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Amérique Latine

Où l'on parle de foot sud-américain sous toutes ses formes, d'un club au nom d'un joueur du PSG qui est en tête du championnat carioca, de Boca toujours aussi médiocre dans en Argentine, d'un formidable réservoir de techniciens et de défenseurs qui font rire...
Message posté par Alain Proviste
Sans les mecs de Boca en effet (alors que Boca avait pourtant fait le doublé Libertadores-Coupe Intercontinentale), par contre Menotti avait bien sélectionné plusieurs joueurs de River dans son groupe : Fillol, Passarella, Luque, Ortiz et Beto Alonso qui était bien présent mais qui fut remplaçant et joua un rôle mineur dans le sacre (d'où ta méprise peut-être). ;)
En fait, l'amiral Carlos Alberto Lacoste, proche de Videla et chargé de l'organisation de la Coupe du monde, était un hincha de River et selon la rumeur, avait donc poussé Menotti à convoquer Beto Alonso plutôt que Bochini. En tout cas, c'est la version qu'avance Bochini pour expliquer son éviction des 22.
Le plus curieux, c'est que l'Argentine disposait à l'époque de trois n°10 de classe mondiale (Maradona, Bochini et Beto Alonso) et qu'au final, elle a remporté le Mondial 78 avec deux d'entre eux à la maison et le troisième sur le banc, Menotti ayant aligné Kempes (magnifique joueur mais plus un attaquant qu'un pur meneur de jeu) dans un rôle hybride de 10/9,5 : décalé un peu sur la gauche, Kempes avait plus ou moins en charge l'organisation du jeu avec Ardiles et Bertoni (aligné sur l'aile droite) et se trouvait aussi souvent à la finition mais placé un cran plus bas que Luque qui était le véritable 9 de l'Albiceleste.

Merci de toutes ces précisions ! J'adore. J'avais souvenir qu'en 75 River avait refusé de libérer ses joueurs mais tu as bien raison, par la suite ils intégrèrent le groupe.

Et oui pour Alonso, il ne joua pas mais était bien présent. Tout comme Fillol fut préféré à Gatti. Et je me souviens bien du replacement plus bas sur le terrain de Kempes. C'est d'ailleurs avec ces quelques ajustements (Bertoni et Kempes en autre me semble) que l'équipe alla au bout.

J'ai quelques lacunes impardonnables alors que j'ai un (petit) faible pour River. Toujours un plaisir Alain, merci.
De nada amigo, c'est toujours un plaisir de parler de foot sudam avec des connaisseurs et passionnés !
Effectivement, parmi les ajustements effectués par Menotti, il y a eu la titularisation de Daniel Bertoni sur l'aile droite, à partir du second tour... au détriment de René Houseman, titulaire lors des premiers matchs et pourtant plus talentueux à mon avis (selon moi le meilleur ailier droit argentin de l'histoire) mais moins discipliné et plus compliqué à intégrer à un schéma tactique précis.
De toute façon, sur ce coup-là, on ne peut pas accuser Menotti de parti pris ou de favoritisme car aucun coach ne connaissait (et n'appréciait) mieux Houseman qu'El Flaco : c'est sous ses ordres que Houseman a réalisé ses plus belles prestations, avec l'inoubliable Huracan 73 (l'un des plus beaux champions d'Argentine de l'histoire) et le fabuleux trio offensif qu'il formait sous le maillot d'El Globo avec Brindisi et Babington.
Mais rétrospectivement, la titularisation de Bertoni rend encore plus incompréhensible la non-convocation de Bochini car ces deux-là se trouvaient les yeux fermés à Independiente et constituaient l'une des doublettes offensives les plus complémentaires qu'ait connu le foot argentin - Independiente leur doit en grande partie ses succès des 70's, à commencer par la Coupe Intercontinentale 73 contre la Juve ou la légendaire finale 77 du championnat argentin face à Talleres (où le duo Bochini-Bertoni décroche une égalisation synonyme de titre au retour alors qu'El Rojo était réduit à 8 à un quart d'heure de la fin).
Bref, les vainqueurs ayant toujours raison, personne n'a plus reproché ensuite ses choix à Menotti...
Extrait du bouquin de Raymond Kopa, 1972:
(voir aussi sur les topics History et Real Madrid pour les intégrales)

Juger les grandes équipes sera plus facile que juger les grands joueurs.

