- Angleterre
- Premier League
- 25e journée
- Liverpool/Arsenal (5-1)
Et encore, Suarez n’a pas marqué !
Arsenal s'est fait corriger 5-1 à Anfield contre Liverpool. Surprise, Luis Suárez n'a pas eu besoin de marquer, il faut dire que toute son équipe s'est mise au diapason...
C’est évidemment très facile après coup. Mais pour le plaisir, voici la déclaration d’avant-match Arsène Wenger, en référence aux chocs contre Manchester et le Bayern qui attendent ses poulains dans ce mois de février : « C’est le moment de gagner un gros match. » Forcément, après 19 minutes, quand son équipe était déjà menée 4-0, il devait sûrement se demander pourquoi il était allé faire autant le malin face à la caméra. Il pourra sûrement se consoler en se disant que c’est un contre-pied dont il a le secret et que, si ça se trouve, son équipe va perdre tous ces fameux gros matchs cette année, mais aura pour autant un classement très intéressant à la fin. En même temps, avec une équipe aussi faible, une charnière Koscielny-Mertesacker catastrophique, un Monreal « morelesque » à gauche, un Giroud trop lourd devant et des milieux comme Arteta et Özil qui ont rentré la tête dans la carapace dès que ça s’est corsé, Arsenal est plutôt parti pour faire plaisir à ses détracteurs et finir la saison bien loin des trophées. Pour Liverpool par contre, après un mois difficile, si toute l’équipe se met à ce point au niveau de Suárez, avec un jeu direct aussi efficace qu’étouffant, la quatrième place est déjà assurée. En attendant mieux ?
Le détonateur Škrtel
Pourquoi pas ? Pour ce choc, Martin Škrtel, qui avait été présenté comme le point faible de cette équipe après ses récentes performances, montre dès le départ qu’il n’est pas dans les petits papiers de Barcelone par hasard. Il n’y a même pas une minute de jeu lorsqu’il convainc Koscielny de l’abandonner totalement au marquage sur un coup franc excentré pour aller tromper Szczęsny à bout portant du tibia. La minute suivante, il est là pour contrer Giroud, lancé par une passe lumineuse de Cazorla, dans sa surface. Et derrière, le Slovaque double la mise sur corner d’une tête croisée imparable. À 0-2, le mental des Gunners se met automatiquement sur off et Liverpool en profite. Rodgers, qui a trouvé le poste parfait pour la fin de carrière de Gerrard en sentinelle avec Henderson et Coutinho juste devant lui, voit ses trois attaquants proposer systématiquement des solutions. Quand Sturridge rate son lob, alors qu’il est lancé en un contre un, quand Kolo Touré reprend mal, surpris, une volée insolente des 25 mètres de Luis Suárez qui est allé se fracasser sur le poteau, il y a de quoi se dire que les Reds ont laissé passer leur chance de tuer le match. Mais à la 15e, Sterling, comme à la parade, est à la réception du traditionnel centre fort au deuxième poteau de Suárez. Et à la 19e, Sturridge, bien lancé par Coutinho, fait la feinte de corps parfaite avant d’enrouler sa balle à l’entrée de la surface. 4-0, hashtag fessée. Forcément, derrière, ça se calme un peu. Plus du côté de Liverpool que du côté d’Arsenal, où Monreal a toujours du mal sur tous les ballons qu’il touche. Seul Jack Wilshere, qui gueule sur tout le monde, essaie de sauver l’honneur de son équipe.
Sterling s’affirme
Conscients qu’ils ne pourront pas revenir comme ça dans le match à Anfield, les joueurs d’Arsenal tentent de préparer du mieux possible la réception de Manchester United dans 5 jours. Mais le jeune Sterling ne respecte décidément rien. Lancé par Kolo Touré, il profite du placement de Mertesacker pour se présenter seul face au portier polonais. Sa tentative du gauche est repoussée ? Le ballon lui revient et il marque du droit. 5-0. Trop pour Wenger qui sort Giroud, Özil et Monreal pour Podolski, Rosický et Gibbs. Ça pourrait continuer avec Henderson, mais l’Anglais rate son lob. Et Gerrard se fait un petit plaisir avec un tacle plus qu’autoritaire sur Oxlade-Chamberlain dans la surface. Arteta réduit la marque sur penalty avant de mettre un coup à ras de terre côté opposé qui pousse Mignolet à la grosse parade. En toute fin de match, Sterling ratera le triplé après avoir contourné Szczęsny. Quelques minutes avant, Suárez avait laissé sa place. Pas tant déçu que ça. Car s’il ne creuse pas l’avance au classement des buteurs, il se dit qu’il a enfin une équipe à sa hauteur. Une équipe qui a envie d’enchaîner les victoires dans les gros matchs. Et il est temps, comme disait Wenger…
par Romain Canuti