Les éléments sont comptabilisés sur l’ensemble du cycle de vie.
On retrouve d’ailleurs ces chiffres plus détaillés sur les moyens de production d’électricité dans le cinquième rapport du GIEC de 2014 (page 1335 du rapport ou 28 du pdf) :
https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads … pdf#page=7
Pour plus de facilité, les données extraites en image :
https://i.ibb.co/zFFMyhB/IPCC.png
Il faut prendre la valeur médiane de la colonne « Lifestyle émissions ». Ce sont globalement les valeurs que l’on retrouve en France (valeurs utilisées sur l’outil Bilan GES de l’Ademe).
Petite précision, concernant le nucléaire, le chiffre indique 12 gCO2eq/kWh comme médiane.
En France, une étude qui date de 2010 (par des chercheurs du CEA) a fait une analyse du cycle de vie de toute la filière nucléaire française. On tombe sur donne 6 et non plus 12 gramme gCO2eq/kWh (c’est d’ailleurs le chiffre indiqué dans la comptabilité carbone de l’ADEME dont je parle juste avant). Pour ces 6 grammes, 50 % vient de l’extraction, conversion et enrichissement, 40 % pour la construction, l’exploitation et le démantèlement et 10 % pour le traitement/recyclage et stockage des déchets.
Pourquoi le nucléaire français est moins « émetteur » que la médiane mondiale ? : Cela est lié à la manière dont est enrichi uranium.
A l’état naturel, l’uranium n’a que 0,7 % d’uranium 235 (isotope d’uranium qui est facilement fissile pour produire de l’énergie). Pour pouvoir facilement produire de l’énergie et la réaction en chaine dans les centrales françaises, il faut un uranium enrichi à 3 ou 4 % d’uranium 235. On passe donc par un procédé d’enrichissement de l’uranium et celui-ci demande beaucoup électricité. Et en France, comme l’électricité utilisée pour le faire est et celle des centrales nucléaires elles-mêmes, cela n’émet pas de GES. Ce ne serait évidemment pas le même topo si l’enrichissement était fait dans un pays avec une production d’électricité carbonée. Pour comparaison, si on utilisait l’électricité provenant de centrale à charbon en France, le nucléaire passerait à 55 gCO2eq/kWh.
Précision n°2, cette étude du CEA date de 2010 et en 2010 en France l’enrichissement de l’uranium se faisait via diffusion gazeuse (qui demande beaucoup d’électricité). Depuis 2012, il y a eu changement de système et l’enrichissement se fait désormais par ultra centrifugation (qui demande 50 fois moins énergie). Donc le gCO2eq/kWh du nucléaire français serait sans doute encore en dessous de 6 en 2021.
Autre sujet, sur les tomates (ou autre produit de ce type). Plus que la provenance, l’important est de surtout de manger des produits de saison. Sans considérer cela, pour un bilan émission de GES, il vaut mieux parfois manger des tomates venant d’Espagne (par voie ferroviaire ou camion) plutôt que des tomates françaises mais qui ont grandis sous serres chauffées.