Pour ce qui concerne les équipes nationales, je place en tout premier et loin devant, le BRESIL, de 1958 à 1970. Il y a peu de différence entre le Brésil de 1958 et celui d'aujourd'hui. Les hommes ont certes changé. Mais la manière es restée. Je pense pourtant qu'en Suède, les Brésiliens avaient une équipe supérieure, plus complète. Les champions du monde 70 ne valent pas ceux de 58, car ils sont moins complets. Leur défense est moins sûre. Leur attaque moins pétillante. Mais c'est le même football, le même style, la même inspiration. Un jeu à base d'intelligence, de précision, d'accélération, de temporisation. C'est ce football que j'aime, le football idéal, je peux dire que le Brésil a toujours incarné ma conception du football. Bien sûr, il y a des gens qui parlent surtout du physique des joueurs, de leur puissance, de leurs qualités d'athlètes. Et c'est vrai que les qualités physiques sont indispensables. Un très bon technicien, même s'il n'est pas en bonne condition physique, arrivera toujours à s'en sortir. Mais s'il met une une bonne condition physique au service de sa technique, alors ça donnera un joueur exceptionnel. Pour moi, le footballeur idéal, c'est celui qui a une très bonne technique, de l'intelligence et à la fois une bonne condition physique, et surtout des qualités de caractère. Il faut qu'il apporte de la volonté, de la passion. Tous les grands joueurs que j'ai approchés étaient avant tout des passionnés. Si on n'a pas cette flamme, on ne dure pas, on ne fait pas long feu, si je peux me permettre ce jeu de mot.
Message posté par Alain Proviste
avec l'inoubliable Huracan 73 (l'un des plus beaux champions d'Argentine de l'histoire) et le fabuleux trio offensif qu'il formait sous le maillot d'El Globo avec Brindisi et Babington.
Mais rétrospectivement, la titularisation de Bertoni rend encore plus incompréhensible la non-convocation de Bochini car ces deux-là se trouvaient les yeux fermés à Independiente et constituaient l'une des doublettes offensives les plus complémentaires qu'ait connu le foot argentin - Independiente leur doit en grande partie ses succès des 70's, à commencer par la Coupe Intercontinentale 73 contre la Juve ou la légendaire finale 77 du championnat argentin face à Talleres (où le duo Bochini-Bertoni décroche une égalisation synonyme de titre au retour alors qu'El Rojo était réduit à 8 à un quart d'heure de la fin).

Les années 70 jusqu'à mi années 80, c'est l'âge d'or du football sud américain. Y avait tellement de joueurs, de clubs et même au niveau national, entre autre le Brésil, c'était dingue. Même mondialement, c'était une magnifique période.

Tu fais bien de rappeler Huracan 73 ainsi que ce fameux match entre Tallares et Independiente, effectivement, c'est la légende. On parle toujours de Boca et de River mais on oublie le nombre de clubs de dingue que compte l'Argentine.

Deux liens sur ce match.
https://www.youtube.com/watch?v=vuO-yEiXIWg
https://www.youtube.com/watch?v=2we3pBcEoUY
Message posté par Fred Astaire
Pour ce qui concerne les équipes nationales, je place en tout premier et loin devant, le BRESIL, de 1958 à 1970. Il y a peu de différence entre le Brésil de 1958 et celui d'aujourd'hui. Les hommes ont certes changé. Mais la manière es restée. Je pense pourtant qu'en Suède, les Brésiliens avaient une équipe supérieure, plus complète. Les champions du monde 70 ne valent pas ceux de 58, car ils sont moins complets. Leur défense est moins sûre. Leur attaque moins pétillante. Mais c'est le même football, le même style, la même inspiration. Un jeu à base d'intelligence, de précision, d'accélération, de temporisation.

Au Brésil, même encore maintenant, c'est effectivement celle de 58 qui est considérée comme la meilleure. Il y a cependant toujours un débat. 70, c'est la première coupe du monde en couleur. Retransmis dans beaucoup plus de pays. Des matchs et des gestes sublimes. Et puis Pelé, Jairzinho, Tostao, Gerson, Rivelino, Carlos Alberto, Clodoaldo, c'est clair que ça envoyait du rêve.

