Message posté par Alain ProvisteJe reposte ici mes deux coms postés sur l'article/compte-rendu du match car je suis arrivé un peu après la bataille...
Sentiments un peu contrastés pour ma part, après cette finale.
D'un point de vue personnel, un peu déçu car j'ai toujours été plutôt pro-Boca dans le Superclasico (même si plus sympathisant que supporter bostero). Et puis forcément, le scénario de ce match retour, avec les événements du Monumental, donne quelques regrets : sans être mauvais perdants, les joueurs comme les hinchas de Boca ne pourront s'empêcher de se demander ce qui se serait passé si le match retour avait eu lieu au jour et dans le stade prévus...
Après, pour être objectif, je me dis qu'il y a une certaine forme de "justice" ou plutôt de correction d'une anomalie historique à voir River sacré. Car si j'ai toujours comparé l'America Cali à Benfica dans le rôle du club maudit (à une nuance près, c'est que Benfica, lui, au moins, a tout de même remporté deux C1 avant sa succession de finales perdues), je fais également une analogie entre River et la Juve, c'est-à-dire des clubs faisant incontestablement partie des plus grands de leur continent mais dont le palmarès dans la plus prestigieuse compétition continentale (Libertadores/C1) ne correspond pas à la véritable grandeur ni à la place dans la hiérarchie.
Il faut dire que les Millonarios ont longtemps entretenu une histoire contrariée avec la Libertadores, pour ne pas parler d'une véritable malédiction ! Déjà, il y a le fait que l'apogée du club intervient à une période où la compétition n'existait pas encore : dans les années 40 et 50, River est sans aucun doute l'une des, voire la meilleure équipe sud-américaine (devant des équipes comme Vasco, Peñarol ou Racing)... Et la mythique Maquina (de 41 à 47 grosso modo) est même souvent considérée officieusement comme la meilleure équipe du monde à son époque. Malheureusement, la Libertadores est créée en 60, au moment où le club de Nuñez vient d'entamer sa longue traversée du désert (aucun titre de champion d'Argentine entre 57 et 75).
Et puis, arrivent ensuite tous ces rendez-vous manqués en Libertadores, à commencer par LE principal trauma de River : la fameuse finale 66 face à Peñarol, où la génération des Oscar Mas, Luis Cubilla, Ermindo et Daniel Onega et autres Miguel Loayza (+ Amadeo Carrizo qui vit là ses derniers moments avec La Banda Roja) s'incline 4-2 au match d'appui après avoir pourtant mené 2-0 à la mi-temps... Une défaite qui marquera profondément le club et ses hinchas, lui conférant notamment le surnom de Gallinas que se plaisent à lui donner tous les supporters de clubs adverses depuis !
Mais même après cette génération maudite des 60's, ses successeurs qui incarneront le renouveau de River dans la seconde moitié des 70's en lui permettant de retrouver les sommets du championnat argentin ne parviendront pas à endiguer sa légendaire lose en Libertadores. On parle pourtant là de l'équipe des Fillol, Passarella, Perfumo, Beto Alonso, Luque, Ortiz, etc, coachée par l'idole Angel Labruna : des légendes du foot argentin sur le terrain comme sur le banc... Mais rien n'y fait ! En 76, c'est d'abord la défaite contre le Cruzeiro de Nelinho et Jairzinho en finale alors que tous les hinchas des Millonarios se voyaient déjà au sommet de l'Amérique du Sud. Une déception suivie de la double humiliation constituée par les deux éliminations successives face au Boca de Toto Lorenzo en Libertadores, en 77 et 78 (Boca qui, humiliation suprême, sera sacrée ces deux années-là roi d'Amérique du Sud).
Il faudra finalement attendre le doublé Libertadores-Coupe Intercontinentale de 86 pour voir River mettre en partie fin à son éternel complexe continental. Et encore, d'autres défaites douloureuses ont encore eu lieu par la suite. On comprend donc à quel point ce titre de 2018 possède un goût de savoureuse revanche sur l'histoire pour le club. On pourrait même quasiment parler de sacre thérapeutique...^^
N'exagères pas non plus Alain. Des libertadores ils en ont 4.
Independiente 7 (1964, 1965, 1972, 1973, 1974, 1975 et 1984)
Boca Juniors 6 (1977, 1978, 2000, 2001, 2003 et 2007)
Peñarol 5 (1960, 1961, 1966, 1982 et 1987)
Estudiantes 4 (1968, 1969, 1970 et 2009)
River Plate 4 (1986, 1996, 2015 et 2018)
C'est correct pour un club qui a la guigne non ? Ils ont certes mis du temps à la gagner mais on peut avoir deux lectures différentes à ce que tu indiques. C'est qu'avant de la gagner, c'était déjà un très grand club.