorité dont on trouvera toujours à donner des solutions de court terme (exemple des taxes sur les carburants ou l'augmentation des redevances qu'on fait payer à EDF, un truc de fous soit dit en passant) et le reste, j'insiste, est dans l'inconscient collectif une fatalité, avec tout ce que ça comporte, on peut bien causer du niveau de la mer, à part quelque couillons (comme ma pomme, on a la documentation depuis pas mal de temps sur les terres qui vont être inondées par l'eau de mer, et devenir du domaine public, rien ne se perd pour la pieuvre et ses tentacules, désolé pour ce passage sur ma vie, mon oeuvre)...
En somme, je suis pessimiste, même si j'admets être ce qu'on peut qualifier de radical (à ne pas confondre avec les radicalités dont on nous rebat les oreilles pour mieux nous faire faire avaler des couleuvres, merci Sandrine, la gourde et ses soutiens) en considérant qu'on doit changer de régime politique et faire un sort à la représentation qui ne représente rien qu'elle même, réorienter de fond en comble la destination des recettes de la fiscalité et envisager qu'un nombre croissant d'activité doivent être d'ordre bénévole, mutualiser et n'envisager le service public que pour ce qu'il doit être, un service, pour tous, comme son nom l'indique, et rappeler in fine que le citoyen est responsable, et pas un gosse de huit ans qui veut pas finir son assiette, je hais les gens qui finissent pas leur assiette...