Mais 58, c'est un 424 hallucinant. Pelé et Garrincha titulaires contre l'URSS, les fameuses trois minutes de légende où les soviétiques se sont demandés ce qui leur arrivait. C'est le football total avant l'heure, bien avant l'Ajax. Et puis le rôle des latéraux, on avait jamais vu ça en europe. Quand tu penses que maintenant on te dit que le poste de latéral a évolué... Mais en 58, les brésiliens, c'était déjà ce qu'on voit actuellement. Zagallo, Vava, Pelé, Garrincha en attaque, Didi en meneur, Gilmar au but, De Sorti, les deux Santos en latéraux. Que des monstres.

Le Brésil 58,70, les Pays bas 74, c'est le top 3 des équipes de la coupe monde.
Message posté par sox75
Au Brésil, même encore maintenant, c'est effectivement celle de 58 qui est considérée comme la meilleure. Il y a cependant toujours un débat. 70, c'est la première coupe du monde en couleur. Retransmis dans beaucoup plus de pays. Des matchs et des gestes sublimes. Et puis Pelé, Jairzinho, Tostao, Gerson, Rivelino, Carlos Alberto, Clodoaldo, c'est clair que ça envoyait du rêve.

Mais 58, c'est un 424 hallucinant. Pelé et Garrincha titulaires contre l'URSS, les fameuses trois minutes de légende où les soviétiques se sont demandés ce qui leur arrivait. C'est le football total avant l'heure, bien avant l'Ajax. Et puis le rôle des latéraux, on avait jamais vu ça en europe. Quand tu penses que maintenant on te dit que le poste de latéral a évolué... Mais en 58, les brésiliens, c'était déjà ce qu'on voit actuellement. Zagallo, Vava, Pelé, Garrincha en attaque, Didi en meneur, Gilmar au but, De Sorti, les deux Santos en latéraux. Que des monstres.

Le Brésil 58,70, les Pays bas 74, c'est le top 3 des équipes de la coupe monde.

Je mettrais la Hongrie 54 tout en haut !

Un article de l'Equipe magazine, paru à la veille de la coupe du monde 98.

"La Seleçao de tous les temps"

"A l'initiative du magazine brésilien "Placar", 64 personnalités, des journalistes sportifs, des joueurs étrangers et d'anciens entraîneurs de la Seleçao, ont élu les onze plus grands joueurs à avoir porté le mythique maillot jaune."

Pelé, le roi
Gilmar, la muraille
Domingo da Guia, le maître divin
Didi, le prince
Djalma Santos, l'homme d'acier
Nilton Santos, l'encyclopédie
Gerson, le cerveau
Zizinho, le maître
Carlos Alberto, le patron
Leonidas, le diamant noir
Garrincha, l'oiseau de feu

Je me permets de matérialiser ce onze (avec 6 joueurs de 58-62):


--------- Pelé -------- Leonidas -------- Garrincha ------
------------ Zizinho ------------- Didi --------------
----------------------- Gerson ----------------------
-- Nilton Santos -- Domingo da Guia -- Carlos Alberto -- Djalma Santos ----
----------------------- Gilmar ----------------------------------

Et j'en profite pour rajouter mon onze post 82, qui a déjà eu l'assentiment d'Alain:


--------- Ronaldinho ------- Romario -------- Ronaldo ------
--------------- Zico -------------------- Socrates --------------
---------------------------- Falcao ----------------------
-- Roberto Carlos ----- Aldair ----- Lucio ------ Cafu ----
---------------------------- Taffarel ----------------------------------
Message posté par sox75
Les années 70 jusqu'à mi années 80, c'est l'âge d'or du football sud américain. Y avait tellement de joueurs, de clubs et même au niveau national, entre autre le Brésil, c'était dingue. Même mondialement, c'était une magnifique période.

Tu fais bien de rappeler Huracan 73 ainsi que ce fameux match entre Tallares et Independiente, effectivement, c'est la légende. On parle toujours de Boca et de River mais on oublie le nombre de clubs de dingue que compte l'Argentine.

Deux liens sur ce match.
https://www.youtube.com/watch?v=vuO-yEiXIWg
https://www.youtube.com/watch?v=2we3pBcEoUY


Merci pour les liens, sox !

