Doc Savage a écritJe te rejoins sur ce point, que Philipps ait pu saboter son film. Au final, il aurait été très courageux de laisser Arthur Fleck dans son néant, et laisser l'imaginaire du spectateur faire le lien entre le out-life et le futur super-evil. Ta lecture de la différence littéraire est très intéressante, et le contre-pied pris par Philipps prend tout son sens.
Je ne trouve pas Phoenix extraordinaire sur le rôle, il le fait plutôt "à la physique", voir ses omoplates décharnées étaient un vrai signe de douleur, ainsi que sa voix éraillée et chancelante, mais effectivement, le mec est cachetonné ++. Lady Gaga porte ce film brinquebalant comme elle porte et instille la vie chez Fleck. J'ai été surpris de la voir pas si mauvaise actrice, et moins hystérique que dans le House of Gucci de Scott.
Pour ce qui est du 1er Joker, je trouve que trop de pans entiers du film de Scorcese ont été repris pour qu'on puisse parler d'hommage (le rapport à la mère, la folie initiatrice du star-system induisant celle de Pupkin, la présence de De Niro). Cela dit, c'est mon Scorcese préféré, donc pas très objectif.
Je connais pas les orientations politiques de Todd Philipps, mais vu qu'il a collaboré avec Phoenix, on pourrait presque les deviner.
Je pense qu'il a jamais voulu faire de suite, et je suis presque convaincu qu'il a du être assez excédé de la manière dont son personnage a été adulé/récupéré par certains profils de personnes (pour faire grossier, "les incels" et les "white tears").
Pour Joker 2 l'occasion était trop belle.
Il a réussi à avoir carte blanche et il a pu la mettre à l'envers aux producteurs et à ses "mauvais fans" (SPOIL : a la fin Arthur Fleck déclare qu'il n'y a pas de joker, et qu'il assume tout ce qu'il a fait et qu'il était temps d'arrêter de se lamenter et d'accuser le système et les gens).
Concernant la mise à l'envers faites aux producteurs je la trouve presque génial, 200M$ partis en fumée (ça me fait penser au Joker de Nolan qui met le fin à la montagne de billets qu'il a récupéré).
Bon, le hasard fait que ce fou de Tarantino s'est plus ou moins fait cette réflexion "« Todd Phillips est le Joker. Un film de Joker, voilà ce que c’est. Il est le Joker », a-t-il déclaré. « Le concept entier, même sa façon de dépenser l’argent du studio - il l’a dépensé comme le Joker le ferait. »
« Avec ce film, il (Todd Phillips) dit "allez vous faire voir" à tout le monde. Au public. À Hollywood. À tous ceux qui possèdent des actions chez DC et Warner Brothers », a-t-il ajouté.
Je suis convaincu que Joker 2 sera "réhabilité" d'ici plusieurs années.
Concernant Joker 1 et Taxi Driver/King of Comedy, je vois plutôt ça comme une adaptation (de la même manière que Todd Philipps parle des adaptations de MacBeth etc).
En tout cas ravi que mon angle et la perspective avec laquelle je prends ce film te parle un peu !