Sinon petite précision par rapport à ton com (tu vas dire que je chipote mais bon tant pis, c'est le but du forum ^^).
A propos du foot sudam dans les 70's, globalement je suis d'accord avec toi - en particulier pour l'Argentine et le Pérou qui voient tous deux éclore une génération dorée - mais je nuancerais un peu pour le Brésil.
Pour moi, le véritable âge d'or du foot brésilien, ce serait plutôt les 60's, avec un revival dans les 80's (jusqu'en 86) incarné par la Seleçao de Telê Santana et le Flamengo de Zico, Junior et Leandro.
Pour être plus précis, quand je parle des 60's, c'est pour évoquer la période de référence 58-70 bornée par les titres mondiaux mémorables des deux plus grandes équipes nationales de l'histoire. C'est l'ère des trois CDM du Brésil, des grands joueurs sortis à la pelle (je vous épargne la liste), du fameux 4-2-4 brésilien qui dévaste tout sur son passage, de la révolution des latéraux offensifs symbolisée par Nilton Santos et Djalma Santos, et puis des grands clubs brésiliens qui enchantent les spectateurs du monde entier, que ce soit en Libertadores ou lors des tournées de matchs amicaux en Europe. Parmi ces équipes inoubliables, la première est naturellement le Santos de Pelé, Pepe, Coutinho, Gilmar, Zito, Mauro Ramos, Mengalvio, Dorval, etc (que je considère aujourd'hui encore comme l'une des meilleures équipes de club de tous les temps), qui rafle tout durant cette décennie, avec notamment ses deux fabuleux doublés consécutifs Libertadores-Coupe Intercontinentale en 62 et 63. Il faut aussi citer le Botafogo de Garrincha, Didi, Nilton Santos, Zagallo, Quarentinha, Amarildo (qui forme l'ossature du Brésil 62), puis des Gerson, Jairzinho et Paulo Cesar, le Cruzeiro de Tostão et Dirceu Lopes ou encore le Palmeiras de Julinho, Vava et Djalma Santos et plus tard celui d'Ademir da Guia, Dudu et Tupãzinho.

A contrario, les années 70 sont une période plus contrastée pour le foot brésilien, notamment pour la Seleçao. Alors bien sûr, tout dépend où on situe le Brésil 70 : sur le plan temporel, on est déjà dans la décennie 70 évidemment, mais footballistiquement parlant, je dirais que le sacre du Mondial 70 est un peu l'apothéose du jeu brésilien des 60's (on est dans la continuité du travail mené par João Saldanha et Zagallo)... et aussi paradoxalement son chant du cygne. Car ensuite, le Brésil s'est renié lors des CDM 74 et 78 en pratiquant un jeu "à l'européenne" plus pragmatique, plus défensif et surtout contre nature (même si au niveau comptable, c'était pas si mauvais).
La grosse difficulté, ça a été de gérer l'après-Pelé à partir de 71. Bien sûr, le Brésil a continué à produire des grands joueurs mais Rivelino et Jairzinho, qui étaient censés prendre les clés de la Seleçao, ont eu du mal à assumer ce leadership et à faire le trait d'union entre leur génération des champions du monde 70 et la future grande génération des Zico, Falcão et Socrates.
Mais quand je parlais de décennie 70 contrastée, c'est aussi parce que les clubs brésiliens ont, eux, continué à faire parler d'eux. Si Santos et Botafogo se sont progressivement effacés, d'autres ont pris la relève : la mythique "Maquina Tricolor" de Fluminense, double champion carioca avec une équipe énorme (Rivelino, Narciso Doval, Dirceu, Carlos Alberto, Paulo Cesar, Edinho, Gil...), Cruzeiro vainqueur de la Libertadores 76 et passé tout proche du doublé l'année suivante, São Paulo mené par son génial meneur de jeu uruguayen Pedro Rocha qui atteint la finale de Libertadores 74, l'Internacional de Falcão et Figueroa, double champion du Brésil, l'Atletico Mineiro de Reinaldo, le petit poucet Guarani qui remporte le Brasileirão 78 grâce aux buts d'un certain Careca...

Bref, désolé je suis parti super loin alors que je voulais juste préciser un peu les choses pour cette histoire d'âge d'or du foot sudam. Mais je vais m'arrêter à cet exemple brésilien car si je commence à partir sur l'Argentine ou le Pérou des 70's ou sur le grand Peñarol des 60's, je suis encore là au lever du jour ! ;)
Message posté par Alain Proviste
Merci pour les liens, sox !

Sinon petite précision par rapport à ton com (tu vas dire que je chipote mais bon tant pis, c'est le but du forum ^^).
A propos du foot sudam dans les 70's, globalement je suis d'accord avec toi - en particulier pour l'Argentine et le Pérou qui voient tous deux éclore une génération dorée - mais je nuancerais un peu pour le Brésil.
Pour moi, le véritable âge d'or du foot brésilien, ce serait plutôt les 60's, avec un revival dans les 80's (jusqu'en 86) incarné par la Seleçao de Telê Santana et le Flamengo de Zico, Junior et Leandro.
Pour être plus précis, quand je parle des 60's, c'est pour évoquer la période de référence 58-70 bornée par les titres mondiaux mémorables des deux plus grandes équipes nationales de l'histoire. C'est l'ère des trois CDM du Brésil, des grands joueurs sortis à la pelle (je vous épargne la liste), du fameux 4-2-4 brésilien qui dévaste tout sur son passage, de la révolution des latéraux offensifs symbolisée par Nilton Santos et Djalma Santos, et puis des grands clubs brésiliens qui enchantent les spectateurs du monde entier, que ce soit en Libertadores ou lors des tournées de matchs amicaux en Europe. Parmi ces équipes inoubliables, la première est naturellement le Santos de Pelé, Pepe, Coutinho, Gilmar, Zito, Mauro Ramos, Mengalvio, Dorval, etc (que je considère aujourd'hui encore comme l'une des meilleures équipes de club de tous les temps), qui rafle tout durant cette décennie, avec notamment ses deux fabuleux doublés consécutifs Libertadores-Coupe Intercontinentale en 62 et 63. Il faut aussi citer le Botafogo de Garrincha, Didi, Nilton Santos, Zagallo, Quarentinha, Amarildo (qui forme l'ossature du Brésil 62), puis des Gerson, Jairzinho et Paulo Cesar, le Cruzeiro de Tostão et Dirceu Lopes ou encore le Palmeiras de Julinho, Vava et Djalma Santos et plus tard celui d'Ademir da Guia, Dudu et Tupãzinho.

A contrario, les années 70 sont une période plus contrastée pour le foot brésilien, notamment pour la Seleçao. Alors bien sûr, tout dépend où on situe le Brésil 70 : sur le plan temporel, on est déjà dans la décennie 70 évidemment, mais footballistiquement parlant, je dirais que le sacre du Mondial 70 est un peu l'apothéose du jeu brésilien des 60's (on est dans la continuité du travail mené par João Saldanha et Zagallo)... et aussi paradoxalement son chant du cygne. Car ensuite, le Brésil s'est renié lors des CDM 74 et 78 en pratiquant un jeu "à l'européenne" plus pragmatique, plus défensif et surtout contre nature (même si au niveau comptable, c'était pas si mauvais).
La grosse difficulté, ça a été de gérer l'après-Pelé à partir de 71. Bien sûr, le Brésil a continué à produire des grands joueurs mais Rivelino et Jairzinho, qui étaient censés prendre les clés de la Seleçao, ont eu du mal à assumer ce leadership et à faire le trait d'union entre leur génération des champions du monde 70 et la future grande génération des Zico, Falcão et Socrates.
Mais quand je parlais de décennie 70 contrastée, c'est aussi parce que les clubs brésiliens ont, eux, continué à faire parler d'eux. Si Santos et Botafogo se sont progressivement effacés, d'autres ont pris la relève : la mythique "Maquina Tricolor" de Fluminense, double champion carioca avec une équipe énorme (Rivelino, Narciso Doval, Dirceu, Carlos Alberto, Paulo Cesar, Edinho, Gil...), Cruzeiro vainqueur de la Libertadores 76 et passé tout proche du doublé l'année suivante, São Paulo mené par son génial meneur de jeu uruguayen Pedro Rocha qui atteint la finale de Libertadores 74, l'Internacional de Falcão et Figueroa, double champion du Brésil, l'Atletico Mineiro de Reinaldo, le petit poucet Guarani qui remporte le Brasileirão 78 grâce aux buts d'un certain Careca...

Bref, désolé je suis parti super loin alors que je voulais juste préciser un peu les choses pour cette histoire d'âge d'or du foot sudam. Mais je vais m'arrêter à cet exemple brésilien car si je commence à partir sur l'Argentine ou le Pérou des 70's ou sur le grand Peñarol des 60's, je suis encore là au lever du jour ! ;)

Désolé j'avais pas vu vos réponses. Non non tu ne chipotes pas.

Et concernant l'âge d'or du foot sud am des 70's, effectivement je faisais référence aux clubs en particulier. Et puis tout comme le jeu pratiqué, l'ambiance et l'émancipation autour. Qui portera ses fruits dans les 80's. Mais c'était une période à la fois très dure mais où les sociétés se battaient pour que les choses changent. Et le rapport au football, le football même pratiqué par les clubs étaient l'émanation de tout ça.

Et tu peux bien évidemment parler de l'Argentine et du Pérou dans les 70's, ça me va tout à fait au contraire.

Je n'ai jamais été un grand fan des Paulista et de São Paulo mais c'est vrai que Pedro Rocha était un meneur génial. J'adorais ce joueur.
Message posté par sox75
Je n'ai jamais été un grand fan des Paulista et de São Paulo mais c'est vrai que Pedro Rocha était un meneur génial. J'adorais ce joueur.


Moi non plus, pas un grand fan du club mais je fais quand même une exception : le São Paulo début 90's de Telê Santana avec les Rai, Cafu, Cerezo, Müller, etc, auteur des deux doublés consécutifs Libertadores-Intercontinentale en 92 et 93. Quelle superbe équipe et quel jeu ! Ce match face au Barça de Cruyff en Coupe Intercontinentale 92, c'était quand même quelque chose !

Sinon petit cadeau : portrait que j'avais écrit pour mon top Amsud perso.

-PEDRO ROCHA
Aussi réputé pour son talent de meneur de jeu que pour ses qualités de buteur, superbe technicien, dribbleur génial et très bon passeur, Pedro Rocha fut sans conteste l'un des plus grands joueurs sud-américains des années 60 et 70. Pelé lui-même le considérait ainsi comme l'un des cinq joueurs les plus forts qu'il ait affrontés. Avec la Celeste, "El Verdugo" ("le bourreau") a disputé quatre Coupes du monde consécutives - seul Uruguayen dans ce cas - de 1962 à 1974, et remporté la Copa America 1967 : unique buteur du match décisif contre l'Argentine (équivalent d'une finale), il est élu meilleur joueur du tournoi. Mais c'est surtout au Peñarol, où il évolua durant toute la décennie 60, qu'il est devenu une véritable légende. Avec le club aurinegro, alors l'une des meilleures équipes au monde, il rafle trois Libertadores (1960, 1961 et 1966), deux Coupes Intercontinentales (1961 et 1966) et huit championnats d'Uruguay. S'il est encore trop jeune pour être un titulaire indiscutable au début des 60's, Pedro Rocha est bien l'un des fers de lance du grand Peñarol 66 où il forme un sublime trio offensif avec Juan Joya et Alberto Spencer. Avec la vista de l’Uruguayen, combinée à la percussion du Péruvien et la finition de l’Équatorien, le Manya dispose d’une arme fatale qui va tout dynamiter sur son passage ! En finale de Libertadores face à River Plate, le premier nommé ouvre le score au retour puis inscrit le dernier but de la mémorable remontada du match d'appui (mené 2-0 à la mi-temps, Peñarol s'impose 4-2 après prolongation). Et en Coupe Intercontinentale, les Carboneros donnent une leçon de football au Real Madrid des "Yé-yé", battu deux fois 2-0, avec un nouveau but de Pedro Rocha au retour, au Bernabeu. Ayant tout gagné avec Peñarol, "El Verdugo" se met alors en quête d’un nouveau challenge : aux 60’s uruguayennes succéderont les 70’s brésiliennes. Il prend ainsi la direction du São Paulo FC en 1970, accompagné de son coéquipier Pablo Forlan, pour sept saisons couronnées de succès : meilleur buteur du championnat du Brésil en 1972 (il reste à ce jour le seul non-Brésilien dans ce cas), finaliste de la Copa Libertadores 1974 – une première pour le Tricolor -, battu par l'Independiente de Bochini, deux championnats paulistas et surtout le premier titre de champion du Brésil de l'histoire du club en 1977, pour sa dernière saison à São Paulo. Après ce septennat paulista, il sillonne ensuite son nouveau pays d’adoption durant deux ans, portant successivement les couleurs de Coritiba, Palmeiras et Bangu. Lorsqu’il quitte le Brésil pour une ultime pige mexicaine aux Rayados de Monterrey en 1980, Pedro Rocha ne se doute pas qu’il sera toujours considéré, un peu moins de quatre décennies plus tard, comme l’un des meilleurs joueurs étrangers de l’histoire du Brasileirão. Décédé en 2013, il aura ainsi réussi la prouesse de devenir une icône éternelle dans deux des plus prestigieux clubs sud-américains, pleuré et adulé autant par les hinchas de Peñarol que par les torcedores du São Paulo FC.
Ca vaut quoi Emiliano Martinez sur un terrain ?
Prendre des gardiens remplacant dans leur club comme Caballero ça n' a pas suffit ? Ou peut etre c'est juste pour mettre de l'ambiance dans les vestiaires ?

J'ai pas vu le match d'hier mais est ce que Lautaro mériterait sa place dans une autre grande sélection ? L'été dernier je l'avais trouvé surcoté.
Pendant ce temps là, le Flamengo marche sur le Brasileirão.....
Message posté par strover
Pendant ce temps là, le Flamengo marche sur le Brasileirão.....

C'est fabuleux ce qui est en train de se passer. Depuis Septembre, le Fla marche sur l'eau. C'est l'effet Jesus. Et tout le monde commence à vraiment y croire.

Je pense que c'est la meilleure équipe d'AMS en ce moment. Parce qu'il y a le championnat mais il y a aussi la libertadores. Alors bien sûr, connaissant le Mengão, on ne va pas trop s'emballer mais l'équipe est franchement cohérente.

Si cette année ils ne remportent pas quelque chose, ce serait dur à vivre, une fois de plus. Mais tous ont l'air de tirer dans le même sens. Des joueurs d'expérience, d'autres prometteurs, des mecs ressucités, un coach totalement investi et suivi par son groupe, un jeu offensif, solide derrière.

Il reste encore beaucoup de matchs mais quel plaisir, actuellement. On en reparle à la 34ème journée. On verra ce qu'il en est. Et puis la libertadores, reste plus qu'à faire le job fin octobre pour une finale.

Ce serait quand même mérité, ça fait quand même quelques saisons que c'est plutôt pas mal mais c'est vrai que là, il se passe un truc.
Le titre du Brasileirão est presque acquis à ce rythme là, ils sont larges. Ils vont même pouvoir faire revenir De Arrascaeta tout doucement pour une éventuelle finale de Libertadores, sans précipiter son retour. D'ailleurs, va falloir qu'on en parle du petit charrua, il a une super progression depuis le début de sa carrière, c'est un super joueur.
Message posté par strover
Le titre du Brasileirão est presque acquis à ce rythme là, ils sont larges. Ils vont même pouvoir faire revenir De Arrascaeta tout doucement pour une éventuelle finale de Libertadores, sans précipiter son retour. D'ailleurs, va falloir qu'on en parle du petit charrua, il a une super progression depuis le début de sa carrière, c'est un super joueur.

Il est exceptionnel De Arrascaeta. Il sait tout faire ce mec. Le Fla a cassé sa tirelire pour le faire venir mais ils vont être largement remboursé car il est évident que les clubs européens vont se l'arracher.

Il y a trois semaines, tout le staff technique du PSG était réuni sous la houlette de Tuchel et de Leonardo. Ca parlait d'un meneur offensif pour l'avenir et je peux t'assurer que ce nom est revenu plus d'une fois. C'est le profil de joueur qu'il faut à Paris. En plus il peut jouer ailier. Ils vont tenter le coup même si apparemment, ça va être rude pour l'avoir.

C'est une merveille, vision de jeu, vista, technique, altruiste, pur passeur, sens du but, dribbleur. Sa progression est parfaite et cette année, il enchante les Rubro negro. Il enchante toute l'AMS. Un phénomène comme ça, c'est le bonheur.

Et ce but ... Je m'en suis toujours pas remis.

https://www.youtube.com/watch?v=Gkdi1-PLmzA

Grande classe.
C'est la master classe. Avec Cruzeiro il jouait plus second attaquant que meneur (bon après je ne suis pas certain que Menezes sache utiliser un 10) mais sa capacité à faire la différence dans les 30 derniers mètres est assez remarquable. Ce qui me chagrine c'est de voir que Tabarez n'exploite pas plus ses milieux avec la Celeste pour envoyer du jeu. Tu sens que Giorgian est un peu bridé en sélecton, du moins c'est l'impression donnée lors de la Copa America. Perso, je m'attendais à le voir briller sur cette compèt'.
C'est ce soir les mecs....On va connaitre le club argentin qui afffrontera Flamengo en finale de Libertadores.
Message posté par strover
C'est ce soir les mecs....On va connaitre le club argentin qui afffrontera Flamengo en finale de Libertadores.

Bon ben River / Flamengo. Ce 5 0, c'est presque trop beau pour y croire. La finale parfaite. L'opposition de style absolu.

Finale de libertadores pour le Fla, c'était pas arrivé depuis Zico et cette merveilleuse période fin 70's début 80. On rêve.
Bonjour à tous,

Alors que l'actualité est ultrachaude avec la finale de Libertadores qui arrive je vous propose un article sur l'âge d'or du football colombien dans la continuité de vos débats sur le football brésilien.
Je vous invite à le découvrir et pourquoi pas le partager si vous aimez : http://beautyfootball.fr/index.php/2019 … -maturana/
Chuis bien content que l'équipe de Renato Gaucho se soit fait plier en quatre. Insupportable ce gars. Tu sens que ce Flamengo a une maitrise incroyable, c'est parfaitement rodé, ça joue facil, les types semblent jouer les yeux fermés. Quelle transformation en si peu de temps !!
Message posté par strover
Chuis bien content que l'équipe de Renato Gaucho se soit fait plier en quatre. Insupportable ce gars. Tu sens que ce Flamengo a une maitrise incroyable, c'est parfaitement rodé, ça joue facil, les types semblent jouer les yeux fermés. Quelle transformation en si peu de temps !!


Ouaip je suis déjà pas un grand fan de Grêmio à la base (même si je reconnais que c'est peut-être le club brésilien le plus régulier et performant en Libertadores ces dernières années) mais c'est clair que Renato Gaucho est une sacrée tête à claques, tout en ayant un melon hallucinant.
Sinon bien séduit aussi par ce cru 2019 de Flamengo qui marche littéralement sur l'eau. Tout le monde cite forcément Gabigol et à un degré moindre Bruno Henrique mais comme on le disait dans les coms de l'article sur le site, quel kiff de voir De Arrascaeta à ce niveau ! Je suis fan du joueur depuis longtemps mais en ce moment (enfin depuis de longs mois déjà), il est vraiment incroyable ! Cette vista, cette conduite de balle, cette technique... J'adore.
Message posté par DT21
Bonjour à tous,

Alors que l'actualité est ultrachaude avec la finale de Libertadores qui arrive je vous propose un article sur l'âge d'or du football colombien dans la continuité de vos débats sur le football brésilien.
Je vous invite à le découvrir et pourquoi pas le partager si vous aimez : http://beautyfootball.fr/index.php/2019 … -maturana/

Merci d'alimenter ce topic avec cet article de grande qualité. C'est top.

Effectivement, Pacho Maturana est un très grand entraineur et philosophe du jeu. Toujours été fan de ce qu'il essayait de mettre en place. C'est en grande partie grâce à lui si j'ai un faible pour la Colombie. Un grand monsieur du football sud am. Une personnalité et une vision du football à part.

De toute façon, il n'y a pas de hasard, c'est une référence, pas spécialement pour ses résultats, bien qu'il en ait eu mais surtout par son style reconnaissable entre tous. Ils sont si rares ces coachs à réinventer le football.
Message posté par Alain Proviste
Ouaip je suis déjà pas un grand fan de Grêmio à la base (même si je reconnais que c'est peut-être le club brésilien le plus régulier et performant en Libertadores ces dernières années) mais c'est clair que Renato Gaucho est une sacrée tête à claques, tout en ayant un melon hallucinant.
Sinon bien séduit aussi par ce cru 2019 de Flamengo qui marche littéralement sur l'eau. Tout le monde cite forcément Gabigol et à un degré moindre Bruno Henrique mais comme on le disait dans les coms de l'article sur le site, quel kiff de voir De Arrascaeta à ce niveau ! Je suis fan du joueur depuis longtemps mais en ce moment (enfin depuis de longs mois déjà), il est vraiment incroyable ! Cette vista, cette conduite de balle, cette technique... J'adore.

Ahahah ce pauvre Renato ... C'était un très grand joueur. Même si effectivement, il est un peu chiant de par son attitude.

Concernant Grêmio, c'est un club clivant, avec une forte identité, tant dans le jeu que tout ce qui entoure le club. Et Renato, pour le coup, colle bien à l'identité du club. Même si il était bien meilleur joueur qu'il n'est entraineur.

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